1) Sais-tu dire : "لا أدري", "Je ne sais pas" ? - 2) Sais-tu renvoyer à autre que toi ? - 3) Sais-tu citer la source de la recherche que tu cites ? - 4) Au cas où tu t'aperçois que tu t'es trompé, parviens-tu à délaisser ce dont tu sais maintenant que cela est erroné, et adopter ce qui est juste ?

Chaque musulman / musulmane doit œuvrer pour le Dîn.
Chaque musulman / musulmane doit faire des efforts pour diffuser le Dîn : "بلغوا عني ولو آية" ("Transmettez de moi, fût-ce un seul verset", a dit le Prophète, paix sur lui).
Chaque musulman / musulmane doit aussi répondre aux questions qu'on lui pose sur le Dîn.

Cependant, chaque musulman / musulmane doit œuvrer en faisant ce au sujet de la faisabilité de quoi il a pris les renseignements voulus.
Chaque musulman / musulmane doit diffuser les chapitres du Dîn dans lesquels il a de réelles connaissances et compétences.
Et chaque musulman / musulmane doit répondre aux questions dont la réponse relève de ses compétences.

En fait chaque musulman / musulmane doit connaître et reconnaître les limites des connaissances et de ses compétences. Cela est valable également pour celui /celle qui possède une quantité de connaissances plus importante que celle que le commun des musulmans possède : devant être conscient de ses limites, il /elle doit renvoyer à plus savant que lui /elle pour ce qui dépasse ses connaissances et compétences (par rapport à certains domaines ou à certaines questions très pointues).

Sais-tu connaître et reconnaître tes limites ?

-
1) Sais-tu dire : "Je ne sais pas" ?

Si tu possèdes véritablement la science au sujet d'un point et que quelqu'un te pose une question sur le sujet, alors tu as le devoir de lui apporter la réponse. "عن أبي هريرة، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من سئل عن علم علمه ثم كتمه، ألجم يوم القيامة بلجام من نار" (at-Tirmidhî, 2649).

Mais si tu ne sais pas, alors il ne faut pas t'efforcer (takalluf) de répondre quand même à la question. En pareil cas, il s'agit de dire : "Je ne sais pas" :

--- "عن أبي الضحى، عن مسروق، قال: دخلنا على عبد الله بن مسعود، قال: يا أيها الناس، من علم شيئا فليقل به، ومن لم يعلم فليقل الله أعلم، فإن من العلم أن يقول لما لا يعلم الله أعلم، قال الله عز وجل لنبيه صلى الله عليه وسلم: {قل ما أسألكم عليه من أجر وما أنا من المتكلفين" :
Ibn Mas'ûd (que Dieu l'agrée) a dit : "O les gens, celui qui sait quelque chose, qu'il le dise. Et celui qui ne sait pas, qu'il dise : "Dieu est plus savant." Car cela relève de la science qu'il dise de ce dont il n'a pas science : "Dieu est plus savant"" (al-Bukhârî, Muslim 2798).

--- Omar ibn ul-Khattâb a même préféré que, plutôt qu'on dise alors seulement : "Dieu est plus savant" (qui n'est pas toujours compris comme signifiant qu'on ne sait pas du tout), on dise plus clairement : "Je ne sais pas." : "عن عبيد بن عمير، قال: قال عمر رضي الله عنه يوما لأصحاب النبي صلى الله عليه وسلم: "فيم ترون هذه الآية نزلت: {أيود أحدكم أن تكون له جنة}؟" قالوا: "الله أعلم!" فغضب عمر فقال: "قولوا: نعلم، أو: لا نعلم" (al-Bukhârî, 4264).

--- "عن عروة عن ابن عمر رضي الله عنهما أن رجلا سأله عن مسألة فقال: لا علم لي بها، فلما أدبر الرجل، قال ابن عمر: "نعم ما قال ابن عمر! سئل عما لا يعلم فقال: لا علم لي به" :
Un homme questionna un jour Abdullâh ibn Omar au sujet d'une mas'alah. Ibn Omar lui répondit : "Je n'ai pas science de cela." Lorsque l'homme fut reparti, Ibn Omar dit à son propre sujet : "Comme ce que Ibn Omar a dit est bien ! Il a été questionné au sujet de ce dont il n'avait pas science, et a alors dit : "Je n'ai pas science de cela"" (ad-Dârimî, 185 ; voir également 187).

--- "عن الشعبي قال: "لا أدري نصف العلم" :
Ash-Sha'bî
a dit : "(Dire) "Je ne sais pas", c'est la moitié de la science" (ad-Dârimî, 186).

--- "عن عمر بن أبي زائدة، قال: "ما رأيت أحدا أكثر أن يقول إذا سئل عن شيء لا علم لي به من الشعبي" :
Omar ibn Abî Zâ'ïda a dit : "Je n'ai vu personne plus que ash-Sha'bî dire : "Je n'ai pas science de cela", lorsque questionné au sujet de quelque chose" (ad-Dârîmî, 134).

--- "عن ابن سيرين، قال: "ما أبالي سئلت عما أعلم أو ما لا أعلم، لأني إذا سئلت عما أعلم، قلت ما أعلم، وإذا سئلت عما لا أعلم، قلت: لا أعلم" :
Ibn Sîrîn
a dit : "Je ne me soucie pas qu'on me pose une question au sujet de ce dont j'ai science ou au sujet de ce dont je n'ai pas science ! Car si on me pose une question au sujet de ce dont j'ai science, je réponds en disant ce que je sais. Et si on me pose une question au sujet de ce dont je n'ai pas science, je réponds en disant : "Je ne sais pas"" (ad-Dârimî, 189).

--- Mâlik ibn Anas est célèbre pour l'avoir dit à propos d'un certain nombre de points. Lui, un des plus grands mujtahids que la Umma ait connu, il n'a pas hésité à dire : "لا أدري" : "Je ne sais pas."

--- Et toi ?
Sais-tu dire cela ?

Nous avons vu sur le sujet ces quelques propos des grands personnages susmentionnés.
Mais, au-delà même de ces personnages, sache que le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) lui-même a dit : "Je ne sais pas."

--- "عن أبي هريرة أن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "لا أدري الحدود كفارة لأهلها أم لا" : Le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : "Je ne sais pas si les peines sont des expiations pour ceux qui les subissent, ou pas" ("أخرجه الحاكم في المستدرك والبزار من رواية معمر عن ابن أبي ذئب عن سعيد المقبري عن أبي هريرة؛ وهو صحيح على شرط الشيخين. وقد أخرجه أحمد عن عبد الرزاق عن معمر" : Fat'h ul-bârî, tome 1).

--- "لا تفضلوا بين أنبياء الله ، فإنه ينفخ فى الصور، فيصعق من فى السموات ومن فى الأرض إلا من شاء الله؛ ثم ينفخ فيه أخرى، فأكون أول من بعث؛ فإذا موسى آخذ بالعرش، فلا أدرى أحوسب بصعقته يوم الطور أم بعث قبلى" : Le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : "(…) On soufflera dans le cor, et ceux qui se trouvent dans les cieux et sur la terre tomberont évanouis, à l'exception de qui Dieu voudra. Puis on soufflera une autre fois dans le cor ; je serai alors le premier à être relevé. Je verrai alors Moïse tenant le Trône. Je ne sais pas s'il (ne se sera pas évanoui) parce que son évanouissement sur le Mont aura déjà été compté, ou bien s'il (se sera évanoui mais) se sera relevé avant moi" (al-Bukhârî, 3233, Muslim, 2373).

Al-Bukhârî écrit : "باب ما كان النبي صلى الله عليه وسلم يسأل مما لم ينزل عليه الوحي، فيقول: "لا أدري"، أو لم يجب حتى ينزل عليه الوحي، ولم يقل برأي ولا بقياس" : "Du fait que le Prophète, que Dieu le bénisse et le salue, questionné au sujet de ce à propos de quoi la révélation n'était pas descendue sur lui, disait : "Je ne sais pas", ou ne répondait pas, jusqu'à ce que la révélation descende sur lui. Il ne répondait pas sur la base d'un Ra'y ni d'un Qiyâs" (Sahîh ul-Bukhârî, Kitâb ul-i'tissâm, bâb n° 8).
--- Est-ce que le Prophète (sur lui soit la paix) n'a réellement jamais fait de Qiyâs, nous l'avons évoqué dans notre article sur le Qiyâs.
--- Et est-ce qu'il n'a réellement jamais exprimé un Ra'y personnel, nous l'avons évoqué dans notre article évoquant certains ijtihâds du Prophète, ainsi que dans notre article évoquant certaines discussions que des Compagnons ont eues avec lui.
--- Il n'en demeure pas moins que, à propos de certains points, ou en réponse à certaines questions lui ayant été posées, le Prophète a clairement dit : "Je ne sais pas".

-
2) Sais-tu renvoyer à autre que toi, en disant : "Demandez à Untel, il est plus connaisseur et compétent que moi sur cette question" :

--- "عن عبد الله أنه أتاه قوم فقالوا إن رجلا منا تزوج امرأة ولم يفرض لها صداقا ولم يجمعها إليه حتى مات. فقال عبد الله: "ما سُئِلتُ منذ فارقتُ رسول الله صلى الله عليه وسلم أشد على من هذه. فأتوا غيرى." فاختلفوا إليه فيها شهرا ثم قالوا له فى آخر ذلك: "من نسأل إن لم نسألك، وأنت من جلة أصحاب محمد صلى الله عليه وسلم بهذا البلد، ولا نجد غيرك!" قال: "سأقول فيها بجهد رأيى؛ فإن كان صوابا فمن الله وحده لا شريك له، وإن كان خطأ فمنى ومن الشيطان والله ورسوله منه برآء. أرى أن أجعل لها صداق نسائها لا وكس ولا شطط ولها الميراث وعليها العدة أربعة أشهر وعشرا." قال وذلك بسمع أناس من أشجع فقاموا فقالوا: "نشهد أنك قضيت بما قضى به رسول الله صلى الله عليه وسلم فى امرأة منا يقال لها بروع بنت واشق." قال فما رئى عبد الله فرح فرحة يومئذ إلا بإسلامه" :
Des gens vinrent trouver Ibn Mas'ûd et le questionnèrent au sujet d'un homme mort avant d'avoir consommé le mariage et alors qu'il n'avait pas fixé le montant du douaire : sa veuve recevrait-elle le douaire ou non ? (Il y avait un hadîth sur le sujet, mais Ibn Mas'ûd n'en avait pas connaissance.)
Ibn Mas'ûd dit : "Depuis que j'ai été séparé du Messager de Dieu, on ne m'a pas posé de question plus difficile que celle-ci. Allez auprès d'un autre que moi !"
Ce fut pendant 1 mois que ces gens ne cessèrent de revenir auprès de lui au sujet de leur question.
A la fin ils dirent : "Qui questionnerions-nous si ce n'est toi, toi qui fais partie des plus éminents Compagnons du Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) dans cette ville. Et nous ne trouvons pas autre que toi."
Alors Ibn Mas'ûd dit ceci : "Je dirai sur le sujet d'après l'effort de mon avis. Si cela est juste (swawâb), alors cela provient de Dieu Seul, qui n'a pas d'associé. Et si cela est une erreur (khata'), alors cela provient de moi et du Diable, et Dieu et Son Messager en sont innocents. Je pense (arâ) que…".
Quand il rendit l'avis qu'il rendit, des gens de la tribu Ashja' (dont Ma'qîl ibn Sinân), alors présents, témoignèrent que le Prophète avait rendu un jugement similaire à propos d'une femme de leur tribu. Ibn Mas'ûd fut alors très content (an-Nassâ'ï, 3358).

--- "عن ابن مسعود قال: "إن الذي يفتي الناس في كل ما يستفتى لمجنون" :
Ibn Mas'ûd
a dit : "Celui qui délivre un avis islamique aux gens dans tout ce qui lui est posé comme question, celui-là est un inconscient" (ad-Dârimî, 176).

--- "عن داود، قال سألت الشعبي، كيف كنتم تصنعون إذا سئلتم؟ قال: على الخبير وقعت! كان إذا سئل الرجل، قال لصاحبه: "أفتهم"؛ فلا يزال حتى يرجع إلى الأول" :
Dâoûd relate avoir demandé à ash-Sha'bî comment ils faisaient quand on leur posait une question. Ash-Sha'bî lui répondit : "Tu es tombé sur celui qui es au courant de cela. Lorsque (des personnes) venaient poser une question à l'un (d'entre nous), ce dernier disait à (l'un de ses) compagnons : "Toi, délivre leur l'avis !" Et (chacun disait cela), jusqu'à ce que (parfois) (les personnes) revenaient au premier" (ad-Dârimî, 138).

--- "سئل أبو موسى عن ابنة وابنة ابن وأخت فقال للابنة النصف وللأخت النصف، وأت ابن مسعود فسيتابعنى. فسئل ابن مسعود وأخبر بقول أبى موسى، فقال: لقد ضللت إذا وما أنا من المهتدين، أقضى فيها بما قضى النبى صلى الله عليه وسلم: للابنة النصف، ولابنة ابن السدس تكملة الثلثين، وما بقى فللأخت. فأتينا أبا موسى فأخبرناه بقول ابن مسعود، فقال: لا تسألونى ما دام هذا الحبر فيكم" :
"سئل أبو موسى عن ابنة وابنة ابن وأخت فقال للابنة النصف وللأخت النصف، وأت ابن مسعود فسيتابعنى. فسئل ابن مسعود وأخبر بقول أبى موسى، فقال: لقد ضللت إذا وما أنا من المهتدين! أقضى فيها بما قضى النبى صلى الله عليه وسلم: للابنة النصف، ولابنة ابن السدس تكملة الثلثين، وما بقى فللأخت. فأتينا أبا موسى فأخبرناه بقول ابن مسعود، فقال: لا تسألونى ما دام هذا الحبر فيكم" :
Abû Mûssa
, questionné un jour au sujet d'un cas d'héritage, ne sachant pas qu’il y avait un hadîth à propos de ce cas précis, fit son propre ijtihâd et fit connaître le résultat de celui-ci à l'homme qui l'avait questionné. Par mesure de vérification (istithbât : FB 12/22), il demanda à l'homme de poser quand même la même question à Ibn Mas'ûd, avant d'ajouter : "Il confirmera ce que j'ai dit".
Or, lorsqu'il prit connaissance de la réponse de Abû Mûssâ, Ibn Mas'ûd s'exclama : "Dans ce cas (si j'approuvais son avis), je serais égaré et ne serais pas de ceux qui sont bien guidés ! Je rendrai à ce sujet le jugement d'après ce que le Prophète a rendu comme jugement". Puis il fit connaître à l'homme ce jugement qui avait été rendu par le Prophète.
Prenant connaissance de la réponse de Ibn Mas'ûd, Abû Mûssâ dit : "Ne me posez plus de question tant que cet érudit sera parmi vous" (al-Bukhârî, 6355, avec FB 12/22).

--- Et toi ?
Sais-tu renvoyer à plus compétent que toi sur la question qui t'est posée ?

-
3) Quand tu tiens un point de science islamique de quelqu'un, sais-tu, dans les cours que tu délivres si doctement à l'écrit ou à l'oral, citer le nom de celui dont tu ne fais que reprendre les recherches ?

--- Sufyân ath-Thawrî disait : "نسبة الفائدة إلى مفيدها: من الصدق في العلم و شكره. والسكوت عن ذلك: من الكذب في العلم و كفره" : "Attribuer le point de connaissance à celui qui l'a communiqué, cela relève de la véracité dans la science et de la reconnaissance au sujet de celle-ci. Et taire cela relève du mensonge dans la science et du manque de reconnaissance au sujet de celle-ci."

--- Abû 'Ubayd a dit pour sa part : "من شكر العلم أن تستفيد الشيء، فإذا ذكر لك قلتَ: خفي عليَّ كذا و كذا و لم يكن لي به علم حتى أفادني فيه فلان و فلان؛ فهذا شكر العلم" : "La reconnaissance (envers quelqu'un) dans la science, c'est que tu tires profit de quelque chose, et que, lorsqu'on t'en parle, tu dises alors : "Je n'en avais pas connaissance, jusqu'à ce qu'Untel et Untel m'en ont informé". Ceci est la reconnaissance dans la science !"

(Ces deux propos ont été cités par Abû Ghudda dans l'Avant-Propos de la 8ème édition de son livre Qîmatu-z-zaman 'inda-l-'ulamâ, p. 15).

--- Et toi ?
Sais-tu, au public qui est sous le charme devant tant d'érudition, attribuer la recherche que tu utilises à celui qui l'a faite et que tu n'as fait que reprendre ? Ou bien trouves-tu de nombreux prétextes pour ne pas citer son nom, ajoutant que "Je voudrais bien, mais c'est compliqué de pouvoir citer le nom !" ?

Euh... compliqué pour le Nafs ?

-
4) Quand tu te rends compte que l'avis que tu délivrais jusqu'à présent est erroné, sais-tu le délaisser, et adopter l'avis dont tu es désormais convaincu (qat') / ou auquel désormais tu donnes préférence (tarjîh?

--- Omar ibn ul-Khattâb a écrit à Abû Mûssâ al-Ash'arî (que Dieu les agrée) une lettre dont un passage se lit ainsi : "ولا يمنعنك قضاء قضيت فيه اليوم فراجعت فيه رأيك فهديت فيه لرشدك أن تراجع فيه الحق، فإن الحق قديم لا يبطله شيء، ومراجعة الحق خير من التمادي في الباطل" : "Revenir à ce qui est vrai est mieux que persister dans ce qui est erroné" (partie de la lettre que Omar lui avait écrite : A'lam ul-muwaqqi'în, 1/68).

------ Quand ce qu'on disait s'est révélé être une khata' ijtihâdî qat'î :

Il y a ici le cas que nous avons vu un peu plus haut :

--- Abû Mûssa, se trompant quant à la réponse posée au sujet d'un cas d'héritage, car il ne savait pas qu’il y avait un hadîth à propos de ce cas précis, puis prenant connaissance de la réponse de Ibn Mas'ûd (al-Bukhârî, 6355, avec FB 12/22).

--- Un récit similaire existe avec ces mêmes deux illustres Compagnons, la question portant cette fois sur le fait que le mari ait avalé involontairement le lait de son épouse : "عن يحيى بن سعيد أن رجلا سأل أبا موسى الأشعري فقال: "إني مصصت عن امرأتي من ثديها لبنا، فذهب في بطني." فقال أبو موسى: "لا أراها إلا قد حرمت عليك." فقال عبد الله بن مسعود: "انظر ماذا تفتي به الرجل!" فقال أبو موسى: "فماذا تقول أنت؟" فقال عبد الله بن مسعود: "لا رضاعة إلا ما كان في الحولين." فقال أبو موسى: "لا تسألوني عن شيء، ما كان هذا الحبر بين أظهركم" (Mâlik, 1290 ; la chaîne de transmission n'en est cependant pas continue d'après al-Arna'ût).

------ Quand ce qu'on disait, on le pense maintenant être une khata' ijtihâdî zannî :

--- "عن الحكم بن مسعود، قال: أتينا عمر، في المشركة فلم يشرك. ثم أتيناه العام المقبل فشرك. فقلنا له، فقال: "تلك على ما قضيناه، وهذه على ما قضينا" :
Omar ibn ul-Khattâb avait une fois rendu une réponse (c'était un jugement qu'il rendait) à propos d'un cas d'héritage, puis, lors d'un autre cas de figure similaire, il rendit une réponse différente. Comme quelqu'un le lui fit remarquer, il dit : "Cette occasion là était selon ce que nous avions rendu comme jugement. Et cette occasion ci est selon ce que nous venons de rendre comme jugement" (ad-Dârimî, 649). (Voir également A'lâm ul-muwaqqi'în, 1/86-87.)

--- Ibn Taymiyya a fait de même au sujet de la licité du mantègue liquide dans lequel une impureté est tombée : "ونحن جازمون بأن هذه الزيادة ليست من كلام النبي صلى الله عليه وسلم. فلذلك رجعنا عن الإفتاء بها بعد أن كنا نفتي بها أولا؛ فإن الرجوع إلى الحق خير من التمادي في الباطل. والبخاري والترمذي رحمة الله عليهما وغيرهما من أئمة الحديث قد بينوا لنا أنها باطلة وأن معمرا غلط في روايته لها عن الزهري؛ وكان معمر كثير الغلط؛ والأثبات من أصحاب الزهري كمالك ويونس وابن عيينة خالفوه في ذلك. وهو نفسه اضطربت روايته في هذا الحديث إسنادا ومتنا فجعله عن سعيد بن المسيب عن أبي هريرة؛ وإنما هو عن عبيد الله بن عبد الله عن ابن عباس عن ميمونة" (MF 21/516).

--- Et toi ?
Sais-tu reconnaître tes erreurs, et es-tu capable de dire en public quand tu avais énoncé l'erreur en public : "J'ai fait une erreur quand j'ai dit telle chose. Maintenant mon avis est telle autre chose" ?
Ou bien dis-tu : "Non, j'ai toujours dit cette seconde chose, vous aviez mal compris !"

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

Print Friendly, PDF & Email