Les "Amthâl" (pluriel de Mathal) du Coran et de la Sunna : ce que Dieu ou Son Messager a présenté comme "comparants", "exemples", afin de mieux nous faire comprendre certaines choses - أمثال القرآن والسنة - (p. 3/3)

Avant de lire cet article-ci, il faut avoir lu celui-là : Mithl, Mathal et Mithâl : que désignent ces termes ? (1/3) - المِثل والمَثل والمثال.

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Introduction :

Le terme "مثل", "Mathal", possède plusieurs sens (lire l'article suscité : Mithl, Mathal et Mithâl : que désignent ces termes ? (1/3) - المِثل والمَثل والمثال).

Mais ici, dans cet article, Mathal signifie :
--- "exemple individuel (sens 4 dans l'article sus-cité) (المُمَثَّل به) présenté par le locuteur (المُمَثِّل) à son interlocuteur (المُمَثَّل له) pour mieux faire comprendre à celui-ci une catégorie d'êtres (المُمَثَّل) – laquelle en devient alors mieux exposée, par présentation de l'un de ses exemples –" ;
--- "comparant (sens 6 dans l'article sus-cité) (المُمَثَّل به) présenté par le locuteur (المُمَثِّل) à son interlocuteur (المُمَثَّل له) pour mieux faire comprendre à celui-ci un autre individu (المُمَثَّل) – qui en devient alors comparé –".

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Il existe en tout, ici, 7 choses
:

Des personnes et une action :
--- le locuteur (المُمَثِّل) ;
--- l'interlocuteur (المُمَثَّل له), à qui cela est destiné ;
--- l'action du locuteur, consistant à citer ce cas individuel / cette comparaison ou analogie (التمْثِيل).
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Ainsi que des éléments intelligibles : 

--- la catégorie explicitée / le comparé (المُمَثَّل) ;
--- l'exemple / le comparant (المُمَثَّل به) ;
--- (s'il s'agit d'une comparaison) l'attribut commun au comparant et au comparé (ما فيه المماثلة) ;
--- ce qui est lié à cet attribut commun, et qui concerne le comparant, et soit en devient donc établi (par le biais de l'analogie) dans le comparé, soit s'en retrouve mieux explicité (par le biais de l'analogie) dans ce comparé : il s'agit de la leçon morale (الحكم) à tirer de cette analogie.

La particule "Lâm" qui est parfois présente dans certains Mathal renvoie :

--- i) certaines fois à l'interlocuteur, الممثَّل له. C'est le cas dans ce verset : "وَاضْرِبْ لَهُم مَّثَلاً أَصْحَابَ الْقَرْيَةِ" : "Et cite à leur intention les gens de la Cité comme exemple" (Coran 36/13) ; "أَلَمْ تَرَ كَيْفَ ضَرَبَ اللّهُ مَثَلاً كَلِمَةً طَيِّبَةً كَشَجَرةٍ طَيِّبَةٍ أَصْلُهَا ثَابِتٌ وَفَرْعُهَا فِي السَّمَاء تُؤْتِي أُكُلَهَا كُلَّ حِينٍ بِإِذْنِ رَبِّهَا وَيَضْرِبُ اللّهُ الأَمْثَالَ لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَذَكَّرُونَ وَمَثلُ كَلِمَةٍ خَبِيثَةٍ كَشَجَرَةٍ خَبِيثَةٍ اجْتُثَّتْ مِن فَوْقِ الأَرْضِ مَا لَهَا مِن قَرَارٍ" : "Dieu cite des exemples à l'intention des hommes" (Coran 14/24-25) ;

--- ii) d'autres fois au الممثَّل.
----- C'est le cas dans ces versets : "وَقَالَ الظَّالِمُونَ إِن تَتَّبِعُونَ إِلَّا رَجُلًا مَّسْحُورًا انظُرْ كَيْفَ ضَرَبُوا لَكَ الْأَمْثَالَ فَضَلُّوا فَلَا يَسْتَطِيعُونَ سَبِيلًا" (Coran 25/8-9) ; "نَحْنُ أَعْلَمُ بِمَا يَسْتَمِعُونَ بِهِ إِذْ يَسْتَمِعُونَ إِلَيْكَ وَإِذْ هُمْ نَجْوَى إِذْ يَقُولُ الظَّالِمُونَ إِنْ تَتَّبِعُونَ إِلَّا رَجُلًا مَسْحُورًا انظُرْ كَيْفَ ضَرَبُوا لَكَ الْأَمْثَالَ فَضَلُّوا فَلَا يَسْتَطِيعُونَ سَبِيلً" (Coran 17/47-48). "Regarde comment ils ont cité des qualificatifs de toi" : c'est ici le Prophète (sur lui soit la paix) dont des incroyants ont cité le Mathal : il a donc été le mumaththal ; or la particule "Lâm" a été placée devant le pronom l'évoquant.
----- C'est le cas aussi dans ces versets : "ضَرَبَ اللَّهُ مَثَلًا لِّلَّذِينَ كَفَرُوا اِمْرَأَةَ نُوحٍ وَاِمْرَأَةَ لُوطٍ كَانَتَا تَحْتَ عَبْدَيْنِ مِنْ عِبَادِنَا صَالِحَيْنِ فَخَانَتَاهُمَا فَلَمْ يُغْنِيَا عَنْهُمَا مِنَ اللَّهِ شَيْئًا وَقِيلَ ادْخُلَا النَّارَ مَعَ الدَّاخِلِينَ. وَضَرَبَ اللَّهُ مَثَلًا لِّلَّذِينَ آمَنُوا اِمْرَأَةَ فِرْعَوْنَ إِذْ قَالَتْ رَبِّ ابْنِ لِي عِندَكَ بَيْتًا فِي الْجَنَّةِ وَنَجِّنِي مِن فِرْعَوْنَ وَعَمَلِهِ وَنَجِّنِي مِنَ الْقَوْمِ الظَّالِمِينَ وَمَرْيَمَ ابْنَتَ عِمْرَانَ الَّتِي أَحْصَنَتْ فَرْجَهَا فَنَفَخْنَا فِيهِ مِن رُّوحِنَا وَصَدَّقَتْ بِكَلِمَاتِ رَبِّهَا وَكُتُبِهِ وَكَانَتْ مِنَ الْقَانِتِينَ" : "Dieu a cité, comme exemple de ceux qui ont mécru : la femme de Noé et la femme de Lot. (...) Et Dieu a cité comme exemple de ceux qui ont cru : la femme du Pharaon (...) et Marie fille de Amram (...)" (Coran 66/10-12). Ce sont ici les deux groupes des incroyants et des croyants dont Dieu a cité le Mathal : ils sont donc les mumaththal ; or la particule "Lâm" a été placée devant l'ensemble de noms les évoquant.

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Quelle est la fonction des Amthâl (pluriel de Mathal) ?

Le Mathal qui est exposé dans le Coran ou la Sunna a pour fonction de faciliter davantage encore, à son auditeur ou lecteur, l'appréhension de certaines réalités abstraites telles que celles qui seront exposées plus bas (la foi, l'hypocrite dans la foi, le faux et le vrai, le fait de chercher refuge et protection auprès d'un autre que Dieu, la mission du Prophète, sur lui soit la paix, etc.) ; et ce par le fait d'en exposer des exemples, ou des comparants, issus du monde concret (un arbre, deux hommes, l'écume et l'eau, le fait pour l'araignée de prendre sa toile pour demeure, l'homme qui veut empêcher les papillons de se jeter dans le feu, etc.).

Dieu dit :
--- "وَلَقَدْ ضَرَبْنَا لِلنَّاسِ فِي هَذَا الْقُرْآنِ مِن كُلِّ مَثَلٍ لَّعَلَّهُمْ يَتَذَكَّرُونَ" : "Et Nous avons cité, à l'attention des hommes, dans ce Coran, de tout type de Mathal, peut-être se souviendront-ils" (Coran 39/27). "وَيَضْرِبُ اللّهُ الأَمْثَالَ لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَذَكَّرُونَ" : "Et Dieu cite des Mathal à l'intention des hommes, peut-être se souviendront-ils" (Coran 14/24).
--- "وَتِلْكَ الْأَمْثَالُ نَضْرِبُهَا لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَفَكَّرُونَ" : "Et ces Mathal, Nous les citons à l'intention des hommes, peut-être réfléchiront-ils" (Coran 59-21).
--- "وَتِلْكَ الْأَمْثَالُ نَضْرِبُهَا لِلنَّاسِ وَمَا يَعْقِلُهَا إِلَّا الْعَالِمُونَ" : "Et ces Mathal, Nous les citons à l'intention des hommes. Et ne les comprennent que ceux qui savent" (Coran 29/43).

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II) Al-Mathal :

Avec le sens traité dans cet article-ci, le terme "Mathal" renvoie tantôt à l'une, et tantôt à l'autre de 2 choses (parmi l'ensemble des 7 choses citées en début d'article) :

Dans le Coran, le terme "Mathal" (avec le sens traité dans cet article-ci) renvoie :

--- A) parfois à "التمْثِيل", le Tamthîl : procéder à la présentation de l'exemple / la comparaison : il s'agit de l'action de citer un semblable comme comparant. C'est le sens que le terme "Mathal" a dans ce verset : "وَلَقَدْ ضَرَبْنَا لِلنَّاسِ فِي هَذَا الْقُرْآنِ مِن كُلِّ مَثَلٍ لَّعَلَّهُمْ يَتَذَكَّرُونَ قُرآنًا عَرَبِيًّا غَيْرَ ذِي عِوَجٍ لَّعَلَّهُمْ يَتَّقُونَ" : "Et Nous avons cité, à l'attention des hommes, dans ce Coran, de tout type de Mathal, peut-être se souviendront-ils. Un Coran arabe, dénué de tortuosité, afin qu'ils se préservent..." (Coran 39/27-28) ;

--- B) d'autres fois à "المُمَثَّل به", l'exemple / le comparant. C'est le sens du terme "Mathal" dans ces versets : "فَلَمَّا آسَفُونَا انتَقَمْنَا مِنْهُمْ فَأَغْرَقْنَاهُمْ أَجْمَعِينَ فَجَعَلْنَاهُمْ سَلَفًا وَمَثَلًا لِلْآخِرِينَ" (Coran 43/55-56) ; "وَلَقَدْ أَنزَلْنَا إِلَيْكُمْ آيَاتٍ مُّبَيِّنَاتٍ وَمَثَلًا مِّنَ الَّذِينَ خَلَوْا مِن قَبْلِكُمْ وَمَوْعِظَةً لِّلْمُتَّقِينَ" (Coran 24/34).

"فلفظ "المثل": يراد به: النظير الذي يقاس عليه ويعتبر به؛ ويراد به: مجموع القياس" (MF 13/16-17).

"و "المثل" هو الأصل والنظير المشبه به كما قال: {ولما ضرب ابن مريم مثلا إذا قومك منه يصدون} أي لما جعلوه نظيرا قاسوا عليه آلهتهم وقالوا: "إذا كان قد عبد وهو لا يعذب فكذلك آلهتنا"، فضربوه مثلا لآلهتهم وجعلوا يصدون أي يضجون ويعجبون منه احتجاجا به على الرسول؛ والفرق بينه وبين آلهتهم ظاهر كما بينه في قوله تعالى {إن الذين سبقت لهم منا الحسنى أولئك عنها مبعدون}. وقال في فرعون: {فجعلناهم سلفا ومثلا للآخرين} أي "مثلا يعتبر به ويقاس عليه غيره"؛ فمن عمل بمثل عمله جوزي بجزائه؛ ليتعظ الناس به فلا يعمل بمثل عمله. وقال تعالى: {ولقد أنزلنا إليكم آيات مبينات ومثلا من الذين خلوا من قبلكم} وهو ما ذكره من أحوال الأمم الماضية التي يعتبر بها ويقاس عليها أحوال الأمم المستقبلة كما قال: {لقد كان في قصصهم عبرة لأولي الألباب}؛ فمن كان من أهل الإيمان قيس بهم وعلم أن الله يسعده في الدنيا والآخرة؛ ومن كان من أهل الكفر قيس بهم وعلم أن الله يشقيه في الدنيا والآخرة، كما قال في حق هؤلاء: {أكفاركم خير من أولئكم أم لكم براءة في الزبر}، وقد قال: {قد خلت من قبلكم سنن فسيروا في الأرض فانظروا كيف كان عاقبة المكذبين" (MF 13/15-16).

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III) Trois types de Tamthîl :

Parfois le locuteur affilie l'élément individuel dont il parle à l'attribut qui (d'après son avis à lui) est présent en cet élément individuel - donc à la catégorie à laquelle il l'affilie (il s'agit ici du sens 3 du terme Mathal dans l'article sus-cité) :

C'est le cas dans les versets suivants :
----- "وَقَالَ الظَّالِمُونَ إِن تَتَّبِعُونَ إِلَّا رَجُلًا مَّسْحُورًا انظُرْ كَيْفَ ضَرَبُوا لَكَ الْأَمْثَالَ فَضَلُّوا فَلَا يَسْتَطِيعُونَ سَبِيلًا" (Coran 25/8-9) ; "نَحْنُ أَعْلَمُ بِمَا يَسْتَمِعُونَ بِهِ إِذْ يَسْتَمِعُونَ إِلَيْكَ وَإِذْ هُمْ نَجْوَى إِذْ يَقُولُ الظَّالِمُونَ إِنْ تَتَّبِعُونَ إِلَّا رَجُلًا مَسْحُورًا انظُرْ كَيْفَ ضَرَبُوا لَكَ الْأَمْثَالَ فَضَلُّوا فَلَا يَسْتَطِيعُونَ سَبِيلً" (Coran 17/47-48). "Regarde comment ils ont cité des qualificatifs de toi" : "أي مثلوك بالشاعر والساحر والمجنون" (Abu-s-Sa'ûd sur 17/48).
Ici Mathal (pour Mumaththal Bihî) a le sens de "Sifah", "Qualification", et non pas vraiment de "Comparant". Et la particule Lâm introduit l'individu ayant été affilié à la catégorie.
Ici ils ont non pas comparé Muhammad (que la paix soit sur lui) à tel poète, tel magicien ou tel fou précis, de l'époque (ce qui aurait constitué des éléments individuels, comme au cas qui va suivre), mais ils l'ont affilié à la catégorie générale des poètes, ou encore des magiciens, ou des fous : en fait ils l'ont qualifié de ces attributs.
Or ils ont eu tort : ce n'étaient pas là des Mathal corrects pour le Prophète (que Dieu l'élève et le salue) : il n'y avait, entre les gens possédant bien cet attribut et le Prophète, par rapport à chacun de ces attributs présumés communs, que quelques éléments véritablement communs, alors même que par ailleurs, entre eux et le Prophète, les éléments de différence quant à cet attribut étaient encore plus importants. "ولما كان الذين يعارضون آيات الأنبياء من السحرة والكهان لا يأتون بمثل آياتهم، بل يكون بينهما شبه، كشبه الشعر بالقرآن؛ ولهذا قالوا في النبي: "إنه ساحر وكاهن وشاعر مجنون"، قال تعالى: {انظر كيف ضربوا لك الأمثال فضلوا فلا يستطيعون سبيلا}؛ فجعلوا له مثلا لا يماثله، بل بينهما شبه، مع وجود الفارق المبين؛ وهذا هو القياس الفاسد" (An-Nubuwwât, p. 313).

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Parfois, le locuteur cite, de la catégorie dont il parle, un élément individuel, en tant qu'exemple (c'est là le Mathal au sens 4 du mot dans l'article sus-cité) :

C'est le cas dans ce passage : "ضَرَبَ اللَّهُ مَثَلًا لِّلَّذِينَ كَفَرُوا اِمْرَأَةَ نُوحٍ وَاِمْرَأَةَ لُوطٍ كَانَتَا تَحْتَ عَبْدَيْنِ مِنْ عِبَادِنَا صَالِحَيْنِ فَخَانَتَاهُمَا فَلَمْ يُغْنِيَا عَنْهُمَا مِنَ اللَّهِ شَيْئًا وَقِيلَ ادْخُلَا النَّارَ مَعَ الدَّاخِلِينَ. وَضَرَبَ اللَّهُ مَثَلًا لِّلَّذِينَ آمَنُوا اِمْرَأَةَ فِرْعَوْنَ إِذْ قَالَتْ رَبِّ ابْنِ لِي عِندَكَ بَيْتًا فِي الْجَنَّةِ وَنَجِّنِي مِن فِرْعَوْنَ وَعَمَلِهِ وَنَجِّنِي مِنَ الْقَوْمِ الظَّالِمِينَ وَمَرْيَمَ ابْنَتَ عِمْرَانَ الَّتِي أَحْصَنَتْ فَرْجَهَا فَنَفَخْنَا فِيهِ مِن رُّوحِنَا وَصَدَّقَتْ بِكَلِمَاتِ رَبِّهَا وَكُتُبِهِ وَكَانَتْ مِنَ الْقَانِتِينَ" : "Dieu a cité, comme exemple de ceux qui ont mécru : la femme de Noé et la femme de Lot. (...) Et Dieu a cité comme exemple de ceux qui ont cru : la femme du Pharaon (...) et Marie fille de Amram (...)" (Coran 66/10-12).
Ici la particule Lâm introduit la catégorie à laquelle l'individu a été affilié en tant qu'exemple par excellence de cette catégorie.

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D'autres fois encore, le Tamthîl consiste à comparer un élément à un autre élément de même niveau que lui : c'est là la comparaison (soit le sens 6 de Mathal dans l'article sus-cité) ; et c'est cela qui est concerné par la I'tibâr que nous évoquerons en IV :

Dans ce cas :
----- soit le Mumaththal Bihî consiste en un élément individuel : c'est à lui que le locuteur compare un autre élément individuel : le comparé (Mumaththal) ;
----- soit le Mumaththal Bihî consiste en un groupe, et le Mumaththal est lui aussi un groupe : "مَثَلُ الْفَرِيقَيْنِ كَالأَعْمَى وَالأَصَمِّ وَالْبَصِيرِ وَالسَّمِيعِ هَلْ يَسْتَوِيَانِ مَثَلاً أَفَلاَ تَذَكَّرُونَ" (Coran 11/24).

Dans ces deux cas, du Mumaththal Bihî se déduit un attribut commun, plus général, auquel s'affilient à la fois au comparé et au comparant.

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Voici quelques Mathal du Coran où le terme "Mathal" renvoie ainsi au Comparant, "Mumaththal Bihî" :

--- un Mathal de la vie de ce monde : c'est un ensemble de plantes ayant été irriguées et étant devenues un champ verdoyant, mais, alors que ses propriétaires allaient récolter celui-ci, voilà qu'une calamité le frappe, et il s'en retrouve anéanti : "إِنَّمَا مَثَلُ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا كَمَاء أَنزَلْنَاهُ مِنَ السَّمَاء فَاخْتَلَطَ بِهِ نَبَاتُ الأَرْضِ مِمَّا يَأْكُلُ النَّاسُ وَالأَنْعَامُ حَتَّىَ إِذَا أَخَذَتِ الأَرْضُ زُخْرُفَهَا وَازَّيَّنَتْ وَظَنَّ أَهْلُهَا أَنَّهُمْ قَادِرُونَ عَلَيْهَآ أَتَاهَا أَمْرُنَا لَيْلاً أَوْ نَهَارًا فَجَعَلْنَاهَا حَصِيدًا كَأَن لَّمْ تَغْنَ بِالأَمْسِ كَذَلِكَ نُفَصِّلُ الآيَاتِ لِقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ" (Coran 10/24) ;
--- un Mathal du fait, pour l'homme, de diviniser autre que Dieu et de le prendre comme allié protecteur : c'est le fait, pour l'araignée, de prendre sa toile comme demeure protectrice : "مَثَلُ الَّذِينَ اتَّخَذُوا مِن دُونِ اللَّهِ أَوْلِيَاء كَمَثَلِ الْعَنكَبُوتِ اتَّخَذَتْ بَيْتًا وَإِنَّ أَوْهَنَ الْبُيُوتِ لَبَيْتُ الْعَنكَبُوتِ" (Coran 29/41) ;
--- un Mathal du Faux par rapport au Vrai : il s'agit de l'écume par rapport à l'eau de la crue ; ou des impuretés par rapport au métal ayant été porté à fusion : "أَنزَلَ مِنَ السَّمَاء مَاء فَسَالَتْ أَوْدِيَةٌ بِقَدَرِهَا فَاحْتَمَلَ السَّيْلُ زَبَدًا رَّابِيًا وَمِمَّا يُوقِدُونَ عَلَيْهِ فِي النَّارِ ابْتِغَاء حِلْيَةٍ أَوْ مَتَاعٍ زَبَدٌ مِّثْلُهُ كَذَلِكَ يَضْرِبُ اللّهُ الْحَقَّ وَالْبَاطِلَ فَأَمَّا الزَّبَدُ فَيَذْهَبُ جُفَاء وَأَمَّا مَا يَنفَعُ النَّاسَ فَيَمْكُثُ فِي الأَرْضِ كَذَلِكَ يَضْرِبُ اللّهُ الأَمْثَالَ" (Coran 13/17) ;
--- un Mathal de la Lumière naturelle se trouvant dans le Coeur de l'homme, que vient mettre en exergue et décupler la Lumière de la Révélation : c'est la luminosité naturelle de l'huile d'olive se trouvant dans une lampe d'excellente facture, que vient mettre en exergue et décupler le feu ; d'où se produit alors : Lumière sur Lumière : "مَثَلُ نُورِهِ كَمِشْكَاةٍ فِيهَا مِصْبَاحٌ الْمِصْبَاحُ فِي زُجَاجَةٍ الزُّجَاجَةُ كَأَنَّهَا كَوْكَبٌ دُرِّيٌّ يُوقَدُ مِن شَجَرَةٍ مُّبَارَكَةٍ زَيْتُونِةٍ لَّا شَرْقِيَّةٍ وَلَا غَرْبِيَّةٍ يَكَادُ زَيْتُهَا يُضِيءُ وَلَوْ لَمْ تَمْسَسْهُ نَارٌ نُّورٌ عَلَى نُورٍ" (Coran 24/35) ;
--- Un Mathal du fait, pour l'homme, de recevoir cette Révélation qu'est le Coran : c'est le cas (hypothétique) où une montagne aurait été dotée de compréhension et aurait reçu ce Coran : elle serait alors devenue humble et fissurée, par la crainte de Dieu que le texte du Coran inspire, ou par la crainte de désobéir à la Volonté de Dieu communiquée dans ce Coran : "لَوْ أَنزَلْنَا هَذَا الْقُرْآنَ عَلَى جَبَلٍ لَّرَأَيْتَهُ خَاشِعًا مُّتَصَدِّعًا مِّنْ خَشْيَةِ اللَّهِ وَتِلْكَ الْأَمْثَالُ نَضْرِبُهَا لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَفَكَّرُونَ" (Coran 59-21) ; l'homme, qui d'une part est plus faible physiquement que la montagne, et d'autre part est doté d'une raison et d'un coeur, devrait a fortiori (bi-l-awlâ) devenir humble à l'écoute du Coran (cf. Tafsîr ul-Qurtubî ; Al-Bahr ul-muhît ; Zâd ul-massîr) ;
--- un Mathal de la Foi : c'est l'arbre dont la racine est établie et dont la ramure s'élève en hauteur : "أَلَمْ تَرَ كَيْفَ ضَرَبَ اللّهُ مَثَلاً كَلِمَةً طَيِّبَةً كَشَجَرةٍ طَيِّبَةٍ أَصْلُهَا ثَابِتٌ وَفَرْعُهَا فِي السَّمَاء تُؤْتِي أُكُلَهَا كُلَّ حِينٍ بِإِذْنِ رَبِّهَا وَيَضْرِبُ اللّهُ الأَمْثَالَ لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَذَكَّرُونَ" (Coran 14/24-25) ;
--- un Mathal de Jésus : c'est Adam (sur eux soit la paix) : "إِنَّ مَثَلَ عِيسَى عِندَ اللّهِ كَمَثَلِ آدَمَ خَلَقَهُ مِن تُرَابٍ ثِمَّ قَالَ لَهُ كُن فَيَكُونُ" (Coran 3/59) : comme Adam est apparu sans père ni mère, Jésus est apparu sans père : si l'apparition du premier de cette façon miraculeuse ne révèle pas un quelconque caractère divin chez lui, cela est a fortiori (bi-l-awlâ) vrai pour le second (lui qui a eu une mère) ;
--- des Mathal des 2 types de Munâfiqûn bi Nifâq Akbar (le A, puis le B) : pour le type A, c'est l'homme qui a allumé un feu puis, après qu'il ait pu voir à la lumière de ce feu, s'est retrouvé dans l'obscurité totale car son feu s'est éteint ; et, pour le type B, c'est l'homme qui se trouve sous un nuage de pluie accompagnée d'éclairs, de foudre et d'absence de clarté, et qui tantôt avance à la lumière d'un éclair (lequel, en même temps, l'aveugle presque), mais ensuite s'immobilise, et parfois se bouche les oreilles pour ne pas entendre le tonnerre : "مَثَلُهُمْ كَمَثَلِ الَّذِي اسْتَوْقَدَ نَاراً فَلَمَّا أَضَاءتْ مَا حَوْلَهُ ذَهَبَ اللّهُ بِنُورِهِمْ وَتَرَكَهُمْ فِي ظُلُمَاتٍ لاَّ يُبْصِرُونَ صُمٌّ بُكْمٌ عُمْيٌ فَهُمْ لاَ يَرْجِعُونَ أَوْ كَصَيِّبٍ مِّنَ السَّمَاء فِيهِ ظُلُمَاتٌ وَرَعْدٌ وَبَرْقٌ يَجْعَلُونَ أَصْابِعَهُمْ فِي آذَانِهِم مِّنَ الصَّوَاعِقِ حَذَرَ الْمَوْتِ واللّهُ مُحِيطٌ بِالْكافِرِينَ يَكَادُ الْبَرْقُ يَخْطَفُ أَبْصَارَهُمْ كُلَّمَا أَضَاء لَهُم مَّشَوْاْ فِيهِ وَإِذَا أَظْلَمَ عَلَيْهِمْ قَامُواْ وَلَوْ شَاء اللّهُ لَذَهَبَ بِسَمْعِهِمْ وَأَبْصَارِهِمْ إِنَّ اللَّه عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ" (Coran 2/17-20) ;
--- etc.

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Et voici quelques Mathal de la Sunna :

--- des Mathal des 2 catégories d'hommes par rapport aux épreuves de la vie terrestre : ce sont : la plante tendre, que le vent tantôt fait plier et qui tantôt redevient droite ; et le cèdre, qui est massif et droit, ne pliant jamais, jusqu'au jour où il se retrouve soudainement brisé : "عن كعب عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "مثل المؤمن كالخامة من الزرع، تفيئها الريح مرة وتعدلها مرة. ومثل المنافق كالأرزة، لا تزال حتى يكون انجعافها مرة واحدة" (al-Bukhârî, 5319, Muslim, 2810) ; "عن أبي هريرة رضي الله عنه: أن رسول الله صلى الله عليه وسلم، قال: "مثل المؤمن كمثل خامة الزرع يفيء ورقه من حيث أتتها الريح تكفئها، فإذا سكنت اعتدلت، وكذلك المؤمن يكفأ بالبلاء. ومثل الكافر كمثل الأرزة صماء معتدلة حتى يقصمها الله إذا شاء" (al-Bukhârî, 7028) ;
--- un Mathal du Prophète (sur lui soit la paix) par rapport aux hommes : c'est un homme qui cherche à dissuader les papillons de se précipiter dans le feu, attirés que ceux-ci sont par la lumière de celui-ci mais ne voyant pas le danger qui va avec cette lumière précise : "عن أبي هريرة رضي الله عنه أنه سمع رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول: "إنما مثلي ومثل الناس كمثل رجل استوقد نارا، فلما أضاءت ما حوله جعل الفراش وهذه الدواب التي تقع في النار يقعن فيها، فجعل ينزعهن ويغلبنه فيقتحمن فيها. فأنا آخذ بحجزكم عن النار، وهم يقتحمون فيها" (al-Bukhârî, 6118, Muslim, 2284) ;
--- des Mathal des catégories des gens par rapport à l'ensemble des connaissances (du Coran et de la Sunna) que le Prophète Muhammad (sur lui soit la paix) a apportées : ce sont : la terre qui a absorbé l'eau de la pluie et a fait pousser de l'herbe abondante ; la terre qui a retenu l'eau de la pluie pour que d'autres puissent en tirer profit ; enfin la terre qui "n'a ni retenu d'eau, ni fait pousser l'herbe" : "عن أبي موسى عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "مثل ما بعثني الله به من الهدى والعلم، كمثل الغيث الكثير أصاب أرضا، فكان منها نقية قبلت الماء فأنبتت الكلأ والعشب الكثير، وكانت منها أجادب أمسكت الماء فنفع الله بها الناس فشربوا وسقوا وزرعوا؛ وأصابت منها طائفة أخرى إنما هي قيعان لا تمسك ماء ولا تنبت كلأ. فذلك مثل من فقه في دين الله، ونفعه ما بعثني الله به فعلم وعلم، ومثل من لم يرفع بذلك رأسا، ولم يقبل هدى الله الذي أرسلت به" (al-Bukhârî, 79, Muslim, 2282). D'après l'une des interprétations existantes, les deux premiers types de terres représentent respectivement : les ulémas qui ont extrait des textes les réponses aux problèmes nouveaux ; et ceux qui ont fait le travail de conservation de ces textes dans leur authenticité ;
--- etc.

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IV) Al-'Ib'ra, et al-I'tibâr ("considérer" / "évaluer") :

--- "العبرة", "'Ib'ra" s'emploie avec la particule "في", puis la particule "على" ; et il signifie "Dalâla" ; il s'agit du fait qu'il se trouve, en telle chose, une Indication d'autre chose : 
----- "وَإِنَّ لَكُمْ فِي الأَنْعَامِ لَعِبْرَةً نُّسْقِيكُم مِّمَّا فِي بُطُونِهِ مِن بَيْنِ فَرْثٍ وَدَمٍ لَّبَنًا خَالِصًا سَآئِغًا لِلشَّارِبِينَ" : "Et vous avez, en les bestiaux, certes une indication : Nous vous donnons à boire, de ce qui se trouve dans leur ventre, d'entre matière fécale et sang, un lait pur, agréable à boire pour les buveurs" (Coran 16/66) : "لعبرة} أي دلالة على قدرة الله ووحدانيته وعظمته. والعبرة أصلها تمثيل الشيء بالشيء لتعرف حقيقته من طريق المشاكلة؛ ومنه {فاعتبروا" (Tafsîr ul-Qurtubî). "وإن لكم في الأنعام لعبرة} دلالة يعبر بها من الجهل إلى العلم. {نسقيكم مما في بطونه} استئناف لبيان العبرة. (...) ومن تدبر صنع الله تعالى في إحداث الأخلاط والألبان وإعداد مقارها ومجاريها والأسباب المولدة لها والقوى المتصرفة فيها كل وقت على ما يليق به، اضطر إلى الإقرار بكمال حكمته وتناهي رحمته" (Tafsîr ul-Baydhâwî).
--- "يُقَلِّبُ اللَّهُ اللَّيْلَ وَالنَّهَارَ إِنَّ فِي ذَلِكَ لَعِبْرَةً لِّأُوْلِي الْأَبْصَارِ" : "Il fait alterner la nuit et la journée. Il y a en cela une indication pour les doués de vue" (Coran 24/44) : "يقلب الله الليل والنهار} أي: يأتي بهذا ويذهب بهذا. إن في ذلك التقليب {لعبرة لأولي الأبصار} أي دلالة لأهل البصائر والعقول على وحدانية الله وقدرته" (Zâd ul-massîr).

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--- "الاعتبار", "I'tibâr", est quant à lui l'action de celui qui, réfléchissant, saisit la Dalâla (la 'Ib'ra) présente dans quelque chose et l'applique à autre chose.
Le terme "I'tibâr" désigne ainsi la double action de :
----- déduire (Istidlâl), à partir d'un élément individuel concerné par un fait, la cause qui est présente dans cet élément et à laquelle ce fait est lié,
----- et ce à la fin de "transmettre" (Ta'diya) ce fait à un nouvel individu étant doté de la même cause
.
Par rapport au point de départ, on parle de "Istidlâl" puis de "Ta'diya" ; en arabe, on dit : "استدلّ بـهذا الشيء على حكم كذا" ; et : "عدّى حكم هذا الشيء إلى ذلك الشيء".
C'est par rapport au point d'arrivée que l'on parle de "I'tibâr" (et de "Qiyâs") ; on dit ainsi : "اعتَبَرَ ذلك الشيء بـهذا الشيء في حكم كذا" (comme on dit : "قاسَ ذلك الشيء على هذا الشيء في حكم كذا") (on dit encore : "حَمَلَ هذا الشيء على ذلك الشيء في حكم كذا").

Voici la définition de "I'tibâr" : "الاعتبار: هو النظر في الحكم الثابت أنه لأي معنى ثبت، وإلحاق نظيره به. وهذا عين القياس" (At-Ta'rîfât).
Ce qui signifie ceci : "الاعتبار: هو النظر في الحكم الثابت[في شيء] أنه لأي معنى ثبت [ذلك الحكم] [في ذلك الشيء]، وإلحاق نظيره [أي إلحاق ما يماثل ذلك الشيء في هذا المعنى] به [أي بذلك الشيء] [في ذلك الحكم]. وهذا عين القياس".

Et voici un verset qui l'emploie : "هُوَ الَّذِي أَخْرَجَ الَّذِينَ كَفَرُوا مِنْ أَهْلِ الْكِتَابِ مِن دِيَارِهِمْ لِأَوَّلِ الْحَشْرِ مَا ظَنَنتُمْ أَن يَخْرُجُوا وَظَنُّوا أَنَّهُم مَّانِعَتُهُمْ حُصُونُهُم مِّنَ اللَّهِ فَأَتَاهُمُ اللَّهُ مِنْ حَيْثُ لَمْ يَحْتَسِبُوا وَقَذَفَ فِي قُلُوبِهِمُ الرُّعْبَ يُخْرِبُونَ بُيُوتَهُم بِأَيْدِيهِمْ وَأَيْدِي الْمُؤْمِنِينَ فَاعْتَبِرُوا يَا أُولِي الْأَبْصَارِ" : "Alors, prenez(-en) leçon, ô doués de vue" (Coran 59/2) ("فاعتبروا يا أولي الأبصار} فاتعظوا بـحالهم فلا تغتروا ولا تعتمدوا على غير الله. واستدل به على أن القياس حجة من حيث أنه أمر بـالمجاوزة من حال إلى حال وحملها عليها في حكم، لما بينهما من المشاركة المقتضية له، على ما قررناه في الكتب الأصولية" : Tafsîr ul-Baydhâwî).

On retrouve dans le I'tibâr les choses citées plus haut :
--- l'objet de considération et d'évaluation (المُعْتَبَر) (qui est l'équivalent du "المُمَثَّل" exposé plus haut) ;
--- ce par quoi le premier objet est considéré et évalué (المُعْتَبَر به) (qui est l'équivalent du "المُمَثَّل به") ;
--- l'attribut commun à ces deux choses (ما فيه المماثلة بين المُعْتَبَر والمُعْتَبَر به) ;
--- ce qui est lié à cet attribut commun, et qui concerne le second objet, et soit en devient donc établi (par le biais de l'analogie) dans le premier objet, soit s'en retrouve mieux explicité (par le biais de l'analogie) dans ce premier objet : il s'agit de la leçon morale (الحكم المُعتبَر) à tirer de cette analogie.
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Le Tamthîl consiste en le fait de prononcer une analogie : on cite le comparé et le comparant, mais sans toujours citer aussi la cause commune aux deux.
La
I'tibâr consiste pour sa part à réfléchir à l'analogie, c'est-à-dire réfléchir à la cause se trouvant dans le comparant (Mu'tabar bihî) ; et à appliquer la règle (concernant ce comparant) à tout autre cas particulier (devenant "comparé") en lequel la cause est également présente.
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La personne qui fait un Tamthîl a forcément déjà fait le I'tibâr en amont : c'est parce qu'il connaît déjà la cause commune aux deux éléments (comparé et comparant) qu'il a pu présenter l'analogie du premier sur le second.
– Par contre, celle qui entend (ou lit) le Tamthîl doit faire l'effort de découvrir quelle I'tibâr peut, et doit, en être faite.
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Les
Mathal (au sens de Comparaisons) présents dans le Coran doivent donc mener l'auditeur / le lecteur à un I'tibâr : réfléchir, et cerner le comparant, ce qu'il a de commun avec le comparé, et ce que cette chose commune entraîne chez ces comparant et comparé
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Quant aux
Qassas, Récits de peuples antérieurs, présents dans le Coran, ils doivent, pareillement, servir de Mathal et mener l'auditeur / le lecteur à un I'tibâr : cerner ce qui est arrivé à telle personne ou tel groupe de personnes, découvrir la cause de ce qui leur est ainsi arrivé, et comprendre que ceux en qui cette cause se retrouve, il risque de leur arriver chose semblable ou chose voisine (si les conditions sont par ailleurs remplies).
--- "وَلَقَدْ أَنزَلْنَا إِلَيْكُمْ آيَاتٍ مُّبَيِّنَاتٍ وَمَثَلًا مِّنَ الَّذِينَ خَلَوْا مِن قَبْلِكُمْ وَمَوْعِظَةً لِّلْمُتَّقِينَ" :
"Et Nous avons fait descendre vers vous des signes explicitant, un Mathal de ceux qui ont passé avant vous, et un conseil pour les pieux" (Coran 24/34).
--- "لَقَدْ كَانَ فِي قَصَصِهِمْ عِبْرَةٌ لِّأُوْلِي الأَلْبَابِ" :
"Il y a assurément dans leur récit une leçon pour les doués d'intelligence" (Coran 12/111).
--- Au sujet de Pharaon : "فَلَمَّا آسَفُونَا انتَقَمْنَا مِنْهُمْ فَأَغْرَقْنَاهُمْ أَجْمَعِينَ فَجَعَلْنَاهُمْ سَلَفًا وَمَثَلًا لِلْآخِرِينَ" :
"Puis, lorsqu'Il Nous mit en colère, Nous Nous vengeâmes d'eux ; alors Nous les noyâmes tous ; ainsi Nous fîmes d'eux un précédent et un Mathal pour les derniers" (Coran 43/55-56) : "أي "مثلا يعتبر به ويقاس عليه غيرهفمن عمل بمثل عمله جوزي بجزائه" (MF 13/15-16). "فَأَخَذَهُ اللَّهُ نَكَالَ الْآخِرَةِ وَالْأُولَى إِنَّ فِي ذَلِكَ لَعِبْرَةً لِّمَن يَخْشَى" : "Dieu le saisit alors, du châtiment de la vie dernière et de la vie première. Il y a en cela une leçon pour qui craint (Dieu)" (Coran 79/25-26).

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V) Voici deux classifications des Mathal (Comparaisons) présents dans le Coran :

Une Première classification des Mathal (au sens A comme au sens B du terme) :

--- Parfois le Coran présente un Tamthîl ayant pour origine Dieu : "ضَرَبَ لَكُم مَّثَلًا مِنْ أَنفُسِكُمْ هَل لَّكُم مِّن مَّا مَلَكَتْ أَيْمَانُكُم مِّن شُرَكَاء فِي مَا رَزَقْنَاكُمْ فَأَنتُمْ فِيهِ سَوَاء تَخَافُونَهُمْ كَخِيفَتِكُمْ أَنفُسَكُمْ كَذَلِكَ نُفَصِّلُ الْآيَاتِ لِقَوْمٍ يَعْقِلُونَ بَلِ اتَّبَعَ الَّذِينَ ظَلَمُوا أَهْوَاءهُم بِغَيْرِ عِلْمٍ فَمَن يَهْدِي مَنْ أَضَلَّ اللَّهُ وَمَا لَهُم مِّن نَّاصِرِينَ" : "Dieu a cité un Mathal issu de vous-mêmes : Parmi vos esclaves, avez-vous des associés en ce que dont Nous vous avons gratifiés, de sorte qu'à ce sujet vous soyez semblables, redoutant ces (associés-esclaves) comme vous vous redoutez vous-mêmes [= comme vous redoutez les autres hommes libres, lesquels vous sont pour leur part égaux en statut] ?" (Coran 30/28-29). Ce verset part du postulat (partagé par ces polycultistes hénothéistes) que nul n'est complètement et en tous points égal à Dieu ; le fait est que ces hénothéistes donnaient à Dieu des associés, mais croyaient ceux-ci être créatures de Dieu et Lui demeurant inférieurs : esclaves de Dieu mais autonomes dans leur gestion de ce que Dieu leur a confié (ainsi croyaient-ils). Dieu les interpelle donc ici en leur demandant si ce qu'ils attribuent ainsi à Dieu, ils l'accepteraient pour eux-mêmes : associeraient-ils leurs esclaves dans ce qu'ils possèdent, et, ensuite, devraient-ils les ménager, comme ils doivent ménager des hommes qui ne sont pas leurs esclaves...

--- Alors que d'autres fois le Coran relate un Tamthîl erroné, fait par un incroyant, et il en fait la critique :
----- "وَقَالَ الَّذِينَ كَفَرُوا لَوْلَا نُزِّلَ عَلَيْهِ الْقُرْآنُ جُمْلَةً وَاحِدَةً كَذَلِكَ لِنُثَبِّتَ بِهِ فُؤَادَكَ وَرَتَّلْنَاهُ تَرْتِيلًا وَلَا يَأْتُونَكَ بِمَثَلٍ إِلَّا جِئْنَاكَ بِالْحَقِّ وَأَحْسَنَ تَفْسِيرًا" : "Et ceux qui ne croient pas ont dit : "Pourquoi le Coran n'a-t-il pas été descendu sur lui en une fois ?" Ainsi [l'avons-Nous fait descendre progressivement] et l'avons-Nous détaché [= avons-Nous étalé sa descente sur un laps de temps relativement long] pour que Nous raffermissions par lui ton coeur. Et ils ne t'apporteront pas de Mathal [erroné] sans que Nous t'apportions le vrai, et meilleur en explicitation" (Coran 25/32-33) ;
----- "أَوَلَمْ يَرَ الْإِنسَانُ أَنَّا خَلَقْنَاهُ مِن نُّطْفَةٍ فَإِذَا هُوَ خَصِيمٌ مُّبِينٌ وَضَرَبَ لَنَا مَثَلًا وَنَسِيَ خَلْقَهُ قَالَ مَنْ يُحْيِي الْعِظَامَ وَهِيَ رَمِيمٌ قُلْ يُحْيِيهَا الَّذِي أَنشَأَهَا أَوَّلَ مَرَّةٍ وَهُوَ بِكُلِّ خَلْقٍ عَلِيمٌ" (Coran 36/77-79). Le Mathal qu'un polycultiste avait cité était que, ayant brandi un très ancien os et l'ayant réduit en poussière de sa main, il avait interpellé le Prophète en ces termes : "Qui donc est capable de faire vivre cela ?" : il présentait la capacité des créatures comme comparant (mathal), comme référentiel, pour la capacité du Créateur : comme ni lui ni aucun homme n'avait réussi et ne réussirait jamais à faire revivre cet os, de même, disait-il, Dieu ne le ferait pas. Et il oubliait que Dieu l'avait créé à partir d'une goutte de sperme, et qu'Il est donc Capable de le faire revivre comme Il l'a fait vivre une première fois : "وضرب لنا مثلا} في إنكار البعث بالعظم البالي حين فته بيده وتعجب ممن يقول: إن الله يحييه {ونسي خلقه} أي: نسي خلقنا له، أي: ترك النظر في خلق نفسه إذ خلق من نطفة، {قال من يحي العظام وهي رميم} أي: بالية. (...) فقاس هذا الكافر قدرة الله تعالى بقدرة الخلق، فأنكر إحياء العظم البالي لأن ذلك ليس في مقدور الخلق" (Zâd ul-massîr).

----- "وَلَمَّا ضُرِبَ ابْنُ مَرْيَمَ مَثَلًا إِذَا قَوْمُكَ مِنْهُ يَصِدُّونَ وَقَالُوا أَآلِهَتُنَا خَيْرٌ أَمْ هُوَ مَا ضَرَبُوهُ لَكَ إِلَّا جَدَلًا بَلْ هُمْ قَوْمٌ خَصِمُونَ إِنْ هُوَ إِلَّا عَبْدٌ أَنْعَمْنَا عَلَيْهِ وَجَعَلْنَاهُ مَثَلًا لِّبَنِي إِسْرَائِيلَ وَلَوْ نَشَاء لَجَعَلْنَا مِنكُم مَّلَائِكَةً فِي الْأَرْضِ يَخْلُفُونَ وَإِنَّهُ لَعِلْمٌ لِّلسَّاعَةِ" (Coran 43/57-61) : il s'agit d'un Mathal fait par Ibn uz-Ziba'râ : "Jésus, dit-il, est semblable à nos divinités, puisque des hommes l'adorent lui aussi. Dès lors, si nos divinités seront dans le Feu comme le dit le Coran [21/98-100], alors Jésus aussi doit y être ; et si lui n'y sera pas, alors elles non plus n'y seront pas". Or le passage auquel Ibn uz-Ziba'râ référait : "إِنَّـكُمْ وَمَا تَعْبُدُونَ مِن دُونِ اللَّهِ حَصَبُ جَهَنَّمَ أَنتُمْ لَهَا وَارِدُونَ لَوْ كَانَ هَؤُلَاء آلِهَةً مَّا وَرَدُوهَا وَكُلٌّ فِيهَا خَالِدُونَ لَهُمْ فِيهَا زَفِيرٌ وَهُمْ فِيهَا لَا يَسْمَعُونَ" (Coran 21/98-100), évoque seulement les idoles que les Polycultistes de La Mecque adoraient : il s'adresse explicitement à eux par un "vous", et leur dit : "ce que vous adorez" ; Jésus n'était donc pas inclus dans le thème de ce verset qui s'adressait aux Mushrikûn mecquois, lesquels, n'étant pas chrétiens, ne rendaient pas de culte à Jésus. Par ailleurs, Jésus ne pouvait pas être comparé aux êtres adorés par les Mecquois, vu que pour sa part "il n'est qu'un serviteur que [Dieu a] gratifié de bienfaits et dont Il a fait un signe à l'attention des fils d'Israël". (Il est à noter que, plus tard, Ibn uz-Ziba'râ embrassa l'islam et regretta ce qu'il avait dit et fait.)

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Une Seconde classification des Mathal (au sens B du terme : Mumaththal bihî) :

Parfois le Mumaththal et le Mumaththal bihî sont tous deux mentionnés dans le Coran.

Mais, d'autres fois, le Mumaththal est sous-entendu dans le texte du Coran, car seul le Mumaththal bihî y est explicitement mentionné.

C'est le cas dans le verset suivant : "إِنْ هُوَ إِلَّا عَبْدٌ أَنْعَمْنَا عَلَيْهِ وَجَعَلْنَاهُ مَثَلًا لِّبَنِي إِسْرَائِيلَ" : "Et Nous fîmes de lui [= Jésus] un Mathal à l'intention des fils d'Israël" (Coran 43/54) : Jésus est ici présenté comme un Mumaththal Bihî (الممثَّل به), à l'attention des fils d'Israël (الممثَّل له) : de ce qu'il fut (par rapport à sa naissance miraculeuse, etc.), on peut déduire l'Omnipotence de Dieu, que l'on peut appliquer ensuite à tous les éléments individuels pouvant exister, et qui sont alors des Mumaththal (الممثَّل) : "وجعله مثلا لبني إسرائيل} أي: آية وعبرة يستدل بها على قدرة الله تعالى. فإن عيسى كان من غير أب، ثم جعل إليه من إحياء الموتى وإبراء الأكمه والأبرص والأسقام كلها ما لم يجعل لغيره في زمانه؛ مع أن بني إسرائيل كانوا يومئذ خير الخلق وأحبه إلى الله عز وجل، والناس دونهم، ليس أحد - عند الله عز وجل - مثلهم" (Tafsîr ul-Qurtubî).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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