Comment se put-il que Adam et Eve suivent les suggestions d'Iblîs et mangent le fruit (ou toute autre partie) de cet arbre, eux à qui Dieu l'avait explicitement interdit ?

Dans un article précédent, nous avons exposé le fait que, comme Dieu le relate dans le Coran, Adam et Eve mangèrent le fruit de l'arbre qu'Il leur avait interdit.

Ici nous répondrons à la question : Comment se fait-il qu'ils le firent bien que Dieu le leur avait interdit, eux prophète et (d'après un avis) prophétesse ?

-
Si Iblîs leur avait dit : "Désobéissez à Dieu, faites ce qu'Il vous a interdit", jamais Adam et Eve ne l'aurait écouté.

Iblîs est celui qui trompe l'homme en lui faisant miroiter des choses qui l'intéressent comme résultat de ce que Dieu a interdit…

Iblîs choisit donc de mentir à Adam et à Eve, et il leur promit, s'ils mangeaient le fruit défendu, la réalisation de choses dont il savait qu'elles font partie des rêves humains.

En tous cas Iblîs dit à Adam, comme Dieu le relate : "O Adam, t'indiquerai-je l'arbre de l'éternité et d'une royauté qui ne dépérit pas ?" : "فَوَسْوَسَ إِلَيْهِ الشَّيْطَانُ قَالَ يَا آدَمُ هَلْ أَدُلُّكَ عَلَى شَجَرَةِ الْخُلْدِ وَمُلْكٍ لَّا يَبْلَى" (Coran 20/120).

Or, comme Dieu l'a dit par ailleurs : "Et Nous avions auparavant fait une recommandation à Adam, il oublia alors, et Nous ne trouvâmes pas chez lui de résolution ferme" : "وَلَقَدْ عَهِدْنَا إِلَى آدَمَ مِن قَبْلُ فَنَسِيَ وَلَمْ نَجِدْ لَهُ عَزْمًا" (Coran 20/115) : dans ce verset il est dit que ce fut l'oubli qui entraîna Adam et Eve à manger de l'arbre défendu.

-
La première question qui se pose ici est : Qu'est-ce que Adam oublia donc (de même qu'Eve) suite à la suggestion du Diable lui faisant miroiter l'accès à l'éternité :
a) est-ce le fait même que manger de cet arbre avait été interdit par Dieu ?
b) ou est-ce que de cela ils s'en souvenaient, mais ce fut autre chose qu'ils oublièrent ?

La réponse pertinente ne peut pas correspondre à l'option a), car Dieu relate par ailleurs que lorsque Iblîs suggéra à Adam et Eve de manger le fruit, il leur dit ceci : "Votre Pourvoyeur ne vous a interdit cet arbre que pour que vous ne deveniez pas deux anges ou ne deveniez pas du nombre des éternels" : "وَقَالَ مَا نَهَاكُمَا رَبُّكُمَا عَنْ هَذِهِ الشَّجَرَةِ إِلاَّ أَن تَكُونَا مَلَكَيْنِ أَوْ تَكُونَا مِنَ الْخَالِدِينَ وَقَاسَمَهُمَا إِنِّي لَكُمَا لَمِنَ النَّاصِحِينَ" (Coran 7/20). On voit bien ici qu'Iblîs leur a confirmé que Dieu leur avait bien interdit de manger de cet arbre, mais qu'ensuite il essaya de les tenter à le faire quand même.

Qu'est-ce que Adam a-t-il donc oublié ?

-
Seconde question : Comment Adam et Eve, bien que se souvenant que Dieu leur avait interdit de manger de l'arbre, l'ont quand même fait, avec l'espoir de devenir deux anges ou de devenir immortels, alors que d'une part certains ulémas pensent que Eve avait elle aussi la nubuwwa et que d'autre part les prophètes ne font pas de grand péché ?

Par rapport à cette seconde question, il faut déjà souligner que Dieu précise bien : "Il les fit descendre par tromperie" : "فَدَلاَّهُمَا بِغُرُورٍ" (Coran 7/22) ("وقيل: حطهما من منزلة الطاعة إلى حالة المعصية. ولا يكون التدلي إلا من علو إلى أسفل. والتدلية : إرسال الدلو في البئر. يقال: تدلى بنفسه ودلى غيره. قال الأزهري: أصله : تدلية العطشان البئر ليروى من الماء ولا يجد الماء، فيكون مدلى. {بغرور} والغرور: إظهار النصح مع إبطان الغش" : Tafsîr ul-Baghawî).

En fait Dieu leur avait promis le bonheur, par le fait de rester dans le Paradis.
Et pour cela Il les avait pour cela mis en garde contre Iblîs : qu'il ne les en fasse pas sortir : "فَقُلْنَا يَا آدَمُ إِنَّ هَذَا عَدُوٌّ لَّكَ وَلِزَوْجِكَ فَلَا يُخْرِجَنَّكُمَا مِنَ الْجَنَّةِ فَتَشْقَى إِنَّ لَكَ أَلَّا تَجُوعَ فِيهَا وَلَا تَعْرَى وَأَنَّكَ لَا تَظْمَأُ فِيهَا وَلَا تَضْحَى" : "Nous dîmes alors : "O Adam, celui-ci [= Iblîs] est un ennemi pour toi et pour ton épouse. Qu'il ne provoque donc pas votre expulsion du Paradis, car alors tu seras malheureux* ; tu bénéficies en ce (Paradis) de ne pas avoir faim et de ne pas être nu ; de ne pas y avoir soif et de ne pas être touché par l'ardeur du soleil" (Coran 20/117-119) (* ou : "car alors tu connaîtras la fatigue" : Muf'radât ur-Râghib).
Dieu leur avait également dit qu'ils pouvaient manger de toute nourriture se trouvant dans le Paradis, sauf le fruit d'un arbre précis : "وَقُلْنَا يَا آدَمُ اسْكُنْ أَنتَ وَزَوْجُكَ الْجَنَّةَ وَكُلاَ مِنْهَا رَغَداً حَيْثُ شِئْتُمَا وَلاَ تَقْرَبَا هَذِهِ الشَّجَرَةَ فَتَكُونَا مِنَ الْظَّالِمِينَ" : "Et Nous dîmes : "O Adam, habitez, toi et ton épouse, le Paradis. Et mangez de (ce qui) s'y (trouve) en toute aisance ; et ne vous approchez même pas de cet arbre [= pour en manger quelque chose], sinon vous serez du nombre des injustes"" (Coran 2/35) (un verset aux termes voisins est lisible en Coran 7/19).

Or Iblîs leur promit lui aussi le bonheur, par le fait de devenir éternels et dotés de royauté ; mais il fit dépendre cela du fait de manger de l'arbre défendu.

Ar-Râzî écrit : "واعلم أن واقعة آدم عجيبة. وذلك لأن الله تعالى رغبه في دوام الراحة وانتظام المعيشة بقوله: "فلا يخرجنكما من الجنة فتشقى إن لك ألا تجوع فيها ولا تعرى وأنك لا تظمؤا فيها ولا تضحى". ورغبه إبليس أيضا في دوام الراحة بقوله: "هل أدلك على شجرة الخلد"، وفي انتظام المعيشة بقوله: "وملك لا يبلى". فكان الشيء الذي رغب الله آدم فيه هو الذي رغبه إبليس فيه، إلا أن الله تعالى وقف ذلك على الاحتراس عن تلك الشجرة، وإبليس وقفه على الإقدام عليها. ثم إن آدم عليه السلام - مع كمال عقله وعلمه بأن الله تعالى مولاه وناصره ومربيه أعلمه بأن إبليس عدوه حيث امتنع من السجود له وعرض نفسه للعنة بسبب عداوته -، كيف قبل في الواقعة الواحدة والمقصود الواحد قول إبليس مع علمه بكمال عداوته له وأعرض عن قول الله تعالى مع علمه بأنه هو الناصر والمربي" (Tafsîr ur-Râzî, sourate Tâ-hâ).

-
De plus, ce que Dieu relate de la discussion laisse à penser qu'Adam et Eve n'ont pas suivi Iblîs à sa première tentative (Rûh ul-ma'ânî 4/341). En effet, il a dû faire serment (par Dieu) qu'il était pour eux "quelqu'un qui veut du bien" / "un conseiller sincère" (Coran 7/21).

Voici tout le passage : "فَوَسْوَسَ لَهُمَا الشَّيْطَانُ لِيُبْدِيَ لَهُمَا مَا وُورِيَ عَنْهُمَا مِن سَوْءَاتِهِمَا وَقَالَ مَا نَهَاكُمَا رَبُّكُمَا عَنْ هَذِهِ الشَّجَرَةِ إِلاَّ أَن تَكُونَا مَلَكَيْنِ أَوْ تَكُونَا مِنَ الْخَالِدِينَ وَقَاسَمَهُمَا إِنِّي لَكُمَا لَمِنَ النَّاصِحِينَ فَدَلاَّهُمَا بِغُرُورٍ" (Coran 7/20).

-
Ensuite il y a les trois réponses suivantes qui sont possibles...

-

A) L'explication de Ibn Hazm :

Adam et Eve ont cru – à tort – qu'il ne s'agissait pas d'une interdiction stricte, mais d'un caractère "légèrement déconseillé" (mak'rûh tanzîhan), vu que l'impératif négatif est parfois interprété comme signifiant seulement un caractère "légèrement déconseillé" (mak'rûh tanzîhan), quand il n'y a pas de menace de châtiment de la part de Dieu.

Certes, Dieu leur avait aussi dit : "وَلاَ تَقْرَبَا هَذِهِ الشَّجَرَةَ فَتَكُونَا مِنَ الْظَّالِمِينَ" : "sinon vous serez du nombre des injustes" (Coran 2/35 ; 7/19). Cependant, le zulm désigne parfois le kufr, d'autres fois le péché grave, mais aussi parfois la seule "chose déplacée" au sens de "légèrement déconseillée" (cela a été vérifié dans un autre verset coranique au sujet du prophète-roi David). Adam et Eve ont donc mangé de cet arbre tout en se souvenant que Dieu leur avait défendu de le faire, mais en pensant qu'ils ne faisaient alors rien d'interdit (vu que, cela n'étant que makrûh tanzîhan, le faire demeurait autorisé (jâ'ïz)) ; et en pensant que s'ils le faisaient, ils ne mériteraient aucune sanction de la part de Dieu, mais au contraire bénéficieraient de quelque chose de bien : ils deviendraient deux anges rapprochés, ou bénéficieraient pour l'éternité des bienfaits dans lesquels ils avaient été installés (voir le texte exact de Ibn Hazm in Al-Fissal, 2/286-289).

Comme preuve de son interprétation, Ibn Hazm cite le verset 7/20. Il écrit : "فمن وضع الأمر أو النهي في موضع الندب أو الكراهية فقد وضع الشيء في غير موضعه؛ وهذا الظلم من هذا النوع: من الظلم الذي يقع بغير قصد، وليس معصية؛ لا الظلم الذي هو القصد إلى المعصية وهو يدري أنها معصية. وبرهان هذا ما قد نصه الله تعالى من أن آدم عليه السلام لم يأكل من الشجرة إلا بعد أن أقسم له إبليس أن نهى الله عز وجل لهما عن أكل الشجرة ليس على التحريم وإنهما لا يستحقان بذلك عقوبة أصلا بل يستحقان بذلك الجزاء الحسن وفوز الأبد قال تعالى حاكيا عن إبليس أنه قال:  {ما نهاكما ربكما عن هذه الشجرة إلا أن تكونا ملكين أو تكونا من الخالدين وقاسمهما أني لكما لمن الناصحين فدلاهما بغرور" : "La preuve de ce (que nous venons de dire) est ce que Dieu a spécifié, à savoir que Adam n'a mangé de l'arbre qu'après qu'Iblîs ait fait serment devant lui que l'impératif négatif employé par Dieu pour eux à propos d'en manger ne signifie pas une interdiction, et qu'ils ne mériteront aucune sanction mais au contraire la bonne récompense et l'éternité. Dieu relate qu'Iblîs leur dit : "Votre Pourvoyeur ne vous a interdit cet arbre que pour que vous ne deveniez pas deux anges ou ne deveniez pas du nombre des éternels" [Coran 7/20]" (Al-Fissal 2/287).

La citation de ce verset ne prouve ce que Ibn Hazm dit que si on suppose que l'érudit andalou interprète le texte de ce verset ainsi : Iblîs a voulu leur dire : "Votre Pourvoyeur ne vous pas a interdit cet arbre [mais vous l'a seulement déconseillé]. [Et si vous en mangez, vous ne mériterez aucune sanction] mais vous deviendrez deux anges, ou deviendrez éternels".

-

B) L'interprétation de Cheikh Thânwî :

Voici la teneur de l'explication du Diable : "Si vous mangez de cet arbre vous deviendrez deux anges, ou vous serez éternels. Dieu vous avait, ô Adam et Eve, effectivement interdit d'en manger le fruit. Cependant, cela était dû au fait que ce qu'alors vous n'en aviez pas la capacité. Mais maintenant la situation a changé et vous en êtes devenus capables ; كان النهي معلولا بعلة، وقد ارتفعت هذه العلة" (Bayân ul-qur'ân 1/23 ; 4/7).

Et Adam n'a cru Iblîs qu'après que celui-ci eut fait serment devant lui, avec toutes sortes de procédés rhétoriques emphatiques (ta'kîd) ; Adam ne pensait pas que quelqu'un puisse avoir l'effronterie de faire sciemment un faux serment par le Nom de Dieu. Il crut donc l'explication d'Iblîs (Bayân ul-qur'ân 1/23).

-

C) L'interprétation de Ibn Taymiyya et de Ibn ul-Qayyim :

Adam n'a cru Iblîs qu'après que celui-ci eut fait serment devant lui, avec toutes sortes de procédés rhétoriques emphatiques (ta'kîd) ; Adam ne pensait pas que quelqu'un puisse avoir l'effronterie de faire sciemment un faux serment par le Nom de Dieu. Il crut donc l'explication d'Iblîs. Voici la teneur de celle-ci : "Si vous mangez de l'arbre défendu, toi et ton épouse ne serez pas expulsés du Paradis mais deviendrez au contraire deux anges, ou au moins deviendrez éternels."

Adam savait bien que Dieu leur avait, Lui, défendu de manger de cet arbre. Cependant, il pensa que si le fait d'en manger renfermait bien une mafsada (ce qu'impliquait l'existence de l'interdiction), la maslaha de l'acquisition de la vie éternelle l'emportait sur cette mafsada ; et il pensa que cette mafsada engendrée par le fait d'avoir commis cet interdit, il pourrait par la suite la rattraper, par une présentation à Dieu de sa motivation, ou par un repentir (Mukhtassar as-sawâ'ïq il-mursala, p. 97 ; Ibn Muf'lih a relaté cette interprétation de Ibn Taymiyya : cité en note de bas de page).

Selon cette interprétation, Adam a donc pensé que l'action demeurait en soi interdite, mais que la mafsada que l'interdit recelait était contrebalancée par la maslaha – reconnue shar'an – que l'action entraînerait : cette maslaha était de devenir deux anges rapprochés de Dieu – c'était alors une maslaha dîniyya mah'dha –, ou au moins d'avoir la garantie de ne jamais quitter ces bienfaits – ce qui constitue une maslaha "dunyawiyya".

Mais Adam fit là une erreur d'interprétation (ijtihâd).

En effet, si ce genre d'évaluation (muwâzana) existe en cas de ta'ârudh al-mafsada wa-l-maslaha (encore appelé ta'ârudh ul-hassanatayn wa-s-sayyi'atayn), il faut pour cela d'une part qu'il soit établi que la maslaha soit réellement plus grande que la mafsada que renferme en soi l'action faisant l'objet de l'interdit ; et d'autre part qu'il soit prouvé que cette action entraîne réellement cette maslaha.
Or, ici l'entraînement de cette maslaha (devenir deux anges rapprochés de Dieu ou devenir éternels) par cette action (manger le fruit défendu) n'était fondé sur rien de concret hormis sur l'information d'Iblîs, l'ennemi.

-

Au travers de ces trois réponses, on voit que le fait que Adam et Eve aient mangé le fruit défendu malgré que Dieu le leur avait interdit, cela fut la conséquence d'une erreur d'ijtihâd de leur part.

Un érudit en sciences islamiques ('âlim) faisant une erreur d'interprétation reçoit une récompense auprès de Dieu (contre deux s'il parvient au résultat correct.

Cependant les prophètes sont d'une autre trempe, et certaines de leurs erreurs d'ijtihâd amènent certains reproches de la part de Dieu (Al-Muhallâ, 2/288 ; Tafsîr ul-Qurtubî 1/306). Al-Qurtubî cite le célèbre propos de al-Junayd al-Baghdâdî : "حسنات الأبرار سيئات المقربين" (Tafsîr ul-Qurtubî, 1/308), ce qui signifie bien sûr : "بعض الأعمال التي تكون حسناتٍ للأبرار تكون سيئاتٍ للمقربين". Ibn Taymiyya a aussi cité et approuvé ce propos, et l'a appliqué aux prophètes (MF 11/415).

Quant à ce que Adam et Eve oublièrent, ce fut que Dieu leur avait dit qu'Iblîs était un ennemi pour eux ; or l'ennemi de quelqu'un ne lui dit jamais ce qui constitue pour lui un bien, même s'il lui fait serment qu'il est sincère.

Dieu a ainsi reproché à Adam et à Eve deux choses : "وَنَادَاهُمَا رَبُّهُمَا أَلَمْ أَنْهَكُمَا عَن تِلْكُمَا الشَّجَرَةِ وَأَقُل لَّكُمَا إِنَّ الشَّيْطَآنَ لَكُمَا عَدُوٌّ مُّبِينٌ" : "Ne vous avais-Je pas interdit cet arbre, et ne vous avais-Je pas dit que le Diable est pour vous un ennemi déclaré ?" (Coran 7/22).
Et en effet :
le premier reproche de Dieu porte sur le fait qu'Il leur avait strictement interdit de manger de cet arbre, et donc que [même si dans une certaine mesure l'interprétation de certains impératifs est en soi possible] ils auraient dû garder à l'esprit la stricte interdiction, avec la force des termes employés, ainsi que la menace qui y était assortie, concernant cet arbre : ceci les aurait amenés à ne pas relativiser cet impératif divin ;
le second reproche porte sur le fait que [même si en soi les interprétations des ordres divins sont dans une certaine mesure possibles] ils auraient dû ne pas oublier la mise en garde que Dieu leur avait adressée à propos de Iblîs, et donc ne pas croire en l'interprétation qu'il leur proposait, ni en son serment disant qu'il était pour eux sincère dans ses conseils.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

Print Friendly, PDF & Email