Homme et femme sur le plan scientifique

"On ne naît pas femme mais on le devient." Simone de Beauvoir n'avait que partiellement raison dans cette affirmation. Elle avait raison dans le sens où parfois, c'est une véritable humiliation qui est imposée à la femme par certaines sociétés ou cultures. Elle avait tort dans la mesure où il est maintenant prouvé que la femme et l'homme connaissent, chacun de son côté, certaines spécificités dans les domaines physique, physiologique et même mental.

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A) Humanité commune, particularités secondaires :

Si la femme et l'homme sont tous deux des humains à part entière, de légères particularités biologiques les marquent chacun de son côté : la femme porte la "marque de fabrique" chromosomique XX, l'homme la "marque de fabrique XY". A partir de là, leur développement aux stades successifs de fœtus, d'enfant, d'adolescent et d'adulte vont suivre deux chemins à la fois proches et légèrement différents. Les données suivantes sont toutes extraites de plusieurs numéros du magazine Ca m'intéresse (les 197, 211, 223)...

Dans le domaine physique :

Dans le domaine physique, les hommes ont, indiscutablement, une puissance plus importante que la femme. En moyenne leur taille est plus grande, leurs muscles plus volumineux, leurs capacités cardiaque et pulmonaire plus grandes.
Les femmes, pour leur part, se démarquent en matière de résistance physique. De plus, elles conservent certaines facultés plus longtemps que les hommes (ainsi en est-il de la faculté auditive).
Les œstrogènes et progestérones - hormones très présentes chez la femme - sont responsables bien sûr du cycle menstruel - absent de la vie masculine -, mais aussi de la production du bon cholestérol - ce qui les expose moins aux maladies cardiaques.
La testostérone - hormone que les hommes produisent beaucoup plus -, est, elle, responsable du caractère masculin particulier, "plus agressif". C'est également elle qui est la cause de la plus importante pilosité chez les hommes (notamment au niveau de la barbe, des moustaches, etc.).

Sur le plan intellectuel :Sur le plan intellectuel, homme et femme se valent globalement. Le cerveau féminin possède en moyenne 150 g de moins que celui des hommes, mais ce léger écart n'entraîne pas de différenciation particulière sur le plan de l'intelligence. De plus, les hémisphères cérébraux sont plus symétriques chez les femmes que chez les hommes, de même que le développement des connexions entre eux est également plus important chez elle.
Les hommes font une utilisation plus intensive de l'hémisphère droit - qui permet la perception de l'espace; d'où une meilleure représentation de l'espace et une plus grande réussite dans certains test qui mettent en œuvre des dessins à trois dimensions. Ils sont également meilleurs en mathématiques.
Pour leur part, les femmes sollicitent, autant que le droit, leur hémisphère gauche - lequel intervient dans l'usage de la parole. Elles apprennent donc à parler plus tôt, sont prédisposées à un meilleur dialogue, et souffrent moins que les hommes de problèmes de langages (bégaiement, etc.).

 

Sur le plan émotionnel :Si les émotions fondamentales sont les mêmes entre hommes et femmes, les expressions de ces émotions sont différentes entre les eux et elles. Témoin le texte suivant.
"Bernard et Bernadette sont en voiture. Bernadette demande à son mari : "Veux-tu t'arrêter pour boire quelque chose ?" "Non merci", répond celui-ci, et ils continuent leur route. Rapidement, Bernadette manifeste son mécontentement. Bernard, perplexe, s'interroge. Jusqu'au moment où il comprend que sa femme voulait, elle, s'arrêter. Pourquoi ne pas le lui avoir tout simplement dit ? "Les femmes, c'est compliqué", disent les hommes. "Il ne me comprend pas", se plaignent-elles de leur côté." Souvent utilisé par les sociolinguistes, cet exemple est révélateur du rapport qu'homme et femme entretiennent avec leurs émotions, leurs désirs, la façon qu'ils ont de les exprimer et les malentendus qui en résultent.
On peut imaginer que si cette même situation dégénérait en scène de ménage, ce serait Bernadette qui fondrait en larmes, et Bernard qui s'enfermerait dans un profond mutisme pour les restant du trajet, et non l'inverse. Alors que la peine ressentie par l'un et l'autre serait exactement la même.
Si les parents de Bernard ne lui avaient pas enseigné à "ne pas pleurer pour devenir un homme" lorsqu'il était petit, ne serait-ce pas lui qui, dans cette même circonstance, aurait fondu en larmes ? Rien n'est moins sûr. Malgré une composante chromosomique commune, [certaines particularités demeurent]. "On sait que la testostérone, l'hormone mâle, émousse l'expression émotionnelle et inhibe les peurs" explique le psychiatre Alain Braconnier, [auteur du livre Le sexe des émotions, Edile Jacob, 1996]. Les hommes ne pleureraient que dans des situations émotionnelles particulièrement intenses, un deuil par exemple. A l'inverse, il arrive que certains jours, les femmes éclatent en sanglot sans motif apparent (…). Bref, non seulement les hormones ont un sexe, mais leur effet est psychologique autant que physiologique. (…)
Si les émotions appartiennent à tous, la façon, de les faire partager change selon le sexe. "Ce qui nous différencie depuis notre plus jeune âge, c'est la manière de les exprimer. Les hommes le font plus brusquement que les femmes, qui, elles, les verbalisent mieux et les commentent longuement", souligne Alain Braconnier" (Ca m'intéresse n° 223, pp. 52-54).

 

Sur le plan psychologique :

Les femmes plient mais ne craquent point. Elles souffrent moins de psychoses, se suicident moins. Les hommes, eux, sont souvent les victimes de leur propres excès et de leur agressivité plus marquée.
Des chercheurs pensent que cette légère différence serait peut-être dû au fait que, dès la vie fœtale, le cerveau de la petite fille baigne dans les œstrogènes, celui du petit garçon dans la testostérone.

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B) Inné et acquis :

Il va sans dire qu'à l'inné s'ajoute l'acquis (éducation parentale, culture, repères sociaux). Mais l'on ne saurait nier que si femme et homme sont tous deux humains à part entière, ils présentent les différences qui ont été citées ci-dessus et qui ne peuvent donc toutes être imputées à l'acquis. Simone de Beauvoir n'avait donc que partiellement raison lorsqu'elle disait : "On ne naît pas femme mais on le devient." (Dieu sait mieux).

Wallâhu A'lam

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