Les Polycultistes parmi lesquels Abraham (عليه السلام) vivait à Harrân croyaient-ils en l'existence de Dieu ? - Et pourquoi Abraham, argumentant avec eux, leur dit-il : "Adorez-vous ce que vous sculptez ?", alors qu'on sait que les Polycultistes adorent des êtres invisibles, dont les statues ne sont que les Qibla ?

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Certaines personnes font la substance de l'objection suivante :

"Pourquoi le Coran relate-t-il que Abraham a dit aux gens de son peuple : "أَتَعْبُدُونَ مَا تَنْحِتُونَ" : "Adorez-vous ce que vous sculptez ?" (Coran 37/95), alors même que le Coran dit aussi que, pour se prosterner devant Dieu pendant la prière rituelle, il faut prendre la direction de la Kaaba, un édifice en pierre bâti par la main du même Abraham selon le même Coran (puis rebâti par d'autres humains plusieurs fois par la suite) ?
--- Si le seul fait de se prosterner devant quelque chose fait en pierre et d'embrasser religieusement quelque chose fait en pierre constitue de la 'Ibâda de cette pierre, alors les Polycultistes aussi pourraient clamer que les musulmans font l'adoration de la Kaaba !
--- Et si pour la Kaaba les musulmans comprennent que ce n'est pas elle mais Dieu qu'ils adorent en se prosternant devant elle, alors c'est la même chose pour les Polycultistes : la statue de pierre (ou de bois) n'est là que pour leur permettre de se tourner vers l'esprit qu'elle représente ; les musulmans n'approuvent pas que l'on adore autre que Dieu, fût-il un esprit invisible, cela d'accord, mais en tous cas ils doivent cesser de dire que les Polycultistes adorent ce qu'ils sculptent de leurs mains ! Les Polycultistes adorent des esprits invisibles, et pas les statues les représentant !"

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Réponse à cette objection selon une Première Perspective :

Dans le cas de ceux d'entre les Polycultistes qui considèrent les statues comme étant les Qibla d'êtres invisibles, il faut savoir que ces Qibla-là ne sont pas tout à fait comparables à la Qibla que constitue la Kaaba pour les musulmans, vu que la statue est une représentation de tel être, et peut être dupliquée à autant d'exemplaires que l'adorateur veut, et déplacée ci et là.

Alors que dans le cas des musulmans, la Kaaba ne constitue nullement une représentation de Dieu ! Ce n'est qu'une Maison, un Sanctuaire !

De plus, et même si on témoigne de respect vis-à-vis des murs constituant cette Maison tant qu'ils se trouvent à cet emplacement, ce qui compte pour la prosternation, c'est le lieu indiqué par l'édifice nommé "la Kaaba", et non pas ses murs. La preuve en est que lorsque les murs furent complètement démolis une première fois sous Abdullâh ibn uz-Zubayr en l'an 64-65 a.h., afin de rebâtir l'édifice en y incluant la partie voulue par Abraham mais laissée découverte par les Quraysh ; ensuite, bien plus tard, sous le calife ottoman Murâd Khân en l'an 1040 a.h. (1630 a.g.), afin de rebâtir l'édifice ayant été endommagé par une crue : les musulmans ont continué comme à l'accoutumée de se tourner vers ce lieu pour effectuer leurs prières rituelles. C'est dire combien c'est ce lieu qui est visé en tant que Qibla, et non pas les murs de l'édifice. Abdullâh ibn 'Amr ibn il-'Âs avait prédit ces reconstructions en ces termes : "Comment serez-vous lorsque vous démolirez cette Maison, ne laissant alors pas pierre sur pierre ? - Et nous serons alors sur l'islam ? - Nous serons alors sur l'islam ! - Ensuite que se passera-t-il ? - Ensuite elle sera bâtie meilleure encore ! Puis, lorsque tu verras La Mecque être éventrée en canaux et que tu verras la construction dominer le sommet des montagnes, sache que la (fin du monde) sera alors près de toi""أبو بكر قال: حدثنا غندر، عن شعبة، عن يعلى بن عطاء قال: كنت آخذ بلجام دابة عبد الله بن عمرو، فقال: "كيف أنتم إذا هدمتم هذا البيت، فلم تدعوا حجرا على حجر؟" قالوا: "ونحن على الإسلام؟" قال: "ونحن على الإسلام." قال: "ثم ماذا؟" قال: "ثم يبنى أحسن ما كان! فإذا رأيت مكة قد لعجت لطائم ورأيت البناء يعلو رءوس الجبال، فاعلم أن الأمر قد أظلك" (Mussannaf Ibn Abî Shayba, 14107) / "فإذا رأيت مكة قد بعجت كظائم ورأيت البناء يعلو رءوس الجبال، فاعلم أن الأمر قد أظلك" (Ibid., 37232). Et le mur de la Kaaba fait l'objet de respect tant qu'il se trouve à cet emplacement ; une fois démoli pour être remplacé par d'autres pierres, les pierres précédentes sont rangées ailleurs et utilisées à d'autres escients.

Maintenant ce lieu a quelque chose de particulier : Dieu a créé certains lieux en leur conférant des qualités particulières, que les autres lieux n'ont pas, afin qu'ils puissent ensuite être choisis par Lui.

D'ailleurs Abraham n'a bâti l'édifice qu'à l'emplacement que Dieu lui a indiqué : "Et lorsque Nous indiquâmes à Abraham l'emplacement de la Maison (…)" : "وَإِذْ بَوَّأْنَا لِإِبْرَاهِيمَ مَكَانَ الْبَيْتِ أَن لَّا تُشْرِكْ بِي شَيْئًا وَطَهِّرْ بَيْتِيَ لِلطَّائِفِينَ وَالْقَائِمِينَ وَالرُّكَّعِ السُّجُودِ وَأَذِّن فِي النَّاسِ بِالْحَجِّ يَأْتُوكَ رِجَالًا وَعَلَى كُلِّ ضَامِرٍ يَأْتِينَ مِن كُلِّ فَجٍّ عَمِيقٍ لِيَشْهَدُوا مَنَافِعَ لَهُمْ وَيَذْكُرُوا اسْمَ اللَّهِ فِي أَيَّامٍ مَّعْلُومَاتٍ عَلَى مَا رَزَقَهُم مِّن بَهِيمَةِ الْأَنْعَامِ فَكُلُوا مِنْهَا وَأَطْعِمُوا الْبَائِسَ الْفَقِيرَ ثُمَّ لْيَقْضُوا تَفَثَهُمْ وَلْيُوفُوا نُذُورَهُمْ وَلْيَطَّوَّفُوا بِالْبَيْتِ الْعَتِيقِ" (Coran 22/26-29).

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Réponse à l'objection suscitée selon une Seconde Perspective :

Le Polycultisme consiste à attribuer à autre que Dieu (au moins) un Attribut qui n'appartient qu'au Créateur :
--- En quoi consiste "التأليه، الأكبر والأصغر", "le fait de diviniser quelque chose", ce qui se dit aussi : "العبادة، الكبرى والصغرى" ? ;
--- Lorsqu'un même nom renvoie à deux choses ayant quelque chose en commun mais ayant aussi des points de différence - Et lorsque deux noms différents renvoient à la même réalité - Par ailleurs : Quelle différence y a-t-il entre "مثل" ("Mithl") et "شبه" ("Shib'h") ? (c'est le cas de figure qui y est numéroté "1" qui constitue du shirk akbar : même nature, et même intensité : égale, ou très proche) ;
--- Le concept du "culte" (عبادة) en islam : "العبادة الكبرى" & "العبادة الصغرى" - Ceux qui le font vis-à-vis de Dieu, et ceux qui le font vis-à-vis d'autre que Lui ;
--- Divinités autres que Dieu, de type "religieux" (êtres ou esprits ayant été divinisés), et de type "non-religieux" (êtres humains, objets matériels, ou concepts, ayant été divinisés) ;
--- Différents termes présents dans le Coran et/ou la Sunna, et désignant : l'idole, ou la statue, ou l'image.

Cependant, le Polycultisme a plusieurs formes, et recouvre des croyances diverses. Ibn Taymiyya écrit ainsi : "وكذلك الشرك أنواع مختلفة. وإن لم يكن الآلهة التي كانت العرب تعبدها هي التي تعبدها الهند والصين والترك، لكن يجمعهم لفظ الشرك ومعناه" : "Et de la même façon, le Shirk est de plusieurs types. Même si les divinités que les Arabes adoraient ne sont pas celles que les Indiens, les Chinois ou les Turks adorent, le terme "Shirk" ainsi que son sens recouvrent (les croyances et actions que) (tous) ces gens (ont et font)" (MF 28/499).
--- Non, la totalité des Mushrikûn n'adhèrent pas à toute la "Aslu Tahwîd-illâh fi-r-Rubûbiyya".

Et apparemment, les gens de Harrân ne considéraient pas les statues devant lesquelles ils accomplissaient des rites cultuels comme représentantes d'êtres invisibles précis, dotés d'une histoire constituée de légendes.
Les gens de Harrân divinisaient également certains astres (qu'ils considéraient être leurs Rabb), mais ce n'étaient pas ces astres (ni ce qu'ils croyaient être "les esprits de ces astres") qu'ils représentaient par ces statues.

On trouve chez Ibn Kathîr cette distinction entre les statues auxquelles les habitants de Harrân rendaient le culte, et les astres (qu'ils divinisaient également par considération de Rubûbiyya) : "والحق أن إبراهيم عليه الصلاة والسلام كان في هذا المقام مناظرا لقومه، مبينا لهم بطلان ما كانوا عليه من عبادة الهياكل، والأصنام. فبين في المقام الأول مع أبيه خطأهم في عبادة الأصنام الأرضية - التي هي على صورة الملائكة السماوية - ليشفعوا لهم إلى الخالق العظيم الذين هم عند أنفسهم أحقر من أن يعبدوه، وإنما يتوسلون إليه بعبادة ملائكته ليشفعوا لهم عنده في الرزق والنصر وغير ذلك مما يحتاجون إليه. وبين في هذا المقام خطأهم وضلالهم في عبادة الهياكل - وهي الكواكب السيارة السبعة المتحيرة، وهي: القمر، وعطارد، والزهرة، والشمس، والمريخ، والمشترى، وزحل، وأشدهن إضاءة وأشرقهن عندهم الشمس، ثم القمر، ثم الزهرة" (Tafsîr Ibn Kathîr).

Chez Cheikh Thânwî aussi on trouve cette distinction entre leur croyance en la Ulûhiyya des Idoles et leur croyance en la [Ulûhiyya wa] Rûbûbiyya des Astres : "امر اول: ابراھیم علیہ السلام کی قوم کے احوال مذکورہ فی القرآن سے معلوم ھوتا ھے کہ وہ بت پرستی بھی کرتے تھے اور ستاروں کو بھی عالم میں متصرف جانتے تھے. پس وہ دو طور پر مشرک تھے: اعتقاد الوہیہ اصنام وربوبیہ کواکب" (Bayân ul-qur'ân, 3/106).

Cependant, différemment de l'analyse de Ibn Kathîr, j'ai cru comprendre (wallâhu A'lam) que, pour les gens de Harrân de l'époque de Abraham, c'était la forme des statues qui était visée par eux lors des dévotions qu'ils faisaient devant elles : ces statues ne représentaient pas, dans leur croyance, des êtres invisibles (= esprits) précis : elles représentaient quelque chose de global et de diffus ; oui, ces statues représentaient bien quelque chose de la dimension invisible, cependant, ce n'étaient pas des esprits dotés d'une histoire et de légendes.
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Il y avait des fabricants et des vendeurs de statues (des livres de
Tafsîr disent que Âzar était ainsi), et les gens achetaient ces statues et leur rendaient le culte par pur conformisme social et ancestral

Cela ressemblait à ce que, lors de la 2nde des 3 étapes qui vont suivre, des fils d'Ismaël habitant La Mecque allaient (ultérieurement à l'époque de leur ancêtre Ismaël, et antérieurement à la venue de Muhammad, sur eux soit la paix) faire :
--- dans un 1er temps, lorsqu'ils quittaient leur cité pour aller s'installer ailleurs, ces Mecquois emportaient avec eux une pierre du Haram pour en faire la circumambulation (comme il est institué de faire la circumambulation de la Kaaba) [faire ainsi avec une pierre constitue du shirk akbar si fait avec le sens de chercher à se rapprocher de l'esprit de la pierre, ou à l'esprit de la cité de La Mecque - "التذلّل الغائيّ لغير الله مع المحبّة الغائيّة له، وذلك للتقرّب الروحانيّ منه" - ; par contre, si cela était fait avec l'objectif de chercher à se rapprocher de Dieu, alors cela était bid'a n'allant pas jusqu'au shirk akbar ; quant au fait de faire ainsi avec la Kaaba, cela est différent dans la mesure où cela est fait avec l'objectif de se rapprocher de Dieu, et où c'est le lieu qui est visé et pas l'édifice de pierre] ;
--- cela conduisit ces anciens Arabes à se mettre, dans un 2nd temps, à adorer la pierre la plus belle qu'ils trouvaient [cela constitua de leur part de l'adoration de cette pierre, dans la mesure où ils firent vis-à-vis d'elle : "التذلل الغائيّ مع المحبة الغائية لغير الله، للتقرب الروحانيّ منه"] ;
--- enfin, dans un 3ème temps et au bout de quelques générations, ils se mirent à adorer des idoles [c'est-à-dire des statues représentant des êtres invisibles précis], comme des peuples avant eux l'avaient fait :
"قال ابن إسحاق: ويزعمون أن أول ما كانت عبادة الحجارة في بني إسماعيل أنه كان لا يظعن من مكة ظاعن منهم، حين ضاقت عليهم والتمسوا الفسح في البلاد، إلا حمل معه حجرا من حجارة الحرم تعظيما للحرم، فحيثما نزلوا وضعوه فطافوا به كطوافهم بالكعبة. حتى سلخ ذلك بهم إلى أن كانوا يعبدون ما استحسنوا من الحجارة وأعجبهم. حتى خلف الخلوف، ونسوا ما كانوا عليه، واستبدلوا بدين إبراهيم وإسماعيل غيره، فعبدوا الأوثان وصاروا إلى ما كانت عليه الأمم قبلهم من الضلالات؛ وفيهم على ذلك بقايا من عهد إبراهيم يتمسكون بها، من تعظيم البيت، والطواف به، والحج والعمرة، والوقوف على عرفة والمزدلفة، وهدي البدن، والإهلال بالحج والعمرة، مع إدخالهم فيه ما ليس منه. فكانت كنانة وقريش إذا أهلوا قالوا: "لبيك اللهم لبيك، لبيك لا شريك لك، إلا شريك هو لك، تملكه وما ملك"، فيوحدونه بالتلبية، ثم يدخلون معه أصنامهم، ويجعلون ملكها بيده. يقول الله تبارك وتعالى لمحمد صلى الله عليه وسلم: {وما يؤمن أكثرهم بالله إلا وهم مشركون} أي: ما يوحدونني لمعرفة حقي إلا جعلوا معي شريكا من خلقي" (Sîrat Ibn Hishâm, 1/70).

D'autres Arabes (pas de La Mecque) agissaient de même vis-à-vis de la plus belle pierre qu'ils trouvaient : ils l'adoraient ; s'ils ne trouvaient pas de pierre, ils faisaient un petit tas de terre, sur lequel ils trayaient une chèvre, puis en faisaient la circumambulation.
Voici sur le sujet le témoignage de Abû Rajâ' al-'Utâridî : "عن مهدي بن ميمون، قال: سمعت أبا رجاء العطاردي، يقول: "كنا نعبد الحجر؛ فإذا وجدنا حجرا هو أخير منه، ألقيناه، وأخذنا الآخر؛ فإذا لم نجد حجرا، جمعنا جثوة من تراب، ثم جئنا بالشاة فحلبناه عليه، ثم طفنا به. فإذا دخل شهر رجب قلنا: منصل الأسنة، فلا ندع رمحا فيه حديدة، ولا سهما فيه حديدة، إلا نزعناه وألقيناه شهر رجب." وسمعت أبا رجاء يقول: "كنت يوم بعث النبي صلى الله عليه وسلم غلاما أرعى الإبل على أهلي. فلما سمعنا بخروجه فررنا إلى النار، إلى مسيلمة الكذاب" (al-Bukhârî, 4117). Ici aussi, cette pierre représentait quelque chose de la dimension invisible (ghaybî), mais pas un être précis.
Le témoignage de al-Mughîra ibn Shu'ba est voisin (mais moins détaillé) : au Perse lui ayant demandé si eux, les Arabes, étaient venus à la recherche de denrées alimentaires, il répondit que c'était dans le passé qu'ils étaient effectivement ainsi, quand ils "adoraient l'arbre et la pierre" : "عن جبير بن حية، قال: (...) فندبنا عمر، واستعمل علينا النعمان بن مقرن. حتى إذا كنا بأرض العدو، وخرج علينا عامل كسرى في أربعين ألفا. فقام ترجمان، فقال: ليكلمني رجل منكم. فقال المغيرة: سل عما شئت؟ قال: ما أنتم؟ قال: "نحن أناس من العرب. كنا في شقاء شديد وبلاء شديد، نمص الجلد والنوى من الجوع، ونلبس الوبر والشعر؛ ونعبد الشجر والحجر. فبينا نحن كذلك إذ بعث رب السموات ورب الأرضين - تعالى ذكره وجلت عظمته - إلينا نبيا من أنفسنا نعرف أباه وأمه" (al-Bukhârî, 2989).

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Il est à noter que le second cas de figure sus-cité demeure différent de la Tabarruk bi-l-hajar aw ish-shajar : aussi interdite soit cette Tabarruk, elle ne va pour sa part pas jusqu'à constituer du Shirk Akbar.
Lorsque des Compagnons fraîchement convertis à l'islam demandèrent au Prophète de leur désigner un arbre précis pour que, par Maslaha de Tabarruk (retirer la Baraka Dîniyya), ayant alors comme croyance que cet arbre conférera une bénédiction aux armes y ayant été suspendues, cela leur fut interdit : "عن أبي واقد الليثي، قال: خرجنا مع رسول الله صلى الله عليه وسلم قبل حنين، فمررنا بسدرة، فقلت: يا نبي الله، اجعل لنا هذه ذات أنواط كما للكفار ذات أنواط، وكان الكفار ينوطون سلاحهم بسدرة، ويعكفون حولها، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "الله أكبر! هذا كما قالت بنو إسرائيل لموسى: {اجعل لنا إلها كما لهم آلهة}! إنكم تركبون سنن الذين من قبلكم" (Ahmad, 21900).
Mais avoir cette croyance ne constitue qu'un Shirk Asghar (Al-Qawl ul-mufîd, pp. 194-200).
Tandis que faire le tawâf autour d'une pierre ou d'un arbre par intention de Taqarrub ilâ rûh il-hajar aw ish-shajar (soit le second cas de figure, et, possiblement, le premier cas de figure), cela constitue du Shirk Akbar.

Cela explique aussi le hadîth suivant, dans lequel on lit que le Prophète (sur lui soit la paix) désigna la croix que 'Adî ibn Hâtim portait autour du cou comme étant un "wathan" : "عن عدي بن حاتم، قال: أتيت النبي صلى الله عليه وسلم وفي عنقي صليب من ذهب، فقال: "يا عدي، اطرح عنك هذا الوثن" (at-Tirmidhî, 3095) ; "عن عدي بن حاتم قال: أتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم وفي عنقي صليب من ذهب، فقال: "يا عدي، اطرح هذا الوثن من عنقك!" قال: فطرحته" (Tafsîr ut-Tabarî, n° 16332).
Le seul fait de suspendre quelque chose autour du cou pour en retirer une Baraka Dîniyya constitue du Shirk Asghar.
Cependant, ici ce qui a été suspendu était déjà un "wathan", c'est-à-dire : "quelque chose autre que Dieu à quoi l'adoration est rendue") ; un wathan, c'est aussi un tâghût akbar. Au moins chez les Catholiques, il est institué d'adresser des invocations à la Croix (laquelle représente pour eux ce qu'ils croient être "le sacrifice expiatoire de Jésus"), et ils parlent explicitement d'"adorer" la Vraie Croix lors du Vendredi Saint : or cette croix ne représente pas un être précis, mais une sorte de concept, et pourtant elle a été qualifiée de "wathan".
(Pour leur part, si les musulmans se prosternent devant la Kaaba, c'est le lieu que celle-ci indique qui est leur Qib'la, et pas l'édifice fait de pierres ; par ailleurs, ils n'en vénèrent pas des représentations. Il est à noter que bien qu'il comporte ainsi une dose de Shirk Akbar, le Christianisme Trinitarien demeure distinct des Religions Polycultistes).

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Ce qui a été dit un peu plus haut expliquerait pourquoi on trouve chez Abraham (sur lui soit la paix) l'argumentation suivante : "إِذْ قَالَ لِأَبِيهِ يَا أَبَتِ لِمَ تَعْبُدُ مَا لَا يَسْمَعُ وَلَا يُبْصِرُ وَلَا يُغْنِي عَنكَ شَيْئًا" : "O père, pourquoi adores-tu ce qui n'entend pas, ne voit pas, et ne te sert à rien ?" (Coran 19/42).
Il avait dit la même chose aux gens de son peuple : "قَالَ هَلْ يَسْمَعُونَكُمْ إِذْ تَدْعُونَ أَوْ يَنفَعُونَكُمْ أَوْ يَضُرُّونَ" : "Est-ce qu'ils vous entendent lorsque vous invoquez, ou est-ce qu'ils vous apportent du profit, ou est-ce qu'ils vous font du tort ?" (Coran 26/72-73).
L'argumentation que Abraham délivra aux habitants de Harrân fut en substance : "Vous savez bien que ces statues ne vous entendent même pas ni ne vous voient. Pourquoi leur rendez-vous donc le culte ?".

Il y a même ceci : "قَالَ أَتَعْبُدُونَ مَا تَنْحِتُونَ وَاللَّهُ خَلَقَكُمْ وَمَا تَعْمَلُونَ" : "Adorez-vous ce que vous sculptez, alors que Dieu vous a créés ainsi que ce que vous fabriquez (ainsi) ?" (Coran 37/95-96). Abraham leur reprocha ici de rendre le culte à ce qu'ils sculptent : "ce que vous fabriquez" désigne le produit fini, c'est-à-dire les statues elles-mêmes ; il voulut leur dire : "Pourquoi rendez-vous le culte à ces statues de bois et de pierre, alors que Dieu vous a créés, de même qu'Il crée ces statues que vous fabriquez de vos mains ?" (lire notre article : Les actions de l'homme, est-ce Dieu, ou bien l'homme, qui les crée ?).

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Ces argumentations diffèrent beaucoup de celle que Hûd (sur lui soit la paix) donna pour sa part aux gens de son peuple à lui. Le fait est que, pour leur part, ceux-ci croyaient leurs divinités capables d'infliger du tort à celui qui s'opposait à elles : le peuple de Hûd lui dirent ainsi qu'ils pensaient qu'une de leurs divinités l'avait frappé d'un mal (et c'est pourquoi il disait des choses aussi insensées, d'après eux) : "قَالُواْ يَا هُودُ مَا جِئْتَنَا بِبَيِّنَةٍ وَمَا نَحْنُ بِتَارِكِي آلِهَتِنَا عَن قَوْلِكَ وَمَا نَحْنُ لَكَ بِمُؤْمِنِينَ. إِن نَّقُولُ إِلاَّ اعْتَرَاكَ بَعْضُ آلِهَتِنَا بِسُوَءٍ" : "Ils dirent : "O Hûd ! Tu ne nous as pas apporté de preuve ! Nous n'en sommes pas à délaisser nos divinités à cause de ton propos. Nous n'en sommes pas à croire en toi. Nous ne disons rien d'autre que : "L'une de nos divinités t'a frappé d'un mal !"" (Coran 11/53-54) ("إِنْ نَقُولُ} فيك {إِلَّا اعْتَرَاكَ بَعْضُ آلِهَتِنَا بِسُوءٍ} أي: أصابتك بخبال وجنون، فصرت تهذي بما لا يعقل" : Tafsîr us-Sa'dî).
Et Hûd (sur lui soit la paix) de leur répondre : "قَالَ إِنِّي أُشْهِدُ اللّهِ وَاشْهَدُواْ أَنِّي بَرِيءٌ مِّمَّا تُشْرِكُونَ مِن دُونِهِ؛ فَكِيدُونِي جَمِيعًا ثُمَّ لاَ تُنظِرُونِ؛ إِنِّي تَوَكَّلْتُ عَلَى اللّهِ رَبِّي وَرَبِّكُم مَّا مِن دَآبَّةٍ إِلاَّ هُوَ آخِذٌ بِنَاصِيَتِهَا إِنَّ رَبِّي عَلَى صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ" : "Il dit : "Je prends Dieu à témoin, et soyez (vous-mêmes) témoins que je suis innocent de ce que vous associez en dehors de Lui. Faites donc un plan contre moi, tous [= vous et vos divinités], puis ne m'accordez pas de délai ; je m'en suis remis à Dieu, mon Rabb et votre Rabb. Il n'y a pas un animal sans qu'Il tienne son toupet" (Coran 11/55-56 ; ":فكيدوني جميعا} أي أنتم وآلهتكم إن كانت حقا" : Tafsîr Ibn Kathîr). Voyez : Hûd ne leur dit pas, à eux, que leurs divinités ne voyaient même pas ni n'entendaient : il leur répondit que si Dieu ne le voulait pas, leurs divinités ne pourraient lui faire aucun tort. Apparemment, les idoles du peuple de Hûd étaient des esprits invisibles représentés par des statues.

Le prophète Noé (sur lui soit la paix) avait tenu à son peuple un propos voisin : "وَاتْلُ عَلَيْهِمْ نَبَأَ نُوحٍ إِذْ قَالَ لِقَوْمِهِ يَا قَوْمِ إِن كَانَ كَبُرَ عَلَيْكُم مَّقَامِي وَتَذْكِيرِي بِآيَاتِ اللّهِ فَعَلَى اللّهِ تَوَكَّلْتُ فَأَجْمِعُواْ أَمْرَكُمْ وَشُرَكَاءكُمْ ثُمَّ لاَ يَكُنْ أَمْرُكُمْ عَلَيْكُمْ غُمَّةً ثُمَّ اقْضُواْ إِلَيَّ وَلاَ تُنظِرُونِ" : "Ô mon peuple, si mon séjour (parmi vous) et mon rappel des signes de Dieu vous pèsent trop, alors c'est en Dieu que je me suis remis ; aussi concertez-vous avec vos associés, et que votre affaire (votre objectif) ne soit pas dissimulé de vous. Puis, décidez de moi et ne me donnez pas de répit" (Coran 10/71). Les "associés" ici évoqués sont les idoles. Le fait est que ceux que le peuple de Noé avaient divinisés (et dont le Coran relate les noms dans ce passage : "وَقَالُوا لَا تَذَرُنَّ آلِهَتَكُمْ وَلَا تَذَرُنَّ وَدًّا وَلَا سُوَاعًا وَلَا يَغُوثَ وَيَعُوقَ وَنَسْرًا" : Coran 71/23) étaient des esprits représentés par des statues : les gens du peuple de Noé invoquaient des pieux défunts (même si c'étaient des djinns qui les exauçaient, se faisant passer pour les âmes de ces défunts) : "عن ابن عباس رضي الله عنهما: "صارت الأوثان التي كانت في قوم نوح في العرب بعد أما ود كانت لكلب بدومة الجندل، وأما سواع كانت لهذيل، وأما يغوث فكانت لمراد، ثم لبني غطيف بالجوف، عند سبإ، وأما يعوق فكانت لهمدان، وأما نسر فكانت لحمير لآل ذي الكلاع. أسماء رجال صالحين من قوم نوح، فلما هلكوا أوحى الشيطان إلى قومهم، أن انصبوا إلى مجالسهم التي كانوا يجلسون أنصابا وسموها بأسمائهم، ففعلوا، فلم تعبد، حتى إذا هلك أولئك وتنسخ العلم عبدت" (al-Bukhârî, n° 4636) ; "عن محمد بن قيس (وَيَعُوقَ وَنَسْرًا) قال: "كانوا قومًا صالحين من بنى آدم، وكان لهم أتباع يقتدون بهم. فلما ماتوا قال أصحابهم الذين كانوا يقتدون بهم: "لو صوّرناهم كان أشوق لنا إلى العبادة إذا ذكرناهم!" فصوّروهم. فلما ماتوا وجاء آخرون، دبّ إليهم إبليس فقال: "إنما كانوا يعبدونهم، وبهم يُسقون المطر"، فعبدوهم" (Tafsîr ut-Tabarî).

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Chez Abraham (sur lui soit la paix) aussi on trouve ce genre de propos ("Vous et vos divinités, vous pouvez faire quelque chose contre moi, rien ne m'arrivera sauf si Dieu l'a voulu"), mais uniquement par rapport à son rejet de la Rubûbiyya des astres. La réponse suivante qu'il fit à son peuple : "وَلاَ أَخَافُ مَا تُشْرِكُونَ بِهِ إِلاَّ أَن يَشَاء رَبِّي شَيْئًا وَسِعَ رَبِّي كُلَّ شَيْءٍ عِلْمًا أَفَلاَ تَتَذَكَّرُونَ وَكَيْفَ أَخَافُ مَا أَشْرَكْتُمْ وَلاَ تَخَافُونَ أَنَّكُمْ أَشْرَكْتُم بِاللّهِ مَا لَمْ يُنَزِّلْ بِهِ عَلَيْكُمْ سُلْطَانًا فَأَيُّ الْفَرِيقَيْنِ أَحَقُّ بِالأَمْنِ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ الَّذِينَ آمَنُواْ وَلَمْ يَلْبِسُواْ إِيمَانَهُم بِظُلْمٍ أُوْلَئِكَ لَهُمُ الأَمْنُ وَهُم مُّهْتَدُونَ" : "Je ne crains pas ce que vous Lui associez, sauf si mon Seigneur veut (que) quelque chose (arrive)..." (Coran 6/80-82), il est relaté (dans des livres de Tafsîr) qu'il la leur fit lorsque ce peuple le menaça de représailles en provenance de ce qu'il rejetait [à savoir les astres, comme cela est dit dans les versets précédents].
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En un mot, j'ai cru comprendre (wallâhu A'lam) que si Abraham (sur lui soit la paix) reprocha aux gens de Harrân qu'ils "adoraient ce qu'ils sculptaient", ce fut parce que les statues auxquelles ils faisaient leurs dévotions ne représentaient pas (même dans leur intention à eux) des êtres invisibles précis : elles représentaient quelque chose de diffus ; et le culte qu'ils leur rendaient était fait par pur conformisme social et ancestral : ils achetaient des statues de formes diverses et leur rendaient le culte, sans croyance concernant des êtres précis que ces statues représenteraient, dotés d'une histoire. Ce fut malgré tout du culte rendu à ces statues dans la mesure où ils firent vis-à-vis d'elles "التذلل الغائيّ مع المحبة الغائية".
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Par contre, le peuple de Noé (عليه السلام), le peuple de Hûd (عليه السلام), les Egyptiens de l'époque de Joseph (عليه السلام) et ceux de l'époque de Moïse (عليه السلام), de même que les Arabes à l'époque du Prophète (صلى الله عليه وسلّم), tous ceux-là avaient pour leur part une autre perception de ceux à qui ils rendaient le culte en dehors de Dieu : c'étaient des êtres invisibles dotés de noms précis, et dont les statues étaient seulement des représentations ; ensuite :
--- soit ces êtres avaient - dans la croyance de leurs adorateurs - la faculté de créer certaines petites créatures ;
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soit ces êtres avaient - dans la croyance de leurs adorateurs - la faculté de gérer - tadbîr - certains événements secondaires (c'était le cas de 'Âd) ;
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soit ces êtres n'avaient - dans la croyance de leurs adorateurs - même pas cette faculté : ces adorateurs se contentaient de se rapprocher spirituellement d'eux, croyant qu'ils intercéderaient auprès de Dieu pour les besoins temporels qu'ils avaient.

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Quelques étapes dans la prédication que Abraham (sur lui soit la paix) fit à Harrân :

1) Abraham parla d'abord à son père :

"Prends-tu des idoles comme dieux ? Je te perçois ainsi que ton peuple dans une erreur évidente".

2) Puis il discuta avec le peuple au sujet d'une planète, puis de la lune, puis du soleil. Leur ayant montré que ces astres ne peuvent pas être leur Rabb ("celui qui gère au moins une partie de ce qui se produit sur Terre"), Abraham les amena à la croyance en Celui Qui a créé les cieux et la Terre :

Ces points 1 et 2 sont relatés dans le passage suivant du Coran :

--- Sourate al-An'âm : "وَإِذْ قَالَ إِبْرَاهِيمُ لأَبِيهِ آزَرَ أَتَتَّخِذُ أَصْنَامًا آلِهَةً إِنِّي أَرَاكَ وَقَوْمَكَ فِي ضَلاَلٍ مُّبِينٍ {6/74} وَكَذَلِكَ نُرِي إِبْرَاهِيمَ مَلَكُوتَ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِ وَلِيَكُونَ مِنَ الْمُوقِنِينَ {6/75} فَـلَمَّا جَنَّ عَلَيْهِ اللَّيْلُ رَأَى كَوْكَبًا قَالَ هَذَا رَبِّي فَلَمَّا أَفَلَ قَالَ لا أُحِبُّ الآفِلِينَ {6/76} فَلَمَّا رَأَى الْقَمَرَ بَازِغًا قَالَ هَذَا رَبِّي فَلَمَّا أَفَلَ قَالَ لَئِن لَّمْ يَهْدِنِي رَبِّي لأكُونَنَّ مِنَ الْقَوْمِ الضَّالِّينَ {6/77} فَلَمَّا رَأَى الشَّمْسَ بَازِغَةً قَالَ هَذَا رَبِّي هَذَآ أَكْبَرُ فَلَمَّا أَفَلَتْ قَالَ يَا قَوْمِ إِنِّي بَرِيءٌ مِّمَّا تُشْرِكُونَ {6/78} إِنِّي وَجَّهْتُ وَجْهِيَ لِلَّذِي فَطَرَ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضَ حَنِيفًا وَمَا أَنَاْ مِنَ الْمُشْرِكِينَ {6/79} وَحَآجَّهُ قَوْمُهُ قَالَ أَتُحَاجُّونِّي فِي اللّهِ وَقَدْ هَدَانِ وَلاَ أَخَافُ مَا تُشْرِكُونَ بِهِ إِلاَّ أَن يَشَاء رَبِّي شَيْئًا وَسِعَ رَبِّي كُلَّ شَيْءٍ عِلْمًا أَفَلاَ تَتَذَكَّرُونَ {6/80} وَكَيْفَ أَخَافُ مَا أَشْرَكْتُمْ وَلاَ تَخَافُونَ أَنَّكُمْ أَشْرَكْتُم بِاللّهِ مَا لَمْ يُنَزِّلْ بِهِ عَلَيْكُمْ سُلْطَانًا فَأَيُّ الْفَرِيقَيْنِ أَحَقُّ بِالأَمْنِ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ {6/81} الَّذِينَ آمَنُواْ وَلَمْ يَلْبِسُواْ إِيمَانَهُم بِظُلْمٍ أُوْلَئِكَ لَهُمُ الأَمْنُ وَهُم مُّهْتَدُونَ {6/82} وَتِلْكَ حُجَّتُنَا آتَيْنَاهَا إِبْرَاهِيمَ عَلَى قَوْمِهِ نَرْفَعُ دَرَجَاتٍ مَّن نَّشَاء إِنَّ رَبَّكَ حَكِيمٌ عَلِيمٌ {6/83} وَوَهَبْنَا لَهُ إِسْحَقَ وَيَعْقُوبَ كُلاًّ هَدَيْنَا وَنُوحًا هَدَيْنَا مِن قَبْلُ وَمِن ذُرِّيَّتِهِ دَاوُودَ وَسُلَيْمَانَ وَأَيُّوبَ وَيُوسُفَ وَمُوسَى وَهَارُونَ وَكَذَلِكَ نَجْزِي الْمُحْسِنِينَ {6/84} وَزَكَرِيَّا وَيَحْيَى وَعِيسَى وَإِلْيَاسَ كُلٌّ مِّنَ الصَّالِحِينَ {6/85} وَإِسْمَاعِيلَ وَالْيَسَعَ وَيُونُسَ وَلُوطًا وَكُلاًّ فضَّلْنَا عَلَى الْعَالَمِينَ {6/86} وَمِنْ آبَائِهِمْ وَذُرِّيَّاتِهِمْ وَإِخْوَانِهِمْ وَاجْتَبَيْنَاهُمْ وَهَدَيْنَاهُمْ إِلَى صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ {6/87} ذَلِكَ هُدَى اللّهِ يَهْدِي بِهِ مَن يَشَاء مِنْ عِبَادِهِ وَلَوْ أَشْرَكُواْ لَحَبِطَ عَنْهُم مَّا كَانُواْ يَعْمَلُونَ {6/88} أُوْلَئِكَ الَّذِينَ آتَيْنَاهُمُ الْكِتَابَ وَالْحُكْمَ وَالنُّبُوَّةَ فَإِن يَكْفُرْ بِهَا هَؤُلاء فَقَدْ وَكَّلْنَا بِهَا قَوْمًا لَّيْسُواْ بِهَا بِكَافِرِينَ {6/89} أُوْلَئِكَ الَّذِينَ هَدَى اللّهُ فَبِهُدَاهُمُ اقْتَدِهْ قُل لاَّ أَسْأَلُكُمْ عَلَيْهِ أَجْرًا إِنْ هُوَ إِلاَّ ذِكْرَى لِلْعَالَمِينَ {6/90" (Coran 6/74-90).

Dans l'étape 2, Abraham (sur lui soit la paix) s'adressa à des gens qui accordait une part de Asl ur-Rubûbiyya à des astres. Ces gens ne disaient pas que ces astres sont Dieu (qui est Pré-éternel et dont l'existence est nécessaire et évidente) ; cependant, ils considéraient que ces astres gèrent ce qui se passe sur Terre"وظن هؤلاء أن قول إبراهيم عليه السلام {هذا ربي} أراد به: "هذا خالق السماوات والأرض، القديم الأزلي"، وأنه استدل على حدوثه بالحركة. وهذا خطأ من وجوه: أحدهما: أن قول الخليل {هذا ربي} ـ سواء قاله على سبيل التقدير لتقريع قومه، أو على سبيل الاستدلال والترقي، أو غير ذلك ـ ليس المراد به: "هذا رب العالمين القديم الأزلي الواجب الوجود بنفسه"، ولا كان قومه يقولون: "إن الكواكب أو القمر أو الشمس رب العالمين الأزلي الواجب الوجود بنفسه"، ولا قال هذا أحد من اهل المقالات المعروفة التي ذكره الناس (لا من مقالات أهل التعطيل والشرك الذين يعبدون الشمس والقمر والكواكب، ولا من مقالات غيرهم)، بل قوم إبراهيم صلى الله عليه وسلم كانوا يتخذونها أرباباً يدعونها ويتقربون إليها بالبناء عليها والدعوة لها والسجود والقرابين وغير ذلك؛ وهو دين المشركين الذين صنف الرازي كتابه على طريقتهم وسماه "السر المكتوم في دعوة الكواكب والنجوم والسحر والطلاسم والعزائم"؛ وهذا دين المشركين من الصابئين كالكشدانيين والكنعانيين واليونانيين وأرسطو وأمثاله من أهل هذا الدين؛ وكلامه معروف في السحر الطبيعي والسحر الروحاني. والكتب المعروفة بذخيرة الإسكندر بن فليبس الذي يؤرخون به، وكان قبل المسيح بنحو ثلاثمائة سنة. وكانت اليونان مشركين يعبدون الأوثان، كما كان قوم إبراهيم مشركين يعبدون الأوثان" (Dar' ta'ârudh il-'aql wa-n-naql, 1/311-312 ; 1/279 dans l'édition que je possède).

Cheikh Thânwî relate ici deux possibilités :
--- selon la première, ces gens croyaient malgré tout en l'existence de Dieu le Créateur (Celui qui est Pré-éternel et dont l'existence est nécessaire et évidente) ;
--- selon l'autre, ils ne croyaient pas en Son Existence : "امر سوم: آپ کی قوم خدا کی بھی قائل تھی یا نہیں دونوں احتمال ہیں" (Bayân ul-qur'ân 3/106).

Quant à Abraham lui-même (sur lui soit la paix), était-il, à ce moment-là, encore à la recherche de la Vérité, bien qu'étant déjà parvenu au fait que l'adoration des statues n'était que fausseté ? Ou bien n'a-t-il fait ici que dire cela pour les besoins de l'argumentation ?
Les deux avis existent chez les Mufassirûn :
--- at-Tabarî est du premier avis ;
--- Ibn ul-Jawzî et Ibn Kathîr du second ; un commentaire en est : "D'après vous c'est là mon Rabb !" ; un autre : "Est-ce là mon Rabb ?" (Zâd ul-massîr) (voir aussi Ash-Shifâ, 2/98).

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3) Le cassage des idoles :

C'est plus tard que Abraham profita d'un rassemblement du peuple (c'était à l'occasion d'une célébration, écrit Ibn Kathîr) à l'extérieur de la cité pour rester en arrière (prétextant être malade), et se rendre dans le temple ; là, il s'adressa aux idoles pour leur demander : "Vous ne mangez pas ?" puis : "Qu'avez-vous à ne pas parler ?" Puis il les brisa toutes, sauf la plus grande.
Après la découverte de désastre, les gens de la cité mandèrent Abraham (qui était alors encore jeune) à comparaître devant le peuple pour lui demander des comptes.
Un célèbre échange eut alors lieu, dans lequel Abraham leur dit que c'était la grande idole qui avait [peut-être] brisé les autres, pour les amener à comprendre que ces idoles ne sont capables de rien.
Le peuple décida alors de punir Abraham de son outrage en le brûlant vif. Mais la fournaise dans laquelle il fut jeté fut rendue, par la Parole "Sois" de Dieu, "fraîche et salutaire pour" lui.

(Il faut ici noter que le prophète Muhammad - que Dieu le bénisse et le salue - n'a pour sa part pas brisé les idoles disposées à quelque distance autour de la Kaaba ; il a dénoncé ce faux culte ainsi que le placement de ces idoles près de la Maison de Dieu l'Unique, mais n'a jamais brisé ces idoles avant d'avoir obtenu l'autorité sur la cité de La Mecque, en l'an 8 de l'hégire. Même lorsque laissés, lui et 1500 Compagnons, seuls dans la cité de La Mecque pendant trois jours en l'an 7 de l'hégire, il n'a pas brisé ces idoles.)

--- Sourate as-Sâffât : "وَإِنَّ مِن شِيعَتِهِ لَإِبْرَاهِيمَ {37/83} إِذْ جَاء رَبَّهُ بِقَلْبٍ سَلِيمٍ {37/84} إِذْ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوْمِهِ مَاذَا تَعْبُدُونَ {37/85} أَئِفْكًا آلِهَةً دُونَ اللَّهِ تُرِيدُونَ {37/86} فَمَا ظَنُّكُم بِرَبِّ الْعَالَمِينَ {37/87} فَـنَظَرَ نَظْرَةً فِي النُّجُومِ {37/88} فَقَالَ إِنِّي سَقِيمٌ {37/89} فَـتَوَلَّوْا عَنْهُ مُدْبِرِينَ {37/90} فَـرَاغَ إِلَى آلِهَتِهِمْ فَقَالَ أَلَا تَأْكُلُونَ {37/91} مَا لَكُمْ لَا تَنطِقُونَ {37/92} فَرَاغَ عَلَيْهِمْ ضَرْبًا بِالْيَمِينِ {37/93} فَـأَقْبَلُوا إِلَيْهِ يَزِفُّونَ {37/94} قَالَ أَتَعْبُدُونَ مَا تَنْحِتُونَ {37/95} وَاللَّهُ خَلَقَكُمْ وَمَا تَعْمَلُونَ {37/96} قَالُوا ابْنُوا لَهُ بُنْيَانًا فَأَلْقُوهُ فِي الْجَحِيمِ {37/97} فَأَرَادُوا بِهِ كَيْدًا فَجَعَلْنَاهُمُ الْأَسْفَلِينَ {37/98} وَقَالَ إِنِّي ذَاهِبٌ إِلَى رَبِّي سَيَهْدِينِ {37/99" (Coran 37/83-99).

--- Sourate al-Anbiyâ' : "وَلَقَدْ آتَيْنَا إِبْرَاهِيمَ رُشْدَهُ مِن قَبْلُ وَكُنَّا بِه عَالِمِينَ {21/51} إِذْ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوْمِهِ مَا هَذِهِ التَّمَاثِيلُ الَّتِي أَنتُمْ لَهَا عَاكِفُونَ {21/52} قَالُوا وَجَدْنَا آبَاءنَا لَهَا عَابِدِينَ {21/53} قَالَ لَقَدْ كُنتُمْ أَنتُمْ وَآبَاؤُكُمْ فِي ضَلَالٍ مُّبِينٍ {21/54} قَالُوا أَجِئْتَنَا بِالْحَقِّ أَمْ أَنتَ مِنَ اللَّاعِبِينَ {21/55} قَالَ بَل رَّبُّكُمْ رَبُّ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ الَّذِي فَطَرَهُنَّ وَأَنَا عَلَى ذَلِكُم مِّنَ الشَّاهِدِينَ {21/56} وَتَاللَّهِ لَأَكِيدَنَّ أَصْنَامَكُم بَعْدَ أَن تُوَلُّوا مُدْبِرِينَ {21/57} فَجَعَلَهُمْ جُذَاذًا إِلَّا كَبِيرًا لَّهُمْ لَعَلَّهُمْ إِلَيْهِ يَرْجِعُونَ {21/58} قَالُوا مَن فَعَلَ هَذَا بِآلِهَتِنَا إِنَّهُ لَمِنَ الظَّالِمِينَ {21/59} قَالُوا سَمِعْنَا فَتًى يَذْكُرُهُمْ يُقَالُ لَهُ إِبْرَاهِيمُ {21/60} قَالُوا فَأْتُوا بِهِ عَلَى أَعْيُنِ النَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَشْهَدُونَ {21/61} قَالُوا أَأَنتَ فَعَلْتَ هَذَا بِآلِهَتِنَا يَا إِبْرَاهِيمُ {21/62} قَالَ بَلْ فَعَلَهُ كَبِيرُهُمْ هَذَا فَاسْأَلُوهُمْ إِن كَانُوا يَنطِقُونَ {21/63} فَرَجَعُوا إِلَى أَنفُسِهِمْ فَقَالُوا إِنَّكُمْ أَنتُمُ الظَّالِمُونَ {21/64} ثُمَّ نُكِسُوا عَلَى رُؤُوسِهِمْ لَقَدْ عَلِمْتَ مَا هَؤُلَاء يَنطِقُونَ {21/65} قَالَ أَفَتَعْبُدُونَ مِن دُونِ اللَّهِ مَا لَا يَنفَعُكُمْ شَيْئًا وَلَا يَضُرُّكُمْ {21/66} أُفٍّ لَّكُمْ وَلِمَا تَعْبُدُونَ مِن دُونِ اللَّهِ أَفَلَا تَعْقِلُونَ {21/67} قَالُوا حَرِّقُوهُ وَانصُرُوا آلِهَتَكُمْ إِن كُنتُمْ فَاعِلِينَ {21/68} قُلْنَا يَا نَارُ كُونِي بَرْدًا وَسَلَامًا عَلَى إِبْرَاهِيمَ {21/69} وَأَرَادُوا بِهِ كَيْدًا فَجَعَلْنَاهُمُ الْأَخْسَرِينَ {21/70} وَنَجَّيْنَاهُ وَلُوطًا إِلَى الْأَرْضِ الَّتِي بَارَكْنَا فِيهَا لِلْعَالَمِينَ {21/71} وَوَهَبْنَا لَهُ إِسْحَقَ وَيَعْقُوبَ نَافِلَةً وَكُلًّا جَعَلْنَا صَالِحِينَ {21/72} وَجَعَلْنَاهُمْ أَئِمَّةً يَهْدُونَ بِأَمْرِنَا وَأَوْحَيْنَا إِلَيْهِمْ فِعْلَ الْخَيْرَاتِ وَإِقَامَ الصَّلَاةِ وَإِيتَاء الزَّكَاةِ وَكَانُوا لَنَا عَابِدِينَ {21/73} وَلُوطًا آتَيْنَاهُ حُكْمًا وَعِلْمًا وَنَجَّيْنَاهُ مِنَ الْقَرْيَةِ الَّتِي كَانَت تَّعْمَلُ الْخَبَائِثَ إِنَّهُمْ كَانُوا قَوْمَ سَوْءٍ فَاسِقِينَ {21/74} وَأَدْخَلْنَاهُ فِي رَحْمَتِنَا إِنَّهُ مِنَ الصَّالِحِينَ {21/75" (Coran 21/51-75).

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4) Discussion avec le roi de la cité (Harrân), Nemrod :

--- Sourate al-Baqara : "أَلَمْ تَرَ إِلَى الَّذِي حَاجَّ إِبْرَاهِيمَ فِي رَبِّهِ أَنْ آتَاهُ اللَّهُ الْمُلْكَ إِذْ قَالَ إِبْرَاهِيمُ رَبِّيَ الَّذِي يُحْيِي وَيُمِيتُ قَالَ أَنَا أُحْيِي وَأُمِيتُ قَالَ إِبْرَاهِيمُ فَإِنَّ اللَّهَ يَأْتِي بِالشَّمْسِ مِنَ الْمَشْرِقِ فَأْتِ بِهَا مِنَ الْمَغْرِبِ فَبُهِتَ الَّذِي كَفَرَ" : "N'as-tu pas vu celui qui a argumenté face à Abraham au sujet de son Rabb, au motif que Dieu lui avait accordé la royauté ! Lorsque Abraham (lui) dit : "Mon Rabb est celui qui fait vivre et fait mourir." Il dit : "Moi je fais vivre et fais mourir." Abraham (lui) dit : "Eh bien mon Rabb fait venir le soleil de l'est, toi fais-le venir de l'ouest !" Celui qui ne croyait pas [= le roi] resta alors ébahi" (Coran 2/258).

Ibn Kathîr écrit que ce roi ne croyait pas en l'Existence de Dieu : "ومعنى قوله: {ألم تر} أي: بقلبك يا محمد {إلى الذي حاج إبراهيم في ربه} أي: في وجود ربه. وذلك أنه أنكر أن يكون ثم إله غيره كما قال بعده فرعون لملئه: {ما علمت لكم من إله غيري}. وما حمله على هذا الطغيان والكفر الغليظ والمعاندة الشديدة إلا تجبره وطول مدته في الملك؛ وذلك أنه يقال: إنه مكث أربعمائة سنة في ملكه؛ ولهذا قال: {أن آتاه الله الملك}. وكأنه طلب من إبراهيم دليلا على وجود الرب الذي يدعو إليه فقال إبراهيم: {ربي الذي يحيي ويميت} أي: الدليل على وجوده حدوث هذه الأشياء المشاهدة بعد عدمها، وعدمها بعد وجودها. وهذا دليل على وجود الفاعل المختار ضرورة، لأنها لم تحدث بنفسها، فلا بد لها من موجد أوجدها؛ وهو الرب الذي أدعو إلى عبادته وحده لا شريك له. فعند ذلك قال المحاج - وهو النمروذ -: {أنا أحيي وأميت}: قال قتادة ومحمد بن إسحاق والسدي وغير واحد: وذلك أني أوتى بالرجلين قد استحقا القتل فآمر بقتل أحدهما فيقتل، وبالعفو عن الآخر فلا يقتل. فذلك معنى الإحياء والإماتة" (Tafsîr Ibn Kathîr).

Cheikh Thânwî écrit la même chose : "مباحثہ کیا تھا اپنے پروردگار کے (وجود کے) بارہ میں (یعنی توبہ توبہ وہ خدا کے وجود کا منکر تھا" (Bayân ul-qur'ân, 1/152).

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5) Substance de la prédication de Abraham à son père et à son peuple :

--- Sourate ash-Shu'arâ' : "وَاتْلُ عَلَيْهِمْ نَبَأَ إِبْرَاهِيمَ {26/69} إِذْ قَالَ لِأَبِيهِ وَقَوْمِهِ مَا تَعْبُدُونَ {26/70} قَالُوا نَعْبُدُ أَصْنَامًا فَنَظَلُّ لَهَا عَاكِفِينَ {26/71} قَالَ هَلْ يَسْمَعُونَكُمْ إِذْ تَدْعُونَ {26/72} أَوْ يَنفَعُونَكُمْ أَوْ يَضُرُّونَ {26/73} قَالُوا بَلْ وَجَدْنَا آبَاءنَا كَذَلِكَ يَفْعَلُونَ {26/74} قَالَ أَفَرَأَيْتُم مَّا كُنتُمْ تَعْبُدُونَ {26/75} أَنتُمْ وَآبَاؤُكُمُ الْأَقْدَمُونَ {26/76} فَإِنَّهُمْ عَدُوٌّ لِّي إِلَّا رَبَّ الْعَالَمِينَ {26/77} الَّذِي خَلَقَنِي فَهُوَ يَهْدِينِ {26/78} وَالَّذِي هُوَ يُطْعِمُنِي وَيَسْقِينِ {26/79} وَإِذَا مَرِضْتُ فَهُوَ يَشْفِينِ {26/80} وَالَّذِي يُمِيتُنِي ثُمَّ يُحْيِينِ {26/81} وَالَّذِي أَطْمَعُ أَن يَغْفِرَ لِي خَطِيئَتِي يَوْمَ الدِّينِ {26/82" (Coran 26/69-82).
L'un des deux commentaires ici présents se marie avec l'idée que ces gens ne divinisaient pas Dieu : "ووصف الجماد بالعداوة بمعنى أنهم عدو لي إن عبدتهم يوم القيامة، كما قال: {كلا سيكفرون بعبادتهم ويكونون عليهم ضدا}. وقال الفراء : هو من المقلوب، مجازه: "فإني عدو لهم"، لأن من عاديته عاداك. ثم قال: {إلا رب العالمين} قال الكلبي: أي: إلا من عبد رب العالمين، إلا عابد رب العالمين، فحذف المضاف. قال أبو إسحاق الزجاج: قال النحويون: هو استئناء ليس من الأول. وأجاز أبو إسحاق أن يكون من الأول على أنهم كانوا يعبدون الله عز وجل ويعبدون معه الأصنام، فأعلمهم أنه تبرأ مما يعبدون إلا الله. وتأوله الفراء على الأصنام وحدها، والمعنى عنده: "فإنهم لو عبدتهم عدو لي يوم القيامة"، على ما ذكرنا" (Tafsîr ul-Qurtubî).

--- Sourate az-Zukhruf : "وَإِذْ قَالَ إِبْرَاهِيمُ لِأَبِيهِ وَقَوْمِهِ إِنَّنِي بَرَاءٌ مِّمَّا تَعْبُدُونَ إِلَّا الَّذِي فَطَرَنِي فَإِنَّهُ سَيَهْدِينِ وَجَعَلَهَا كَلِمَةً بَاقِيَةً فِي عَقِبِهِ لَعَلَّهُمْ يَرْجِعُونَ" (Coran 43/26-28).
Les deux commentaires - l'un desquels se mariant avec l'idée que ces gens ne divinisaient pas Dieu - peuvent être lus ici aussi : "إلا الذي فطرني} استئناء متصل، لأنهم عبدوا الله مع آلهتهم: قال قتادة: كانوا يقولون: "الله ربنا"، مع عبادة الأوثان. ويجوز أن يكون منقطعا، أي: "لكن الذي فطرني فهو يهدين" (Tafsîr ul-Qurtubî).

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6) Une dernière tentative de Abraham (sur lui soit la paix) auprès de son père :
7) Puis, suite au durcissement de son père lui proférant des menaces physiques, l'émigration [vers Canaan]
:

--- Sourate Maryam : "وَاذْكُرْ فِي الْكِتَابِ إِبْرَاهِيمَ إِنَّهُ كَانَ صِدِّيقًا نَّبِيًّا {19/41} إِذْ قَالَ لِأَبِيهِ يَا أَبَتِ لِمَ تَعْبُدُ مَا لَا يَسْمَعُ وَلَا يُبْصِرُ وَلَا يُغْنِي عَنكَ شَيْئًا {19/42} يَا أَبَتِ إِنِّي قَدْ جَاءنِي مِنَ الْعِلْمِ مَا لَمْ يَأْتِكَ فَاتَّبِعْنِي أَهْدِكَ صِرَاطًا سَوِيًّا {19/43} يَا أَبَتِ لَا تَعْبُدِ الشَّيْطَانَ إِنَّ الشَّيْطَانَ كَانَ لِلرَّحْمَنِ عَصِيًّا {19/44} يَا أَبَتِ إِنِّي أَخَافُ أَن يَمَسَّكَ عَذَابٌ مِّنَ الرَّحْمَن فَتَكُونَ لِلشَّيْطَانِ وَلِيًّا {19/45} قَالَ أَرَاغِبٌ أَنتَ عَنْ آلِهَتِي يَا إِبْراهِيمُ لَئِن لَّمْ تَنتَهِ لَأَرْجُمَنَّكَ وَاهْجُرْنِي مَلِيًّا {19/46} قَالَ سَلَامٌ عَلَيْكَ سَأَسْتَغْفِرُ لَكَ رَبِّي إِنَّهُ كَانَ بِي حَفِيًّا {19/47} وَأَعْتَزِلُكُمْ وَمَا تَدْعُونَ مِن دُونِ اللَّهِ وَأَدْعُو رَبِّي عَسَى أَلَّا أَكُونَ بِدُعَاء رَبِّي شَقِيًّا {19/48} فَلَمَّا اعْتَزَلَهُمْ وَمَا يَعْبُدُونَ مِن دُونِ اللَّهِ وَهَبْنَا لَهُ إِسْحَقَ وَيَعْقُوبَ وَكُلًّا جَعَلْنَا نَبِيًّا {19/49} وَوَهَبْنَا لَهُم مِّن رَّحْمَتِنَا وَجَعَلْنَا لَهُمْ لِسَانَ صِدْقٍ عَلِيًّا {19/50" (Coran 19/41-50).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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