Accomplir la prière rituelle pour Dieu, mais le faire VERS la / SUR la / PRES DE la tombe d'un pieux (le Prophète ou autre) : mashrû', ou ghayr mashrû' ?

Nous allons évoquer ci-après 3 (ou plutôt 4) cas de figure :

- faire la prière rituelle en étant tourné VERS une tombe (sans qu'il y ait une séparation entre soi et la tombe) (A et B) ;
- faire la prière rituelle SUR une tombe (C) ;
- faire la prière rituelle en étant PRES D'une tombe (D).

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Les mesures qui vont suivre, et qui ressortent soit directement soit par élargissement, de ce que le Messager de Dieu (sur lui soit la paix) a dit, sont des mesures de précaution.

Certes, il est mak'rûh de se prosterner (ou d'accomplir la prière) visant la Kaaba alors qu'entre elle et nous se trouve un homme vivant qui nous fait face. Mais il n'est pas mak'rûh de se prosterner visant la Kaaba alors qu'un autre homme se trouve devant nous, nous tournant le dos ; alors même qu'il est interdit de se prosterner en visant la Kaaba alors qu'entre elle et nous se trouve une tombe (point B.A).

De même, il n'est pas interdit de se prosterner en visant la Kaaba en étant tout près d'un autre homme (qui se trouve par exemple à sa gauche ou à sa droite), alors qu'il est mak'rûh de se prosterner visant la Kaaba tout en se trouvant dans un cimetière (nous le verrons au point D.C). De même, nous verrons des cas où la personne se prosterne visant la Kaaba mais recherche alors la bénédiction que lui confèrerait le voisinage d'un défunt (point D.B).

Ces considérations sont dues au fait que la perception que l'homme a par rapport à un homme défunt n'est pas la même que celle qu'il a par rapport à un homme vivant qui se trouve devant lui. Bien des personnes ont le sentiment que le défunt est "parvenu", et les personnes qui s'adressent à un défunt ont souvent le sentiment de s'adresser à un esprit qui les voit et les entend d'une façon différente de celle des vivants. C'est de là que proviennent la difficulté et les risques. Et c'est ce qui a motivé les mesures de précaution présentes dans la Sunna.

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Quelques hadîths existant sur le sujet :

- 1) "عن عطاء بن يسار، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "اللهم لا تجعل قبري وثنا يعبد. اشتد غضب الله على قوم اتخذوا قبور أنبيائهم مساجد" : "O Dieu, ne fais pas ma tombe (devenir) une idole à laquelle on rend le culte. La Colère de Dieu devient terrible contre des gens qui ont pris les tombes de leurs prophètes comme lieux de prosternation" (Muwatta' Mâlik, 425) ; "عن أبي هريرة، عن النبي صلى الله عليه وسلم: "اللهم لا تجعل قبري وثنا. لعن الله قوما اتخذوا قبور أنبيائهم مساجد" (Ahmad, 7358).

- 2) "عن أبي مرثد الغنوي، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا تجلسوا على القبور، ولا تصلوا إليها" : "Ne vous asseyez pas sur les tombes. Et n'accomplissez pas la prière dans leur direction" (Muslim, 972) (Mishkât, n° 1698).

- 3) "عن عبد الله قال: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقولِ: "إن من شرار الناس مَن تدركه الساعة وهم أحياء، ومن يتخذ القبور مساجد"" : "Parmi les pires des hommes il y a : ceux qui vivront au moment où la Fin du Monde surviendra ; et ceux qui prennent les tombes comme lieux de prosternation" (Ahmad).

- 4) "عن جندب، قال: سمعت النبي صلى الله عليه وسلم قبل أن يموت بخمس، وهو يقول: "إني أبرأ إلى الله أن يكون لي منكم خليل، فإن الله تعالى قد اتخذني خليلا، كما اتخذ إبراهيم خليلا؛ ولو كنت متخذا من أمتي خليلا لاتخذت أبا بكر خليلا. ألا وإن من كان قبلكم كانوا يتخذون قبور أنبيائهم وصالحيهم مساجد؛ ألا فلا تتخذوا القبور مساجد، إني أنهاكم عن ذلك" : Cinq jours avant de mourir, le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : "Je désavoue le fait d'avoir un khalîl parmi vous, car Dieu m'a pris comme khalîl, comme Il avait pris Abraham comme khalîl. Si j'en étais à prendre un khalîl parmi ma Umma, il serait Abû Bakr. Ecoutez bien : Ceux qui étaient avant vous ont pris les tombes de leurs prophètes et de leurs pieux comme lieux de prosternation. Ecoutez : Ne prenez pas les tombes comme lieux de prosternation, je vous interdis cela" (Muslim, 532).

- 5) "قالت عائشة: "لولا ذلك لأبرز قبره؛ خشي أن يتخذ مسجدا" : Après avoir relaté du Prophète des mots voisins de ceux du 4, Aïcha ajouta : "N'était cela [= la crainte que la même chose soit faite avec la tombe du Prophète], sa tombe aurait été montrée ouvertement. (Mais) il y a eu crainte qu'elle soit prise comme lieu de prosternation" (al-Bukhârî, 4177, Muslim, 529).

- 6) "عن عائشة رضي الله عنها، قالت: لما اشتكى النبي صلى الله عليه وسلم ذكرت بعض نسائه كنيسة رأينها بأرض الحبشة يقال لها: مارية. وكانت أم سلمة، وأم حبيبة رضي الله عنهما أتتا أرض الحبشة؛ فذكرتا من حسنها وتصاوير فيها. فرفع رأسه فقال: "أولئك إذا مات منهم الرجل الصالح بنوا على قبره مسجدا، ثم صوروا فيه تلك الصورة؛ أولئك شرار الخلق عند الله" : Lorsque le Prophète était malade, Ummu Salama et Ummu Habîba, qui avaient été parmi les émigrées de l'Abyssinie, évoquèrent devant lui une église qu'elles avaient vue dans ce pays, et qui était dédiée à Marie ; elles parlèrent de la beauté de l'édifice ainsi que d'images qu'elles y avaient vues. Le Prophète leva alors la tête et dit : "Ces gens là, lorsqu'un homme pieux parmi eux meurt, bâtissent sur sa tombe un lieu de prosternation, puis y font ce genre d'images (...)" (al-Bukhârî, 1276 etc., Muslim 528).

- 7) "عن أبي سعيد الخدري قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "الأرض كلها مسجد إلا المقبرة والحمام" : "Toute la terre est un lieu pour accomplir la prière rituelle, sauf le cimetière et le hammam" (at-Tirmidhî, 317, Abû Dâoûd, 492, Ibn Mâja, 745, authentifié par Ibn Taymiyya : Al-Iqtidhâ', p. 307)

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Lire tout d'abord les différents sens de la prosternation devant quelque chose :

Lire notre article : Les différents sens de la prosternation devant quelque chose - Pourquoi le besoin d'une Qibla pour se prosterner devant Dieu ? - لماذا تكونُ قِبْلَةٌ لِلّه ؟.

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A) Adresser une prosternation à l'habitant de la tombe :

A.A) Et ce avec l'intention de rendre ainsi un culte ('ibâda) à la personne défunte :

Cela est strictement interdit et est acte de shirk akbar (kabîra takûnu shirkan akbar).

Alî al-qârî écrit que si on a l'intention d'adresser cette prosternation au défunt, alors c'est un acte d'incroyance : "ولا تصلوا) أي: مستقبلين (إليها) لما فيه من التعظيم البالغ [ا.ا]، لأنه من مرتبة المعبود. فجمع بين الاستخفاف العظيم والتعظيم البليغ؛ قاله الطيبي. ولو كان هذا التعظيم [ا.ا] حقيقة للقبر أو لصاحبه، لكفر المعظم" (Mirqât ul-mafâtîh, commentaire du n° 1698 : 4/156-157).

Cette action A.A est concernée par le Hadîth 1 : "اللهم لا تجعل قبري وثنا يعبد" : "O Dieu, ne fais pas ma tombe (devenir) une idole à laquelle on rend le culte" (Mâlik). Et cette action A.A constitue une forme de "اتخاذ القبر مسجدًا", comme on le voit dans la suite de ce Hadîth 1 : "اللهم لا تجعل قبري وثنا يعبد. اشتد غضب الله على قوم اتخذوا قبور أنبيائهم مساجد" : "O Dieu, ne fais pas ma tombe (devenir) une idole à laquelle on rend le culte. La colère de Dieu devient terrible contre des gens qui ont pris les tombes de leurs prophètes comme lieux de prosternation" (Mâlik). On peut même dire que cela constitue la forme la plus extrême de "اتخاذ القبر مسجدًا".

Cette action A.A est également concernée par le Hadîth 2 (mais ce, seulement si l'intention est alors de rendre le culte à la personne inhumée) : "لا تجلسوا على القبور، ولا تصلوا إليها" : "Ne vous asseyez pas sur les tombes. Et n'accomplissez pas la prière dans leur direction" (Muslim, 972).

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A.B) Et ce avec l'intention d'honorer (tahiyya, ik'râm) ainsi la personne défunte :

Cela est également strictement interdit (kabîra).

Alî al-qârî' écrit :
"قوله: (اتخذوا قبور أنبيائهم مساجد): سبب لعنهم إما لأنهم كانوا يسجدون لقبور أنبيائهم تعظيما لهم [ا.ا]، وذلك هو الشرك الجلي؛ وإما لأنهم كانوا يتخذون الصلاة لله تعالى في مدافن الأنبياء والسجود على مقابرهم والتوجه إلى قبورهم حالة الصلاة نظرا منهم بذلك إلى عبادة الله والمبالغة في تعظيم الأنبياء [ا.ب]، وذلك هو الشرك الخفي لتضمنه ما يرجع إلى تعظيم مخلوق فيما لم يؤذن له. فنهى النبي صلى الله عليه وسلم أمته عن ذلك لمشابهة ذلك الفعل سنة اليهود أو لتضمنه الشرك الخفي، كذا قاله بعض الشراح من أئمتنا. ويؤيده ما جاء في رواية: "يحذر ما صنعوا" (Mirqât ul-mafâtîh, commentaire du n° 712, 2/389 : "اتخاذ القبر مسجدًا").

Ensuite :
- soit une telle prosternation A.B constitue un acte d'incroyance (comme c'était le cas du A.A) : cela d'après ceux des ulémas qui considèrent que la prosternation devant autre que Dieu est présumé acte de divinisation (mazinnat ut-ta'lîh) : les hanafites en font partie, et 'Alî al-qârî aussi ;
- soit cette prosternation A.B constitue un grand péché, mais qui ne va pas jusqu'au kufr akbar : c'est l'avis de adh-Dhahabî. Lire notre article : Se prosterner devant autre que Dieu, est-ce systématiquement une action de kufr akbar ?.

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B) Faire la prière rituelle pour Dieu, mais la faire de sorte que la tombe soit entre soi et la direction de La Mecque, sans séparation :

B) Se prosterner tourné vers la Qibla et avec l'intention d'adorer Dieu, mais de sorte qu'une tombe se trouve devant soi, sans qu'on n'ait aucune intention précise vis-à-vis de la personne enterrée là :

Cette action B est concernée par le Hadîth 2 (même si elle n'est pas accompagnée de l'intention de rendre le culte à la personne ici inhumée) : "عن أبي مرثد الغنوي قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا تجلسوا على القبور، ولا تصلوا إليها" : Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Ne vous asseyez pas sur les tombes. Et n'accomplissez pas la prière rituelle dans leur direction" (Muslim, 972, at-Tirmidhî, Abû Dâoûd).

Le Prophète a ici interdit de faire la prière (salât) quand il y a une tombe entre soi et la direction de la Kaaba (la "Maison de Dieu", qui se trouve à La Mecque).
Même si son intention n'est pas d'adresser la prosternation à la personne inhumée (comme c'était le cas en A) mais de l'adresser à Dieu, faire ainsi est donc interdit, mak'rûh tahrîmî : 'Alî al-qârî écrit : "ولو كان هذا التعظيم [ا.ا] حقيقة للقبر أو لصاحبه، لكفر المعظم. فالتشبه به [ب] مكروه؛ وينبغي أن تكون كراهة تحريم. وفي معناه بل أولى منه: الجنازة الموضوعة؛ وهو مما ابتلي به أهل مكة حيث يضعون الجنازة عند الكعبة ثم يستقبلون إليها" (Mirqât ul-mafâtîh, commentaire du n°1698 : 4/156-157 : il s'agit de ce hadîth : Muslim, 972).

Anas ibn Mâlik avait un jour commencé une prière sans se rendre compte qu'un peu plus loin, une tombe se trouvait entre lui et la direction de la Mecque : Omar l'interpella alors, pendant qu'il accomplissait sa prière : "ورأى عمر بن الخطاب رضي الله عنه أنس بن مالك يصلي عند قبر، فقال: "القبر القبر (Sahîh ul-Bukhârî, ta'lîqan) ; "والأثر المذكور عن عمر رويناه موصولا في كتاب الصلاة لأبي نعيم شيخ البخاري، ولفظه: بينما أنس يصلي إلى قبر ناداه عمر "القبر القبر"، فظن أنه يعني القمر؛ فلما رأى أنه يعني القبر جاز القبر وصلى. وله طرق أخرى بينتها في تعليق التعليق، منها من طريق حميد عن أنس نحوه، وزاد فيه: فقال بعض من يليني: "إنما يعني القبر"، فتنحيت عنه" (Fat'h ul-bârî, 1/679).

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B') Lever les mains et invoquer Dieu, en prenant la direction d'une tombe ("raf' ul-yadayn li du'â' illâhi ma'a-t-tawajjuhi nahwa-l-qabr") :

Le seul fait de lever les mains pour invoquer Dieu dans un cimetière est autorisé, car le Prophète a invoqué Dieu en levant trois fois ses mains quand il était au cimetière de Médine (Muslim, 974).

Cependant, il ne faut pas prendre la direction d'une tombe lorsqu'on lève ainsi les mains pour l'invocation, car Abû Hanîfa, Mâlik, ash-Shâfi'î et Ahmad ont fait une analogie avec le cas de la prière rituelle disant qu'il ne faut pas faire une prière rituelle (salât) en prenant la direction d'une tombe (hadîth cité plus haut) : ces grands ulémas en ont déduit que si on lève les mains pour invoquer Dieu (du'â ma'a raf' il-yadayn), il faut également ne pas rester tourné vers la tombe dont on est venu saluer l'occupant (cf. Al-Iqtidhâ, p. 335-336 ; voir également Ahkâm ul-janâ'ïz, pp. 246-251). Apparemment cela est mak'rûh.

Par ailleurs voici un hadith que Ibn Hajar cite : "Lorsque l'inhumation fut terminée, (le Prophète) se tourna vers la Qibla en levant les deux mains" : "وفي حديث ابن مسعود: "رأيت رسول الله صلى الله عليه وسلم في قبر عبد الله ذي النجادين" الحديث؛ وفيه: "فلما فرغ من دفنه، استقبل القبلة رافعا يديه" أخرجه أبو عوانة في صحيحه" (Fat'h ul-bârî, tome 11).
Certes, de façon générale il est recommandé de prendre la direction de la Qibla lorsqu'on invoque Dieu : "وفيه استحباب استقبال القبلة في الدعاء ورفع اليدين فيه" (an-Nawawî sur Muslim, 1763).
Cependant, en temps normal, il n'est pas mak'rûh de rester dans la même direction que celle dans laquelle on se trouvait jusqu'alors (et qui n'est pas celle de la Qibla), quand on fait des invocations, et ce, même si on lève alors les mains.
C'est si on se trouve dans la direction d'une tombe qu'il est mak'rûh de rester dans la direction de celle-ci lorsqu'on invoque Dieu en levant les mains, car on se trouve alors dans une posture, hay'a, particulière.

Par contre, si on se trouvait déjà tourné vers la tombe et qu'on invoque Dieu par des paroles seulement, sans lever les mains, alors il n'est pas mak'rûh de rester tourné vers la tombe pour invoquer Dieu par des paroles seulement.

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C) Accomplir la prière rituelle pour Dieu, mais au-dessus de la tombe :

Nous parlons ici du fait de se prosterner devant Dieu mais au-dessus de la tombe, sans pour autant que cette tombe se trouve devant soi.

C.A) Se prosterner pour Dieu, mais le faire sur une tombe :

Cela est interdit (kabîra).

Al-Âlûssî écrit : "و"اتخاذ القبر مسجدا"، معناه: الصلاة عليه [ج.ا] أو إليه [ب]. وحينئذ يكون قوله "والصلاة إليها" مكررا إلا أن يراد بـ"اتخاذها مساجد": "الصلاة عليها" فقط" (Rûh ul-ma'ânî).
Cela constitue donc également une forme de "اتخاذ القبر مسجدًا".

Le Hadîth 3 dit : "عن عبد الله قال: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقولِ: "إن من شرار الناس من تدركه الساعة وهم أحياء، ومن يتخذ القبور مساجد"" : "Parmi les pires des hommes il y a : ceux qui vivront au moment où la Fin du Monde surviendra ; et ceux qui prennent les tombes comme lieux de prosternation" (Ahmad).

Le Hadîth 4 : "ألا وإن من كان قبلكم كانوا يتخذون قبور أنبيائهم وصالحيهم مساجد؛ ألا فلا تتخذوا القبور مساجد، إني أنهاكم عن ذلك" : Cinq jours avant de mourir, le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : "(...) Ecoutez bien : Ceux qui étaient avant vous prenaient les tombes de leurs prophètes et de leurs pieux comme lieux de prosternation. Ecoutez : Ne prenez pas les tombes comme lieux de prosternation, je vous interdis cela" (Muslim 532).

Le Hadîth 5 : Après avoir relaté du Prophète des mots voisins de ceux du 4, Aïcha ajouta : "N'était cela [la crainte que la même chose soit faite avec la tombe du Prophète], sa tombe aurait été montrée ouvertement. (Mais) il y a eu crainte qu'elle soit prise comme lieu de prosternation" : "قالت عائشة: "لولا ذلك لأبرز قبره؛ خشي أن يتخذ مسجدا" (al-Bukhârî, 1324, Muslim, 529).

La raison de cet interdit est que cela risque d'amener peu à peu à rendre le culte à la personne défunte.

Le terme "masjid" ici présent peut être rapproché, dans sa portée, au terme "mussallâ" présent dans le verset : "وَاتَّخِذُواْ مِن مَّقَامِ إِبْرَاهِيمَ مُصَلًّى" (Coran 2/125). Ath-Thânwî écrit que la particule "min" est "zâ'ïd", et écrit aussi : "اسپر صرف قدم رکهنے سے بہی مصلی هونا صادق آتا هے" : "Par le fait de placer seulement les pieds sur le (Maqâmu Ibrâhim) [et d'effectuer la prière ainsi], cela en devient : "mussallâ"" (Bayân ul-qur'ân, tome 1 p. 69).

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C.B) Bâtir un lieu de culte (une mosquée) au-dessus d'une tombe :

Cela est interdit (kabîra), comme le montre clairement le Hadîth 6 :
"عن عائشة رضي الله عنها، قالت: لما اشتكى النبي صلى الله عليه وسلم ذكرت بعض نسائه كنيسة رأينها بأرض الحبشة يقال لها: مارية. وكانت أم سلمة، وأم حبيبة رضي الله عنهما أتتا أرض الحبشة؛ فذكرتا من حسنها وتصاوير فيها. فرفع رأسه فقال: "أولئك إذا مات منهم الرجل الصالح بنوا على قبره مسجدا، ثم صوروا فيه تلك الصورة؛ أولئك شرار الخلق عند الله" : Lorsque le Prophète était malade, Ummu Salama et Ummu Habîba, qui avaient été parmi les émigrées de l'Abyssinie, évoquèrent devant lui une église qu'elles avaient vue dans ce pays, et qui était dédiée à Marie ; elles parlèrent de la beauté de cet édifice, ainsi que d'images qu'elles y avaient vues. Le Prophète leva alors la tête et dit : "Ces gens là, lorsqu'un homme pieux parmi eux meurt, bâtissent sur sa tombe un lieu de prosternation, puis y font ce genre d'images (...)" (al-Bukhârî, 1276 etc., Muslim 528).

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C.B') Enterrer un défunt dans une mosquée :

Cela est également interdit (kabîra).
An-Nawawî écrit : "وأما حفر القبر في المسجد فحرام شديد التحريم" (Al-Majmû', 2/178).

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D) Accomplir la prière rituelle (salât) pour Dieu, sans être tourné vers la tombe et sans non plus prier sur la tombe, mais accomplir cette prière à proximité de la tombe, sans séparation entre elle et soi :

D.A) Accomplir cela dans la proximité de la tombe avec l'intention d'honorer (ta'zîm) ainsi l'occupant de la tombe :

Cela est interdit, même d'après al-Baydhâwî.
La preuve est citée ci-après, avec le point suivant.

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D.B) Accomplir cela dans la proximité de la tombe pour retirer une bénédiction (tabarruk bi) de la tombe (vu qu'un homme pieux y est enterré) :

D'après al-Baydhâwî, cela est autorisé à condition que l'on ait vraiment l'intention de tirer personnellement profit de la baraka du défunt. Al-Baydhâwî pense que les hadîths suscités (Hadiths 3 et 4), qui formulent une interdiction, ces hadîths se rapportent (mahmûl 'alâ) au point A.A : rendre un culte au défunt (Fat'h ul-bârî 1/680) ou au point D.A : honorer le défunt. Mais pour ce qui est de se prosterner visant la Kaaba mais de le faire en étant à côté de la tombe d'un défunt, pensant tirer profit de la bénédiction de ce défunt, cela est autorisé :
"وقال القاضي: كانت اليهود والنصارى يسجدون لقبور أنبيائهم ويجعلونها قبلة [ا.ا]، ويتوجهون في الصلاة نحوها، فقد اتخذوها أوثانا، فلذلك لعنهم، ومنع المسلمين عن مثل ذلك. أما من اتخذ مسجدا في جوار صالح، أو صلى في مقبرة وقصد الاستظهار بروحه [د] أو وصول أثر ما من أثر عبادته إليه، لا للتعظيم له [د.ا] والتوجه نحوه، فلا حرج عليه. ألا ترى أن مرقد إسماعيل عليه السلام في المسجد الحرام عند الحطيم، ثم إن ذلك المسجد أفضل مكان يتحرى المصلي لصلاته. والنهي عن الصلاة في المقابر مختص بالقبور المنبوشة، لما فيها من النجاسة، كذا ذكره الطيبي. وذكر غيره أن صورة قبر إسماعيل عليه السلام في الحجر تحت الميزاب، وأن في الحطيم بين الحجر الأسود وزمزم قبر سبعين نبيا. وفيه أن صورة قبر إسماعيل عليه السلام وغيره مندرسة، فلا يصلح الاستدلال به" (Mirqât ul-mafâtîh, 2/389).

Mais Ibn Taymiyya écrit que cela aussi est interdit. Ce cas relève aussi de ce que le Prophète a interdit quand il a dénoncé le fait que certains hommes avaient fait des tombeaux de leurs prophètes des lieux de prosternation ("ittakhadhû qubûra anbiyâ'ihim massâdjid") : il s'agit tant de se prosterner sur une tombe, que de chercher à faire la prière près d'elle (Al-Iqtidhâ', p. 304, pp. 306-307).

Personnellement je n'entrerai pas ici dans le débat de savoir si ce cas D.B tombe lui aussi (comme le dit Ibn Taymiyya) sous le coup des Hadîths 3 et 4 suscités (et constitue donc lui aussi une forme de "اتخاذ القبر مسجدًا"), ou (comme l'affirme al-Baydhâwî) pas.
Mais ce qui est certain c'est que les Pieux Prédécesseurs ne faisaient pas cet acte, lequel relève des 'ibâdât, alors même que le muqtadhî était présent à leur époque. Cet aspect est suffisant pour rejoindre l'avis de Ibn Taymiyya et dire que cela n'est pas institué. Cf : MF 27/62-63 ; MF 27/145.

Par ailleurs, concernant le verset déjà cité, en rapport avec le Maqâmu Ibrâhîm : "وَاتَّخِذُواْ مِن مَّقَامِ إِبْرَاهِيمَ مُصَلًّى" (Coran 2/125), at-Thânwî a également écrit : "اصل مقصود اسی کو محلِ صلوه بنانا هے؛ باقی اسکا محلِ مجاور بهی، اسی کے تابع هونے سے، اسی کے حکم میں هے" : "Le lieu qui est voisin, étant assimilé à lui, revêt le même hukm que lui" (Bayân ul-qur'ân, tome 1 p. 69) ; le même élargissement peut être fait ici (ce qui le ferait bel et bien constituer une forme de "اتخاذ القبر مسجدًا"), sauf que cette fois le hukm est inverse : ici (dans le cas de la tombe), il ne s'agit plus de quelque chose à faire (comme c'était le cas pour Maqâmu Ibrâhîm), mais de quelque chose dont il faut se préserver.

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D.B') Se rendre spécialement près de la tombe d'un pieux personnage pour invoquer Dieu, pensant que les invocations sont plus acceptées en se plaçant près de la tombe d'un pieux personnage ("taharri-d-du'â 'inda-l-qabr") :

Il n'y a aucun problème à invoquer Dieu – même en levant les mains – dans un cimetière, à condition de ne pas se diriger vers la tombe. Certes.
Cependant, se rendre spécialement près d'une tombe en pensant que les invocations ont plus de chances d'y être acceptées n'est pas conforme aux règles de l'islam.

"Il est recommandé, quand on se rend près d'une tombe, de saluer son habitant et de prier Dieu pour lui" (Al-Iqtidhâ, p. 300). Certes.
Cependant il y a une différence entre le fait de se rendre sur la tombe d'un homme, de saluer celui-ci puis de faire des invocations incidemment ("dhimnan"), et le fait de se rendre sur la tombe de cet homme avec l'objectif premier d'y faire des invocations [pour, pense-t-on, bénéficier ainsi de la baraka du défunt et voir ses invocations être exaucées] : le premier est acte de bien, le second est une innovation (Al-Iqtidhâ', pp. 310-311, p. 348).

Lire notre article : Rechercher la proximité de la tombe d'un pieux (le Prophète ou autre) pour invoquer Dieu, pensant bénéficier ainsi d'une bénédiction (baraka dîniyya) : institué ou pas ?

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D.C) Accomplir la prière dans un cimetière, sans aucune intention particulière :

Le Hadîth 7 dit : "Toute la terre est un lieu pour accomplir la prière rituelle, sauf le cimetière et le hammam" (at-Tirmidhî, 317, Abû Dâoûd, 492, Ibn Mâja, 745, authentifié par Ibn Taymiyya : Al-Iqtidhâ', p. 307).

Cela est mak'rûh :
--- soit mak'rûh tanzîhî, comme dans l'école shafi'ite : "قال ابن حجر: وقد صح أنه عليه الصلاة والسلام نهى عن الصلاة بالمقبرة، واختلفوا في هذا النهي هل هو للتنزيه أو للتحريم؟ ومذهبنا الأول؛ ومذهب أحمد التحريم؛ بل وعدم انعقاد الصلاة لأن النهي عنده في الأمكنة يفيد التحريم والبطلان كالأزمنة" (Mirqât ul-mafâtîh, commentaire de n° 712) ;
--- soit mak'ruh tahrîmî : dans l'école hanafite cela est dit : "mak'rûh" ; or le caractère "mak'rûh" dans l'école hanafite désigne ce qui est mak'rûh tahrîmî (sauf quand il est précisé : "tanzîhî"). Al-Kâssânî écrit : "وأما الحمام فمعنى النهي فيه أنه مصب الغسالات والنجاسات عادة، فعلى هذا لو صلى في موضع الحمامي لا يكره، وقيل: معنى النهي فيه أن الحمام بيت الشيطان. فعلى هذا تكره الصلاة في كل موضع منه، سواء غسل ذلك الموضع أو لم يغسل. وأما المقبرة فقيل: إنما نهي عن ذلك لما فيه من التشبيه باليهود، كما روي عن النبي صلى الله عليه وسلم أنه قال: "لعن الله اليهود، اتخذوا قبور أنبيائهم مساجد، فلا تتخذوا قبري بعدي مسجدا". وروي أن عمر رضي الله عنه رأى رجلا يصلي بالليل إلى قبر فناداه: القبر القبر، فظن الرجل أنه يقول: القمر القمر، فجعل ينظر إلى السماء، فما زال به حتى تنبه. فعلى هذا تجوز الصلاة [أي تصح الصلاة] وتكره. وقيل: معنى النهي أن المقابر لا تخلو عن النجاسات، لأن الجهال يستترون بما شرف من القبور فيبولون ويتغوطون خلفه، فعلى هذا لا تجوز الصلاة [أي لا تصح الصلاة] لو كان في موضع يفعلون ذلك، لانعدام طهارة المكان" (Badâ'i' us-sanâ'i').

Pour tomber sous le coup de ce hadîth, faut-il que ce soit un cimetière proprement dit ? ou suffit-il que ce soit dans la proximité d'une tombe, celle-ci fût-elle isolée ?
Il y a divergence entre certains ulémas sur le sujet.
Est concerné par cette règle tout le lieu qui, alentour de la tombe, est nommé "lieu de la sépulture" ("mâ dakhala fi-sm-il-maqbarati mimmâ hawl-al-qubûr") (Al-Ikhtiyâr ul-'ilmiyya, Ibn Taymiyya, cité dans Ahkâm ul-janâ'ïz, p. 274).

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E) Comment expliquer, par rapport aux points B, C et D, que la Mosquée du Prophète (al-Masjid un-Nabawî), à Médine, englobe actuellement la meilleure des tombes ?

A l'origine, la mosquée était complètement séparée de la maison de Aïcha, dans laquelle le Prophète a été inhumé. Et si elle fut agrandie au fur et à mesure, elle n'alla pas jusqu'à englober les maisons des épouses du Prophète, et surtout celle de Aïcha.

Cependant, sur ordre du calife al-Walîd ibn Abd il-Malik émis en l'an 88 de l'hégire, le gouverneur de Médine à cette époque, Omar ibn Abd  il-Azîz dut acheter ces maisons aux héritiers des veuves du Prophète, et agrandir la mosquée dans cette direction aussi. Cela fut réalisé en l'an 91. Néanmoins, des mesures furent prises pour que, malgré tout, la tombe ne soit pas visible depuis les rangées de la mosquée se trouvant derrière ce qui avait été la maison de Aïcha : déjà un mur fut bâti empêchant de voir la tombe et constituant donc une séparation entre celle-ci et la mosquée (ce qui évite le B) ; ensuite deux murs furent bâtis de façon à se rejoindre pour former un angle, et faire que celui qui se tournait là ne pouvait même pas se penser être tourné vers le mur de la tombe.

Par ailleurs, l'objectif n'a pas été de bénéficier de la bénédiction de sa présence (ce qui fait que même le point D est évité).

L'espace de la tombe demeure, jusqu'à aujourd'hui, distinct de celui de la mosquée : la tombe constitue comme "un îlot à part, entouré de la mosquée" (ce qui entraîne que le point C est également évité).

"قال العلماء: إنما نهى النبي صلى الله عليه وسلم عن اتخاذ قبره وقبر غيره مسجدا خوفا من المبالغة في تعظيمه والافتتان به: فربما أدى ذلك إلى الكفر، كما جرى لكثير من الأمم الخالية. ولما احتاجت الصحابة* رضوان الله عليهم أجمعين والتابعون إلى الزيادة في مسجد رسول الله صلى الله عليه وسلم حين كثر المسلمون وامتدت الزيادة إلى أن دخلت بيوت أمهات المؤمنين فيه - ومنها حجرة عائشة رضي الله عنها مدفن رسول الله صلى الله عليه وسلم وصاحبيه أبي بكر وعمر رضي الله عنهما -، بنوا على القبر حيطانا مرتفعة مستديرة حوله لئلا يظهر في المسجد فيصلي إليه العوام ويؤدي المحذور، ثم بنوا جدارين من ركني القبر الشماليين وحرفوهما حتى التقيا حتى لا يتمكن أحد من استقبال القبر" (Shar'h Muslim, an-Nawawî, 5/13-14) * On dit cependant qu'il n'y avait plus, à Médine, de Compagnon vivant à ce moment-là.
"قال القرطبي: بالغ المسلمون في سد الذريعة في قبر النبي - صلى الله عليه وسلم -، فأعلَوا حيطان تربته، وسدوا الداخل إليها، وجعلوها مُحدِقة بقبره - صلى الله عليه وسلم -، ثم خافوا أن يتخذ موضع قبره قبلة إذ كان مستقبل المصلين فتتصور إليه الصلاة بصورة العبادة، فبنوا جدارين من ركني القبر الشماليين، وحرفوهما حتى التقيا على زاوية مثلث من ناحية الشمال، حتى لا يتمكن أحد من استقبال قبره" (Fat'h ul-bârî de Ibn Rajab).

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Une mosquée a aussi été bâtie près des tombes des prophète Abraham, Isaac et Jacob (sur eux soit la paix), à Hébron.
Certes.
Mais cette mosquée fut bâtie là longtemps après l'époque des Compagnons, de leurs élèves et des élèves de ces derniers.
"كما لم يكونوا يسافرون إلى قبر الخليل وغيره. وهكذا كانوا يفعلون بقبور الأنبياء والصالحين. فقبر دانيال - كما قيل - كانوا يجدون منه رائحة المسك فعفوه لئلا يفتتن به الناس. و قبر الخليل عليه السلام كان عليه بناء؛ قيل: إن سليمان - عليه السلام - بناه؛ فلا يصل أحد إليه. وإنما نقب البناء بعد زمان طويل بعد انقراض القرون الثلاثة. وقد قيل: إنما نقبه النصارى لما استولوا على ملك البلاد؛ ومع هذا فلم يتمكن أحد من الوصول إلى قبر الخليل - صلوات الله عليه وسلامه" (MF 27/272).
"وأما أكل الخبز والعدس المصنوع عند قبر الخليل عليه السلام، فهذا لم يستحبه أحد من العلماء لا المتقدمين ولا المتأخرين، ولا كان هذا مصنوعا لا في زمن الصحابة ولا التابعين لهم بإحسان ولا بعد ذلك إلى خمسمائة سنة من البعثة حتى أخذ النصارى تلك البلاد. ولم تكن القبة التي على قبره مفتوحة، بل كانت مسدودة. ولا كان السلف من الصحابة والتابعين يسافرون إلى قبره ولا قبر غيره. لكن لما أخذ النصارى تلك البلاد فسووا جرته واتخذوها كنيسة؛ فلما أخذ المسلمون البلاد بعد ذلك اتخذ ذلك من اتخذه مسجدا؛ وذلك بدعة منهي عنها لما ثبت في الصحيح عنه صلى الله عليه وسلم أنه قال: "لعن الله اليهود والنصارى اتخذوا قبور أنبيائهم مساجد" يحذر ما فعلوا" (MF 27/22).

"فصل: وأما قبور الأنبياء: فالذي اتفق عليه العلماء هو قبر النبي صلى الله عليه وسلم فإن قبره منقول بالتواتر وكذلك في صاحبيه. وأما قبر الخليل، فأكثر الناس على أن هذا المكان المعروف هو قبره؛ وأنكر ذلك طائفة، وحكي الإنكار عن مالك وأنه قال ليس في الدنيا قبر نبي يعرف إلا قبر نبينا صلى الله عليه وسلم؛ لكن جمهور الناس على أن هذا قبره، ودلائل ذلك كثيرة، وكذلك هو عند أهل الكتاب. ولكن ليس في معرفة قبور الأنبياء بأعيانها فائدة شرعية. وليس حفظ ذلك من الدين؛ ولو كان من الدين لحفظه الله كما حفظ سائر الدين؛ وذلك أن عامة من يسأل عن ذلك إنما قصده الصلاة عندها والدعاء بها ونحو ذلك من البدع المنهي عنها. ومن كان مقصوده الصلاة والسلام على الأنبياء والإيمان بهم وإحياء ذكرهم فذاك ممكن له وإن لم يعرف قبورهم - رضوان الله تعالى عليهم أجمعين" (MF 27/444-445).

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Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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