Quand on naît, on est comme dans une (petite) Barque. Quand on grandit, sa Barque aussi grandit et se développe. Quand on se marie, c'est comme si deux occupants de deux Barques s'installaient désormais dans un nouveau Navire

Quand on naît, on est comme dans une Barque (soit de type "G", soit de type "F")
voyant le jour dans le Navire Conjugal de nos parents, un beau Voilier.

En effet, nous sommes tous comme voguant, lors de notre vie terrestre, dans l'océan, avec, un peu plus loin ou beaucoup plus loin, les occupants d'autres barques et navires, plus ou moins visibles de nous mais indépendants.

Et les occupants de chaque barque et de chaque navire sont tels que soit ils se sont fixés pour objectif de naviguer de telle sorte qu'ils puissent parvenir, lorsque leur périple sera arrivé à son terme fixé, à une destination finale précise : c'est là le but de leur longue navigation. Soit ils n'ont pas assigné d'objectif final à leur voyage, leur seul but étant de rester à flot, dans la course le plus longtemps possible, ayant évité de sombrer, d'échouer, ou de manquer de vivres ou d'eau douce.

Bref, naissant de nos deux parents, chacun de nous est comme dans une Barque, trop frêle pour le moment pour affronter seule l'océan ; nous sommes donc sur le pont, dans un Navire Conjugal devenu Navire parental.

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Au fur et à mesure que nous grandissons, la Barque dans laquelle nous nous trouvons se fortifie elle aussi : sous l'œil protecteur des deux occupants principaux du Navire Parental, et avec leur éducation, notre Barque - avec nous dedans - est mise à l'eau : au début prudemment et à très courte distance avant d'être ramenée sur le pont du Navire ; puis, au fur et à mesure, avec l'octroi d'une relative liberté de mouvements, mais toujours reliée par un câble au Navire Parental, et ce par mesure de précaution. En effet, la mer est pleine de dangers de toutes sortes, et la Barque pourrait se retrouver, entraînée par des courants ou de grandes vagues, très loin de ses parents.

Le temps passant, la Barque s'est - bi idhnillâh - développée au point d'être devenue plus grande, plus forte. Elle est maintenant autonome, et, parfois, indépendante :
--- si elle est autonome, elle vogue toute seule, mais avec toujours un câble de grande longueur la reliant au navire parental ;
--- et si elle est indépendante, elle vogue sans besoin aucun d'être rattachée au vaisseau qui l'a vue naître à son bord ; ô bien sûr, elle reste toujours dans les parages, et des échanges ont lieu, mais le cordon n'a plus de raison d'être.


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Mais voici qu'un jour, un occupant d'une Barque de type G entraperçoit au loin l'occupante d'une Barque de type F. Ayant fait brièvement connaissance tous deux (de loin) et s'étant tous deux plu, ils ont cherché à voir s'ils pouvaient se mettre à naviguer ensemble, de façon indépendante par rapport à leur Navire Parental respectif, dans un nouveau Navire Conjugal. Avant de pouvoir en devenir le capitaine et faire de l'occupante de la Barque F sa princesse, l'occupant de la Barque G vient adresser au capitaine du Navire Parental une demande. Et, après avoir obtenu de lui le consentement, les deux jeunes se mettent d'accord sur un certain nombre de points, puis décident qu'ils installeront bientôt leur Barque respective dans un Navire flambant neuf.

Le grand jour étant arrivé, après un contrat conclu entre eux, ce Navire leur est livré, ses amarres sont larguées, et lui est mis à l'eau. G au gouvernail et à la voile, et F comme princesse du Vaisseau.

Commence alors une navigation à deux.

Ce nouveau Navire continue désormais sa route dans l'océan de façon indépendante par rapport aux deux Navires Parentaux dont ses occupants sont issus (bien que ces deux Navires soient toujours dans les parages, poursuivant eux aussi leur navigation vers leur lieu de destination finale, avec des escales ici et là).

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I) La vie ici-bas est un voyage devant nous faire parvenir à bon port. Et ce port, notre objectif final, c'est le Paradis :

"(...) Les jardins d'Eden ; ils y entreront, eux, ainsi que ceux qui en seront aptes parmi leurs parents, leurs conjoints et leurs descendants. Et les anges entreront auprès d'eux de chaque porte (leur disant) : "Que la paix soit sur vous pour la patience dont vous avez fait preuve"" :
"جَنَّاتُ عَدْنٍ يَدْخُلُونَهَا وَمَنْ صَلَحَ مِنْ آبَائِهِمْ وَأَزْوَاجِهِمْ وَذُرِّيَّاتِهِمْ وَالمَلاَئِكَةُ يَدْخُلُونَ عَلَيْهِم مِّن كُلِّ بَابٍ سَلاَمٌ عَلَيْكُم بِمَا صَبَرْتُمْ" (Coran 13/23-24).

Lire notre article : Etre avec ses proches dans les Jardins d'Eden.

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Dieu, dans le Coran, parle de l'invitation qu'Il a adressée à toute l'humanité de venir au Paradis, ainsi que du fait que certains humains répondent à Son invitation, et d'autres pas :

Il dit :
"Et Dieu invite à la Demeure de la Paix. Et Il guide qui Il veut jusqu'à un chemin droit" : "وَاللّهُ يَدْعُو إِلَى دَارِ السَّلاَمِ وَيَهْدِي مَن يَشَاء إِلَى صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ" (Coran 10/25).

Il dit aussi :
"Ceux qui auront répondu à leur Seigneur auront la meilleure (chose).
Et ceux qui ne Lui auront pas répondu, s'ils possédaient ce qu'il y a sur la Terre et chose semblable avec, le donneraient en expiation ; eux auront le mauvais compte, et leur lieu de refuge sera la Géhenne, et quelle mauvaise place est-ce !"
:
"لِلَّذِينَ اسْتَجَابُواْ لِرَبِّهِمُ الْحُسْنَى. وَالَّذِينَ لَمْ يَسْتَجِيبُواْ لَهُ لَوْ أَنَّ لَهُم مَّا فِي الأَرْضِ جَمِيعًا وَمِثْلَهُ مَعَهُ لاَفْتَدَوْاْ بِهِ أُوْلَئِكَ لَهُمْ سُوءُ الْحِسَابِ وَمَأْوَاهُمْ جَهَنَّمُ وَبِئْسَ الْمِهَادُ"
(Coran 13/18-19).

Il dit encore :
"Ceux qui auront fait le bien auront la meilleure chose, ainsi que chose supplémentaire ; et aucune noirceur ni humiliation ne couvrira leur visage ; eux seront les gens du Jardin, dans lequel ils seront perpétuels.
Et ceux qui auront acquis les mauvaises actions, alors : la rétribution pour une mauvaise action est par chose semblable ; une humiliation les couvrira ; il n'y aura aucun protecteur pour eux par rapport à Dieu ; c'est comme si leur visage aura été recouvert de parties de la nuit, sombre ; eux seront les gens du Feu, dans lequel ils seront perpétuels"
:
"لِّلَّذِينَ أَحْسَنُواْ الْحُسْنَى وَزِيَادَةٌ وَلاَ يَرْهَقُ وُجُوهَهُمْ قَتَرٌ وَلاَ ذِلَّةٌ أُوْلَئِكَ أَصْحَابُ الْجَنَّةِ هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ. وَالَّذِينَ كَسَبُواْ السَّيِّئَاتِ جَزَاء سَيِّئَةٍ بِمِثْلِهَا وَتَرْهَقُهُمْ ذِلَّةٌ مَّا لَهُم مِّنَ اللّهِ مِنْ عَاصِمٍ كَأَنَّمَا أُغْشِيَتْ وُجُوهُهُمْ قِطَعًا مِّنَ اللَّيْلِ مُظْلِمًا أُوْلَئِكَ أَصْحَابُ النَّارِ هُمْ فِيهَا خَالِدُونَ" (Coran 10/26-27).

Lire notre article : "Un Seigneur a construit une demeure, y a organisé un banquet, et a envoyé un messager porter aux hommes l'invitation à y venir participer".

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Dieu parle de la Voie Droite, celle qui mène jusqu'à Lui :

"Et jusqu'à Dieu (mène) le chemin droit. Et comme (voies) il en est des déviantes. Et si Dieu l'avait voulu, Il vous aurait tous guidés" : "وَعَلَى اللَّهِ قَصْدُ السَّبِيلِ وَمِنْهَا جَائِرٌ وَلَوْ شَاءَ لَهَدَاكُمْ أَجْمَعِينَ" (Coran 16/9) ("أي: موصلة إليه، ليست حائدة ولا جائرة عن الوصول إليه وإلى مرضاته، (ومنها جائر) أي: ومن الطريق جائر لا يصل إلى الله، بل هو زائغ وحائد عن الوصول إليه" : Adhwâ' ul-bayân).

"Ceci est un rappel. Aussi, celui qui (le) veut, qu'il prenne un chemin vers son Pourvoyeur" : "إِنَّ هَذِهِ تَذْكِرَةٌ فَمَن شَاء اتَّخَذَ إِلَى رَبِّهِ سَبِيلًا" (Coran 73/19 ; 76/29).

"Et que ceci est ma voie, droite, suivez-la donc. Et ne suivez pas les autres voies, car elles vous feraient dévier de Sa voie" : "وَأَنَّ هَذَا صِرَاطِي مُسْتَقِيمًا فَاتَّبِعُوهُ وَلاَ تَتَّبِعُواْ السُّبُلَ فَتَفَرَّقَ بِكُمْ عَن سَبِيلِهِ ذَلِكُمْ وَصَّاكُم بِهِ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ" (Coran 6/153).

"Guide-nous sur le chemin droit" : "اهدِنَا الصِّرَاطَ المُستَقِيمَ" (Coran 1/5) (c'est l'invocation que Dieu nous a enseigné de Lui adresser maintes et maintes fois).

"[Ô Moïse] dis-lui alors : "Veux-tu te purifier, et que je te guide vers ton Pourvoyeur, que tu craignes"" : "فَقُلْ هَل لَّكَ إِلَى أَن تَزَكَّى وَأَهْدِيَكَ إِلَى رَبِّكَ فَتَخْشَى" (Coran 79/18-19).

"وَمَا أَمْوَالُكُمْ وَلَا أَوْلَادُكُم بِالَّتِي تُقَرِّبُكُمْ عِندَنَا زُلْفَى إِلَّا مَنْ آمَنَ وَعَمِلَ صَالِحًا" : "Et ce ne sont pas vos biens matériels ni vos enfants qui vous rapprocheraient de Nous en proximité. Mais [se rapproche de Nous] celui qui a apporté foi et fait bien" (Coran 34/37).

– "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ اتَّقُواْ اللّهَ وَابْتَغُواْ إِلَيهِ الْوَسِيلَةَ" : "O vous qui avez apporté foi, ayez la piété par rapport à Dieu, et recherchez le moyen (rapprochant) de Lui (...)" (Coran 5/35). Qatâda a dit que cela signifie : "Rapprochez-vous de Lui par le fait de Lui obéir et de faire ce qu'Il agrée" (Tafsîr Ibn Kathîr). Dans ce verset, à ceux qui ont au moins le minimum de la foi, il est donc demandé, pour se rapprocher davantage de Dieu, de faire toutes les actions qu'Il agrée et de s'abstenir de tout ce qu'Il n'aime pas qu'on le fasse.

"عن أبي هريرة رضي الله عنه، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لن ينجي أحدا منكم عمله." قالوا: ولا أنت يا رسول الله؟ قال: "ولا أنا، إلا أن يتغمدني الله برحمة، سددوا وقاربوا، واغدوا وروحوا، وشيء من الدلجة. والقصد القصد تبلغوا" : "Ne sauvera aucun d'entre vous son agir. - Pas toi (non plus), ô Messager de Dieu ? - Pas moi (non plus) ; ce n'est que si Dieu me couvre d'une miséricorde. Prenez le chemin droit, rapprochez-vous, avancez le matin, avancez en fin d'après-midi, et quelque peu la nuit. Et la modération, la modération, vous parviendrez (à la destination)" (al-Bukhârî, 4098).

Lire notre article : Recherche le Chemin qui mène jusqu'à Dieu - Prends-le - Puis avance - Ainsi tu te rapprocheras de Dieu (الله تبارك وتعالى).

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--- Avoir des croyances complètement fausses (au sujet de l'invisible ou au sujet de ses actions visibles), cela revient à ne pas être (soit ne pas être du tout - dans le cas du Kufr Akbar -, soit ne pas être parfaitement - dans le cas du Dhalâl -) sur le bon Chemin.

--- Quant au manquement dans l'action ou la mauvaise action, c'est-à-dire quant à l'action que l'on fait contrairement à la bonne croyance que l'on a (c'est-à-dire : le fait de délaisser volontairement, en acte, ce que Dieu agrée et a rendu obligatoire (et qui est nécessaire sur soi, dans le temps, le lieu et la situation où l'on se trouve) (alors même qu'on a la bonne croyance, selon laquelle cette action est obligatoire), ou de commettre volontairement, en acte, ce que Dieu n'agrée pas du tout (alors même qu'on a la bonne croyance, selon laquelle cette action est interdite)), cette action seule ne revient pas à quitter le Chemin. Cette action seule revient à ne pas avancer (ou ne pas suffisamment avancer) vers Dieu.
Si l'homme fait plusieurs actions de bien sincèrement, et, dans la même journée, délaisse une action qui était obligatoire sur lui ou commet une action strictement interdite (une kabîra), alors il avance, mais son cheminement se trouve ralenti à cause de son manquement ou de sa mauvaise action.
L'homme qui, de la sorte, n'agit pas selon les bonnes croyances qu'il a :
--- soit avance trop lentement vers Dieu ;
--- soit fait du surplace ;
--- soit recule, tout en restant dans la bonne direction (puisque n'ayant pas renié Asl ul-îmân).

من بطأ به عمله، لم يسرع به نسبه" : "Et celui que son agir aura rendu lent, (qu'il ne s'imagine pas que) son lignage le fera avancer rapidement" (Muslim, 2699).

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Ash-Shâfi'î a composé ces vers :

إن لله عبادا فطنا ... طلقوا الدنيا وخافوا الفتنا
نظروا فيها فلما علموا ... انها ليست لحي وطنا
جعلوها لجة واتخذوا ... صالح الأعمال فيها سفنا

Il existe, de Dieu des serviteurs intelligents       qui ont délaissé ce monde, ayant redouté ce qui (y) est tentant
Ils l'ont considéré, puis lorsqu'ils ont su     qu'il n'est une patrie (définitive) pour aucun (homme) vivant
Ils en ont fait une mer, et ont pris          les actions pieuses comme bateaux la (traversant).

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II) Pourquoi préférer la poursuite du voyage en Navire plutôt que dans sa petite Barque individuelle ? Voici quelques avantages de la navigation à deux :

--- 1) Aimer et être aimé : c'est ce qu'exprime le terme "mawadda" présent dans ce verset, où Dieu dit : "Et parmi Ses Signes il y a qu'Il a créé de vous-mêmes des conjointes, afin que vous éprouviez la sérénité auprès de la (vôtre), et Il a suscité entre vous amour et miséricorde. Il y a en cela des Signes pour des gens qui (veulent) réfléchir" : "وَمِنْ آيَاتِهِ أَنْ خَلَقَ لَكُم مِّنْ أَنفُسِكُمْ أَزْوَاجًا لِّتَسْكُنُوا إِلَيْهَا وَجَعَلَ بَيْنَكُم مَّوَدَّةً وَرَحْمَةً إِنَّ فِي ذَلِكَ لَآيَاتٍ لِّقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ" (Coran 30/21).

--- 2) Vivre son élan sexuel dans le licite, et être facilité dans le fait de rester chaste : "وَالَّذِينَ هُمْ لِفُرُوجِهِمْ حَافِظُونَ إِلَّا عَلَى أَزْوَاجِهِمْ" (Coran 23/5-6 ; 70/29-30). "Se marier" se dit entre autres : "Ihsân" (إحصان), comme c'est le cas dans ces termes : "فَإِذَا أَحْصَنَّ" (Coran 4/25 ; d'après la qirâ'ah de Hamza, al-Kissâ'ï, et Abû Bakr 'an Âssim) ; or, littéralement, ce terme signifie : "préserver", comme on le voit dans cet autre groupe de mots : "الَّتِي أَحْصَنَتْ فَرْجَهَا" (Coran 21/91 ; 66/12). En fait le mariage permet - bi idhnillâh - de préserver sa personne de tomber dans l'illicite en matière d'élan vers l'autre sexe.

--- 3) Bénéficier de bonté et de miséricorde, surtout en cas de difficulté (malheur, maladie, etc.) : c'est ce qu'exprime le terme "rahma" ("miséricorde") présent dans le verset 30/21 sus-cité : "وَمِنْ آيَاتِهِ أَنْ خَلَقَ لَكُم مِّنْ أَنفُسِكُمْ أَزْوَاجًا لِّتَسْكُنُوا إِلَيْهَا وَجَعَلَ بَيْنَكُم مَّوَدَّةً وَرَحْمَةً إِنَّ فِي ذَلِكَ لَآيَاتٍ لِّقَوْمٍ يَتَفَكَّرُونَ" (Coran 30/21). 

--- 4) Acquérir le repos et la tranquillité : c'est ce qu'exprime le verbe "sakana-yaskunu-sukûnan/sakînatan" présent dans le verset 30/21 sus-cité, ainsi que dans cet autre verset : "هُوَ الَّذِي خَلَقَكُم مِّن نَّفْسٍ وَاحِدَةٍ وَجَعَلَ مِنْهَا زَوْجَهَا لِيَسْكُنَ إِلَيْهَا" (Coran 7/189).

--- 5) S'entraider dans l'avancement vers le port de destination finale (le Paradis) : le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "Que Dieu fasse miséricorde à un homme qui s'est levé la nuit puis a accompli une prière (facultative), et a réveillé sa femme ; si celle-ci a refusé, il a mis quelques gouttes d'eau sur son visage. Que Dieu fasse miséricorde à une femme qui s'est levée la nuit puis a accompli une prière (facultative), et a réveillé son mari ; si celui-ci a refusé, elle a mis quelques gouttes d'eau sur son visage" : "عن أبي هريرة، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "رحم الله رجلا قام من الليل فصلى، وأيقظ امرأته؛ فإن أبت، نضح في وجهها الماء. رحم الله امرأة قامت من الليل فصلت، وأيقظت زوجها؛ فإن أبى، نضحت في وجهه الماء" (Abû Dâoûd, 1308, an-Nassâ'ï, Ibn Mâja). Si cela est vrai pour les actions facultatives, alors à plus forte raison pour les actions obligatoires et pour le fait de se préserver des actions interdites.

--- 6) Avoir des enfants : "Et Dieu vous a accordé, de vous-mêmes, des conjointes, et Il vous a accordé, de vos conjointes, des fils et des petits-fils (...)" : "وَاللّهُ جَعَلَ لَكُم مِّنْ أَنفُسِكُمْ أَزْوَاجًا وَجَعَلَ لَكُم مِّنْ أَزْوَاجِكُم بَنِينَ وَحَفَدَةً وَرَزَقَكُم مِّنَ الطَّيِّبَاتِ أَفَبِالْبَاطِلِ يُؤْمِنُونَ وَبِنِعْمَتِ اللّهِ هُمْ يَكْفُرُونَ" (Coran 16/72). "A Dieu appartient la royauté des cieux et de la Terre. Il crée ce qu'Il veut. Il donne à qui Il veut des filles ; Il donne à qui Il veut des garçons ; ou Il leur donne à la fois des garçons et des filles ; et Il rend qui Il veut stérile. Il est Sachant, Capable" : "لِلَّهِ مُلْكُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ يَخْلُقُ مَا يَشَاء يَهَبُ لِمَنْ يَشَاء إِنَاثًا وَيَهَبُ لِمَن يَشَاء الذُّكُورَ أَوْ يُزَوِّجُهُمْ ذُكْرَانًا وَإِنَاثًا وَيَجْعَلُ مَن يَشَاء عَقِيمًا إِنَّهُ عَلِيمٌ قَدِيرٌ" (Coran 42/49-50).

--- 7) Avoir une filiation par ses parents, ainsi qu'un lien de mariage dans une autre famille : "Et Il est Celui qui a créé à partir de l'eau un être humain, puis (l')a doté) d'un lien de filiation et d'un lien de mariage. Et ton Seigneur est Capable" : "وَهُوَ الَّذِي خَلَقَ مِنَ الْمَاء بَشَرًا فَجَعَلَهُ نَسَبًا وَصِهْرًا وَكَانَ رَبُّكَ قَدِيرًا" (Coran 25/54).

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III) La navigation à deux reste malgré tout différente de la navigation en solitaire, et présente des défis à relever :

Se marier, c'est réunir deux Barques (une de type "G" et une "F") dans un nouveau Navire conjugal.
Or on ne navigue pas à deux dans un Navire comme on le faisait quand on était seul(e) dans sa Barque.

En effet, même si avant le mariage et l'installation dans un Navire flambant neuf, sa Barque évoluait non loin du Navire Parental, et peut-être même en pouvant se rattacher à lui par un câble, on prenait quand même alors des décisions beaucoup plus personnelles : on mouillait l'ancre dans telle crique, ou dans telle baie, et on reprenait le large avec une liberté de choix assez grande.

Mais maintenant, une fois qu'on navigue non plus dans une Barque (ou un Canot), mais dans un Navire à (au début) deux occupants, les décisions doivent se prendre différemment, même si le Navire a bien entendu un capitaine.

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--- Déjà on ne doit pas oublier que les Barques du type G et du type F sont certes toutes deux des barques à part entière, mais n'ont pas exactement la même forme, ni les mêmes façons d'être, de penser et de se comporter :

Ne pas intégrer ce paramètre dans son plan de route, c'est déjà partir d'un mauvais pied.

Lire à ce sujet les propos de John Gray reproduits dans un autre article.

Voici quelques-uns de ses dits :

"Non seulement les hommes et les femmes communiquent différemment, mais ils pensent, ressentent, perçoivent, réagissent, se conduisent, aiment et apprécient différemment. Pour un peu, ils sembleraient venir de planètes différentes, tant leur langage et même leurs besoins diffèrent fondamentalement.
Mieux connaître ces dissemblances aide à comprendre le sexe opposé et à s'entendre avec lui, ce qui contribue à éliminer maintes frustrations et dissipe bien des malentendus, quand cela ne les évite pas tout simplement.
Admettre que son partenaire est aussi différent de soi qu'un être venu d'une autre planète rend plus facile de tenter de s'accommoder de ses spécificités et de se détendre, au lieu de résister et d'essayer de le changer. On n'attend plus de lui l'impossible"
(Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus, éditions J'ai lu, p. 14).

"Essayez de vous imaginer que les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus" (p. 19).

"Pendant des siècles, les Martiens et les Vénusiennes ont vécu très heureux dans leurs mondes séparés. Puis, un jour, tout a changé : esseulés sur leurs planètes respectives, les Martiens et les Vénusiennes sont devenus dépressifs. C'est ce qui les a poussés à [émigrer sur Terre pour s'y marier]" (p. 56).
Cependant, "au début, tout leur parut merveilleux et magnifique. Mais l'atmosphère terrestre exerçant sur eux" une influence particulière, "ils se réveillèrent un beau matin victime d'une forme très particulière de perte de mémoire : l'amnésie sélective ! Les Martiens comme les Vénusiennes avaient oublié qu'ils venaient de planètes différentes et qu'ils ne pouvaient être qu'intrinsèquement dissemblables. (…) Depuis lors, les hommes et les femmes sont perpétuellement en conflit" (p. 19).

Gray enchaîne en disant que les hommes ont donc le devoir d'apprendre comment les femmes fonctionnent, et de composer avec leurs spécificités ; cependant, cette nécessité d'apprendre comment est l'autre, cela vaut aussi pour les femmes : "Les femmes ont mille choses à apprendre sur les hommes avant de pouvoir aspirer à des relations de couple pleinement satisfaisantes" (p. 86).

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--- Et puis il s'agit de mettre le plus de chances de son côté afin de réussir - bi idhnillâh - sa navigation en couple, et ce par le fait de chercher un conjoint(e) qui a plusieurs points communs avec soi : dans l'objectif que chacun assigne à sa vie, ainsi que dans la vision qu'il a de comment parvenir à cet objectif :

----- Avoir en commun le même port d'arrivée : l'objectif de sa vie est-il d'aller au Paradis ? ou ailleurs ? ou bien navigue-t-on à vue, sans objectif déterminé ?

----- Essayer de développer une feuille de route ayant plus de points communs que de différences (sachant qu'il y a et qu'il y aura toujours des différences entre deux personnes de sexes différents, entre deux personnes issues de familles différentes, et entre deux personnes tout court - cela valant d'ailleurs jusque à l'intérieur d'une seule et même fratrie -) ; car, même dans le cadre de l'orthodoxie, il existe différentes voies pour arriver au Paradis, et ce à plusieurs égards.

----- Tenir compte de l'autre (le capitaine veut passer par tel lieu, mais sa princesse, qui est à bord avec lui et qu'il conduit à bon port, veut plutôt passer par tel autre ; ou vice-versa) : et cette prise en compte de l'autre doit se faire pour les deux occupants du Navire Conjugal (même si à bord il y a un capitaine).

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--- La vie n'est déjà pas un long océan tranquille. Que dire de la vie en compagnie permanente d'une autre personne, de surcroît quand cette personne est naturellement différente de soi ? En fait, c'est le vent de l'affection et de la complicité qui permet bi idhnillâh d'avancer, et il faut tirer le meilleur parti de lui pour aller à la bonne vitesse dans la bonne direction. Mais, comme l'a dit le poète arabe al-Mutanabbî dans ce vers célèbre :
"ما كل ما يتمنى المرء يدركه ... تجري الرياح بما لا تشتهي السفن" :
"Ce n'est pas tout ce que l'homme souhaite qu'il obtient. Les vents soufflent (parfois) (dans la direction) que les navires ne désirent pas" :

----- Parfois il n'y a temporairement plus de vent, et on se trouve sur une mer d'huile : l'affection mutuelle connaît quelques bas qui durent quelques heures, parfois quelques jours, plus rarement quelques semaines ; il faut alors avoir recours à des moyens licites pour rebooster celle-ci (s'accorder du temps pour soi, en couple, etc.).

----- Parfois il y a un gros grain, d'autres fois cela va jusqu'à la tempête : des événements inattendus viennent secouer le Navire comme s'il était une coque de noix ; il faut alors trouver - bi idhnillâh - des ressources pour ramener le calme tout en évitant que le mât se fracasse, et prier Dieu que le Navire en ressorte indemne.

----- Parfois le vent souffle dans la direction opposée où on veut aller : des événements très contrariants se produisent parfois, pouvant faire ramener le Navire conjugal des milles et des milles nautiques en arrière.

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--- Les Gens des deux Navires Parentaux dont sont issus les occupants du nouveau Navire Conjugal ne doivent pas être invasifs dans la marche de ce nouveau navire. Le fait est que le câble qui reliait la Barque au Navire Parental a été coupé, et c'est un nouveau Navire qui a été mis à l'eau. Parents et Beaux-Parents, laissez donc ce nouveau couple se débrouiller et s'apprivoiser". Ce n'est que pour des cas graves que les Parents et Beaux-Parents devraient intervenir. Pas pour des petites choses :

Hélas, on assiste parfois hélas à ce genre d'ingérence des parents ou des beaux-parents dans les affaires du nouveau Navire. Alors, certes, s'il s'y passe des choses graves, il est évident que les Parents de l'un et/ou de l'autre conjoints devront intervenir, et demander à venir effectuer une petite visite à bord du Navire Conjugal des enfants. Mais ce n'est pas de cela qu'on parle ici : ce qui ne va pas ce sont les intrusions dans des petits détails (façon de faire la cuisine, de faire le ménage, d'habiller ou de s'habiller, etc.), intrusions qui ne font que rendre plus difficile la cohabitation des deux jeunes conjoints.

Regardez le Prophète (sur lui soit la paix) : quand il s'est rendu chez son gendre 'Alî, il a demandé à sa fille Fâtima où celui-ci était ; s'étant entendu répondre qu'ils avaient eu une petite dispute, suite à quoi 'Alî était allé faire la sieste ailleurs, le Prophète le fit chercher. Ayant appris qu'il était allé faire la sieste dans la mosquée, il l'y trouva allongé sur le sol, de la terre sur son flanc. Il lui dit alors : "Lève-toi, homme à la terre ! Lève-toi, homme à la terre", et il l'essuya de sa main : "عن سهل بن سعد، قال: جاء رسول الله صلى الله عليه وسلم بيت فاطمة فلم يجد عليا في البيت، فقال: "أين ابن عمك؟" قالت: "كان بيني وبينه شيء، فغاضبني، فخرج، فلم يقل عندي". فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم لإنسان: "انظر أين هو؟" فجاء فقال: "يا رسول الله، هو في المسجد راقد". فجاء رسول الله صلى الله عليه وسلم وهو مضطجع، قد سقط رداؤه عن شقه، وأصابه تراب. فجعل رسول الله صلى الله عليه وسلم يمسحه عنه، ويقول: "قم أبا تراب، قم أبا تراب" (al-Bukhârî, 430, Muslim, 2409).
On voit ici le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) ne pas s'immiscer dans une petite querelle ayant eu lieu entre sa fille et son gendre, petite dispute telle qu'il en arrive dans tous les couples, et faire comme si rien n'était.

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--- Tout au long de la navigation, il faut que les deux conjoints évitent les écueils, ces derniers étant susceptibles d'occasionner une voie d'eau dans la coque de leur Navire, ou de le faire échouer :

Un écueil, c'est un "rocher, ou un banc de sable, contre lequel un navire risque de se briser ou de s'échouer".

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Voici 5 des écueils de la navigation conjugale
:

----- le fait que l'un des deux époux - que ce soit le mari, ou que ce soit l'épouse - insiste trop sur de petites choses, ou insiste trop quand il a raison (sur des choses qui n'en valent pas la peine) ; la vie conjugale en devient alors pesante, et la répétition de ce genre de cas peut faire échouer le vaisseau. Le Prophète (sur lui soit la paix) n'a-t-il pas dit : "Je me porte garant d'une maison dans le pourtour du Paradis pour celui qui a délaissé la discussion même s'il avait raison (...)" ? "عن أبي أمامة، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أنا زعيم ببيت في ربض الجنة لمن ترك المراء وإن كان محقا، وببيت في وسط الجنة لمن ترك الكذب وإن كان مازحا، وببيت في أعلى الجنة لمن حسن خلقه" (Abû Dâoûd, 4800) ;

----- le fait de se focaliser sur un défaut de l'autre, au lieu de faire avec et de plutôt considérer ses qualités : exactement le contraire de ce que le Messager de Dieu a enjoint de faire : "عن أبي هريرة، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا يفرك مؤمن مؤمنة، إن كره منها خلقا رضي منها آخر"، أو قال: "غيره" (Muslim, 1469) ;

----- la Ghayra (Ghayra du type D.3 dans mon article consacré à cette notion) qui est excessive de la part de l'époux à l'égard de son épouse (c'est la Ghayra qui outrepasse le cadre déterminé par la Shar') (l'époux étant alors dit "possessif") ; et la Ghayra qui est excessive de la part de l'épouse (laquelle est atteinte d'une "jalousie maladive"). Par contre, il est un niveau de Ghayra qui est nécessaire. Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "De la Ghayra il en est que Dieu aime, et il en est que Dieu déteste. Quant à celle que Dieu aime, c'est la Ghayra se produisant face à quelque chose qui constitue véritablement une situation problématique. Et quant à celle que Dieu déteste, c'est la Ghayra se produisant face à quelque chose qui ne constitue pas une situation problématique. (...)" : "عن جابر بن عتيك، أن نبي الله صلى الله عليه وسلم كان يقول: "من الغيرة ما يحب الله ومنها ما يبغض الله؛ فأما التي يحبها الله فالغيرة في الريبة؛ وأما الغيرة التي يبغضها الله فالغيرة في غير ريبة. وإن من الخيلاء ما يبغض الله، ومنها ما يحب الله؛ فأما الخيلاء التي يحب الله فاختيال الرجل نفسه عند القتال، واختياله عند الصدقة؛ وأما التي يبغض الله فاختياله في البغي" قال موسى: "والفخر" (Abû Dâoûd, 2659, an-Nassâ'ï, 2558) ;

----- il y a encore le fait que des personnes extérieures montent la tête de l'un des deux conjoints contre l'autre - pour une raison futile, et pas pour une raison justifiée shar'an, comme une dangerosité avérée. En effet, dans certains cas sciemment, dans d'autres cas de façon irréfléchie, mais en tous cas de manière irresponsable, il y a certaines personnes qui lancent des paroles qui constituent de véritables boulets de canon tirés sur le Navire Conjugal d'autrui. Le Prophète (sur lui soit la paix) avait bien dit, pourtant : "La personne qui monte une femme contre son époux ne fait pas partie des nôtres" : "عن أبي هريرة، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ليس منا من خبب امرأة على زوجها، أو عبدا على سيده" (Abû Dâoûd, 2175) ; "عن أبى هريرة رضي الله عنه قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من خبب خادما علي أهله فليس منا. ومن أفسد امرأة على زوجها فليس منا" (al-Bayhaqî : As-Sunan ul-Kub'râ, Shu'ab ul-îmân, etc.). Ce hadîth critique le fait, pour une tierce personne :
------- de mettre en exergue, devant une épouse, les défauts de son époux (alors que ce n'est pas un cas qui nécessite cela shar'an) ;
------- ou encore de pousser l'épouse à se disputer avec son mari, à le contredire ou à lui demander le divorce (alors que ce n'est pas un cas qui nécessite cela shar'an).
D'après Shâh 'Abd ul-Haqq, la critique présente dans ce hadîth est valable par analogie au cas inverse aussi (monter l'époux contre son épouse sans que ce soit pour une raison justifiée shar'an).
"قوله: (من خبّب) بلفظ الماضي مشددًا، أي: خدع وأفسد بأن يذكر مساوئ الزوج عند امرأته، أو مساوئَ العبد على سيده؛ أو بالعكس" (Lama'ât ut-tanqîh). "قوله: "من خبب" بخاء معجمة وموحدتين أولهما مشددة، أي أفسد بأن يزين إليها عداوة الزوج ومخالفته. ومعنى "ليس منا": أي ليس من أهل طريقتنا، أو هو تغليظ أو هو بيان خروجه عن أهل كمال الإيمان والله تعالى أعلم" (Fat'h ul-Wadûd). "ها هنا: أن يوقع أحد عداوة زوج امرأة في قلبها، بأن يذكر مساوئه عندها، ويحملها على أن تؤذيه وتطلب الطلاق منه؛ وفي العبد بأن يذكر مساوئ السيد عنده، ويحمله على أن يقصر في الخدمة وأن يطلب بيعه، أو يحمله على الفرار منه" (Al-Mafâtîh fî shar'h il-massâbîh). "ليس منا من خبب امرأة"؛ أي: خدع وأفسد، والمراد: أن يوقع أحد عداوة بين زوج وزوجة؛ "على زوجها" بأن يذكر مساوئ الزوج عند امرأته؛ "أو عبدا على سيده" بأن يذكر مساوئ السيد عند عبده؛ بحيث يقع بينهما خصومة أو طلاق، أو تقصير في خدمته أو فرار، وغير ذلك" (Shar'h ul-massâbîh) ;

----- il y a encore l'existence, dans les parages du Navire, de personnes malintentionnées, lesquelles peuvent jeter des sorts afin de provoquer la séparation entre les deux conjoints. Le Coran en parle en ces termes : "مَا يُفَرِّقُونَ بِهِ بَيْنَ الْمَرْءِ وَزَوْجِهِ" (Coran 2/102). Réciter régulièrement les du'â de protection est ici la solution inshâ Allah...

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--- Enfin, dans l'océan, la route du Navire Familial croise hélas parfois celle de pirates (hommes ou femmes) : le pirate souhaite ravir au capitaine du Navire sa princesse ; et la pirate souhaite convaincre le capitaine d'abandonner définitivement le Navire qu'il a fondé pour en fonder un autre avec elle :

----- Les mers du globe ne sont hélas pas toujours sures. Pareilles personnes qui sont des pirates, il faut les fuir, et, si elles deviennent entreprenantes, rôdant près de son Navire, il faut bi idhnillâh faire échouer leur tentative d'arraisonnement du navire.
La Ghayra est ici requise (cette fois il s'agit de la Ghayra du type C.3.b dans mon article consacré à cette notion).

Il faut ici noter que le/la pirate n'arbore pas le drapeau des pirates à son mât : on ne savait pas qu'il(elle) était un(e) pirate.
Pis encore : il est des cas où il(elle) se présentait sous l'apparence d'un(e) ami(e) des occupants du Navire.

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IV) Petit poème de ma composition (sachant que je ne suis pas poète) (la première strophe paraphrase - avec certaines modifications mineures - Baudelaire) :

Rappel du voyage

Mon épouse ô mon cœur
Songe à l'immense douceur
D'aller là-bas vivre ensemble
Au pays qui nous rassemble
Où tout n'est qu'ordre, beauté,
Luxe, calme et volupté.

Répondons à l'appel du Seigneur
Ayant bâti pour nous une demeure
Et puis dépêché Son Messager
Pour nous inviter tous au banquet
Qui rassemblera le jour venu
Tous ceux qui s'en seront souvenus.

Embarqués sur ce vaisseau
Il nous faudra avancer
Vers le port de destinée,
Voguer sur la mer, ses flots,
Qu'elle soit calme ou agitée,
Malgré les vents et marées.

Ô princesse, regarde, sur le pont,
Par-delà les vagues, le grand horizon. 
Encourage par douces chansons
Ton mari à tenir le cap bon,
A ramener la voile de misaine
Ou à la déployer, capitaine.

Prenons garde aux dangereux écueils,
Les traîtres pirates tenons à l'oeil.
Ne pas nous attacher à ces baies

Au point d'en oublier l'odyssée
Le Paradis d'Eden, éternel.
Etre en mer, mais regarder le ciel.

La course du soleil chaque jour
Les étoiles au firmament la nuit
Les forts embruns salés jaillissant
Parfois les tempêtes rugissant
Tout cela fait partie de la vie.
Dieu préserve entre nous l'amour !

Prions Dieu qu'Il nous accorde
Dans ce navire et ses cordes
Des enfants, dans des canots,
Peu à peu qui grandiront
Ensuite se mettront à l'eau
Et plus tard seuls vogueront.

Songe à l'immense bonheur
D'un jour arriver là-bas
Et d'être autorisés là

A s'installer pour toujours
Dans ses demeures et leurs cours
Proches de Dieu Bienfaiteur.

Là où tout est ordre et splendeur,
Beauté, et partout paix intérieure,
Là où coulent les rivières, les sources

Sous les arbres et les autres ressources,
Où surtout contempler de Dieu la Face 

Sera le plus grand bonheur, la finale.

Puisse Dieu nous gratifier
D'une place au Paradis
Au Firdaws près de Lui
Et de L'y regarder,
Là en l'ancienne patrie.
Que ce soit exaucé.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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