Celui qui croit mais ne pratique aucune action de bien (تارك جنس العمل), perd-il toute foi ? sera-t-il pardonné par Dieu ?

Lire au préalable :
Que faut-il avoir pour avoir la Foi (أصل الإيمان) ? - Déjà pour "croire", suffit-il de "savoir que c'est vrai", ou faut-il aussi "reconnaître cela comme étant vrai" ? ou bien faut-il autre chose encore ? - Que faut-il donc pour avoir le minimum de Foi (أصل الإيمان) ?

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Ici nous parlerons des actions à faire ; et des actions dont il faut s'abstenir : faire les premières et s'abstenir des dernières est-il une condition pour la validité du Minimum de Foi (Asl ul-îmân) ?

– Le "irtikâb ul-kabâ'ïr", c'est-à-dire le fait de commettre un acte strictement interdit n'est - à l'unanimité des ulémas sunnites - pas un acte de kufr akbar, mais de fisq asghar : cela diminue gravement la foi, mais ne la fait pas disparaître.
Ainsi, celui qui par exemple boit de l'alcool mais a toujours la croyance que cela est interdit fait un acte de fisq asghar et non de kufr akbar. (Seul le fait de déclarer cela licite (istihlâl) est un propos de kufr akbar.)

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– Par contre, le "'adam ul-iltizâm-il-'amalî fi-l-adâ'", c'est-à-dire le fait de ne pas accomplir (par paresse) la totalité des actions ta'abbudî (ou, pour d'autres ulémas, certaines actions essentielles parmi la totalité des actions ta'abbudî) (cela alors même qu'on en connaissait le caractère ta'abbudî et qu'on a eu la possibilité de les accomplir), cela constitue :

--- du kufr akbar d'après les Aïmmat ul-Hadîth, et ce car ils incluent le 'Amal dans la définition de al-Îmân ;

--- du fisq asghar d'après Hammâd ibn Abî Sulaymân, ainsi que les Aïmmat ul-Fiqh Abû Hanîfa et ses deux élèves, car ils définissent al-Îmân comme étant l'adhésion du cœur et l'acceptation par la langue, et n'y incluent pas le 'Amal (lequel est un fruit de la foi, mais pas une partie de la foi).

Par contre, celui à qui cela n'est pas parvenu n'est évidemment pas responsable de n'avoir pas pratiqué. Son Asl ul-îmân est valide à l'unanimité.

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--- Pour les tenants du premier avis, les Aïmmat ul-Hadîth :

La prononciation des deux témoignages de foi suffit pour entrer en islam ; si cela est fait avec sincérité du cœur, la personne possède Asl ul-Îmân : "قال: وكانت لي جارية ترعى غنما لي قبل أحد والجوانية، فاطلعت ذات يوم فإذا الذيب قد ذهب بشاة من غنمها، وأنا رجل من بني آدم، آسف كما يأسفون، لكني صككتها صكة، فأتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم فعظّم ذلك علي، قلت: يا رسول الله أفلا أعتقها؟ قال: "ائتني بها" فأتيته بها، فقال لها: "أين الله؟" قالت: في السماء، قال: "من أنا؟" قالت: أنت رسول الله، قال: "أعتقها، فإنها مؤمنة" (Muslim, 537).

Quant aux actions extérieures à accomplir, elles relèvent pour leur part du Îmân, comme le montre ce hadîth : "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "الإيمان بضع وسبعون - أو بضع وستون - شعبة. فأفضلها قول لا إله إلا الله، وأدناها إماطة الأذى عن الطريق. والحياء شعبة من الإيمان" (Muslim, 35, la traduction "la plus haute" est cependant celle d'une version).
Ces actions extérieures à accomplir sont pour partie obligatoires, et pour partie recommandées : tout manquement volontaire et fait sans raison valable dans le Kamâl ul-Îmân al-Wâjib fait diminuer le Îmân : en fait tout manquement de ce genre constitue du Kufr Asghar, qui cohabite avec le Asl ul-Îmân et avec d'autres branches du Îmân Kâmil Wâjib. Cependant, si la totalité des Actions Prescrites est négligée (ou bien d'après un autre avis : si certaines Actions Wâjib essentielles sont négligées), alors le Îmân diminue jusqu'à disparaître : c'est le Asl ul-îmân lui-même qui disparaît alors (et ce car l'action, considérée dans sa globalité, est constitutive de la foi).
Dès lors :
----- pour certains d'entre ces ulémas, c'est le fait de négliger volontairement et sans raison valable n'importe lequel des 4 piliers de l'islam qui fait perdre la foi ; pour d'autres c'est le fait de négliger la salât ou la zakât qui fait perdre la foi (lire notre article évoquant ces deux avis) ;
----- pour d'autres parmi eux, c'est le fait de négliger précisément la salât, volontairement et sans raison valable, qui fait perdre Asl ul-îmân ; pour certains c'est le fait d'en négliger 1 / 2 / 3 / 5 (lire ces avis différents) ; pour d'autres (comme Ibn ul-Uthaymîn) c'est le fait de négliger l'accomplissement de toutes les salâts (en ayant décidé intérieurement de ne plus accomplir du tout aucune salât, et ce par délaissement et désintéressement, sans en renier pour autant le caractère obligatoire) : c'est cela qui fait perdre Asl ul-Îmân ; "عن عبد الله بن شقيق العقيلي، قال: "كان أصحاب محمد صلى الله عليه وسلم لا يرون شيئا من الأعمال تركه كفر، غير الصلاة" (at-Tirmidhî, 2622) ;
----- pour d'autres encore, fait perdre Asl ul-Îmân le fait d'avoir délaissé l'accomplissement de la totalité des Actions relevant de la catégorie générale "Actions Extérieures" (bien qu'on ait eu la possibilité d'en accomplir quelque chose). Car accomplir ne serait-ce qu'une des Actions Extérieures, par volonté de plaire à Dieu, permet le maintien de Asl ul-Îmân, bien que le Îmân soit alors très faible à cause des autres manquements. "عن أبي هريرة، عن النبي صلى الله عليه وسلم أنه قال: "إن رجلا لم يعمل خيرا قط، كان يداين الناس، فيقول لرسوله: خذ ما تيسر، واترك ما عسر، وتجاوز لعل الله يتجاوز عنا، فلما هلك، قال الله عز وجل له: هل عملت خيرا قط؟ قال: لا، إلا أنه كان لي غلام، وكنت أداين الناس، فإذا بعثته يتقاضى، قلت له: خذ ما تيسر، واترك ما عسر، وتجاوز، لعل الله يتجاوز عنا. قال الله عز وجل: قد تجاوزت عنك" (Ahmad, 8730).

Il y a également le Zâhir du verset suivant : "هَلْ يَنظُرُونَ إِلاَّ أَن تَأْتِيهُمُ الْمَلآئِكَةُ أَوْ يَأْتِيَ رَبُّكَ أَوْ يَأْتِيَ بَعْضُ آيَاتِ رَبِّكَ يَوْمَ يَأْتِي بَعْضُ آيَاتِ رَبِّكَ لاَ يَنفَعُ نَفْسًا إِيمَانُهَا لَمْ تَكُنْ آمَنَتْ مِن قَبْلُ أَوْ كَسَبَتْ فِي إِيمَانِهَا خَيْرًا قُلِ انتَظِرُواْ إِنَّا مُنتَظِرُونَ" : "Attendent-ils (pour croire) que leur viennent les anges, que leur vienne ton Seigneur ou que leur viennent certains signes de Ton Seigneur ? Le jour où certains signes de ton Seigneur viendront, (apporter) foi ne sera plus utile à une âme qui n'avait pas apporté foi auparavant ou n'avait pas acquis du bien dans sa foi" (Coran 6/158). "أَوْ كَسَبَتْ فِي إِيمانِها خَيْراً} عطف على {آمَنَتْ} والمعنى أنه "لا ينفع الإِيمان حينئذ نفساً غير مقدمة إيمانها أو مقدمة إيمانها غير كاسبة في إيمانها خيراً"؛ وهو دليل لمن لم يعتبر الإِيمان المجرد عن العمل. (وللمعتبر تخصيص هذا الحكم بذلك اليوم؛ وحمل الترديد على اشتراط النفع بأحد الأمرين، على معنى: "لا ينفع نفساً خلت عنها إيمانها"؛ والعطف على {لم تكن} بمعنى: "لا ينفع نفساً إيمانها الذي أحدثته حينئذ وإن كسبت فيه خيراً)" (Tafsîr ul-Baydhâwî).

Quant au hadîth sur lequel les tenants du second avis s'appuient, et qui contient cette phrase : "قوما لم يعملوا خيرا قط", Ibn Khuzayma en fait une ta'wîl et le commente ainsi : "فمعنى هذه اللفظة على هذا الأصل: لم يعملوا خيراً قط على التمام والكمال، لا على ما أُوجب عليه وأُمر به" (At-Tawhîd, Ibn Khuzayma).
Ibn Khuzayma veut dire qu'il s'agira de personnes qui n'auront accompli aucune action extérieure de façon satisfaisante [soit au niveau de la sincérité, soit au niveau de la conformité de l'accomplissement aux normes shar'î] pour que cela soit pris en considération par Dieu.
Le fait est que, comme Dieu l'a relaté de Abel : "إِنَّمَا يَتَقَبَّلُ اللّهُ مِنَ الْمُتَّقِينَ" : "Dieu n'accepte que des pieux" (Coran 5/17) : ce verset ne signifie pas que Dieu n'accepte pas la bonne action faite par quelqu'un qui n'a pas Kamâl us-Salâh (كمال الصلاح) ; ce verset signifie que Dieu n'accepte pas l'action dont la forme est bonne mais par rapport à laquelle celui qui la faite n'a pas observé la piété en la faisant : la piété consiste à faire l'action avec sincérité et avec conformité : c'est cette bonne action que Dieu fait la faveur d'accepter (MF 7/494-495).

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--- Pour les tenants du second avis (Hammâd et Abû Hanîfa) :

Pour eux aussi, la prononciation des deux témoignages de foi suffit pour entrer en islam ; si cela est fait avec sincérité du cœur, la personne possède Asl ul-Îmân : "قال: وكانت لي جارية ترعى غنما لي قبل أحد والجوانية، فاطلعت ذات يوم فإذا الذيب قد ذهب بشاة من غنمها، وأنا رجل من بني آدم، آسف كما يأسفون، لكني صككتها صكة، فأتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم فعظّم ذلك علي، قلت: يا رسول الله أفلا أعتقها؟ قال: "ائتني بها" فأتيته بها، فقال لها: "أين الله؟" قالت: في السماء، قال: "من أنا؟" قالت: أنت رسول الله، قال: "أعتقها، فإنها مؤمنة" (Muslim, 537). Pour que l'homme ait Asl ul-îmân, il lui faut donc avoir ce qui est nécessaire au niveau du cœur, et prononcer le témoignage de foi.
Quant aux actions extérieures à accomplir, elles ne font pas partie du Îmân, selon le zâhir de la formule coranique : "الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ", et, surtout, selon le zâhir de cette autre formule coranique : "فَمَن يَعْمَلْ مِنَ الصَّالِحَاتِ وَهُوَ مُؤْمِنٌ".
Ces actions extérieures à accomplir sont pour partie obligatoire et pour partie recommandée : les accomplir confère du Tafâdhul entre tous ceux qui possèdent Asl ul-îmân ; et tout manquement volontaire et fait sans raison valable dans les actions obligatoires fait du tort au Dîn de la personne. "ولا نقول لا يضر مع الإيمان ذنب لمن عمله" (At-Tahâwiyya, point 58). "والإيمان واحد؛ وأهله في أصله سواء. والتفاضل بينهم بالخشية والتقى ومخالفة الهوى وملازمة الأولى" (At-Tahâwiyya, point 64). Sur ce point précis, la divergence par rapport aux tenants du premier avis (le 'Amal fait-il partie du Îmân, ou pas ?) est lafzî seulement.

Là où la divergence devient haqîqî avec eux, c'est que, pour les tenants de ce second avis, vu que cette catégorie générale "pratiquer les actions extérieures" (Jins ul-'Amal) est distincte du Îmân, même si ce Kamâl ud-dîn est, ou devient, totalement inexistant, cela ne touche en rien le Asl ul-îmân, lequel demeure dans le cœur.
Tant qu'on ne rompt (naqdh) pas ce Îmân par un abandon de la part du cœur, ni par une parole exprimant l'abandon de la part du cœur, ni par une action extérieure exprimant l'abandon de la part du cœur, le Asl ul-îmân demeure, vu que le 'Amal n'entre pas dans sa définition. L'adhésion intérieure et la prononciation des deux témoignages suffisent pour que Asl ul-îmân vienne à l'existence, et demeure.

Ce second avis s'appuie entre autres sur le zâhir du hadîth suivant :

--- Des personnes qui n'auront fait aucune action de bien [autre que le témoignage de foi] seront dans la Géhenne temporairement, puis seront admises au Paradis : "فيقول الله عز وجل: "شفعت الملائكة، وشفع النبيون، وشفع المؤمنون، ولم يبق إلا أرحم الراحمين"، فيقبض قبضة من النار، فيخرج منها قوما لم يعملوا خيرا قط قد عادوا حمما، فيلقيهم في نهر في أفواه الجنة يقال له: نهر الحياة، فيخرجون كما تخرج الحبة في حميل السيل. ألا ترونها تكون إلى الحجر، أو إلى الشجر، ما يكون إلى الشمس أصيفر وأخيضر، وما يكون منها إلى الظل يكون أبيض؟" فقالوا: "يا رسول الله، كأنك كنت ترعى بالبادية". قال: "فيخرجون كاللؤلؤ في رقابهم الخواتم، يعرفهم أهل الجنة: "هؤلاء عتقاء الله الذين أدخلهم الله الجنة بغير عمل عملوه، ولا خير قدموه" (Muslim, 183/302 ; al-Bukhârî, 7001 ; 'an Abî Sa'îd). "فأقول: يا رب ائذن لي فيمن قال لا إله إلا الله، فيقول: وعزتي وجلالي وكبريائي وعظمتي، لأخرجن منها من قال لا إله إلا الله" (al-Bukhârî, 7072, 'an Anas).

--- Or quelqu'un qui sera mort Kâfir ne pourra pas entrer dans le Paradis : "فيقول إبراهيم: "يا رب إنك وعدتني أن لا تخزيني يوم يبعثون، فأي خزي أخزى من أبي الأبعد؟" فيقول الله تعالى: "إني حرمت الجنة على الكافرين". ثم يقال: "يا إبراهيم، ما تحت رجليك؟" فينظر، فإذا هو بذيخ ملتطخ، فيؤخذ بقوائمه فيلقى في النار" (al-Bukhârî).

--- Seul quelqu'un mort avec Asl ul-îmân pourra entrer dans le Paradis :
----- "يا بلال، قم فأذن: لا يدخل الجنة إلا مؤمن، وإن الله ليؤيد هذا الدين بالرجل الفاجر" : "Seul un Mu'min entrera au Paradis" (al-Bukhârî, 3967 ; Muslim, 111).
----- "يا ابن الخطاب، اذهب فناد في الناس أنه لا يدخل الجنة إلا المؤمنون". قال: فخرجت فناديت: "ألا إنه لا يدخل الجنة إلا المؤمنون" (Muslim, 114).
----- "عن ابن كعب بن مالك، عن أبيه، أنه حدثه أن رسول الله صلى الله عليه وسلم بعثه وأوس بن الحدثان أيام التشريق، فنادى أنه "لا يدخل الجنة إلا مؤمن! وأيام منى أيام أكل وشرب" (Muslim, 1142).
----- "عن أبي ذر رضي الله عنه قال: أتيت النبي صلى الله عليه وسلم وعليه ثوب أبيض، وهو نائم، ثم أتيته وقد استيقظ، فقال: "ما من عبد قال: لا إله إلا الله، ثم مات على ذلك إلا دخل الجنة." قلت: وإن زنى وإن سرق؟ قال: "وإن زنى وإن سرق." قلت: وإن زنى وإن سرق؟ قال: "وإن زنى وإن سرق." قلت: وإن زنى وإن سرق؟ قال: "وإن زنى وإن سرق، على رغم أنف أبي ذر." وكان أبو ذر إذا حدث بهذا قال: وإن رغم أنف أبي ذر" : "Tout serviteur qui dit : "Il n'y a de divinité que Dieu, puis meurt sur (cette parole), entrera au Paradis [un jour]." (...) (al-Bukhârî, 5489 ; voir aussi Muslim, 94). Cela ne désigne pas la seule adhésion au Tawhîd, mais l'adhésion au Tawhîd et à la Rissâla (étant parvenue), comme cela est connu ("واستغنى بذكر إحداهما عن الأخرى لارتباطهما وشهرتهما" : ShM 1/149), et est prouvé par cet autre hadîth : "والذي نفس محمد بيده، لا يسمع بي أحد من هذه الأمة، يهودي ولا نصراني، ثم يموت ولم يؤمن بالذي أرسلت به، إلا كان من أصحاب النار" (Muslim, 153, 'an Abî Hurayra).
----- "عن قتادة، قال: حدثنا أنس بن مالك أن النبي صلى الله عليه وسلم، ومعاذ رديفه على الرحل، قال: "يا معاذ بن جبل!" قال: لبيك يا رسول الله وسعديك، قال: "يا معاذ!" قال: لبيك يا رسول الله وسعديك، ثلاثا، قال: "ما من أحد يشهد أن لا إله إلا الله وأن محمدا رسول الله، صدقا من قلبه، إلا حرمه الله على النار." قال يا رسول الله: أفلا أخبر به الناس فيستبشروا؟ قال: "إذا يتكلوا". وأخبر بها معاذ عند موته تأثما" : "Il n'est pas une personne qui témoigne, sincèrement de son cœur, qu'il n'est de divinité que Dieu et que Muhammad est le Messager de Dieu, que Dieu lui interdise le Feu [perpétuel]" (al-Bukhârî, 128, et c'est sa version ici reproduite ; Muslim, 32).
----- "أشهد أن لا إله إلا الله، وأني رسول الله، لا يلقى الله بهما عبد غير شاك فيهما، إلا دخل الجنة" : ""Je témoigne qu'il n'y a de divinité que Dieu et que je suis le messager de Dieu" : tout serviteur rencontrant Dieu sans avoir de doute à ce sujet entrera au Paradis [un jour]" (Muslim, 27).

--- Bien que n'ayant fait aucune action de bien, les personnes suscitées seront donc mortes avec Asl ul-îmân. Et ce n'est pas que ces personnes étaient mortes avant d'avoir eu le temps de faire le une action de bien ; c'est qu'elles auront sciemment négligé des actions obligatoires, et/ou dûment commis des actions interdites : c'est bien pourquoi elles seront jusqu'alors châtiées dans la Géhenne (vu que Dieu ne châtie pas quelqu'un qui n'a fait aucun mal).

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Quant au verset 6/158 : "يَوْمَ يَأْتِي بَعْضُ آيَاتِ رَبِّكَ لاَ يَنفَعُ نَفْسًا إِيمَانُهَا لَمْ تَكُنْ آمَنَتْ مِن قَبْلُ أَوْ كَسَبَتْ فِي إِيمَانِهَا خَيْرًا" : "Le jour où certains signes de ton Seigneur viendront, le fait pour elle de faire foi ne sera plus utile à une âme qui n'avait pas apporté foi auparavant ou n'avait pas acquis du bien dans sa foi" (Coran 6/158), le terme "إِيمَانُهَا", "le fait pour elle de faire foi" y désigne :

--- pour la première partie de la proposition subordonnée relative ("لَمْ تَكُنْ آمَنَتْ مِن قَبْلُ" : "qui n'avait pas apporté foi auparavant") : apporter foi, acquérir Asl ul-îmân, et quitter donc le Kufr Akbar ;

--- et pour la seconde partie de la proposition subordonnée relative ("أَوْ كَسَبَتْ فِي إِيمَانِهَا خَيْرًا" : "ou n'avait pas acquis du bien dans sa foi") : mettre en oeuvre toute action de bien appartenant cette fois au Kamâl ul-îmân (exactement comme au verset : "وَمَا كَانَ اللّهُ لِيُضِيعَ إِيمَانَكُمْ" : Coran 2/143, où les termes "votre îmân" désignent : "les Salâts que vous avez accomplies tournés vers Bayt ul-Maqdis, conformément à ce qui était alors institué"). La preuve en est qu'il est bien précisé : "ou n'avait pas acquis du bien dans sa foi" : "أَوْ كَسَبَتْ فِي إِيمَانِهَا خَيْرًا" : cette personne avait donc déjà Asl ul-îmân.

"وقال جمهور أهل التأويل كما تقدم: الآية التي لا تنفع التوبة من الشرك أو من المعاصي بعدها هي طلوع الشمس من المغرب. (...) وقوله: {أو كسبت في إيمانها خيرا} يريد جميع أعمال البر فرضها ونفلها؛ وهذا الفصل هو للعصاة المؤمنين، كما قوله {لم تكن آمنت من قبل} هو للكفار؛ والآية المشار إليها تقطع توبة الصنفين"
(Tafsîr Ibn 'Atiyya).
"فقوله تعالى: {لا ينفع نفسا إيمانها لم تكن آمنت من قبل} أي إذا أنشأ الكافر إيمانا يومئذ، لا يقبل منه. فأما من كان مؤمنا قبل ذلك، فإن كان مصلحا في عمله، فهو بخير عظيم؛ وإن لم يكن مصلحا فأحدث توبة حينئذ، لم تقبل منه توبته، كما دلت عليه الأحاديث المتقدمة، وعليه يحمل قوله تعالى: {أو كسبت في إيمانها خيرا} أي ولا يقبل منها كسب عمل صالح إذا لم يكن عاملا به قبل ذلك" (Tafsîr Ibn Kathîr).

Pour les tenants du second avis, ce verset 6/158 veut donc dire que, après le lever du soleil à l'ouest, le repentir de personne ne sera plus accepté :
--- ni le repentir de ceux qui étaient jusqu'alors dans le
Kufr Akbar et apporteraient Asl ul-Îmân ce jour-là : eux, ce ne sera que le Kufr Akbar qui sera écrit à leur sujet ;
--- ni le repentir de ceux qui, bien qu'ayant déjà
Asl ul-Îmân depuis avant, n'avaient pas acquis du tout, ou pas suffisamment, le Kamâl ul-Îmân al-Wâjib - ayant négligé jusqu'alors l'accomplissement de Farâ'ïdh et/ou commis des Kabâ'ïr tels que Zinâ etc. - et chercheraient à l'acquérir à partir de ce jour-là : le degré de foi que eux avaient atteint avant ce jour-là leur sera scellé au point de ne plus pouvoir leur être compté comme ayant augmenté.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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