Une allusion au conflit entre les Byzantins et les Perses dans le Coran (Commentaire de Coran 30/1-6)

Dans le Coran (sourate 30), on lit le passage suivant :
"الم غُلِبَتِ الرُّومُ فِي أَدْنَى الْأَرْضِ وَهُم مِّن بَعْدِ غَلَبِهِمْ سَيَغْلِبُونَ فِي بِضْعِ سِنِينَ لِلَّهِ الْأَمْرُ مِن قَبْلُ وَمِن بَعْدُ وَيَوْمَئِذٍ يَفْرَحُ الْمُؤْمِنُونَ بِنَصْرِ اللَّهِ يَنصُرُ مَن يَشَاء وَهُوَ الْعَزِيزُ الرَّحِيمُ وَعْدَ اللَّهِ لَا يُخْلِفُ اللَّهُ وَعْدَهُ وَلَكِنَّ أَكْثَرَ النَّاسِ لَا يَعْلَمُونَ"
"Alif, Lâm, Mîm. Les Rûm ont été vaincus dans le plus proche territoire. Après (cette) défaite ils seront bientôt vainqueurs, dans quelques années. A Dieu appartient l'ordre avant et après. Et ce jour-là les croyants se réjouiront de l'aide de Dieu. Il aide qui Il veut. Et Il est le Puissant, le Miséricordieux. Promesse de Dieu ! Dieu ne trahit jamais Sa Promesse. Mais la plupart des hommes ne savent pas" (Coran 30/2-6).

Ces versets font allusion à un événement fort connu : le conflit, au début du VIIème siècle de l'ère chrétienne, entre les forces byzantines de Héraclius et celles, sassanides, de Chosroes.

Ces versets parlent de la victoire que les Perses sassanides remportèrent sur les Byzantins dans "le plus proche territoire" ("fî adna-l-ardh") : il s'agit de :
--- celle de toutes les parties du territoire alors sous administration byzantine qui était la plus proche de La Mecque, les autres en étant relativement plus éloignées ;
--- ou celle de toutes les parties de "la terre des Arabes" qui était la plus proche des Byzantins.
"و{الأرض}: أرض العرب، لأن الأرض المعهودة عند العرب أرضهم؛ والمعنى: "غلبوا في أدنى أرض العرب منهم"، وهي أطراف الشام. أو أراد: أرضهم، على إنابة اللام مناب المضاف إليه، أى: "في أدنى أرضهم إلى عدوّهم"؛ قال مجاهد: هي أرض الجزيرة، وهي أدنى أرض الروم إلى فارس. وعن ابن عباس رضى الله عنهما: الأردن وفلسطين" (Tafsîr uz-Zamakhsharî). "فإن كانت الوقعة التي غُلبت الروم فيها بأذرعات أو الأردن، فهي أدنى أرض الروم - أي أقربها - إلى مكة المشرفة. وإن كانت بالجزيرة، فهي أدنى بالنظر إلى كسرى" (Nazm ud-durar fî tanâssub il-âyât wa-s-suwar) ;
--- ou, d'après certains contemporains, de "la partie de toute la surface de la Terre qui est la plus basse" ; c'est - selon eux - dans la dépression de la mer Morte que la bataille eut lieu ; or c'est la portion de la surface de la Terre qui ait la plus basse altitude.

Ces versets prédisaient un retournement de la situation, avec une contre-attaque victorieuse des Byzantins, "dans quelques années", plus exactement dans un délai de 3 à 9 années (car le terme arabe "bidh'" désigne un chiffre compris entre 3 et 9).
Il est à noter que les Mecquois idolâtres espéraient la victoire des Perses adorateurs de feu sur les Byzantins chrétiens, alors que les musulmans souhaitaient l'inverse (at-Tirmidhî 3193, 3194).
Il faut également savoir que Abû Bakr tint pari à un des polycultistes mecquois quant à la réalisation de cette prophétie coranique.
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La mention de ce célèbre événement comme un fait lui étant contemporain constitue un indice, présent dans le texte du Coran même, de l'époque où il fut révélé à Muhammad (sur lui la paix).

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Quelques rappels historiques :

La victoire perse à Jérusalem eut lieu en l'an 614 (d'après une autre relation : en l'an 615) de l'ère grégorienne.

Une autre victoire perse se produisit en Egypte l'année suivante, soit l'an 615 (d'après l'autre relation : en l'an 616). (L'an 615 correspond à peu près à l'an 6 du prophétat.)

En 622 démarra la contre-attaque byzantine.
Entre 622 et 625 les Byzantins connurent plusieurs victoires. Jérusalem fut reprise en 624.

Enfin, en décembre de l'an 627 eut lieu leur victoire décisive sur les Perses, à Ninive.

Du côté des musulmans :

La date de la victoire à Badr eut lieu en ramadan de l'an 2 de l'hégire, soit : mars 624.
La trêve de al-Hudaybiya eut lieu en dhu-l-qa'dah de l'an 6, soit mars 628.

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Combien d'années s'écoulèrent entre la défaite des Byzantins après laquelle ces versets furent révélés, et la victoire des Byzantins qui avait été prédite par ces versets du Coran ?

Il y a sur le sujet les deux avis suivants :

--- d'après l'avis le plus répandu, ce fut, dans le réel, un délai de 7 années qui s'écoula entre la descente du verset et la réalisation de ce qu'il annonçait ;

--- et, d'après l'avis de ash-Sha'bî, ce fut un délai de 9 années qui s'écoula : "وقال الشعبي: فظهروا في تسع سنين" (Tafsîr ul-Qurtubî).

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Et quelle fut la défaite des Byzantins après laquelle ces versets furent révélés ? Et quelle fut la victoire des Byzantins qui avait été prédite par ces versets du Coran ?

2 possibilités apparaissent...

A) Soit la victoire annoncée des Byzantins est celle qu'ils remportèrent de façon décisive sur les Perses à Ninive en décembre de l'an 627, ce qui correspond à cha'bân de l'an 6 de l'hégire. De leur côté les musulmans conclurent avec les idolâtres Mecquois la trêve de al-Hudaybiya en dhu-l-qa'dah de l'an 6 – soit mars 628. C'est ce qui explique le commentaire, selon lequel "ce fut l'année de al-Hudaybiya que les Byzantins vainquirent les Perses" (cf. Al-Jawâb us-sahîh ; Tafsîr Ibn Kathîr).
Si on retient cette hypothèse, le moment où les versets en question furent révélés est à rechercher pendant la dernière partie de la période où le Prophète vivait encore à la Mecque. Si de l'an 6 de l'hégire on retranche 9, on obtient - 3, et les versets auraient été révélés en l'an - 3 de l'hégire, soit l'an 10 du prophétat, ce qui correspond à l'année 619 dans le calendrier chrétien. Dans ce cas les versets en question évoquèrent simplement la défaite byzantine survenue quelques années plus tôt dans le proche territoire, et ne furent pas révélés juste après la conquête perse de Jérusalem, survenue en l'an 614 ou en l'an 615.

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B) Soit la victoire prédite des Byzantins est l'une de celles qu'ils remportèrent de façon successive entre l'an 622 et l'an 625.
–--- B.a) Si on retient l'année 622 comme date de la victoire byzantine annoncée, alors, si on en retranche 7, on obtient l'an 615 comme année de révélation de ces versets.
–--- B.b) Si on retient précisément l'année 624 comme date de la victoire byzantine (c'est la date de la reprise de Jérusalem), alors, si on en retranche 9, on obtient de nouveau l'an 615 comme année de révélation de ces versets. Certains commentateurs coraniques ont ainsi écrit que la victoire byzantine prédite s'est réalisée "l'année où eut lieu la victoire musulmane de Badr" (cf. Al-Jawâb us-sahîh 1/87 ; Tafsîr Ibn Kathîr), soit en 623-624. "قال سفيان: سمعت أنهم ظهروا عليهم يوم بدر" (Tafsîr ul-Qurtubî) : la date précise de la victoire à Badr est ramadan 2 / mars 624, mais le commentaire parle de l'année lunaire où eut lieu cette victoire : ramadan étant le 9ème mois de l'année lunaire, cela va de la seconde moitié de l'année 623 à la première moitié de l'année 624.

L'an 615 correspond à l'an - 7 de l'hégire, soit l'an 6 du prophétat. Le verset évoquant la défaite des Byzantins renvoie alors à la perte, par les Byzantins, de Jérusalem, survenue en l'an 615 (d'après l'une des deux relations).

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Je penche vers l'avis B.b :
--- la défaite byzantine évoquée en Coran 30/2-3 fut la perte de Jérusalem, survenue en l'an 615 (d'après l'un des deux relations) / l'an 6 du prophétat ;
--- et la victoire byzantine évoquée en Coran 30/3-5 fut la reprise de Jérusalem, survenue en l'an 624 / l'an 2 de l'hégire.

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Ce fut après la victoire qu'il remporta sur les Perses à Ninive en décembre de l'an 627 / cha'bân de l'an 6 de l'hégire que Héraclius se rendit à Jérusalem, depuis Homs, pour remercier Dieu de lui avoir donné la victoire sur les Perses.

"عن عبد الله بن عباس رضي الله عنهما أن رسول الله صلى الله عليه وسلم، كتب إلى قيصر يدعوه إلى الإسلام، وبعث بكتابه إليه مع دحية الكلبي، وأمره رسول الله صلى الله عليه وسلم أن يدفعه إلى عظيم بصرى ليدفعه إلى قيصر. وكان قيصر لما كشف الله عنه جنود فارس، مشى من حمص إلى إيلياء شكرا لما أبلاه الله" (al-Bukhârî, 2782, Muslim, 1773). D'après Nicéphore (cité par Muhammad Hamidullah : Le Prophète de l'Islam, sa vie, son oeuvre, 1/322), c'est en septembre 628 [jumâda-l-ûlâ 7] que Héraclius arriva à Jérusalem (Ibid., 1/322). "Les chroniques ecclésiastiques affirment que l'empereur participa à la fête de l'Exaltation de la Croix, qui se célèbre le 14 septembre" (Ibid.).

Là, Héraclius allait se voir remettre l'épître lui ayant été envoyée par le Prophète Muhammad (sur lui soit la paix).

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Quelle fut cette "Aide de Dieu" dont les musulmans se réjouirent-ils "ce jour-là" ?

Il y a plusieurs commentaires quant à ce point, parmi lesquels...

1) Soit il s'agit de l'Aide que Dieu apporta aux Rûm contre les Perses.

2) Soit il s'agit de l'Aide que Dieu apporta à l'islam, par la réalisation de la prophétie du Coran.

3) Soit il s'agit de l'Aide que Dieu apporta à la même époque que la survenue de la victoire des Byzantins aux musulmans, à Badr (cette possibilité 3 ne se mariant qu'avec l'avis B plus haut cité).

"وَيَوْمَئِذٍ} ويوم تغلب الروم {فْرَحُ الْمُؤْمِنُونَ بِنَصْرِ اللَّهِ} من له كتاب على من لا كتاب له لما فيه من انقلاب التفاؤل وظهور صدقهم فيما أخبرا به المشركين وغلبتهم في رهانهم وازدياد يقينهم وثباتهم في دينهم. وقيل: بنصر الله المؤمنين بإظهار صدقهم، أو بأن ولي بعض أعدائهم بعضاً حتى تفانوا" (Tafsîr ul-Baydhâwî).

"ويومئذ يفرح المؤمنون قيل يفرحون بغلبة الروم على الفرس كما فرح المشركون بغلبة الفرس على الروم. والأصح أنهم يفرحون بغلبتهم المشركين وذلك لأن غلبة الروم كانت يوم غلبة المسلمين المشركين ببدر" (Tafsîr ur-Râzî).

"وقد ذكر الناس أن سبب سرور المسلمين بغلبة الروم وهمهم أن تغلب إنما هو أن الروم أهل كتاب كالمسلمين، وفارس من أهل الأوثان، كما تقدم بيانه في الحديث. قال النحاس: وقول آخر - وهو أولى - أن فرحهم إنما كان لإنجاز وعد الله تعالى، إذ كان فيه دليل على النبوة لأنه أخبر تبارك وتعالى بما يكون في بضع سنين فكان فيه. قال ابن عطية: ويشبه أن يعلل ذلك بما يقتضيه النظر من محبة أن يغلب العدو الأصغر لأنه أيسر مئونة، ومتى غلب الأكبر كثر الخوف منه، فتأمل هذا المعنى، مع ما كان رسول الله صلى الله عليه وسلم ترجاه من ظهور دينه وشرع الله الذي بعثه به وغلبته على الأمم، وإرادة كفار مكة أن يرميه الله بملك يستأصله ويريحهم منه. وقيل: سرورهم إنما كان بنصر رسول الله صلى الله عليه وسلم على المشركين، لأن جبريل أخبر بذلك النبي عليه السلام يوم بدر، حكاه القشيري. قلت: ويحتمل أن يكون سرورهم بالمجموع من ذلك، فسروا بظهورهم على عدوهم وبظهور الروم أيضا وبإنجاز وعد الله" (Tafsîr ul-Qurtubî).

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Après la victoire des Perses Sassanides, en l'an 614 / 615, les Compagnons du Prophète que Dieu le bénisse et le salue) (et que Dieu les agrée) souhaitaient la victoire des Byzantins, car ces derniers, bien que Trinitaires, étaient des Gens du Livre, croyant en la résurrection et le jugement dernier :

Ceci figure dans les deux relations suivantes :

"عن سفيان الثوري، عن حبيب بن أبي عمرة، عن سعيد بن جبير، عن ابن عباس، في قول الله تعالى: {الم غلبت الروم في أدنى الأرض} قال: "غلبت وغلبت. كان المشركون يحبّون أن يظهر أهل فارس على الروم لأنهم وإياهم أهل أوثان؛ وكان المسلمون يحبّون أن يظهر الروم على فارس لأنهم أهل كتاب. فذكروه لأبي بكر فذكره أبو بكر لرسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "أما إنهم سيغلبون." فذكره أبو بكر لهم، فقالوا: "اجعل بيننا وبينك أجلا، فإن ظهرنا كان لنا كذا وكذا، وإن ظهرتم كان لكم كذا وكذا". فجعل أجلا خمس سنين. فلم يظهروا. فذكر ذلك للنبي صلى الله عليه وسلم، قال: "ألا جعلته إلى دون - قال: أراه: العشر". قال سعيد: والبضع ما دون العشر. قال: ثم ظهرت الروم بعد. قال: فذلك قوله تعالى: {الم غلبت الروم} إلى قوله {يفرح المؤمنون بنصر الله ينصر من يشاء}. قال سفيان: سمعت أنهم ظهروا عليهم يوم بدر" (at-Tirmidhî, 3193).

"عن نيار بن مكرم الأسلمي، قال: " لما نزلت {الم غلبت الروم في أدنى الأرض وهم من بعد غلبهم سيغلبون في بضع سنين} فكانت فارس يوم نزلت هذه الآية قاهرين للروم، وكان المسلمون يحبون ظهور الروم عليهم لأنهم وإياهم أهل كتاب، وفي ذلك قول الله تعالى: {ويومئذ يفرح المؤمنون بنصر الله ينصر من يشاء وهو العزيز الرحيم}. فكانت قريش تحبّ ظهور فارس لأنهم وإياهم ليسوا بأهل كتاب ولا إيمان ببعث، فلما أنزل الله تعالى هذه الآية، خرج أبو بكر الصديق يصيح في نواحي مكة {الم غلبت الروم في أدنى الأرض وهم من بعد غلبهم سيغلبون في بضع سنين}، قال ناس من قريش لأبي بكر: "فذلك بيننا وبينكم، زعم صاحبك أن الروم ستغلب فارس في بضع سنين، أفلا نراهنك على ذلك؟" قال: "بلى"، وذلك قبل تحريم الرهان. فارتهن أبو بكر والمشركون وتواضعوا الرهان، وقالوا لأبي بكر: "كم تجعل البضع: ثلاث سنين إلى تسع سنين؟" فسم بيننا وبينك وسطا تنتهي إليه، قال: فسموا بينهم ست سنين. قال: فمضت الست سنين قبل أن يظهروا، فأخذ المشركون رهن أبي بكر. فلما دخلت السنة السابعة ظهرت الروم على فارس، فعاب المسلمون على أبي بكر تسمية ست سنين، لأن الله تعالى قال: {في بضع سنين}. قال: وأسلم عند ذلك ناس كثير" (at-Tirmidhî, 3194).

Commentant le verset coranique 22/40, Ibn Taymiyya écrit :
: "قال الضحاك: "إن الله يحب أن يذكر اسمه وإن كان يشرك به". يعني أن المشرك به خير من المعطل الجاحد الذي لا يذكر اسم الله بحال، وأهل الكتاب خير من المشركين. وقد ذكرنا أنه لما اقتتل فارس والروم وانتصرت الفرس، ساء ذلك أصحاب رسول الله - صلى الله عليه وسلم - وكرهوا انتصار الفرس على النصارى؛ لأن النصارى أقرب إلى دين الله من المجوس. والرسل بعثوا بتحصيل المصالح وتكميلها وتعطيل المفاسد وتقليلها، وتقديم خير الخيرين على أدناهما حسب الإمكان، ودفع شر الشرين بخيرهما"
Ibn Taymiyya cite ici un propos de adh-Dhahhâk ("إن الله يحب أن يذكر اسمه وإن كان يشرك به"), puis le commente ainsi : "(Adh-Dhahhâk) veut dire (par là) : "Celui qui est Associateur à Dieu [= croit en l'Existence de Dieu, mais divinise aussi d'autres que Lui] est meilleur [= plus proche de la vérité] que celui qui est Athée. Et les Gens du Livre (qui sont kâfir) sont meilleurs [= plus proches de la vérité] que ceux qui sont Associateurs." Nous avons déjà évoqué le fait que lorsque les Perses et les Byzantins se faisaient la guerre et que les Perses vainquirent les Byzantins, cela déplut aux Compagnons du Prophète, qui déplorèrent cette victoire des Perses sur les Chrétiens. Ceci car par rapport au Dîn que Dieu (agrée), les Chrétiens sont plus proches que les Zoroastriens. Or les prophètes sont envoyés avec comme principe de réaliser les biens et de tendre à leur perfection, à annihiler les maux et à les diminuer (taqlîl), à donner préférence au meilleur des deux biens sur le moins bon des deux, selon la possibilité, et à repousser le pire des deux maux par le moins mauvais des deux" (Al-Jawâb us-sahîh, 1/240).

Ibn Taymiyya écrit encore :
"Celui qui a réfuté la venue de la résurrection tout en croyant que ce monde est créé (hudûthu hâdha-l-'âlam), Dieu l'a déclaré kâfir. Celui qui réfute la (résurrection) en croyant que ce monde est pré-éternel (qidam ul-'âlam), celui-là est d'un kufr plus grand encore, auprès de Dieu (a'zamu kufran 'indallâh).
Ceci est comparable au fait que lorsque le Prophète, que Dieu le bénisse et le salue, a interdit à sa Umma de faire comme les Perses Zoroastriens et les Romains Chrétiens, le fait qu'il soit interdit de faire comme les Polycultistes Romains ou Grecs et les Polycultistes Indiens, cela est plus accentué et plus accentué encore. Et lorsque ce qui est entré d'imitation des Juifs et des Chrétiens, des Perses et des Romains, chez certains Musulmans, cela est blâmable auprès de Dieu et de Son Messager, alors ce qui est entré (chez certains Musulmans) d'imitation des Polycultistes Grecs, Indiens, Turcs et autres nations, qui sont encore plus éloignés des (enseignements de) l'islam que le sont les Gens du Livre, les Perses et les Romains, cela mérite encore plus d'être blâmable auprès de Dieu, et que son caractère blâmable soit encore plus grand que celui de (l'autre imitation)"
:
"ومن أنكر المعاد مع قوله بحدوث هذا العالم، فقد كفّره الله. فمن أنكره مع قوله بقدم العالم، فهو أعظم كفرا عند الله تعالى. وهذا كما أن النبي صلى الله عليه وسلم لما نهى أمته عن مشابهة فارس المجوس والروم النصارى، فنهيه عن مشابهة الروم اليونان المشركين والهند المشركين: أعظم وأعظم. وإذا كان ما دخل في بعض المسلمين من مشابهة اليهود والنصارى وفارس والروم مذموما عند الله ورسوله، فما دخل من مشابهة اليونان والهند والترك المشركين وغيرهم من الأمم الذين هم أبعد عن الإسلام من أهل الكتاب ومن فارس والروم: أولى أن يكون مذموما عند الله تعالى وأن يكون ذمه أعظم من ذاك"
(MF 17/291-292).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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