Quels sont l'objectif et le sens du pèlerinage à La Mecque ?

Chaque acte que l'islam a enseigné à ses adeptes pour l'adoration de Dieu exprime à la fois la volonté d'être en accord avec ce que Dieu veut et l'amour pour Lui : qu'il s'agisse de la prière rituelle (salât) ou des aumônes, des invocations de circonstances (du'â) ou du jeûne. Il est certains actes, cependant, où la dimension de l'amour prend des proportions particulièrement importantes. C'est le cas du pèlerinage à la Mecque, le hadj.

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Cœur et passion, yeux et larmes :

L'homme n'est pas que raison et corps, il est aussi cœur et sentiments. Et le lien que l'homme a avec Dieu ne peut se limiter à la seule répétition des preuves logiques de Son existence ou à la seule observance de quelques rites. Le lien que l'homme a avec Dieu recouvre certes ces aspects mais comporte également une dimension qui les englobe et les dépasse, celle de l'amour. Prendre comme divinité quelque chose, ce n'est pas que se parfaire à ce que demande cette chose, c'est aussi l'aimer de tout son cœur et de tout son être (cliquez ici pour en savoir plus). Etre musulman, ce n'est donc pas seulement se parfaire à un certain nombre de règles ; ce n'est pas accomplir ces règles de façon méticuleuse mais sans profondeur ; c'est respecter la norme mais aussi aimer Dieu de la façon la plus parfaite. Et c'est exprimer cet amour de différentes façons et en maintes occasions.

Or la vie de tous les jours étant ce qu'elle est, avec ses devoirs et ses obligations matérielles, familiales et autres, le musulman est parfois amené malgré lui à peut-être pas oublier mais du moins à mettre au second plan le rappel de cet amour. Pris par ses occupations quotidiennes, englué dans ses habitudes personnelles, attaché aux conventions de sa société, il en arrive parfois à ne plus donner à l'expression de cet amour une place concrète dans sa vie. Non pas qu'il ait renié Dieu ou qu'il ait tourné son amour suprême vers autre chose que Lui – car il accomplit consciencieusement ses prières quotidiennes, sa lecture du Coran, ses invocations de circonstances, il s'acquitte des aumônes, accomplit son mois de jeûne... Non pas non plus que cet amour ait complètement disparu, car, tout au contraire, l'amour existe toujours dans son cœur et ne demande qu'à s'exprimer. Mais cet amour se met parfois en "état de veille" : l'élan du cœur laisse alors place à la routine, les larmes de la passion se font rares. Or, pour reprendre la formule de Abu-l-Hassan Alî an-Nadwî parlant du pèlerinage : "Quelle valeur aurait la coupe qui s'emplit mais qui ne déborde jamais ?" (Arkân-é arba'ah, p. 292) ?

Malgré tout, dans le cœur de chaque musulman demeure quelque chose qui demande à pouvoir jaillir de nouveau, à exprimer son élan vers Dieu. Il fallait donc qu'à ce musulman soit donnée l'occasion de mettre un peu de côté et pour quelques jours ses habitudes, le temps de pouvoir à la fois revivifier son amour pour Dieu et apaiser la flamme de cet amour. Il fallait que lui soit donnée l'occasion d'effectuer un voyage pour une plus grande proximité de Dieu. Il fallait qu'il puisse se rendre dans un lieu concret, qu'il puisse faire un voyage avec ses pieds en même temps qu'il puisse avancer sur les voies de son cœur. Il fallait qu'il puisse effectuer un pèlerinage, un véritable retour aux sources. Que, dans un élan audacieux, il se défasse de tout asservissement aux choses et exprime son amour pour Dieu par son être tout entier et ses actes. Et qu'alors, habillé simplement, couvert de poussière, parfois il marche silencieusement, d'autres fois il se presse, ici il tourne, et puis il lève les mains suppliant Dieu, les yeux ruisselant de larmes…

L'occasion de faire tout cela, l'islam la lui a donnée sous la forme du pèlerinage vers la Kaaba, la Maison de Dieu. Shâh Waliyyullâh a résumé cette réalité en ces termes : "Il arrive que l'homme ressente une grande passion pour Dieu, et qu'il ait alors besoin de ce par quoi il exprimera cette passion et l'apaisera. Il ne trouvera alors (pour ce faire) que le pèlerinage" : "وربما يشتاق الإنسان إلى ربه أشد شوق، فيحتاج إلى شيء يقضي به شوقه؛ فلا يجد إلا الحج" (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 p. 223).

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Des lieux-témoins de l'amour pour Dieu dont Abraham et sa famille ont fait preuve :

L'islam est une religion de pur monothéisme, qui n'accepte aucun intermédiaire entre l'homme et son Créateur. Il est cependant quelques éléments qui ont un lien si profond avec le Nom de Dieu que leur simple vue évoque Son souvenir. Ces éléments ne représentent pas Dieu ni ne font l'objet d'une adoration de la part des musulmans, mais ils sont des "choses liées au Nom de Dieu", ils sont, en arabe, des "sha'âir-ullâh". Parmi ces éléments se trouve justement la Kaaba (Hujjat ullâh il-bâligha tome 1 pp. 206-208).
Les musulmans savent bien sûr que Dieu n'habite pas dans la Kaaba (ta'âla-llâhu 'an dhâlik) et que celle-ci symbolise seulement Sa Présence et Son Unicité, en même temps qu'elle unit l'orientation des musulmans du monde entier pendant les prières. En fait le prophète Abraham, aidé de son fils Ismaël (sur eux la paix), l'avait construit (ou re-construit), et l'avait dédié à Dieu (Coran 2/127). Et Dieu a nommé ce modeste édifice : "Ma Maison" (Coran 2/125 ; 22/26).

Al-Ghazâlî écrit : "وأما الشوق فإنما ينبعث بعد الفهم والتحقق بأن البيت بيت الله عز وجل وأنه وضع على مثال حضرة الملوك، فقاصده قاصد إلى الله عز وجل وزائر له؛ وأن من قصد البيت في الدنيا جدير بأن لا يضيع زيارته فيرزق مقصود الزيارة في ميعاده المضروب له وهو النظر إلى وجه الله الكريم في دار القرار من حيث إن العين القاصرة الفانية في دار الدنيا لا تتهيأ لقبول النظر إلى وجه الله عز وجل ولا تطيق احتماله ولا تستعد للاكتحال به لقصورها وأنها إن أمدت في الدار الآخرة بالبقاء ونزهت عن أسباب التغير والفناء استعدت للنظر والإبصار ولكنها بقصد البيت والنظر إليه تستحق لقاء رب البيت بحكم الوعد الكريم. فالشوق إلى لقاء الله عز وجل يشوقه إلى أسباب اللقاء لا محالة. هذا مع أن المحب مشتاق إلى كل ما له إلى محبوبه إضافة؛ والبيت مضاف إلى الله عز وجل؛ فبالحري أن يشتاق إليه لمجرد هذه الإضافة، فضلا عن الطلب لنيل ما وعد عليه من الثواب الجزيل" (Ihyâ' 'ulûm id-dîn, 1/414).

Ce n'est pas un hasard si le pèlerinage musulman mène le musulman et la musulmane sur les lieux liés à des épisodes de la vie de Abraham, de Agar et de Ismaël (que la paix soit sur eux). Car qu'appelle-t-on "pèlerinage" si ce n'est un retour aux sources, un retour sur les lieux témoins, sur les lieux de mémoire et de sentiments ? Or le dernier Messager, Muhammad (sur lui la paix), a été envoyé par Dieu pour rénover, réformer et universaliser le message de son ancêtre Abraham (sur lui la paix) – "millata Ibrâhîma hanîfan" (cliquez ici et ici pour en savoir plus). Il est donc normal qu'un pèlerinage nous permette – à nous qui suivons le message de Muhammad – un retour aux sources et nous ramène sur les traces de Abraham, celui sur qui le message de Muhammad se fonde et celui qui, dans un temps lointain, avait prié pour la venue de Muhammad (Coran 2/128-129). Il est normal qu'un pèlerinage nous mène dans les lieux symboles, dans les lieux témoins des actes de Abraham. "Retour d'un cœur dans sa patrie", selon les termes de Muhammad Asad (Le chemin de la Mecque).

D'autre part l'histoire de toute la vie de Abraham et de sa famille est témoignage de l'amour pour Dieu et de l'acceptation de tout sacrifier par amour pour Lui ; il est donc tout aussi normal que pendant un voyage d'amour nous fassions à nouveau les actes d'amour que eux ils ont faits en ces lieux, nous efforçant alors de mettre, dans les formes de leurs actes, un peu de cet amour qui les habitait. Marcher autour de la Kaaba, parcourir l'espace entre les monts Safa et Marwa, boire l'eau du puits millénaire de Zamzam, séjourner à Minâ, jeter des petits cailloux sur les stèles, faire le sacrifice d'un animal... sont des actes qu'ont fait Abraham, Agar ou Ismaël ; et les pèlerins, pour témoigner de leur amour pour Dieu, font les mêmes actes que ces illustres personnages.

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Un voyage fait avec ses pieds sur les voies de la terre mais aussi avec son cœur sur les voies de son cœur :

Le pèlerinage est un voyage que, tout au long des siècles, les hommes n'ont pas fait seulement avec leurs pieds mais aussi avec leur cœur. Le pèlerinage ne peut devenir un voyage comme les autres ; ce ne peut et ne doit devenir un voyage de routine ou d'agrément, un voyage fait pour voir du pays. Le pèlerinage est un voyage que l'on effectue vers la Maison de Dieu. L'entrée en état de sacralisation par le franchissement d'une des mawâqît (bornes) rappelle que l'on s'est rapproché du territoire sacré. "Labbayka, Allâhumma labbayk ! Labbayka lâ sharîka laka, labbayk..." : "Réponse sur réponse, ô Dieu, Réponse sur réponse ! Réponse sur réponse, Tu n'a pas d'associé, Réponse sur réponse !". Muhammad Asad relate ce qu'il avait observé chez des pèlerins pendant leur chemin vers La Mecque : "N'échangeant presque pas un mot, ils étaient assis par terre et regardaient en direction de l'est, dans la direction de La Mecque, vers le désert étincelant de chaleur. Il y avait une telle paix sur leur visage qu'on aurait dit qu'il étaient déjà devant la Maison de Dieu et presque en Sa présence" (Le chemin de La Mecque).
Aujourd'hui les déplacements se font par des moyens de locomotion beaucoup plus rapides qu'auparavant. Or, si nous musulmans ne refusons pas le progrès technique, force est de constater que nous y avons gagné en rapidité mais que nous y avons, par rapport au pèlerinage, quelque peu perdu en intensité et en émotions. En effet, plus bref est devenu chez le pèlerin le sentiment de se rapprocher vers le but de son voyage vers le centre, moins intense est devenue son attente de parvenir devant la Maison de Dieu. Il ne nous faut pas délaisser les facilités offertes par la technologie ; mais il nous faut redoubler d'efforts pour une plus grande préparation spirituelle et psychologique.

Alors notre voyage vers la Kaaba, vers la Maison de Dieu, prendra tout son sens et sera véritablement pour nous un retour aux sources, un pèlerinage, un voyage d'amour… un voyage pas comme les autres. Alors nous aurons, de par delà les âges, répondu pleinement à l'invitation de Dieu qu'Il avait ordonné à Abraham de lancer aux hommes : "Et lorsque Nous indiquâmes à Abraham l'emplacement de la Maison, (lui disant) : "Garde ma Maison pure pour ceux qui accomplissent la circumambulation, ceux qui sont debout, et ceux qui sont en génuflexion, en prosternation. Et lance parmi les hommes l'annonce du pèlerinage ; ils viendront vers toi à pieds et sur toute monture, venant de tout chemin éloigné". Afin qu'ils assistent à des avantages leur (ayant été accordés), et qu'ils invoquent le nom de Dieu, aux jours fixés, sur la bête de cheptel qu'Il leur a donnée - Mangez-en et donnez à manger à la personne en difficulté, pauvre -. Ensuite qu'ils mettent fin à leur état négligé, qu'ils remplissent leurs voeux, et qu'ils accomplissent la circumambulation de la Maison Ancienne. Cela ! Et celui qui honore les choses sacrées de Dieu, cela est meilleur pour lui auprès de son Seigneur" : "وَإِذْ بَوَّأْنَا لِإِبْرَاهِيمَ مَكَانَ الْبَيْتِ أَن لَّا تُشْرِكْ بِي شَيْئًا وَطَهِّرْ بَيْتِيَ لِلطَّائِفِينَ وَالْقَائِمِينَ وَالرُّكَّعِ السُّجُودِ وَأَذِّن فِي النَّاسِ بِالْحَجِّ يَأْتُوكَ رِجَالًا وَعَلَى كُلِّ ضَامِرٍ يَأْتِينَ مِن كُلِّ فَجٍّ عَمِيقٍ لِيَشْهَدُوا مَنَافِعَ لَهُمْ وَيَذْكُرُوا اسْمَ اللَّهِ فِي أَيَّامٍ مَّعْلُومَاتٍ عَلَى مَا رَزَقَهُم مِّن بَهِيمَةِ الْأَنْعَامِ فَكُلُوا مِنْهَا وَأَطْعِمُوا الْبَائِسَ الْفَقِيرَ ثُمَّ لْيَقْضُوا تَفَثَهُمْ وَلْيُوفُوا نُذُورَهُمْ وَلْيَطَّوَّفُوا بِالْبَيْتِ الْعَتِيقِ ذَلِكَ وَمَن يُعَظِّمْ حُرُمَاتِ اللَّهِ فَهُوَ خَيْرٌ لَّهُ عِندَ رَبِّهِ" (Coran 22/26-29).

"Labbayka, Allâhumma labbayk ! Labbayka lâ sharîka laka, labbayk..." : "Réponse sur réponse, ô Dieu, Réponse sur réponse ! Réponse sur réponse, Tu n'a pas d'associé, Réponse sur réponse !" 

Il s'agit de la réponse à l'Appel de Dieu à venir rendre visite à Sa Maison, appel lancé sur ordre de Dieu par Abraham (Fat'h ul-bârî, 3/515).

Un hadîth se lit ainsi : "Ceux qui accomplissent le Hajj et ceux qui accomplissent la 'Umra sont la délégation (venue rendre visite à) Allah : Il les a invités et ils ont répondu ; ils Lui ont demandé, et Il leur a donné" : "عن جابر قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "الحجاج والعمار وفد الله، دعاهم فأجابوه، سألوه فأعطاهم" (al-Bazzâr : Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, 1820).

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Une explication du pèlerinage par Ja'far ibn Muhammad ibn 'Alî ibn il-Hussein ibn Alî ibn Abî Tâlib :

Suite à la question de Suf'yân ath-Thawrî quant à la raison de la présence du lieu de station à Arafat hors des limites du Haram (et pas à l'intérieur du Haram), Ja'far as-Sâdiq (rahimahullâh) lui exposa la symbolique du pèlerinage en ces termes :

"La Kaaba est la maison (personnelle) de Dieu.
Le Haram est le rideau.
Et le lieu de station (à Arafât) est la porte.

Lorsque ceux qui veulent Lui rendre visite se sont dirigés vers Lui, Il les a fait stationner (à Arafât), pleurant après Lui.
Puis, lorsqu'il leur eut donné l'autorisation d'entrer, Il les fit s'approcher jusqu'à une seconde porte : al-Muzdalifa.
Puis, ayant regardé l'abondance de leurs pleurs et la longueur de leur effort, Il les prit en pitié. Lorsqu'Il les eut pris en pitié, Il leur ordonna de présenter leurs offrandes.
Lorsqu'ils eurent présenté leurs offrandes, se furent nettoyés et se furent purifiés des péchés qui étaient une barrière entre Lui et eux, Il leur ordonna de venir visiter Sa maison en état de pureté."

A la question : "Pourquoi a-t-Il détesté que les (pèlerins) jeûnent les jours [suivants, c'est-à-dire les jours] du Tashrîq) ?", Ja'far répondit : "Parce qu'ils sont les hôtes de Dieu, et l'hôte n'a pas le devoir de jeûner auprès de celui qui l'accueille chez lui".

A la question : "Pourquoi les gens se suspendent-ils aux tentures de la Kaaba, alors que ce ne sont que des pièces de tissu, qui n'apportent aucun profit ?", Ja'far dit : "Cela est la parabole d'un homme qui a commis une faute vis-à-vis de quelqu'un d'autre ; le premier se colle alors au second et tourne autour de lui, par espoir qu'il lui remettra sa faute".

"أخبرنا وحدثنا عن سعيد بن محمد بن محمد بن عطاف، أنبأنا أبو القاسم بن السمرقندي، حدثني الحميدي، أنبأنا الحسين بن محمد المالكي القيسي بمصر، أنبأنا عبد الكريم بن أحمد بن أبي جدار، أخبرنا أبو علي الحسن بن رخيم، حدثنا هارون بن أبي الهيذام، أنبأنا سويد بن سعيد قال: قال الخليل بن أحمد: سمعت سفيان الثوري يقول: قدمت مكة فإذا أنا بأبي عبد الله جعفر بن محمد قد أناخ بالأبطح؛ فقلت: "يا ابن رسول الله، لم جعل الموقف من وراء الحرم ولم يصير في المشعر الحرام؟" فقال: "الكعبة بيت الله، والحرم حجابه، والموقف بابه. فلما قصده الوافدون أوقفهم بالباب يتضرعون؛ فلما أذن لهم في الدخول أدناهم من الباب الثاني وهو المزدلفة؛ فلما نظر إلى كثرة تضرعهم وطول اجتهادهم رحمهم؛ فلما رحمهم أمرهم بتقريب قربانهم؛ فلما قربوا قربانهم وقضوا تفثهم وتطهروا من الذنوب التي كانت حجابا بينه وبينهم أمرهم بزيارة بيته على طهارة." قال: "فلم كره الصوم أيام التشريق؟" قال: "لأنهم في ضيافة الله، ولا يجب على الضيف أن يصوم عند من أضافه." قلت: "جعلت فداك! فما بال الناس يتعلقون بأستار الكعبة وهي خرق لا تنقع شيئا؟" قال: "ذاك مثل رجل بينه وبين رجل جرم، فهو يتعلق به ويطوف حوله رجاء أن يهب له ذلك ذاك الجرم" (Siyaru A'lâm in-nubalâ', adh-Dhahabî, tarjama de Ja'far as-sâdiq).

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L'expression de l'universalité de la Umma :

En plus d'être l'occasion de revivifier et d'exprimer son amour pour Dieu et en plus de permettre un retour aux sources, le pèlerinage est aussi l'occasion d'un grand rassemblement fraternel. Le pèlerinage est en effet un appel lancé à la Umma contre toutes les tentations de racisme et de nationalisme. De façon tout à fait normale, à cause de différents facteurs, différents groupes humains connaissent, dans le cadre du possible, certaines particularités secondaires, selon le lieu où ils habitent et le contexte dans lequel ils vivent.
De façon tout aussi normale, des différences existent entre les cultures musulmanes des différentes régions du monde. Par delà ces différences, le pèlerinage est alors l'occasion où les musulmans se rappellent leur profonde unité et leur refus des sectarismes. Car c'est côte à côte avec ses semblables que le pèlerin se rend à la Maison de Dieu. Là et dans les lieux environnants, vêtus de la même façon, les pèlerins du monde entier, blancs et noirs, riches et moins aisés, font ensemble les mêmes gestes, prononcent les mêmes paroles. Ils se rappellent alors leur égalité dans leur humanité. Leur égalité face à l'absolue Transcendance.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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