Les termes qui ont été employés en tant que Qualificatifs de Dieu, peut-on les employer à propos d'autres que Lui ? (4/5)

I) Généralités sur le sujet :

Bien entendu, le Nom propre "Dieu" (qui prend une majuscule en français) (en arabe : "Allah"), on ne peut pas l'utiliser pour un autre être que Dieu…

Ci-après nous ne parlerons que des Noms Qualificatifs de Dieu, tels : "Très Clément" ("Rahmân"), "Miséricordieux" ("Rahîm"), etc. : peut-on employer les mêmes termes, en guise d'adjectifs qualificatifs, au sujet d'un autre que Dieu et dire par exemple : "Tel homme est miséricordieux" ("Zayd rahîm") ? Si oui, n'y aurait-il pas là un manquement dans le fait de ne faire de personne l'égal de Dieu ?

A) En fait il est des qualificatifs qu'on ne peut employer qu'au sujet de Dieu :

Ainsi en est-il du qualificatif "Le Très Clément" (en arabe : "Ar-Rahmân"), du qualificatif composé "Pourvoyeur de l'Univers" ("Rabb ul-'âlamîn"). A leur sujet la question de l'intention et celle de la perception ne se posent absolument pas : il est tout simplement impossible de les employer au sujet d'un autre que Dieu, car le sens qu'ils véhiculent est en soi trop accentué pour pouvoir désigner l'attribut qu'une créature possède.

B) Et puis il est d'autres qualificatifs qui sont employés à propos de Dieu et à propos de créatures :

Ainsi en est-il des qualificatifs :
---"miséricordieux" ("rahîm") (que Dieu a employé Lui-même à Son Sujet – voir Coran 1/2 – mais aussi au sujet du prophète Muhammad – voir Coran 9/128 –),
--- "vivant" ("hayy") (que Dieu a employé à Son Sujet – voir Coran 2/255 etc. – mais aussi au sujet de créatures – voir Coran 21/30 –).

Ici tout dépend de l'intention et de la perception. La raison en est que les attributs auxquels les qualificatifs de type B renvoient, Dieu possède ces Attributs, et des créatures aussi possèdent ces attributs (les termes désignant ces attributs sont dans leur sens propre – hiya haqîqa – à propos de Dieu comme à propos des créatures : Badâ'ï' ul-fawâ'ïd, p. 142, Point Treizième) ; cependant, Dieu possède ces attributs à un niveau de perfection absolue, chose que nul être autre que Lui ne peut atteindre.

L'homme qui affirmerait que l'Attribut qu'un de ces qualificatifs évoque, une créature en est détentrice à un niveau similaire à celui auquel Dieu en est détenteur, celui-là tomberait dans le shirk akbar (soit fi-r-rubûbiyya, soit fi-l-ulûhiyya, selon les attributs).

A l'inverse, l'homme qui percevrait l'Attribut qu'un de ces Noms évoque, Dieu en est Détenteur dans la même portée que telle ou telle créature, celui-là tomberait dans le tamthîl : il croit en un Dieu ramené au niveau de la créature. Car on ne peut employer ces qualificatifs au sujet de Dieu en leur donnant la même portée que celle qu'ils ont lorsque employés au sujet d'une créature (fût-elle un prophète de Dieu, ou un ange).

Même si un qualificatif de ce type, on peut l'employer au sujet d'une créature, ce n'est donc jamais en lui donnant la même intensité que lorsqu'il est employé à propos de Dieu. Et c'est bien parce que aucune créature ne possède cette qualité au degré de perfection (al-kamâl ul-mutlaq) que, si on a bien comme perception que le qualificatif que l'on emploie, on lui confère l'intensité la plus parfaite qu'il peut véhiculer, il ne désigne alors que Dieu, et devient un 'alam, au point qu'on peut aussi l'employer seul, comme Nom Qualificatif, pour invoquer Dieu (en tant que vocatif, comme dans "Yâ Rahîm !") et cela ne "tombera" pas sur un autre que Lui. Car au degré absolu, Dieu est le Seul Détenteur de cette qualité. Alors que toute créature possédant cette qualité ne la possède, elle, qu'à un degré où une autre créature aussi la possède : le nom ne peut donc pas être un 'alam (Cf. Badâ'ï' ul-fawâ'ïd, p. 140, point n° 4.) Si donc on emploie un qualificatif de ce type B en lui conférant une intensité moindre que la perfection absolue, alors, même en tant que vocatif, cela ne désignera pas Dieu : il est autorisé (jâ'ïz) (bien que déconseillé) à quelqu'un de dire à un humain vivant (à condition qu'il soit devant lui) : "Yâ rahîm, unsurnî, fa innî fî haja" ("Homme miséricordieux, aide-moi, je suis dans le besoin").

Ceci concerne l'emploi de ces qualificatifs en tant que épithètes ("Zayd le miséricordieux"), prédicats ("Zayd est miséricordieux") ou vocatifs ("O miséricordieux"). Mais qu'en est-il quand ces qualificatifs de type B sont employés seulsn avec l'article défini ("le miséricordieux", "le vivant") : qui désignent-ils alors : systématiquement Dieu, ou bien parfois des créatures ?

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II) Lorsque employés seuls ("le miséricordieux", "le vivant"), les qualificatifs de type B sont de plusieurs types :

–– B.A) Il y a des noms qualificatifs que l'usage dominant emploie en premier lieu pour désigner Dieu, et seulement en second lieu pour désigner des créatures :

Ainsi en est-il de "ar-rahîm" ("le miséricordieux").

–– B.B) Et il y a des noms qualificatifs qu'on utilise d'un usage égal tantôt pour désigner Dieu tantôt pour désigner des créatures ; c'est alors l'intention qui est déterminante, et selon l'identité de celui que l'on veut désigner par l'un de ces noms, on confère une intensité différente au sens que ce nom a :

"Al-hayy" ("le vivant"), "al-karîm" ("le bon") et "al-'âlim" ("le savant") font partie de cette catégorie.

Cette distinction citée ici, en II, a des conséquences dans le chapitre des serments (halif), vu qu'un serment n'est établi (mun'aqid) que si on jure par Dieu, et pas par autre que Dieu.

Jurer par autre que Dieu a fait d'ailleurs l'objet d'un impératif négatif de la part du Prophète – al-Bukhârî 5757, Muslim 1646. Cela est soit harâm, soit mak'rûh tahrîmî – en vertu de la formule "ashraka" employée en at-Tirmidhî 1534-1535, Abû Dâoûd 3251, car le shirk asghar est interdit. Il est certains ulémas qui sont d'avis que cela peut être mak'rûh tanzîhî : Fat'h ul-bârî 11/647-648.

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Toute la question est donc de savoir si, quand quelqu'un a fait serment par exemple par la formule : "Par le savant !" ("Bi-l-'âlim !"), est-ce par Dieu ou par autre que Dieu qu'il a fait serment ?

Pour cela, il s'agit de considérer deux choses :
– d'abord : de quel type de noms qualificatifs le nom que cet homme a prononcé relève-t-il : B.A, ou B.B ?
– ensuite : quelle était l'intention de cet homme ?

Si quelqu'un a fait serment en prenant un nom de type A (par exemple : "Bi-R-Rahmân !"), alors :
--- même s'il n'a pas eu l'intention particulière de vouloir, par ce nom, désigner Dieu, le serment est quand même établi, car c'est là un qualificatif réservé à Dieu.

Si quelqu'un a fait serment en prenant un nom du type B.A (par exemple : "Bi-r-rahîm !"), alors :
--- s'il a eu l'intention particulière de vouloir, par ce nom, désigner Dieu, le serment est établi ;
--- s'il n'a pas eu l'intention particulière de vouloir, par ce nom, désigner Dieu, le serment est quand même établi ;
--- et s'il a eu l'intention particulière de vouloir, par ce nom, désigner une créature de Dieu, le serment n'est pas établi.

Et si quelqu'un a fait serment en prenant un nom du type B.B (par exemple "Bi-l-'âlim !"), alors :
--- s'il n'a pas eu l'intention particulière de vouloir, par ce nom, désigner Dieu, le serment n'est pas établi ;
--- s'il a eu l'intention particulière de vouloir, par ce nom, désigner Dieu, alors : d'après l'avis de certains mujtahidûn le serment est établi ; mais d'après l'avis d'autres mujtahidûn, même dans ce cas le serment n'est pas établi ;
--- et s'il a eu l'intention particulière de vouloir, par ce nom, désigner une créature de Dieu, le serment n'est pas établi.

(Al-Mughnî 13/247-248 – Fat'h ul-bârî 11/269-270.)

On voit ici les conséquences des deux distinctions exposées en I et en II.

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III) Les qualificatifs suivants relèvent-ils de la catégorie B susmentionnée (de sorte qu'ils peuvent être employés au sujet d'un autre que Dieu) ? ou bien relèvent-ils de la catégorie A désignée plus haut (de sorte qu'ils ne peuvent être employés qu'au sujet de Dieu) ?

1) Le qualificatif "Rabb" :

Cela dépend...

--- 1.1) "Rabb ul-'âlamîn" est réservé à Dieu, et relève donc de la catégorie A (nous l'avions d'ailleurs dit plus haut).

--- 1.2) "Rabb" étant en rapport d'annexion avec un pronom ("rabbu-ka"), ou bien avec un nom autre que celui cité en 1.1 ("rabb ul-bayt") :

Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "Que l'un de vous ne dise pas [à son esclave] : "Donne à manger à ton rabb", "fais faire les ablutions à ton rabb" ! Que [l'esclave] dise : "mon sayyid", "mon mawlâ" [plutôt que : "mon rabb"]. Et que l'un de vous ne dise pas : "mon 'abd", "ma amah". Qu'il dise : "mon fatâ", "ma fatâh", "mon ghulâm"" (al-Bukhârî 2414, Muslim 2249).
Or le Prophète a lui-même employé le terme "rabb" en rapport d'annexion, pour désigner un humain : énumérant certains signes de la fin du monde, il a ainsi dit dans un célèbre hadîth : "que la servante engendre son rabb / sa rabbah" (al-Bukhârî ; Muslim). Et il a lui-même employé le terme "'abd" en rapport d'annexion, pour désigner un humain : "Le musulman n'a pas d'aumône (à payer) sur son 'abd, ni sur son cheval" (al-Bukhârî 1395, Muslim 982).
Certains ulémas ont dégagé plusieurs cas et ont extrait une règle différente pour chacun de ces cas :
--- "interdit" si le terme est en rapport d'annexion avec le pronom de la seconde personne du singulier – "rabbuka" – ;
--- "autorisé" dans certains autres cas.
le principe motivant de l'interdiction ('illat un-nah'y) est selon ces ulémas : le rabaissement de l'esclave, ce qui se réalise lorsque le maître lui dit, parlant de lui-même : "rabbak" (Al-Qawl ul-mufîd, pp. 925-927).

D'autres ulémas pensent que l'impératif négatif employé par le Prophète ne véhicule qu'un caractère "légèrement déconseillé" (mak'rûh tanzîhî) (Fat'h ul-bârî 5/222), et ce, quel que soit le pronom avec lequel le terme "rabb" est en rapport d'annexion.

Cependant, dans les cas qui sont autorisés, celui qui utilise ce terme "rabb" pour désigner un humain doit garder à l'esprit une nécessaire différence d'intensité du sens entre le moment où ce qualificatif est employé à propos de Dieu et le moment où il est employé à propos d'un humain.

--- 1.3) "Ar-Rabb", avec l'article défini (lâm ut-ta'rîf) :

D'après Ibn Qudâma, cela relève alors de la catégorie B.A : employé pour désigner le plus souvent Dieu, mais parfois, dans une seconde mesure, pour désigner une créature (Al-Mughnî 13/247).
Mais d'après Ibn Hajar, cela relève alors de la catégorie A : réservé à Dieu (Fat'h ul-bârî 5/222).

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– 2) Le qualificatif "walî" (pluriel : "awliyâ'") :

Avec une dimension de perfection, l'emploi de ce terme est réservé à Dieu.

Par contre, avec une dimension restreinte et limitée, ce terme peut être utilisé pour une créature (du moment que prendre celle-ci comme walî n'est par ailleurs pas interdit) ; le terme "walî" signifie alors : "maître", "celui qui s'occupe de ses affaires", "protecteur à échelle humaine", "allié", etc.

C'est en lui conférant la première dimension que Dieu emploie ce terme lorsqu'Il dit : "Dis : "Autre que Dieu prendrais-je comme walî, (Lui) le Créateur des cieux et de la terre, alors qu'Il nourrit et n'est pas nourri ?" (Coran 6/14). "Et ceux qui ont pris des awliyâ' en dehors de Lui (disent) : "Nous ne leur rendons de culte que pour qu'ils nous rapprochent de Dieu"" (Coran 42/6).

Et c'est en lui conférant la seconde dimension que Dieu emploie ce terme lorsqu'Il dit : "Ceux qui ont apporté foi, ont émigré et fait des efforts par leurs biens et leurs personnes dans le Chemin deDieu, ainsi qui ceux qui ont donné refuge et apporté aide, ceux-là sont awliyâ' les uns des autres. Et (quant à) ceux qui ont apporté foi et n'ont pas émigré, vous n'avez rien de leur wilâya jusqu'à ce qu'ils émigrent ; (mais) s'ils vous demandent de l'aide au nom de la religion, alors vous devez les aider, sauf contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte. Et Dieu est Voyant de ce que vous faites" (Coran 8/72). "Et les détenteurs de lien de consanguinité ont, d'après le Décret de Dieu, priorité entre eux [dans le droit de succession] sur les (autres) croyants et émigrants. Sauf si vous faites un bien [= un testament] en faveur de vos awliyâ'..." (Coran 33/6).

Lire notre article détaillé au sujet de la Wilâya.

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– 3) Les qualificatifs "malik" (roi), "sayyid" (maître, chef), "tabîb" (médecin) :

– Le Prophète (sur lui la paix) a dit : "Il n'y a de roi que Dieu" ("Lâ malika illa-llâh") (Muslim 2143).

– On dit un jour au Prophète : "Tu es notre maître" ("Anta sayyidunâ"). Le Prophète répondit : "Le Maître c'est Dieu !" ("As-sayyidu huwa-llâh !") (Abû Dâoûd, 4806).

– Abû Rimtha raconte s'être rendu en compagnie de son père, qui était médecin, auprès du Prophète. Croyant que le sceau du prophétat que celui-ci portait entre ses omoplates était une blessure, le père de Abû Rimtha lui dit : "Montre-moi ce que tu as là dans le dos. Je suis médecin." Le Prophète lui dit : "Dieu est le médecin ! Tu es plutôt un homme qui s'occupe (d'autrui). (Allâhu-t-tabîb ! Bal anta rajulun rafîq.) Son médecin est Celui qui l'a créé" (Abu Dâoûd, n° 4206, Ahmad, n° 17038).

Appréhendés seuls, ces hadîths sembleraient montrer que ces trois qualificatifs "malik" (roi), "sayyid" (maître, chef), "tabîb" (médecin) ne peuvent être employés qu'au sujet de Dieu, et jamais au sujet d'une créature.

Pourtant
– Pourtant le Prophète lui-même a employé le terme "malik" (roi) à propos d'un humain : c'est dans le récit du jeune homme, du moine et du sorcier que Suhayb a relaté de lui : le récit commence par ces termes : "Il y avait un roi parmi ceux qui étaient avant vous. Il avait un sorcier (à son service)..." (Muslim 3005).

– Le Prophète a lui-même dit un jour que son petit-fils al-Hassan était un "sayyid" (al-Bukhârî, n° 2557, at-Tirmidhî, 3773). Et, un autre jour, le Prophète à propos à des Compagnons de la tribu des Khazraj, parlant de leur chef Sa'd ibn Ubâda : "Ecoutez ce que dit votre sayyid" (Muslim, 1498, Abû Dâoûd, 4532).

Et le Prophète a lui-même par ailleurs employé le terme "tabîb" (médecin) pour désigner un humain : "Tout médecin (tabîb) s'étant fait médecin alors qu'on ne connaissait pas chez lui de [compétence en] médecine avant cela, celui-là sera responsable [de tout dommage que ses prescriptions ou ses actes auront causés chez le malade]" (Abû Dâoûd 4586, an-Nassâ'ï, Ibn Mâja) (586).

Dès lors
Dans les premiers hadîths, le Prophète (sur lui soit la paix) n'a pas voulu communiquer une interdiction (hurma / karâhiyya tahrîmiyya) d'utiliser ces qualificatifs à propos d'un autre que Dieu. Il a seulement voulu enjoindre de rester prudent dans l'emploi de ces termes, par rapport à l'intensité que chacun de ces qualificatifs peut véhiculer

Al-Bukhârî écrit qu'en fait le Prophète a seulement voulu dire que la royauté suprême appartient à Dieu, et non qu'aucun humain n'a jamais été roi (voir Al-Jâmi' us-sahîh, kitâb ul-adab, tarjama n° 102). C'est d'ailleurs pourquoi, la phrase "Il n'y a de roi que Dieu" est en fait précédée de ceci : "Le nom [= le porteur de nom] le plus bas auprès de Dieu est un homme qui s'est nommé "roi des rois". Il n'y a de roi [à la royauté ainsi élevée] que Dieu" (Muslim 2143 ; voir aussi al-Bukhârî 5852, 5853). "Roi des rois" exprime justement un sens trop élevé, qui ne convient qu'à Dieu. Sufyân ibn 'Uyayna disait que c'est la même chose pour le nom persan "Shâhân Shâh" (al-Bukhârî, Muslim). (Cf. Riyâd us-sâlihîn, bâb n° 308.)

De même, par rapport au terme "sayyid", le Prophète a seulement voulu rappeler que le fait d'être sayyid dans le sens parfait et absolu du terme, cela appartient uniquement à Dieu – parce Son pouvoir est absolu. Il a, de plus et par humilité, voulu détourner l'attention de sa personne – l'homme lui avait dit "Tu es notre sayyid" – et rappeler sa simple humanité devant la grandeur de Dieu. Mais (et le prouve l'emploi que le Prophète a fait du même terme en d'autres occasions), du moment qu'on n'oublie pas que le véritable maître et le maître absolu est Dieu et que devant Lui tous les humains sont égaux dans leur humanité, on peut dire d'un humain qu'il est "sayyid".

De même, le Prophète a voulu rappeler que le médecin dans le sens absolu du terme – celui qui connaît parfaitement tous les remèdes et qui guérit –, c'est Dieu. Il n'a pas voulu dire qu'il était interdit de dire d'un humain qu'il est médecin.

En résumé, lorsque le Prophète a dit : "Tu es un homme s'occupant d'autrui, et Dieu est, Lui, le Médecin", ou : "Le sayyid c'est Dieu", ou encore : "On ne demande pas l'aide auprès de moi ; on ne demande l'aide qu'auprès de Dieu", il n'a pas voulu dire que, avec la seule intensité qui est imaginable au sujet des créatures, ces termes ne peuvent pas être employés à propos d'un autre que Dieu. Il a voulu dire que, avec l'intensité absolue, ces termes ne peuvent être employés qu'au sujet de Dieu (cf. Majmû'u fatâwâ Ibn Taymiyya, 1/108-114 ; Hujjat ul-llâh il-bâligha, 1/181).
Il a donc voulu rappeler de rester prudent dans sa considération des choses lorsqu'on emploie ces termes, afin de ne pas donner, à des choses autres que Dieu, les attributs que ces termes véhiculent avec une intensité trop accentuée, tombant alors dans le shirk asghar, voire akbar.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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