Négliger la prière obligatoire est-il acte de kufr akbar ?

Question :

On m'a dit que ceux qui étaient nés musulmans mais ne prient pas (salât) sont des apostats (murtaddûn) et ne sont donc plus du tout musulmans. Est-ce que c'est vrai ?

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Réponse :

En fait il y a un débat sur ce point...

Celui qui réfute le caractère obligatoire des 5 prières rituelles quotidiennes, celui-là a prononcé une parole de kufr akbar. Il n'y a pas de divergence sur le sujet.

La divergence ne concerne que celui qui, sans raison, délaisse l'accomplissement des 5 prières rituelles quotidiennes.

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Quelques avis et arguments présents à ce sujet :

--- Certains mujtahids sont d'avis que le fait de négliger la salât volontairement et sans raison valable est un grand péché mais ne fait pas quitter l'islam.

Parmi les tenants de cette opinion, ensuite, certains, comme Abû Hanîfa, sont d'avis que l'autorité musulmane ne peut pas exécuter celui qui est dans ce cas. D'autres, comme ash-Shâfi'î, sont d'avis que l'autorité musulmane peut l'exécuter (haddan lâ riddatan) ; certains ulémas comme al-Albânî sont d'avis que c'est dans le cas où l'autorité musulmane a intimé à celui qui néglige d'accomplir la salât de se mettre à le faire sous peine d'être exécuté, et qu'il persiste dans son refus, c'est dans ce cas précis qu'il en devient apostat.

Globalement, cette position se fonde sur le hadîth où le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Il y a cinq prières que Dieu a rendues obligatoires. Celui qui en fait bien les ablutions, qui les accomplit à leur heure et accomplit parfaitement leur génuflexion et leur dévotion, il y a pour lui la promesse de la part de Dieu qu'Il lui accordera Son Pardon. Et celui qui ne fait pas (ainsi / cela), il n'y a pas pour lui de promesse : si Dieu le veut, Il lui pardonnera, et si Dieu le veut Il le punira" : "عن عبد الله بن الصنابحي، قال: زعم أبو محمد أن الوتر واجب. فقال عبادة بن الصامت: "كذب أبو محمد أشهد أني سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول: "خمس صلوات افترضهن الله تعالى؛ من أحسن وضوءهن وصلاهن لوقتهن وأتم ركوعهن وخشوعهن كان له على الله عهد أن يغفر له؛ ومن لم يفعل فليس له على الله عهد، إن شاء غفر له وإن شاء عذبه" (Abû Dâoûd, 425).
Voyez : ce hadîth montre que l'homme qui néglige la prière (bien sûr sans en renier le caractère obligatoire) peut être pardonné par Dieu. C'est donc la preuve que cette négligence n'est pas un acte d'incroyance ("kufr akbar").

Par ailleurs, il y a le cas de 'Amr ibn Uqaysh, qui est tombé en martyr sitôt après sa conversion à l'islam, et dont le Prophète a dit qu'il est au Paradis ; or il n'a de sa vie accompli aucune prière rituelle : "عن ابي هريرة، أن عمرو بن أقيش كان له ربا في الجاهلية فكره أن يسلم حتى يأخذه. فجاء يوم أحد فقال: أين بنو عمي؟ قالوا: بأحد. قال: أين فلان؟ قالوا: بأحد. قال: فأين فلان؟ قالوا: بأحد. فلبس لأمته وركب فرسه ثم توجه قبلهم. فلما رآه المسلمون قالوا: إليك عنا يا عمرو. قال: إني قد آمنت. فقاتل حتى جرح. فحمل إلى أهله جريحا. فجاءه سعد بن معاذ فقال لأخته: "سليه: حمية لقومك، أو غضبا لهم، أم غضبا لله؟" فقال: "بل غضبا لله ولرسوله". فمات، فدخل الجنة وما صلى لله صلاة" (Abû Dâoûd, 2537). Dans la version rapportée par Ahmad, on lit son nom ainsi : "'Amr ibn Thâbit ibn Waqsh", et on lit que c'est le Prophète qui a dit qu'il est dans le Paradis : "فذكروه لرسول الله صلى الله عليه وسلم فقال: "إنه لمن أهل الجنة" (Ahmad, 23634).

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--- D'autres mujtahids sont d'avis que le fait de négliger l'accomplissement de la salât volontairement et sans raison valable est un acte qui fait quitter l'islam.

Parmi les tenants de cette opinion, ensuite, certains (comme Ibn Bâz parmi les contemporains) pensent que le fait d'avoir négligé volontairement et sans raison valable ne serait-ce qu'une des salât obligatoire fait quitter l'islam immédiatement : dès que son horaire légal est terminé, la personne l'ayant négligé sans raison est devenue kâfir. D'autres sont d'avis que c'est le fait d'avoir négligé volontairement plusieurs salâts obligatoires qui fait quitter l'islam (soit 2 salâts, soit 3 salâts, soit 5 salâts). D'autres, enfin (comme Ibn Taymiyya, et, parmi les contemporains, Ibn ul-Uthaymîn), sont d'avis que c'est le fait de négliger l'accomplissement de la totalité des salâts obligatoires qui fait quitter l'islam, et non pas le fait d'en accomplir quelques-unes et de délaisser les autres (ce délaissement étant grave mais ne constituant pour sa part pas du kufr) ; si j'ai bien compris, Ibn ul-Qayyim aussi est de cette posture, lui qui écrit que l'annulation de toutes les bonnes actions se produit pour celui qui délaisse totalement la prière, tandis que celui qui délaisse la salât ul-'asr un jour, celui-là connaît l'annulation des bonnes actions de ce jour-là seulement (Kitâb us-salât, p. 63).

Cette posture se fonde sur le hadîth où le Prophète (sur lui la paix) a dit : "عن جابر، أن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "إن بين الرجل وبين الشرك والكفر ترك الصلاة" (Muslim, 82, at-Tirmidhî, 2618, Abû Dâoûd, 4678). "عن بريدة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إن العهد الذي بيننا وبينهم الصلاة، فمن تركها فقد كفر" (an-Nassâ'ï, 463).

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--- Les tenants de la première opinion répondent à cela qu'ici, il s'est agi non pas de kufr akbar, mais de kufr dûna kufr.
- Comme dans l'autre hadîth : "عن أبي هريرة، عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "من أتى حائضا، أو امرأة في دبرها، أو كاهنا، فقد كفر بما أنزل على محمد" (at-Tirmidhî, 135), en commentaire duquel at-Tirmidhî écrit : "وإنما معنى هذا عند أهل العلم على التغليظ" (Jâmi' ut-Tirmidhî).
- Comme encore dans le hadîth : "عن زبيد، قال: سألت أبا وائل عن المرجئة، فقال: حدثني عبد الله أن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "سباب المسلم فسوق، وقتاله كفر" (al-Bukhârî, 48, Muslim, 64, at-Tirmidhî, 2635). Dans l'une des copies de Jâmi' ut-Tirmidhî, on trouve, juste après mention de ce hadîth, le commentaire suivant : "ومعنى هذا الحديث: قتاله كفر ليس به كفرا مثل الارتداد عن الإسلام، والحجة في ذلك ما روي عن النبي صلى الله عليه وسلم أنه قال: "من قتل متعمدا فأولياء المقتول بالخيار إن شاءوا قتلوا وإن شاءوا عفوا." ولو كان القتل كفرا لوجب القتل ولم يصح العفو. وقد روي عن ابن عباس وطاوس وعطاء وغير واحد من أهل العلم قالوا: "كفر دون كفر، وفسوق دون فسوق" : "Le sens de ce hadîth est que le combattre est un acte de kufr (mais) pas d'un kufr tel que le fait de quitter l'islam. La preuve en est ce qui est relaté du Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) qu'il a dit : "Quand quelqu'un a été tué volontairement, alors les parents de cet (homme tué) a le choix : s'ils le veulent ils demandent que (l'assassin) soit tué, et s'il le veulent ils pardonnent". Or, si le meurtrier était devenu incroyant à cause de son acte, il aurait fallu obligatoirement l'exécuter, et le pardon n'aurait pas été possible. En fait, [il y a là] ce qui est rapporté de Ibn Abbâs, de Tâ'oûs, de 'Atâ et de plus d'un homme de science : "Il existe un "kufr" moindre qu'un "kufr", un "fusûq" moindre qu'un "fusûq"" (Jâmi' ut-Tirmidhî, kitâb ul-îmân).

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--- Les tenants de la seconde posture répondent que cela existe en effet, mais n'est néanmoins pas possible pour le hadîth rapporté par Muslim, où c'est non pas "faqad kafara" ou encore "kufrun" mais bien "al-kufr" qui a été employé ici : cela change tout. Cela apparaît encore plus clairement dans cette autre relation : "عن عبد الله بن شقيق العقيلي، قال: "كان أصحاب محمد صلى الله عليه وسلم لا يرون شيئا من الأعمال تركه كفر، غير الصلاة" (at-Tirmidhî, 2622).

Il y a par ailleurs le fait que, dans le célèbre hadîth de 'Ubâda ibn Sâmit, le Prophète a interdit de déposer le dirigeant de la Dâr ul-islam, sauf en cas de Kufr Bawâh : "عن جنادة بن أبي أمية، قال: دخلنا على عبادة بن الصامت وهو مريض، قلنا: "أصلحك الله، حدث بحديث ينفعك الله به، سمعته من النبي صلى الله عليه وسلم". قال: "دعانا النبي صلى الله عليه وسلم فبايعناه، فقال فيما أخذ علينا أن بايعَنا على السمع والطاعة في منشطنا ومكرهنا، وعسرنا ويسرنا وأثرة علينا، وأن لا ننازع الأمر أهله، إلا أن تروا كفرا بواحا، عندكم من الله فيه برهان" (al-Bukhârî, 6647, Muslim, 1709). Or, dans le hadîth de Ummu Salama, le Prophète a dit que le dirigeant faisant des choses interdites, il ne faut pas le renverser tant qu'il accomplit la prière rituelle : "عن أم سلمة زوج النبي صلى الله عليه وسلم، عن النبي صلى الله عليه وسلم أنه قال: "إنه يستعمل عليكم أمراء فتعرفون وتنكرون. فمن كره فقد برئ، ومن أنكر فقد سلم، ولكن من رضي وتابع." قالوا: يا رسول الله، ألا نقاتلهم؟ قال: "لا، ما صلوا" (Muslim, 1854/63) ; même chose dans le hadith de 'Awf ibn Mâlik : "عن عوف بن مالك عن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "خيار أئمتكم الذين تحبونهم ويحبونكم ويصلون عليكم وتصلون عليهم. وشرار أئمتكم الذين تبغضونهم ويبغضونكم وتلعنونهم ويلعنونكم." قيل: "يا رسول الله أفلا ننابذهم بالسيف؟" فقال: "لا، ما أقاموا فيكم الصلاة. وإذا رأيتم من ولاتكم شيئا تكرهونه فاكرهوا عمله ولا تنزعوا يدا من طاعة" (Muslim, 1855). Le fait de délaisser l'accomplissement de la prière rituelle obligatoire constitue donc du Kufr Bawâh.

Par ailleurs encore, lorsque Dhu-l-Khuwayssira prononça une parole de kufr akbar, face à la proposition d'un Compagnon (Khâlid ibn ul-Walîd : al-Bukhârî 4094, Muslim 1064) de sanctionner cet homme pour son propos, le Prophète refusa qu'une quelconque sanction lui soit appliquée, et ce au motif que :
--- d'une part, selon les apparences cet homme était un musulman ("لا، لعله أن يكون يصلي"، فقال خالد: "وكم من مصل يقول بلسانه ما ليس في قلبه"، قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إني لم أومر أن أنقب عن قلوب الناس ولا أشق بطونهم" : al-Bukhârî 4094, Muslim 1064) et donc un de ceux qui étaient les Compagnons du Prophète,
--- or, d'autre part : "معاذ الله أن يتحدث الناس أني أقتل أصحابي" : "Je cherche la protection de Dieu contre le fait que les gens disent que je fais exécuter mes Compagnons !" (Muslim, 1063). Cette phrase signifie : "Je ne veux pas que les gens disent que, parmi l'ensemble de ceux qui croient en moi (du moins en apparence), j'en fais exécuter certains parce que maintenant je n'ai plus besoin d'eux" ; "ou par intérêt personnel, par antipathie, comme le font parfois les rois".
Or encore, pour dire que Dhu-l-Khuwayssira est un musulman, le Prophète a dit à Khalid : "Peut-être qu'il prie" : "لا، لعله أن يكون يصلي"، فقال خالد: "وكم من مصل يقول بلسانه ما ليس في قلبه"، قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إني لم أومر أن أنقب عن قلوب الناس ولا أشق بطونهم".

Quant au cas de 'Amr ibn Uqaysh, c'est tout simplement qu'il n'a connu l'horaire d'aucune prière rituelle obligatoire.

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Quelques précisions supplémentaires :

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Ce que pense al-Albânî :

Al-Albânî pense quant à lui que l'avis hanbalite déclarant "kâfir" (bi kufr akbar) celui qui n'accomplit pas ses prières concerne non pas le musulman qui n'accomplit pas ses prières mais "le musulman qui n'accomplissait pas ses prières et que l'autorité musulmane – conformément à l'avis hanbalite en la matière – a intimé d'accomplir ses prières et qui refuse malgré tout" ; c'est suite à ce refus que Ahmad ibn Hanbal le déclare kâfir (Hukmu târik is-salât, p. 15).

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Ce que pense ash-Shawkânî :

Après avoir présenté les différents avis existant sur le sujet, ash-Shawkânî a donné préférence à celui qui dit que le musulman qui délaisse volontairement et sans excuse valable une prière obligatoire sera dit "kâfir" ("Wa-l-haqqu annahû kâfir (…)") (Nayl ul-awtâr 1/352).
Cependant, il écrit ceci juste après : "Quant à son kufr, c'est parce que les hadîths ont établi de façon authentique que le Législateur a attribué ce nom à celui qui délaisse la prière, et dit que la barrière entre l'homme et la possibilité de lui appliquer ce nom est la prière : délaisser celle-ci entraîne donc la possibilité de l'application (du nom). Et aucune des objections présentées par les premiers [ceux qui sont d'avis qu'il n'est pas kâfir] ne nous atteint, car nous dirons : il n'est pas impossible que certains types de kufr n'empêchent pas le pardon divin ou le fait qu'on mérite l'intercession, comme c'est le cas du kufr des gens de la qibla [= la Umma muhammadiyya] à cause de certains péchés que le Législateur a nommés "kufr". Il n'y a donc rien qui nous contraigne à avoir recours aux ta'wîl que les gens ont dû faire [par rapport aux hadîths appliquant la formule "kafara"]" (Nayl ul-awtâr 1/352).

Malgré tout ce que dit ash-Shawkânî, on ne voit pas grande différence par rapport à la formule de Ibn Abbâs, "kufr dûna kufr", ce qui revient à dire que cet homme n'a pas quitté l'islam ; sans compter que le fait d'employer de la sorte le terme "kâfir" de façon inconditionnelle (mutlaqan) peut entraîner des malentendus de la part de musulmans qui ne sont pas versés dans cette compréhension.

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Ce que pense Ibn Taymiyya :

Ibn Taymiyya écrit que ceux qui accomplissent certaines prières et non d'autres ne sont pas kâfir : "فأما من كان مصرا على تركها لا يصلي قط، ويموت على هذا الإصرار والترك، فهذا لا يكون مسلما. لكن أكثر الناس يصلون تارة، ويتركونها تارة؛ فهؤلاء ليسوا يحافظون عليها، وهؤلاء تحت الوعيد، وهم الذين جاء فيهم الحديث الذي في السنن حديث عبادة عن النبي صلى الله عليه وسلم أنه قال: {خمس صلوات كتبهن الله على العباد في اليوم والليلة من حافظ عليهن كان له عهد عند الله أن يدخله الجنة، ومن لم يحافظ عليهن لم يكن له عهد عند الله، إن شاء عذبه وإن شاء غفر له}؛ فالمحافظ عليها: الذي يصليها في مواقيتها، كما أمر الله تعالى؛ والذي يؤخرها أحيانا عن وقتها، أو يترك واجباتها: فهذا تحت مشيئة الله تعالى" (MF 22/449).

Dans un autre écrit, il dit que les musulmans n'ont pas cessé d'accomplir la prière funéraire sur celui qui apparemment était musulman mais n'accomplissait pas toutes ses prières : "وسئل عن رجل يصلي وقتا ويترك الصلاة كثيرا، أو لا يصلي، هل يصلى عليه؟ فأجاب: مثل هذا ما زال المسلمون يصلون عليه" (MF 24/287).
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C'est ce que Ibn Qudâma a aussi écrit (
Al-Mughnî 3/206).

C'est donc une telle personne qui est concernée par le hadîth cité par les tenants de la première posture : "Il y a cinq prières que Dieu a rendues obligatoires. Celui qui en fait bien les ablutions, qui les accomplit à leur heure et accomplit parfaitement leur génuflexion et leur dévotion, il y a pour lui la promesse de la part de Dieu qu'Il lui accordera Son Pardon. Et celui qui ne fait pas (ainsi / cela), il n'y a pas pour lui de promesse : si Dieu le veut, Il lui pardonnera, et si Dieu le veut Il le punira", lorsque le Prophète a dit "... Et celui qui ne fait pas (ainsi / cela), il n'y a pas pour lui de promesse : si Dieu le veut, Il lui pardonnera, et si Dieu le veut Il le punira". Ce hadîth parle donc de celui qui n'accomplit pas chacune des 5 prières, et non pas de celui qui n'accomplit jamais aucune prière.

Ceci montre que Ibn Taymiyya n'est pas d'avis que celui qui néglige volontairement et sans excuse valable une prière obligatoire devient kâfir bi kufr akbar ; il pense que c'est celui qui n'accomplit jamais de prière obligatoire qui est kâfir bi kufr akbar.

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Ce que pense Ibn ul-Uthaymîn :

C'est le même que celui que nous venons de voir chez Ibn Taymiyya.

Ibn ul-Uthaymîn écrit : "الذي يظهر لي أنه لا يكفر إلا بالترك المطلق بحيث لا يصلي أبداً. وأما من يصلي أحيانا فإنه لا يكفر، لقول الرسول صلى الله عليه وسلم: "بين الرجل وبين الشرك والكفر ترك الصلاة" ولم يقل: "تَرَك صلاةً"، بل قال : " تَرَكَ الصلاةَ"، وهذا يقتضي أن يكون الترك المطلق؛ وكذلك قال: "العهد الذي بيننا وبينهم الصلاة فمن تركها ـ أي الصلاة ـ فقد كفر". وبناء على هذا نقول: إن الذي يصلي أحيانا ويدع أحيانا ليس بكافر" (Majmû'atu fatâwâ Ibn il-Uthaymîn).
"والذي يظهر من الأدلة  أنه لا يكفر إلا بترك الصلاة دائما، بمعنى أنه وطن نفسه على ترك الصلاة، فلا يصلي ظهرا ولا عصرا ولا مغربا ولا عشاء ولا فجرا؛ فهذا هو الذي يكفر. فإن كان يصلي فرضا أو فرضين فإنه لا يكفر، لأن هذا لا يصدق عليه أنه ترك الصلاة، وقد قال النبي صلى الله عليه وسلم : "بين الرجل وبين الشرك والكفر ترك الصلاة"، ولم يقل: "ترك صلاة". وأما ما روي عن النبي صلى الله عليه وسلم أنه قال : "من ترك صلاة مكتوبة متعمدا فقد برئت منه الذمة"، ففي صحته نظر" (Ash-Shar'h ul-mumti').

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Je suis, sur ce point, de l'avis de Ibn Taymiyya et de Ibn ul-'Uthaymîn.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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