Le concept du "culte" (عبادة) en islam : "العبادة الكبرى" & "العبادة الصغرى" - Ceux qui le font vis-à-vis de Dieu, et ceux qui le font vis-à-vis d'autre que Lui

On emploie et on entend beaucoup la formule : "adorer Dieu".

Que signifie donc "adorer" ?

Y aurait-il plusieurs sens à ce terme ?

La réponse à cette question est : "Oui" :

a) Ce terme "'ibâda" possède le sens de : "diviniser" (التأليه الأكبر / العبادة الكبرى) :

C'est avec ce sens que ce terme a été utilisé dans le passage coranique suivant : "Dis : "O les non-croyants, je n'adore pas ce que vous adorez"" : "قُلْ يَا أَيُّهَا الْكَافِرُونَ لَا أَعْبُدُ مَا تَعْبُدُونَ وَلَا أَنتُمْ عَابِدُونَ مَا أَعْبُدُ وَلَا أَنَا عَابِدٌ مَّا عَبَدتُّمْ وَلَا أَنتُمْ عَابِدُونَ مَا أَعْبُدُ لَكُمْ دِينُكُمْ وَلِيَ دِينِ" (Coran 109/1). On voit le terme être employé vis-à-vis d'un autre que Dieu : "ce que vous adorez".
C'est encore avec ce sens que ce terme est employé dans par exemple les phrases suivantes : "Nous musulmans n'adorons que Dieu." "Auparavant certains humains adoraient Baal." "Il y a des chrétiens qui adorent Jésus et Marie."

b) Ce terme possède aussi le sens de : "obéir en actes à l'être qu'on a divinisé, avec l'objectif de se rapprocher davantage de cet être" (العبادة الصغرى / المُكَمِّلَة) :

C'est avec ce sens que le terme "'ibâda" a été employé dans la phrase : "C'est dans tous les domaines de la vie que nous musulmans adorons Dieu". Cette phrase signifie : "Nous musulmans nous efforçons, dans chaque domaine de notre vie, par notre raison, notre cœur et nos membres, d'obéir à Dieu en faisant les actions que Dieu agrée, et en respectant alors les interdits fixés par Dieu ; afin que cette obéissance nous rapproche de Dieu" : ici il ne s'agit plus d'adoration au seul sens de divinisation de Dieu, mais au sens plus général de divinisation et d'actions – des membres externes, de la langue comme de la raison et du cœur – qui constituent les moyens par lesquels on se rapproche de Dieu.

b') Il possède même le sens très particulier de : "pratiquer les actions purement cultuelles : celles qui sont instituées uniquement pour établir, entretenir et augmenter le lien spirituel avec Dieu" (العبادة الصغرى أو المُكمِّلة بالمعنى الخاص) :

C'est avec ce sens que le terme "'ibâda" a dans la phrase : "Les actions extérieures de l'homme sont soit des 'ibâdât, soit des 'âdât".

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Ci-après nous verrons 3 choses relatives à l'adoration, que certains hommes consacrent à Dieu, et que d'autres hommes consacrent à autre que Lui...

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I) Pour ce qui est de diviniser (التأليه الأكبر / العبادة الكبرى : sens a) :

A) Le Coran et la Sunna demandent à l'homme d'adhérer à la complète divinisation (التأليه الأكبر / العبادة الكبرى) de Dieu (afin de réaliser أصل عبادة الله et de ne pas tomber dans le تعطيل الله الأكبر), et ne rien diviniser d'autre que Dieu (afin de ne pas tomber dans le شرك أكبر بالله) :

– Il est à noter ici que, certes, il est certaines appellations et certaines actions qui, lorsque faites vis-à-vis d'un autre que Dieu, consistent systématiquement en sa divinisation, et, donc, en du Shirk Akbar billâh.

Cependant, il est d'autres appellations et d'autres actions où c'est l'intention (qasd) qui les sous-tend qui est à considérer :
--- si cette appellation / cette action est sous-tendue par le degré suprême, alors cette appellation/ action faite vis-à-vis d'autre que Dieu consiste en la divinisation de cet autre que Dieu (ibâda kub'râ), et, partant, du Shirk Akbar billâh ;
--- si cette appellation / cette action est sous-tendue par un degré excessif sans être suprême, alors alors cette appellation/ action faite vis-à-vis d'autre que Dieu consiste en du Shirk Asghar billâh ;
--- par contre, si alors cette appellation/ action faite vis-à-vis d'autre que Dieu est d'un degré moindre que ces deux-là, là elle ne constitue en rien du Shirk billâh : il est des cas où faire cette action vis-à-vis d'un autre que Dieu est mak'rûh tanzîhî mais jâ'ïz, d'autres cas où cela est mubâh, d'autres encore où cela est sont matlûb : requis par Dieu !
On peut prendre l'exemple de l'amour, de la crainte, de l'obéissance...

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B) Et puis il y a des humains qui divinisent un autre que Dieu : il faut rappeler ici que cela n'est pas toujours fait avec pour motivation l'obtention d'un avantage d'ordre invisible (لا يُقصَد به دائمًا نفع غيبيّ)* : cela est parfois motivé par l'obtention d'un avantage matériel :

C'est bien pourquoi il est des humains qui, pourtant athées et ne croyant en rien du Ghayb, divinisent bel et bien des choses d'ordre temporel : ils ne les divinisent que par une motivation d'ordre temporel.

(* La définition de al-Mu'allimî, je l'ai comprise comme ne s'appliquant qu'à certains cas de figure seulement.)

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Quels sont les moyens par lesquels on en vient à diviniser quelque chose (ما به يُتعبَّد الشيءُ عبادةً كبرى) ?
Pour le savoir, lire notre article : Qu'est-ce qu'un "إله", une "divinité" / "quelque chose étant divinisée" ? - En quoi consiste "التأليه، الأكبر والأصغر", "le fait de diviniser quelque chose", ce qui se dit aussi : "العبادة، الكبرى والصغرى" ?.

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II) L'homme qui a divinisé quelque chose de la dimension invisible (ghaybî) a recours à un certain nombre de moyens pour progresser dans son rapprochement spirituel ("العبادة الصغرى / تكميل عبادة الإله" : sens b) avec ce qu'il a divinisé (إلهُه) : On parle des moyens par lesquels on se rapproche davantage de ce qu'on a divinisé (ما به يُتعبَّد الشيءُ عبادةً مكمِّلةً) :

A) Pour l'homme qui ne divinise que Dieu, il s'agit des actions dûment agréées par Dieu pour servir de moyens de rapprochement complémentaire avec Lui :

Dieu Lui-même, s'adressant à ceux qui ont apporté foi en Lui, leur dit : "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ اتَّقُواْ اللّهَ وَابْتَغُواْ إِلَيهِ الْوَسِيلَةَ" : "O vous qui avez apporté foi, préservez-vous du (châtiment de) Dieu, et recherchez le moyen vers Lui" (Coran 5/35). Qatâda a dit que cela signifie : "Rapprochez-vous de Lui par le fait de Lui obéir et de faire ce qu'Il agrée" (Tafsîr Ibn Kathîr).

Il s'agit donc de se rapprocher de Lui, en avançant continuellement sur la Voie.

C'est pour quoi on dit : "Nous n'adorons que Dieu, et nous ne L'adorons que par ce qu'Il a institué pour ce faire" : "وجماع الدين أن لا نعبد إلا الله ولا نعبده إلا بما شرع ولا نعبده بالبدع. كما قال تعالى: {ليبلوكم أيكم أحسن عملا}؛ قال الفضيل بن عياض: "أخلصه وأصوبه." قالوا: "يا أبا علي ما أخلصه وأصوبه؟" قال: "إن العمل إذا كان خالصا ولم يكن صوابا لم يقبل؛ وإذا كان صوابا ولم يكن خالصا لم يقبل؛ حتى يكون خالصا صوابا. والخالص أن يكون لله، والصواب أن يكون على السنة." وهذا الذي ذكره الفضيل مما اتفق عليه أئمة المشايخ، كما قال أبو سليمان الداراني: "إنه لتمر بقلبي النكتة من نكت القوم فلا أقبلها إلا بشاهدين اثنين: الكتاب والسنة." وقال الشيخ أبو سليمان أيضا: "ليس لمن ألهم شيئا من الخير أن يفعله حتى يسمع فيه بأثر؛ فإذا سمع بأثر كان نورا على نور." وقال الجنيد: "علمنا هذا مقيد بالكتاب والسنة؛ فمن لم يقرأ القرآن ولم يكتب الحديث لم يصح له أن يتكلم في علمنا هذا." وقال سهل بن عبد الله التستري: "كل وجد لا يشهد له الكتاب والسنة فهو باطل." وقال: "كل عمل على ابتداع فإنه عذاب على النفس؛ وكل عمل بلا اقتداء فهو غش النفس" (MF 11/585).

Ces moyens consistent en tout ce que Dieu agrée.
Considérés intellectuellement, ces moyens sont des "مُتعبَّد به". Et les pratiquer concrètement constitue de la "عبادة الله".
On compte, parmi ces moyens :
--- ce qui n'a été institué que pour le rapprochement spirituel avec Dieu : comme la prière rituelle, le jeûne, etc. ;
--- ce qui n'a été institué qu'en tant que service de la Voie de Dieu : l'engagement en faveur du Dîn ;
--- ce qui a été institué pour des motifs temporels mais fait l'objet d'un ordre de la part de Dieu : c'est alors l'obéissance à Dieu (en faisant l'action, en y faisant ce qui est obligatoire ou recommandé et en s'abstenant d'y faire ce qui est déconseillé et ce qui est interdit) qui constitue l'adoration de Lui. La même chose est valable en ce qui concerne les interdits : c'est l'obéissance à Dieu en la matière qui constitue Son Adoration. Il faut ici noter que l'intention d'obéissance à Dieu (نية التدين / نية التعبد) est ce qui rapproche de Dieu ; certes, dans ces normes il y a également de l'avantage d'ordre temporel - physique, mental, familial, social ou économique - ; mais c'est la considération d'obéissance à Dieu qui doit rester dominante pour que cela soit compté comme adoration de Dieu.

A') Tout autre moyen est innové (bid'a / muhdath) :

C'est le cas de par exemple le fait de pratiquer des formes de dhikr ullâh que le Prophète (sur lui soit la paix) et ses Compagnons n'ont pas pratiquées.

A'') Certains de ces moyens qui sont muhdath, Dieu les avait institués pour se rapprocher de Lui dans certaines Voies (Shar') antérieures, mais elles ne sont pas dans la dernière Voie (Shar') qu'Il a dépêché Muhammad (sur lui soit la paix) délivrer :

C'est le cas du fait par exemple de s'abstenir de tout travail le samedi ; ou encore du jeûne de le parole.

A'''') Enfin, il existe certaines actions qui (à la lumière des principes de la Shar'u Muhammad, sur lui soit la paix) sont reconnus comme "parfois faits en tant que 'âda" (et alors : autorisés), "parfois faits en tant que 'ibâda" (et alors : interdits en tant qu'innovations) :

C'est le cas de par exemple allumer une bougie : fait en tant que 'âdah, cela est autorisé, mais fait en tant que ibâdat ullâh, cela est muhdath.

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B) Quant à l'homme qui divinise un être invisible autre que Dieu, cet homme-là possède ses propres moyens pour se rapprocher davantage de celui qu'il a divinisé :

Ce sont parfois des moyens que lui-même ou ses ancêtres a(ont) instaurés ; ou que l'esprit qu'il(s) divinise(nt) a montrés, à lui ou à ses ancêtres, en rêve ou pendant des moments de transes.

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III) Enfin, voici ce que l'on peut dire de ce que l'homme fait (en lui conférant tel sens, et avec telle intention) vis-à-vis de Dieu / vis-à-vis d'un autre que Dieu :

Si l'homme a telle croyance vis-à-vis de Dieu, et que cette croyance consiste à diviniser Dieu (sens a) : cela le rapproche de Dieu.

Si l'homme pratique, vis-à-vis d'autre que Dieu, une action qui constitue "divinisation de cet autre que Dieu" (sens a) : cela l'éloigne de Dieu (shirk akbar).

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Si l'homme pratique vis-à-vis d'un autre que Dieu : une action purement cultuelle instituée par l'islam et destinée à rapprocher davantage de Dieu, (par exemple faire le tawâf de la tombe d'un pieux, ou immoler un animal au nom d'un pieux) ;
– ou si l'homme pratique vis-à-vis de cet autre que Dieu : une action purement cultuelle qui est instituée dans une autre religion que l'islam, et qui y est destinée à rapprocher davantage de cet autre (que Dieu) que les gens de cette religion adorent (par exemple brûler de l'encens devant une idole, ou allumer un cierge devant la statue de Marie) :
En quoi consiste donc chacune de ces 2 actions  ?

La réponse est que :

----- si cet homme pratique cette action vis-à-vis de cet autre que Dieu, avec l'intention de se rapprocher de Dieu, alors il fait là une action qui l'éloigne de Dieu : et cela est bid'a ;

----- si par contre il pratique cette action vis-à-vis de cet autre que Dieu, avec l'intention de se rapprocher spirituellement de cet autre que Dieu, alors il fait là une action qui l'éloigne plus encore de Dieu : et cela est shirk akbar : "ولا يجوز الطواف بالقبور، بل هو مختص بالكعبة المشرفة. ومن طاف بها يقصد بذلك التقرب إلى أهلها، كان ذلك شركًا أكبر؛ وإن قصد بذلك التقرب إلى الله فهو بدعة منكرة، فإن القبور لا يطاف حولها ولا يصلى عندها، ولو قصد وجه الله" (Al-Lajna ad-dâ'ïma) ;

----- par contre, cette fatwa ne parle pas d'un 3ème cas, où cet homme pratique ce tawâf avec l'intention d'honorer l'habitant de la tombe (mais pas de lui rendre un culte) : cela constitue-t-il pour sa part une kabîra constituant du shirk akbar également, ou bien une kabîra simple (conformément à l'avis de adh-Dhahabî au sujet de l'action de se prosterner devant une tombe avec l'intention d'honorer son habitant) ?

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Pour sa part, Abû Rajâ' al-'Utâridî relate que, avant la venue de l'islam, ils faisaient, lui et les gens de sa tribu, le tawâf d'une pierre précise (la plus belle qu'ils trouvaient) : après sa conversion à l'islam, il dit que cela constituait la 'ibâda de cette pierre. S'ils ne trouvaient pas de pierre, ils faisaient un petit tas de terre, sur lequel ils trayaient une chèvre, puis en faisaient le tawâf : "عن مهدي بن ميمون، قال: سمعت أبا رجاء العطاردي، يقول: "كنا نعبد الحجر؛ فإذا وجدنا حجرا هو أخير منه، ألقيناه، وأخذنا الآخر؛ فإذا لم نجد حجرا، جمعنا جثوة من تراب، ثم جئنا بالشاة فحلبناه عليه، ثم طفنا به. فإذا دخل شهر رجب قلنا: منصل الأسنة، فلا ندع رمحا فيه حديدة، ولا سهما فيه حديدة، إلا نزعناه وألقيناه شهر رجب." وسمعت أبا رجاء يقول: "كنت يوم بعث النبي صلى الله عليه وسلم غلاما أرعى الإبل على أهلي. فلما سمعنا بخروجه فررنا إلى النار، إلى مسيلمة الكذاب" (al-Bukhârî, 4117).

Au Perse lui ayant demandé si eux, les Arabes, étaient venus à la recherche de denrées alimentaires, al-Mughîra ibn Shu'ba répondit que c'était dans le passé qu'ils étaient effectivement ainsi, quand ils "adoraient l'arbre et la pierre" : "عن جبير بن حية، قال: (...) فندبنا عمر، واستعمل علينا النعمان بن مقرن. حتى إذا كنا بأرض العدو، وخرج علينا عامل كسرى في أربعين ألفا. فقام ترجمان، فقال: ليكلمني رجل منكم. فقال المغيرة: سل عما شئت؟ قال: ما أنتم؟ قال: "نحن أناس من العرب. كنا في شقاء شديد وبلاء شديد، نمص الجلد والنوى من الجوع، ونلبس الوبر والشعر؛ ونعبد الشجر والحجر. فبينا نحن كذلك إذ بعث رب السموات ورب الأرضين - تعالى ذكره وجلت عظمته - إلينا نبيا من أنفسنا نعرف أباه وأمه" (al-Bukhârî, 2989).

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Si l'homme pratique, vis-à-vis de Dieu, une action (du sens b) qui constitue un moyen dûment institué par Dieu pour l'objectif avec lequel cet homme l'accomplit, et que cet homme l'accomplit avec l'intention de plaire à Dieu : alors cela le rapproche de Dieu.
Ainsi en est-il de la prière rituelle, avec génuflexion, prosternation, etc.

Si l'homme délaissevis-à-vis de Dieu, une action (du sens b) qui a été rendue obligatoire par Dieu : cela l'éloigne de Dieu (fisq asghar).
Ainsi en est-il du délaissement sans raison valable de prières rituelles obligatoires.

Si l'homme pratiquevis-à-vis de Dieu, une action (du sens b) qui n'est pas instituée pour cela (soit qu'elle n'est pas du tout instituée, soit qu'elle n'est pas instituée en tant que moyen de rapprochement avec Dieu), et que cet homme pratique cette action avec l'intention de plaire à Dieu : alors cela l'éloigne de Dieu (fisq asghar).
Ainsi en est-il du jeûne de la parole, fait pour Dieu.
Ainsi en est-il également d'allumer une bougie pour Dieu.

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Si l'homme pratiquevis-à-vis d'autre que Dieu, une action (du sens b) qui a été dûment rendue obligatoire ou recommandée (par Dieu) sur lui et l'a été pour l'objectif avec lequel cet homme l'accomplit, et que cet homme l'accomplit avec l'intention de plaire à Dieu : alors cela le rapproche de Dieu.
Ainsi en est-il de remplir ses devoirs vis-à-vis de sa famille, tels que Dieu les a définis.

Si l'homme délaissevis-à-vis d'autre que Dieu, telle action (du sens b) qui a été rendue obligatoire (par Dieu) sur lui vis-à-vis de cette créature : alors cela l'éloigne de Dieu (fisq asghar).
Ainsi en est-il de délaisser sans raison valable l'accomplissement de ses devoirs vis-à-vis de sa famille.

Si l'homme pratiquevis-à-vis d'autre que Dieu, telle action non-cultuelle (du sens b) qui lui a été interdite (par Dieu) vis-à-vis de cette créature : cela l'éloigne de Dieu (fisq asghar).
Ainsi en est-il de frapper quelqu'un sans raison reconnue valable.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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