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Introduction :
Que, dans le réel, quelque chose en entraîne (tassabbub) une autre, cela a été traité dans un autre et encore un autre articles.
Ici, ce qui nous intéresse, c'est, lorsque cet entraînement se fait de l'action d'une personne à celle d'une autre (telle action de telle personne entraînant telle autre action de telle autre personne), est-ce que ce degré d'entraînement est suffisamment fort, et direct, pour que le verbe "faire faire" puisse être appliqué à la première action, par rapport à la seconde ?
Ou bien est-il si faible (l'effet d'induction étant faible), ou bien tellement indirect (de nombreux intermédiaires étant présents entre la première et l'autre action en question), que ce verbe ne puisse pas être appliqué à l'action de la première personne ?
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Il y avait un jeune homme suivant Jésus (lorsque le message de ce dernier était encore en vigueur), qui guérissait miraculeusement : l'aveugle de naissance, le lépreux et d'autres malades encore trouvaient la guérison par son moyen : "كانوا يبرءون".
Relatant son histoire, le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) dit : "Et ce jeune homme guérissait l'aveugle de naissance, le lépreux, et (les personnes atteintes) d'autres maladies" : "وكان الغلام يبرئ الأكمه والأبرص، ويداوي الناس من سائر الأدواء" (Muslim, 3005) ; "فكان الغلام يبرئ الأكمه وسائر الأدواء ويشفيهم" (Ahmad, 23931).
Pourtant, à un courtisan du roi, devenu aveugle, qui vint le trouver avec des présents et lui dit : "Tout ce qui est là est à toi si tu me guéris", ce jeune homme fit : "Je ne guéris personne. Ce n'est que Dieu qui guérit. Si tu apportes foi en Dieu, je L'invoquerai, et alors Il te guérira" : "فسمع جليس للملك كان قد عمي، فأتاه بهدايا كثيرة، فقال: "ما هاهنا لك أجمع إن أنت شفيتني." فقال: "إني لا أشفي أحدا. إنما يشفي الله. فإن أنت آمنت بالله، دعوت الله فشفاك." فآمن بالله فشفاه الله" (Muslim, 3005 ; Ahmad, 23931).
Contradiction, ici, entre l'affirmation faite par le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) dans ce récit ("ce jeune homme guérissait l'aveugle de naissance"), et la négation faite par le jeune homme et relatée par le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) lui-même dans le récit ("Je ne guéris personne. Ce n'est que Dieu qui guérit. Si tu apportes foi en Dieu, je L'invoquerai, et alors Il te guérira") ?
Non :
--- la négation concerne cette action ("guérir") lorsque réalisée directement (sens A évoqué plus bas) : ce n'est ni de façon absolue, ni même par un toucher ou un souffle de sa part que la guérison s'effectuait. Il voulait dire : "Je ne guéris personne [de par ma propre décision, ni de par un effet direct provenant de moi]. Ce n'est que Dieu qui guérit. Si tu apportes foi en Dieu, je L'invoquerai, et alors Il te guérira" ;
--- et l'affirmation concerne cette action ("guérir") lorsque réalisée par causalité (sens B.2 évoqué plus bas) : c'est suite à l'intercession du jeune homme auprès de Dieu en faveur du malade que Dieu acceptait cette intercession, et guérissait celui-ci : "Et ce jeune homme guérissait l'aveugle de naissance, le lépreux, et (les personnes atteintes) d'autres maladies [par le fait d'invoquer Dieu en faveur de ceux qui apportaient foi, et, ainsi, d'intercéder en leur faveur auprès de Dieu. Or Dieu fait la faveur de beaucoup accepter l'intercession de ses pieux serviteurs en faveur de croyants]".
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Le fait qu'un homme soit la cause du fait qu'une autre personne fasse une action, cela entraîne-t-il que l'on puisse dire que le premier homme : "a fait faire à cette personne cette action" (au groupe "إفعال" - qui est le groupe classé "IV") ?
Ce point concerne le verbe qui consiste à faire faire à une autre personne une action donnée (que cette dernière action soit intransitive, ou transitive).
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--- L'homme qui fait l'action de base, on emploie à son sujet le verbe qui se concrétise par lui : par exemple : "يَخْرُجُ زيدٌ من البيت" : "Zayd sort de la maison".
--- Or il peut y avoir ici un verbe qui exprime le fait de faire faire l'action exprimée par le premier verbe : "يُخْرِجُ عمرو زيدًا من البيت، فيَخْرُجُ زيدٌ من البيت" : "'Amr fait sortir Zayd de la maison ; alors Zayd sort de la maison".
Sîbawayh écrit : "تقول: "دخل، وخرج، وجلس". فإذا أخبرتَ أن غيره صيره إلى شيء من هذا، قلتَ: "أخرجه، وأدخله، وأجلسه" (Al-Kitâb).
C'est ce qu'on peut formuler ainsi : "إذا ذكرتَ الفعل الذي يقوم بالشخص، قلتَ: "دخل زيد، وخرج، وجلس، وأكل". فإذا أخبرتَ أن غيره صيّره إلى هذا الفعل الذي يقوم به، قلتَ: "أدخلتُ زيدًا، وأخرجتُه، وأجلستُه، وآكلتُه"، فصار زيد مُدخَلًا ومُخرَجًا ومُجلَسًا ومُؤكلًا".
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Un autre exemple :
--- "أَكَل قومُ مصر في السبع الشداد البرَّ الذي ادخر في السبع الأُوَل" : "Les Egyptiens mangèrent, pendant les 7 années de difficulté, le blé qui avait été amassé les 7 années précédentes".
--- "آكَل يوسفُ العزيز في السبع الشداد قومَ مصر البرَّ الذي كان أمرهم بادخاره في السبع الأُوَل" : "Joseph fit manger les Egyptiens, pendant les 7 années de difficulté, le blé qu'il leur avait dit d'amasser pendant les 7 années précédentes".
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Par contre, dans le Coran, on a sur le sujet un Majâz 'Aqlî qui n'emploie pas un verbe qui signifie "faire faire l'action à quelqu'un", mais bien le verbe transitif de base : "faire l'action" : "Ensuite viendront 7 (années) difficiles, qui mangeront ce que vous aurez amassé pour elles" : "ثُمَّ يَأْتِي مِن بَعْدِ ذَلِكَ سَبْعٌ شِدَادٌ يَأْكُلْنَ مَا قَدَّمْتُمْ لَهُنَّ إِلاَّ قَلِيلاً مِّمَّا تُحْصِنُونَ" (Coran 12/48) : ici il n'a pas été dit : "... qui vous feront manger ce que...", mais : "... qui mangeront ce que...". Cette fois il s'agit d'un "إسناد فعل الإنسان إلى الزمان الذي يفعله فيه".
On a aussi un Majâz 'Aqlî avec, de nouveau, le verbe transitif de base : "faire l'action" : "إِنَّ فِرْعَوْنَ عَلَا فِي الْأَرْضِ وَجَعَلَ أَهْلَهَا شِيَعًا يَسْتَضْعِفُ طَائِفَةً مِّنْهُمْ يُذَبِّحُ أَبْنَاءهُمْ وَيَسْتَحْيِي نِسَاءهُمْ إِنَّهُ كَانَ مِنَ الْمُفْسِدِينَ" : "Pharaon s'était enorgueilli sur terre et avait fait de ses habitants des groupes ; il en considérait l'un faible, égorgeant ses fils..." (Coran 28/4). De même ici : "وَقَالَ فِرْعَوْنُ يَا هَامَانُ ابْنِ لِي صَرْحًا" : "Et Pharaon dit : "Hâmân, bâtis-moi une tour afin que..." (Coran 40/36). Ici il s'agit d'un "إسناد فعل الإنسان إلى من يأمره بفعله فيه".
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Ci-après, cependant, nous allons évoquer le Majâz 'Aqlî, mais seulement au sujet de verbes qui expriment "le fait de faire faire l'action du verbe de la forme I" : "إخراج" ; "إماتة".
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Le verbe exprimant "le fait qu'Untel fait faire à Zayd telle action donnée" (et à ce sujet seront évoquées ci-après les actions de : "faire sortir" (إخراج فلان زيدًا) - et donc celle de "sortir" (خروج زيد) ; de : "tuer" (قتل فلان زيدًا، وهو إماتته) et donc celle de "en mourir" (موت زيد قتلًا) ; et de : "faire boire" (سقي فلان زيدًا) et donc celle de : "boire" (شرب زيد)), ce verbe désigne plusieurs choses :
----- A) au sens premier du verbe, cela désigne : le fait que Untel fasse directement et physiquement cette action sur Zayd. Dans le cas de l'action "faire sortir", cela désigne, au sens premier du terme : le fait que 'Amr saisisse physiquement Zayd et l'expulse physiquement vers la sortie ;
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----- B) au sens second du verbe, cela désigne : le fait que Untel soit seulement la cause (sabab) de la sortie de Zayd du lieu en question.
Il s'agit :
-------- B.1) soit de la cause absolue de l'action : il s'agit de celle de Dieu : le fait que Dieu soit la cause (sabab) absolue de la sortie de Zayd de ce lieu : car c'est la Volonté de Dieu qui a cours partout ;
-------- B.2) soit de la cause relative de l'action : c'est celle au niveau des créatures.
Il s'agit alors :
---------- B.2.1) soit de la cause (sabab) forte et directe :
------------------ par le fait que l'action faite par Zayd entraîne son expulsion de ce lieu. On dit alors : "L'action qu'il a faite a fait sortir Zayd de tel lieu", car c'est là l'effet certain de cette action. Ainsi, l'action de manger le fruit de l'arbre interdit a fait sortir Adam du Paradis : "فيأتون آدم، فيقولون: يا أبانا، استفتح لنا الجنة. فيقول: وهل أخرجكم من الجنة إلا خطيئةُ أبيكم آدم. لست بصاحب ذلك" (Muslim, 195) ; "احتج آدم وموسى، فقال له موسى: أنت آدم الذي أخرجتك خطيئتُك من الجنة" (al-Bukhârî, 3228, Muslim, 2652/15) ;
------------------ par tout cas relevant d'une contrainte reconnue (ik'râh mu'tabar shar'an) ; par exemple : le fait que 'Amr adresse une menace verbale à Zayd, lui promettant explicitement que s'il ne part pas de la cité où il habitait jusqu'à présent de son plein gré, il va le tuer, ou le frapper, ou l'emprisonner ; Zayd a donc dû quitter la cité. On dit alors : "'Amr a fait sortir Zayd de tel lieu", et ce car nul ne veut subir des coups physiques, ni être privé de la liberté de mouvements ;
------------------ par le fait que Zayd, étant promis à une mort certaine (par accident, ou par condamnation à mort), a bénéficié du sauvetage ou du pardon de 'Amr ; on peut alors dire : "'Amr a fait vivre Zayd", et ce car sans cette intervention, les causes temporelles auraient entraîné très probablement la mort de Zayd. "Et celui qui a fait vivre une personne, c'est comme s'il avait fait vivre tous les hommes" : "مِنْ أَجْلِ ذَٰلِكَ كَتَبْنَا عَلَىٰ بَنِي إِسْرَائِيلَ أَنَّهُ مَن قَتَلَ نَفْسًا بِغَيْرِ نَفْسٍ أَوْ فَسَادٍ فِي الْأَرْضِ فَكَأَنَّمَا قَتَلَ النَّاسَ جَمِيعًا وَمَنْ أَحْيَاهَا فَكَأَنَّمَا أَحْيَا النَّاسَ جَمِيعًا" (Coran 5/32). "خمسة أقوال: أحدها: استنقذها من هلكة، روي عن ابن مسعود، ومجاهد. قال الحسن: من أحياها من غرق أو حرق أو هلاك. (...) والثالث: أن يعفو أولياء المقتول عن القصاص، قاله الحسن وابن زيد وابن قتيبة" (Zâd ul-massîr) ;
---------- B.2.2) soit de la cause (sabab) forte mais quelque peu moins directe :
------------------ par le fait que 'Amr a fait contre lui le plan - dissimulé - de le tuer ; l'ayant appris, Zayd a, pour sauver sa vie, dû partir de ce lieu. On dit alors : "'Amr a fait sortir Zayd de tel lieu", et ce car nul ne veut être tué. Ce fut le cas des Quraysh par rapport au Prophète (sur lui soit la paix) devant quitter La Mecque ;
------------------ par le fait que Zayd, jusqu'alors prisonnier en un lieu, a bénéficié de l'intercession de 'Amr auprès du juge (Bakr) : si l'intercession en est acceptée par le juge (Bakr), on peut dire : "'Amr a fait sortir Zayd de prison", et ce car nul ne veut rester emprisonné, et chacun (ici Zayd) profite de l'acceptation de l'intercession faite en sa faveur pour sortir. Ce sera le cas du Prophète et des croyants à la foi parfaite par rapport aux croyants à la foi incomplète et devant purger une peine temporaire dans la Géhenne. Ce fut le cas du Prophète (sur lui soit la paix) lorsqu'il dit "Yarhamu-hullâh" au sujet de 'Âmir ibn ul-Akwa', ce qui entraîna qu'il fut martyrisé peu après (nous reviendrons plus bas sur cet événement) ;
------------------ par le fait que 'Amr a ordonné à son subordonné (Khâlid) d'expulser Zayd ; ce subordonné a alors exécuté l'ordre en expulsant (sens A) Zayd. On peut alors dire : "'Amr a expulsé Zayd de tel lieu", et ce car nul (ici Khâlid) ne veut perdre son poste. Ce fut le cas de 'Ubaydullâh ibn Ziyâd ordonnant à l'armée qu'il avait envoyée, d'attaquer al-Hussein ibn 'Alî (que Dieu agrée ceux-ci) pour que celui-ci se constitue prisonnier ;
---------- B.2.3) soit de la cause (sabab) moyenne :
------------------ par le fait que 'Amr a mené la vie très difficile à Zayd ; Zayd a alors dû partir, pour que les difficultés qu'il connaissait cessent ;
---------- B.2.4) soit de la cause (sabab) qui consiste en l'assistance visible (i'ânah haqîqiyya) à faire l'action :
------------------ ainsi, pendant que le meurtrier fait l'action qui va mettre fin à la vie de telle personne, son complice immobilise celle-ci pour permettre au meurtrier de bien réaliser son action. Ici le qissâs sera applicable à celui qui fait l'action qui met fin à la vie. Quant à celui qui l'a aidé à pouvoir le faire en immobilisant la victime : chez Mâlik (contrairement aux 3 autres écoles) le qissâs lui est applicable à lui aussi, car les deux l'ont tué : chez les 3 autres écoles, cependant, cet auxiliaire sera sanctionné par une peine d'emprisonnement, car il a été la cause par assistance ;
---------- B.2.5) soit de la cause (sabab) qui consiste en ce qui est considéré comme assistance (i'ânah hukmiyya) à faire l'action :
------------------ ainsi, offrir de l'alcool (qu'on a reçu en cadeau) à quelqu'un, cela est considéré (hukman) comme une assistance à boire de l'alcool. On peut alors dire : "'Amr a fait boire à Zayd de l'alcool" (سقى عمرٌو زيدًا خمرًا) ;
------------------ tous les cas considérés shar'an comme "i'ânah 'ala-l-ma'ssiya" entrent ici :
------------------ le cas de takthîru sawâd iz-zalama entre ici ;
---------- B.2.6) soit de la cause (sabab) quelque peu plus faible :
------------------ par le fait que 'Amr ait invité Zayd à sortir du lieu dans lequel il se trouvait, en lui promettant que, s'il en sortait, il obtiendrait tel avantage. On peut alors dire : "'Amr a fait sortir Zayd du premier lieu", et ce car toute personne aspire à une meilleure situation. Ainsi, Dieu a dit à Adam et Eve, parlant de Iblîs : "celui-ci est un ennemi pour toi et ton épouse, aussi, qu'il ne vous fasse pas sortir du Paradis, car alors tu devras fatiguer" : "فَقُلْنَا يَا آدَمُ إِنَّ هَذَا عَدُوٌّ لَّكَ وَلِزَوْجِكَ فَلَا يُخْرِجَنَّكُمَا مِنَ الْجَنَّةِ فَتَشْقَى" (Coran 20/117) ; et Il a dit aux enfants d'Adam, parlant de Iblîs : "comme il a fait sortir vos deux parents du Jardin" : "كَمَا أَخْرَجَ أَبَوَيْكُم مِّنَ الْجَنَّةِ" (Coran 7/27). Pourtant, Iblîs a seulement invité Adam et Eve à manger le fruit interdit ; or ils avaient entendu Dieu leur dire de faire attention à Iblîs, qu'il était un ennemi pour eux, et de prendre garde à ce qu'il ne les fasse pas sortir du Paradis ; et ils avaient entendu Dieu leur dire de ne pas manger le fruit défendu, sinon ils commettraient action injuste. Mais il n'est pas dit qu'ils savaient que cette action injuste causerait leur sortie du Paradis ; au contraire, ils crurent que cela serait contrebalancé par les effets de leur éternité. "Il les fit descendre par tromperie" : "فَدَلاَّهُمَا بِغُرُورٍ" (Coran 7/22). Cependant, la causalité fait ici intervenir la décision de Zayd, car c'est lui qui a choisi librement. C'est pourquoi, comme nous l'avions vu plus haut, il a été dit aussi que c'est l'action de manger le fruit de l'arbre interdit qui a fait sortir Adam du Paradis : "فيأتون آدم، فيقولون: يا أبانا، استفتح لنا الجنة. فيقول: وهل أخرجكم من الجنة إلا خطيئة أبيكم آدم. لست بصاحب ذلك" (Muslim, 195) ; "احتج آدم وموسى، فقال له موسى: أنت آدم الذي أخرجتك خطيئتك من الجنة" (al-Bukhârî, 3228, Muslim, 2652/15) ;
------------------ tous les cas de da'wa ila-l-khayr, ou au contraire ila-sh-shar', entrent ici. De même que les cas de iftâ'. Un homme se trouvait dans la nécessité de faire les grandes ablutions alors qu'il était blessé à la tête. Il demanda à certaines des personnes présentes s'il y avait possibilité pour lui de ne pas se la laver, mais elles lui dirent qu'il n'y avait pas d'autre possibilité pour lui que de se laver obligatoirement la tête. Ayant mis en pratique ce qu'il avait reçu comme fatwa, l'homme en mourut. Lorsque le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) fut, plus tard, mis au courant de cela, il dit au sujet de ces personnes : "Ils l'ont tué ! que Dieu les anéantisse" : "عن جابر قال: خرجنا في سفر فأصاب رجلا منا حجر فشجه في رأسه، ثم احتلم فسأل أصحابه فقال: "هل تجدون لي رخصة في التيمم؟" فقالوا: "ما نجد لك رخصة وأنت تقدر على الماء!" فاغتسل فمات. فلما قدمنا على النبي صلى الله عليه وسلم أخبر بذلك فقال: "قتلوه قتلهم الله! ألا سألوا إذ لم يعلموا! فإنما شفاء العي السؤال" (Abû Dâoûd, 336). "بخلاف {الذين أفتوا المشجوج في البرد بوجوب الغسل فاغتسل فمات؛ فإنه قال: قتلوه قتلهم الله! هلا سألوا إذا لم يعلموا إنما شفاء العي السؤال}؛ فإن هؤلاء أخطئوا بغير اجتهاد؛ إذ لم يكونوا من أهل العلم" (MF 20/253-254 : Raf' ul-malâm, p. 32). Le présent article ne parle que de l'attribution du verbe à celui qui en a été la cause. Cependant, juste à évoquer ce qui est de la responsabilité de cet homme devant Dieu, il y a ce hadîth : "Celui qui invite à une guidance aura, en récompense, chose semblable à la récompense de qui le suivront, cela ne diminuant rien de leur récompense à eux. Et celui qui invite à un égarement aura, en péché, chose semblable au péché de qui le suivront, cela ne diminuant rien de leur péché à eux" : "عن أبي هريرة، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم، قال: "من دعا إلى هدى، كان له من الأجر مثل أجور من تبعه، لا ينقص ذلك من أجورهم شيئا. ومن دعا إلى ضلالة، كان عليه من الإثم مثل آثام من تبعه، لا ينقص ذلك من آثامهم شيئا" (Muslim, 2674). Si ce à quoi on invite relève du Kufr Akbar Aslî, celui qui suit a une entière responsabilité : Iblîs dira, une fois dans la Géhenne : "وَمَا كَانَ لِيَ عَلَيْكُم مِّن سُلْطَانٍ إِلاَّ أَن دَعَوْتُكُمْ فَاسْتَجَبْتُمْ لِي فَلاَ تَلُومُونِي وَلُومُواْ أَنفُسَكُم" (Coran 14/22) ; par contre, si le caractère "égarement" n'était pas aussi évident, cela dépend des capacités de compréhension de la personne : "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من أُفْتِيَ بغير علم كان إثمه على من أفتاه" : "Celui à qui avis a été donné sans (que cela soit fondé sur) une connaissance, alors le péché (qu'il commettra en pratiquant ce faux avis) reviendra à celui qui lui aura délivré l'avis" (Abu Dâoûd, 3657).
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----------- Le cas où 'Amr vient rencontrer Zayd chez lui et lui ordonne verbalement : "La décision a été prise par la puissance publique de t'expulser de la cité ; aussi, dans trois heures nous viendrons te chercher et t'accompagnerons jusqu'à la porte de la ville", cela relève parfois du sens A (expulsion physique), et parfois du sens B.2.1 (de menace de coups ou d'emprisonnement).
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Le sens A constitue une Isnâd Haqîqî (إسناد الإفعال إلى من هو مُفعِل الفاعلِ الفعلَ مباشرةً).
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Par contre, toutes les ramifications du sens B (les 7 cas B.1, B.2.1, B.2.2, B.2.3, B.2.4, B.2.5 et B.2.6) relèvent d'un Majâz 'Aqlî - 'alâqa : sababiyya - (إسناد الإفعال إلى من هو سبب مباشرة الفاعلِ الفعلَ، دون من هو مُفعِل الفاعلِ الفعلَ مباشرةً).
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Un exemple :
Dans le Coran, il est un verset où on lit que si les Mecquois avaient déraciné le Prophète de la terre (de La Mecque) pour l'en faire sortir, ils ne seraient pas restés longtemps [tranquilles dans cette terre] après lui : "وَإِن كَادُواْ لَيَسْتَفِزُّونَكَ مِنَ الأَرْضِ لِيُخْرِجوكَ مِنْهَا وَإِذًا لاَّ يَلْبَثُونَ خِلافَكَ إِلاَّ قَلِيلاً سُنَّةَ مَن قَدْ أَرْسَلْنَا قَبْلَكَ مِن رُّسُلِنَا وَلاَ تَجِدُ لِسُنَّتِنَا تَحْوِيلاً" (Coran 17/76-77).
Ce verset avait été révélé dans un premier temps : il y a été dit au Prophète que ces gens ont été proches de le pousser à se décider de quitter La Mecque, et que s'ils l'avaient fait, ils ne seraient demeurés après lui, dans cette terre, que peu de temps. Cela renvoie à l'occasion où ils l'ont boycotté, lui et ceux de son clan qui étaient restés solidaires de lui, pendant 3 ans. Mais le Prophète ne partit alors pas. La raison en est qu'un autre verset lui avait dit qu'il ne fallait pas qu'il parte de son propre chef, sans en avoir reçu l'ordre de la part de Dieu : "فَاصْبِرْ لِحُكْمِ رَبِّكَ وَلَا تَكُن كَصَاحِبِ الْحُوتِ إِذْ نَادَى وَهُوَ مَكْظُومٌ لَوْلَا أَن تَدَارَكَهُ نِعْمَةٌ مِّن رَّبِّهِ لَنُبِذَ بِالْعَرَاء وَهُوَ مَذْمُومٌ فَاجْتَبَاهُ رَبُّهُ فَجَعَلَهُ مِنَ الصَّالِحِينَ" : "Fais preuve de patience (en attendant) la décision de ton Seigneur, et ne sois pas comme l'homme du poisson. Lorsqu'il appela alors qu'il était affligé ; s'il n'y avait eu qu'une faveur de son Pourvoyeur le rattrapa, il aurait été rejeté sur la terre nue en étant blâmé. Alors son Pourvoyeur l'attira, puis le rendit du nombre des vertueux" (Coran 68/48-50 : Sourate al-Qalam).
Or, dans deux autres versets du Coran, on lit que les Mecquois ont bel et bien fait sortir de leur cité le Prophète : "وَكَأَيِّن مِّن قَرْيَةٍ هِيَ أَشَدُّ قُوَّةً مِّن قَرْيَتِكَ الَّتِي أَخْرَجَتْكَ أَهْلَكْنَاهُمْ فَلَا نَاصِرَ لَهُمْ" (Coran 47/13) ; "يُخْرِجُونَ الرَّسُولَ وَإِيَّاكُمْ أَن تُؤْمِنُوا بِاللَّهِ رَبِّكُمْ" (Coran 60/1). On lit cela dans ce hadîth aussi : "عن ابن عباس، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم لمكة: "ما أطيبك من بلد وأحبك إلي. ولولا أن قومي أخرجوني منك ما سكنت غيرك" (at-Tirmidhî, 3926). Ces textes font pour leur part allusion au fait que les Quraysh finirent par le contraindre à partir - ce qu'il fit suite à l'autorisation shar'î de Dieu - : la pression exercée par les Quraysh alla s'amplifiant, jusqu'à ce qu'ils se résolurent à franchir l'étape ultime (la résolution de le faire assassiner par un groupe composé d'un jeune de chacun des autres clans des Quraysh) : le Prophète reçut alors de Dieu la permission de quitter La Mecque, et ce afin qu'il reste en vie et continue sa mission. Plus tard, un verset du Coran vint rappeler la délibération à l'issue de laquelle ce fut la proposition de le faire ainsi assassiner - qatl - qui fut retenue ; dans ce même verset, l'autre option - alors évoquée mais pas retenue - est aussi évoquée : l'expulser : le verbe ikhrâj y a cette fois pour sens le A ou le B.2.1 : "وَإِذْ يَمْكُرُ بِكَ الَّذِينَ كَفَرُواْ لِيُثْبِتُوكَ أَوْ يَقْتُلُوكَ أَوْ يُخْرِجُوكَ" (Coran 8/30).
Le Prophète dut alors s'exiler, à cause de cette forte pression, par complot de le faire assassiner ("ikhrâj", mais cette fois au sens B.2.2).
Dès lors, ce qui avait été annoncé au verset 17/76 se réalisa alors : après son départ, les Quraysh ne restèrent tels quels que peu de temps : la défaite qu'ils connurent de façon inconcevable à Badr eut lieu seulement 1 an et 6 mois après ce départ.
"وَإِنْ كادُوا} أي أهل مكة كما روي عن ابن عباس وقتادة وغيرهما {لَيَسْتَفِزُّونَكَ} ليزعجونك ويستخفونك بعداوتهم ومكرهم {مِنَ الْأَرْضِ} أي الأرض التي أنت فيها وهي أرض مكة {لِيُخْرِجُوكَ} أي ليتسببوا إلى خروجك {مِنْها} وكان هذا الاستفزاز بما فعلوا من حصره صلّى الله عليه وسلّم في الشعب والتضييق عليه عليه الصلاة والسلام ووقع ذلك بعد نزول الآية كما في البحر وصار سببا لخروجه صلّى الله عليه وسلّم مهاجرا. وَإِذاً لا يَلْبَثُونَ أي إن استفزوك فخرجت لا يبقون خِلافَكَ أي بعدك (...) أي لا يلبثون خلف استفزازك وخروجك {إِلَّا قَلِيلًا} أي إلا زمانا قليلا، وجوز أن يكون التقدير إلا لبثا قليلا، والمعنيان متقاربان؛ واختير التقدير الأول لأن التوسع أعني إقامة الوصف مقام الموصوف بالظروف أشبه، وهذا وعيد لهم بإهلاك مجموعهم من حيث هو مجموع بعد خروجه صلّى الله عليه وسلّم بقليل. وتحقق بإفناء البعض في بدر لا سيما وقد كانوا صناديدهم والرؤوس، وأنت تعرف أن معظم الشيء يقام مقام كله، وكان الزمان القليل على ما روى ابن أبي حاتم عن السدي ثمانية عشر شهرا" (Rûh ul-ma'ânî).
"والإخراج في قوله تعالى {وَكَأَيِّنْ مِنْ قَرْيَةٍ هِيَ أَشَدُّ قُوَّةً مِنْ قَرْيَتِكَ الَّتِي أَخْرَجَتْكَ} محمول على المعنى الأول، وكذا في قول ورقة: "يا ليتني كنت جذعا إذ يخرجك قومك" وقوله عليه الصلاة والسلام "أو مخرجيّ هم". فلم تتضمن الآيةُ وكذا الخبرُ إثباتَ إخراج قلنا بنفيه هنا. والقولُ بأنه يلزم على هذا التناقضُ بين هذه الآية والآية السابقة، بناء على تفسير الإخراج فيها بالتسبب إلى الخروج، لأن "كاد" تدل على مقاربته لا حصوله، وهذه الآية دلت على حصوله: مجاب عنه بأن قصارى ما دلت عليه الآية السابقة على التفسير الأول قرب حصول الاستفزاز منهم ليتسببوا به إلى خروجه صلّى الله عليه وسلّم وأنه لم يكن حاصلا وقت نزول الآية، لا أنه لا يكون حاصلا أبدا ليناقض حصوله بعد" (Ibid.)
En fait :
L'homme X qui exerce une contrainte (reconnue comme telle) sur une personne Y, pour que celle-ci fasse un acte sur quelque chose, on peut dire de cet homme X qu'"il a fait faire cet acte à cette personne" (if'âl) ; cela bien que cette personne Y n'a pas été un outil inerte entre ses mains. Ainsi, l'homme X qui est la cause que la personne Y sorte d'un lieu Z, au sens où sans son action, Y n'en serait pas parti, on peut dire de lui, X, qu'"il a fait sortir Y de Z" (et cela bien qu'il n'a pas saisi Y par ses mains et ne l'a pas tiré / poussé jusqu'à la porte de Z).
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Un autre exemple :
Dans la Sunna il est dit que le Prophète (sur lui soit la paix) fera sortir du Feu ceux qui auront en eux tel poids de foi : "فأستأذن على ربي في داره فيؤذن لي عليه. فإذا رأيته وقعت ساجدا، فيدعني ما شاء الله أن يدعني، فيقول: "ارفع محمد، وقل يسمع، واشفع تشفع، وسل تعط"، قال: فأرفع رأسي، فأثني على ربي بثناء وتحميد يعلمنيه، ثم أشفع، فيحد لي حدا، فأخرج، فأدخلهم الجنة، - قال قتادة: وسمعته أيضا يقول: فأخرج، فأخرجهم من النار وأدخلهم الجنة" (hadîthu Anas, al-Bukhârî, 7002, Muslim, 193). Il est dit aussi que les autres croyants feront sortir du feu ceux qui auront en eux tel poids de foi : "فما أنتم بأشد لي مناشدة في الحق، قد تبين لكم من المؤمن يومئذ للجبار، وإذا رأوا أنهم قد نجوا، في إخوانهم، يقولون: "ربنا إخواننا، كانوا يصلون معنا ويصومون معنا ويعملون معنا"، فيقول الله تعالى: "اذهبوا، فمن وجدتم في قلبه مثقال دينار من إيمان فأخرجوه"، ويحرم الله صورهم على النار، فيأتونهم وبعضهم قد غاب في النار إلى قدمه، وإلى أنصاف ساقيه، فيخرجون من عرفوا. ثم يعودون، فيقول: اذهبوا فمن وجدتم في قلبه مثقال نصف دينار فأخرجوه، فيخرجون من عرفوا. ثم يعودون، فيقول: اذهبوا فمن وجدتم في قلبه مثقال ذرة من إيمان فأخرجوه، فيخرجون من عرفوا" (hadîthu Abî Sa'îd, al-Bukhârî, 7001, Muslim, 183), "إذا دخل أهل الجنة الجنة، وأهل النار النار، يقول الله: "من كان في قلبه مثقال حبة من خردل من إيمان فأخرجوه"، فيخرجون قد امتحشوا وعادوا حمما. فيلقون في نهر الحياة، فينبتون كما تنبت الحبة في حميل السيل - أو قال: حمية السيل -" وقال النبي صلى الله عليه وسلم: "ألم تروا أنها تنبت صفراء ملتوية" (hadîthu Abî Sa'îd, al-Bukhârî, 6192, Muslim, 184).
Or le Prophète et les autres croyants ne retireront pas ces personnes eux-mêmes (mubâsharat ul-ikhrâj) du Feu (ils ne feront pas l'action au sens A du verbe) : ce seront les anges qui le feront en ce sens A : "حتى إذا فرغ الله من القضاء بين عباده، وأراد أن يخرج من النار من أراد أن يخرج، ممن كان يشهد أن لا إله إلا الله، أمر الملائكة أن يخرجوهم، فيعرفونهم بعلامة آثار السجود، وحرم الله على النار أن تأكل من ابن آدم أثر السجود، فيخرجونهم قد امتحشوا، فيصب عليهم ماء يقال له ماء الحياة، فينبتون نبات الحبة في حميل السيل" (hadîthu Abî Hurayra, al-Bukhârî, 6204, Muslim, 182).
Le Prophète sera en fait la cause de leur sortie : primo par son intercession auprès de Dieu : "عن معاذ بن جبل وعن أبي موسى، قالا: كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا نزل منزلا كان الذي يليه المهاجرين. قال: فنزلنا منزلا، فقام النبي صلى الله عليه وسلم ونحن حوله، قال: فتعاررت من الليل أنا ومعاذ، فنظرنا قال: فخرجنا نطلبه، إذ سمعنا هزيزا كهزيز الأرحاء، إذ أقبل. فلما أقبل نظر، قال: "ما شأنكم؟" قالوا: "انتبهنا فلم نرك حيث كنت، خشينا أن يكون أصابك شيء، جئنا نطلبك". قال: "أتاني آت في منامي فخيرني بين أن يدخل الجنة نصف أمتي، أو شفاعة؛ فاخترت لهم الشفاعة". فقلنا: "فإنا نسألك بحق الإسلام وبحق الصحبة لما أدخلتنا الجنة". قال: فاجتمع عليه الناس، فقالوا له مثل مقالتنا، وكثر الناس، فقال: "إني أجعل شفاعتي لمن مات لا يشرك بالله شيئا"" (Ahmad, 22025).
Secundo : par le fait de transmettre aux anges l'ordre de Dieu de faire sortir ces gens de la Géhenne : "فيأتوني، فأقول: أنا لها، فأستأذن على ربي، فيؤذن لي، ويلهمني محامد أحمده بها لا تحضرني الآن، فأحمده بتلك المحامد، وأخر له ساجدا، فيقول: يا محمد ارفع رأسك، وقل يسمع لك، وسل تعط، واشفع تشفع، فأقول: يا رب، أمتي أمتي، فيقول: انطلق، فأخرج منها من كان في قلبه مثقال شعيرة من إيمان، فأنطلق فأفعل، ثم أعود" (hadîthu Anas, al-Bukhârî, 7072).
Dès lors :
--- ce sera Dieu qui aura fait sortir ces gens de la Géhenne, au sens où ce sera le résultat de Sa Décision (B.A) : "إذا فرغ الله من القضاء بين عباده، وأراد أن يخرج من النار من أراد أن يخرج" (hadîthu Abî Hurayra, al-Bukhârî, 6204, Muslim, 182) ;
--- ce seront les Anges qui les en auront fait sortir, au sens où ce seront eux qui, physiquement, les amèneront à sortir de la Géhenne (A) (FB 11/554-555) (exception faite du dernier groupe à en sortir) ;
--- et ce seront le Prophète et les croyants qui les en auront fait sortir, au sens où ils auront été la cause de la sortie de ces groupes (excepté le dernier), car c'est suite à leur intercession faite auprès de Dieu (après en avoir reçu Son autorisation) en la faveur de ces frères, que Dieu prendra cette Décision (sens B.2.2 : "فإنا نسألك بحق الإسلام وبحق الصحبة لما أدخلتنا الجنة") ; au sens, aussi, où, en ayant reçu l'ordre de la part de Dieu, ils iront transmettre aux anges gardiens du Feu l'ordre d'en faire sortir (mubâsharat ul-ikhrâj) ces hommes (sens B.2.1 : "اذهبوا، فمن وجدتم في قلبه مثقال دينار من إيمان فأخرجوه").
Pour ce qui est du dernier groupe d'hommes à sortir du Feu, groupe constitué de ceux qui n'auront fait aucune action de bien autre que le témoignage de foi :
--- c'est Dieu Lui-même qui les prendra de la Géhenne (au sens A) : "فيقول الله عز وجل: شفعت الملائكة، وشفع النبيون، وشفع المؤمنون، ولم يبق إلا أرحم الراحمين، فيقبض قبضة من النار، فيخرج منها قوما لم يعملوا خيرا قط قد عادوا حمما، فيلقيهم في نهر في أفواه الجنة يقال له: نهر الحياة، فيخرجون كما تخرج الحبة في حميل السيل، ألا ترونها تكون إلى الحجر، أو إلى الشجر، ما يكون إلى الشمس أصيفر وأخيضر، وما يكون منها إلى الظل يكون أبيض؟"، فقالوا: "يا رسول الله، كأنك كنت ترعى بالبادية"، قال: "فيخرجون كاللؤلؤ في رقابهم الخواتم، يعرفهم أهل الجنة: "هؤلاء عتقاء الله الذين أدخلهم الله الجنة بغير عمل عملوه، ولا خير قدموه" (hadîthu Abî Sa'îd, Muslim 183/302, al-Bukhârî 7001). "ثم أعود الرابعة فأحمده بتلك المحامد، ثم أخر له ساجدا، فيقال: "يا محمد ارفع رأسك وقل يسمع وسل تعطه واشفع تشفع"، فأقول: "يا رب ائذن لي فيمن قال لا إله إلا الله"، فيقول: "وعزتي وجلالي وكبريائي وعظمتي، لأخرجن منها من قال لا إله إلا الله" (hadîthu Anas, al-Bukhârî, 7072) / " ثم أخر له ساجدا، فيقال لي: "يا محمد، ارفع رأسك وقل يسمع لك وسل تعط واشفع تشفع"، فأقول: "يا رب، ائذن لي فيمن قال: لا إله إلا الله"، قال: "ليس ذاك لك" - أو قال: "ليس ذاك إليك" - "ولكن وعزتي وكبريائي وعظمتي وجبريائي، لأخرجن من قال لا إله إلا الله" (hadîthu Anas, Muslim, 193).
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D'autres exemples encore :
--- Un exemple avec le verbe "imta'", qui signifie : "faire profiter" (lui aussi du groupe "If'âl") :
--- Après que le Prophète (sur lui soit la paix), alors en voyage, ait entendu quelqu'un réciter des vers, se soit renseigné, ait appris qu'il s'agissait de 'Âmir ibn ul-Akwa', et ait dit : "Que Dieu lui fasse miséricorde !", Omar ibn ul-Khattâb (que Dieu l'agrée) lui dit : "Cela s'est (maintenant) avéré, ô Prophète de Dieu ! Si tu nous avais fait profiter (encore) de lui !" : "فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "من هذا السائق؟"، قالوا: "عامر بن الأكوع"، قال: "يرحمه الله"؛ قال رجل من القوم: "وجبت يا نبي الله، لولا أمتعتنا به؟" (al-Bukhârî, 3960, Muslim, 1802).
Or ce n'est pas le Prophète (sur lui soit la paix) qui garde en vie un homme et permet ainsi aux gens de profiter encore de la compagnie de cet homme.
Ici cela signifie seulement : "Ah, si tu n'avais pas prononcé cette invocation de tarahhum, laquelle va être la cause du martyre de 'Âmir - car Allah va accepter ton invocation - et nous priver ainsi de sa compagnie ! Si tu nous avais laissé profiter encore de lui !".
En fait l'invocation faite par le Prophète (sur lui soit la paix) a été la cause (sabab) (sens B.2.2) de la cessation prochaine de la vie de 'Âmir ibn ul-Akwa', ce qui a été la cause de la fin de la possibilité de profiter de sa compagnie.
An-Nawawî écrit : "معنى "وجبت" أي ثبتت له الشهادة وسيقع قريبا؛ وكان هذا معلوما عندهم أن من دعا له النبي صلى الله عليه وسلم هذا الدعاء في هذا الموطن، استشهد؛ فقالوا "هلا أمتعتنا به" أي وددنا أنك لو أخرت الدعاء له بهذا إلى وقت آخر، لنتمتع بمصاحبته ورؤيته مدة" (Shar'h Muslim, 12/167).
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--- Quelques autres exemples avec le verbe "idkhâl", qui signifie : "faire entrer" :
--- Les parents ont été décrits comme : faisant entrer au Paradis leur enfant serviable : "عن أبي هريرة، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "رغم أنف رجل ذكرت عنده فلم يصل علي. ورغم أنف رجل دخل عليه رمضان ثم انسلخ قبل أن يغفر له. ورغم أنف رجل أدرك عنده أبواه الكبر فلم يدخلاه الجنة" (at-Tirmidhî, 3545).
En fait, c'est au sens de : "de par le fait d'être l'objet du service que leur fils / fille leur rend, ils sont la cause du fait que celui-ci / celle-ci entrera au Paradis".
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--- Les bonnes actions aussi font entrer au Paradis, au sens de : "sont la cause de l'admission au Paradis".
"عن أبي أيوب الأنصاري رضي الله عنه أن رجلا قال: "يا رسول الله، أخبرني بعمل يدخلني الجنة"، فقال القوم: "ما له، ما له؟" فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أرب ما له". فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "تعبد الله لا تشرك به شيئا، وتقيم الصلاة، وتؤتي الزكاة، وتصل الرحم. ذرها". قال: كأنه كان على راحلته" (al-Bukhârî, 5637 ; également 1332).
"عن معاذ بن جبل، قال: كنت مع النبي صلى الله عليه وسلم في سفر، فأصبحت يوما قريبا منه ونحن نسير، فقلت: "يا رسول الله أخبرني بعمل يدخلني الجنة ويباعدني عن النار". قال: "لقد سألتني عن عظيم، وإنه ليسير على من يسره الله عليه، تعبد الله ولا تشرك به شيئا، وتقيم الصلاة، وتؤتي الزكاة، وتصوم رمضان، وتحج البيت". ثم قال: "ألا أدلك على أبواب الخير: الصوم جنة، والصدقة تطفئ الخطيئة كما يطفئ الماء النار، وصلاة الرجل من جوف الليل" قال: ثم تلا {تتجافى جنوبهم عن المضاجع} حتى بلغ {يعملون}. ثم قال: "ألا أخبرك برأس الأمر كله وعموده، وذروة سنامه؟" قلت: بلى يا رسول الله، قال: "رأس الأمر الإسلام، وعموده الصلاة، وذروة سنامه الجهاد". ثم قال: "ألا أخبرك بملاك ذلك كله؟" قلت: "بلى يا نبي الله"، فأخذ بلسانه قال: "كف عليك هذا"، فقلت: "يا نبي الله، وإنا لمؤاخذون بما نتكلم به؟" فقال: "ثكلتك أمك يا معاذ. وهل يكب الناس في النار على وجوههم أو على مناخرهم إلا حصائد ألسنتهم؟". هذا حديث حسن صحيح" (at-Tirmidhî, 2616).
Quant au hadîth qui dit que les actions ne font pas entrer dans le Paradis, il met l'accent sur une autre réalité : les actions ne sont que cause (sabab) ; il faut aussi la Grâce et la Miséricorde de Dieu (Mussabbib ul-asbâb) : "Aucun parmi vous, ni moi, son action (bonne) ne le fera entrer dans le paradis ni ne le protègera du feu ; (ce sera) seulement par une Miséricorde de la part de Dieu" : "عن جابر قال: سمعت النبى صلى الله عليه وسلم يقول: لا يُدْخِلُ أحدًا منكم عملُه الجنةَ ولا يُجيرُه من النار، ولا أنا، إلا برحمة من الله" (Muslim, 2817). "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "قاربوا وسددوا، واعلموا أنه لن ينجو أحد منكم بعمله." قالوا: يا رسول الله ولا أنت؟ قال: "ولا أنا، إلا أن يتغمدني الله برحمة منه وفضل" : "Rapprochez-vous, et restez sur la droiture. Et sachez qu'aucun parmi nous ne sera sauvé par son action (bonne)." On dit : "Messager de Dieu, pas même toi ?" Il dit : "Pas même moi. Ce ne sera que si Dieu me couvre d'une Miséricorde et d'une Faveur de Sa part" (Muslim, 2816). "Ne sauvera aucun d'entre vous son agir. - Pas toi (non plus), ô Messager de Dieu ? - Ni moi, sauf si Dieu me couvre par une miséricorde. Prenez le chemin droit, rapprochez-vous, avancez le matin, avancez en fin d'après-midi, et quelque peu la nuit. Et la modération, la modération, vous parviendrez (à la destination)" : "عن أبي هريرة رضي الله عنه، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لن ينجي أحدا منكم عمله." قالوا: ولا أنت يا رسول الله؟ قال: "ولا أنا، إلا أن يتغمدني الله برحمة، سددوا وقاربوا، واغدوا وروحوا، وشيء من الدلجة. والقصد القصد تبلغوا" (al-Bukhârî, 4098).
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--- De même en est-il du hadîth suivant, qui dit que (le Jour du Jugement), l'enfant qui était mort dans le ventre de sa mère et par rapport à la perte duquel cette mère avait fait preuve de patience et espéré être récompensée, cet enfant tirera, par son cordon ombilical, sa mère jusqu'au Paradis : "حدثنا علي بن هاشم بن مرزوق قال: حدثنا عبيدة بن حميد قال: حدثنا يحيى بن عبيد الله، عن عبيد الله بن مسلم الحضرمي، عن معاذ بن جبل، عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "والذي نفسي بيده، إن السقط ليجر أمه بسرره إلى الجنة إذا احتسبته" (Ibn Mâja, 1609 ; voir aussi Ahmad, 22090, qui est plus complet).
Cela signifie seulement que cet enfant intercédera en faveur de ses parents [promis à une peine temporaire] dans le Feu (sens B.2.2) : si Dieu décide d'accepter cette intercession, alors l'enfant les y conduira véritablement (sens A) par le moyen de son cordon ombilical.
Cela est dit explicitement dans cet autre hadîth : "حدثنا محمد بن يحيى، ومحمد بن إسحاق أبو بكر البكائي، قالا: حدثنا أبو غسان، قال: حدثنا مندل، عن الحسن بن الحكم النخعي، عن أسماء بنت عابس بن ربيعة، عن أبيها، عن علي، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إن السقط ليراغم ربه إذا أدخل أبويه النار. فيقال: "أيها السقط المراغم ربه، أدخل أبويك الجنة"، فيجرهما بسرره حتى يدخلهما الجنة" (Ibn Mâja, 1608, dha'îf).)
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--- Un autre exemple encore avec le verbe "qatl", qui signifie en fait : "imâta" (lui aussi du groupe "If'âl") :
--- En disant à un irakien venu le questionner quant au sang du moustique / au fait d'écraser une mouche pendant l'état de sacralisation, Ibn Omar lui répondit : "Regardez celui-là : il me questionne au sujet du fait que celui qui est en état d sacralisation tue une mouche, alors qu'ils ont tué le fils de la fille du Prophète - que Dieu le rapproche de Lui et le salue - alors que le Prophète avait dit : "(Mes deux petits-fils) sont mes fleurs parfumées en ce monde" : "حدثنا شعبة، عن محمد بن أبي يعقوب، سمعت ابن أبي نعم، سمعت عبد الله بن عمر، وسأله عن المحرم - قال شعبة: أحسبه: - يقتل الذباب. فقال: "أهل العراق يسألون عن الذباب، وقد قتلوا ابن ابنة رسول الله صلى الله عليه وسلم، وقال النبي صلى الله عليه وسلم: "هما ريحانتاي من الدنيا" (al-Bukhârî, 3543) ; "حدثنا مهدي، حدثنا ابن أبي يعقوب، عن ابن أبي نعم، قال: كنت شاهدا لابن عمر، وسأله رجل عن دم البعوض، فقال: "ممن أنت؟" فقال: "من أهل العراق"، قال: "انظروا إلى هذا، يسألني عن دم البعوض، وقد قتلوا ابن النبي صلى الله عليه وسلم، وسمعت النبي صلى الله عليه وسلم يقول: "هما ريحانتاي من الدنيا" (al-Bukhârî, 5648).
----- Est-ce que cet irakien-là avait fait partie de l'armée venue intercepter al-Hussein, et avait directement aidé à son assassinat (الإعانة على قتله مباشرةً) (sens B.2.4) ?
----- Est-ce que cet irakien-là avait fait partie de l'armée venue intercepter al-Hussein, et avait tué al-Hussein au sens où il avait aidé d'une certaine façon à son assassinat par le fait d'avoir fait partie du nombre de l'armée (الإعانة على قتله بتكثير سواد الجيش الظالم) (sens B.2.5) ?
----- Ou bien est-ce que cet irakien-là était de ceux qui avaient explicitement invité al-Hussein à se rendre à Kûfa mais s'étaient ensuite terrés chez eux quand 'Ubaydullâh ibn Ziyâd avait été nommé gouverneur de cette ville et avait sévi, et, en ce sens, ils avaient une responsabilité directe dans la mort de al-Hussein (التسبّب في قتله، وذلك بدعوته إلى التأمّر عليهم ثم خذلانه) (sens B.2.6) ?
"وقال ابن بطال: يؤخذ من الحديث أنه يجب تقديم ما هو أوكد على المرء من أمر دينه لإنكار ابن عمر على من سأله عن دم البعوض مع تركه الاستغفار من الكبيرة التي ارتكبها بالإعانة على قتل الحسين فوبخه بذلك. وإنما خصه بالذكر لعظم قدر الحسين ومكانه من النبي صلى الله عليه وسلم؛ انتهى. والذي يظهر أن ابن عمر لم يقصد ذلك الرجل بعينه بل أراد التنبيه على جفاء أهل العراق وغلبة الجهل عليهم بالنسبة لأهل الحجاز؛ ولا مانع أن يكون بعد ذلك أفتى السائل عن خصوص ما سأل عنه لأنه لا يحل له كتمان العلم - إلا إن حمل على أن السائل كان متعنتا -؛ ويؤكد ما قلته أنه ليس في القصة ما يدل على أن السائل المذكور كان ممن أعان على قتل الحسين؛ فإن ثبت ذلك فالقول ما قال ابن بطال والله أعلم" (FB). A ce moment-là, la réponse de Ibn Omar peut signifier : "alors qu'ils sont ceux qui l'avaient invité à venir à Kûfa pour être leur émir, puis ont trahi leur engagement et ont laissé l'émir le tuer sans même protester".
A ce moment-là :
--- Sinân ibn Anas an-Nakha'î est celui qui l'a tué (sens A) (BN 8/213) ;
--- Ubaydullâh ibn Ziyâd est celui qui a ordonné de le combattre s'il refusait de se constituer prisonnier (sens B.2.2) ;
--- les gens de l'armée chargée d'intercepter al-Hussein ont participé à des degrés divers au fait qu'il a été tué (sens B.2.5) ;
--- et ceux des gens de Kûfa qui l'avaient invité à venir dans leur ville pour être leur émir, sont responsables du fait qu'il a été tué, et ce par le fait de l'avoir invité mais ensuite de l'avoir lâchement abandonné quand ils ont vu la situation se dégrader, alors même qu'ils avaient promis le défendre (sens B.2.6).
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Par contre, quand, du célèbre hadîth : "Pauvre de toi, 'Ammâr / fils de Sumayya ! Le groupe bâghî te tuera", Mu'âwiya (que Dieu l'agrée) a fait la Ta'wîl suivante, par recours à un Majâz 'Aqlî : "Ce sont ceux qui l'ont amené ici qui l'ont tué", ce fut là une Ta'wîl Erronée : Khata' Qat'î, de niveau "Sâ'ïgh" :
"حدثنا أبو معاوية، حدثنا الأعمش، عن عبد الرحمن بن زياد، عن عبد الله بن الحارث، قال: إني لأسير مع معاوية في منصرفه من صفين، بينه وبين عمرو بن العاص، قال: فقال عبد الله بن عمرو بن العاص: "يا أبت، ما سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول لعمار: "ويحك يا ابن سمية تقتلك الفئة الباغية"؟" قال: فقال عمرو لمعاوية: "ألا تسمع ما يقول هذا؟" فقال معاوية: "لا تزال تأتينا بهنة. أنحن قتلناه؟ إنما قتله الذين جاءوا به" (Ahmad, 6499, 6927 ; voir aussi 6500, 6926).
Cette Ta'wîl fut Sâ'ïgh (au sens de "reposant sur un raisonnement digne de ce nom"), dans la mesure où ce fut le départ de 'Alî depuis al-Kûfa qui fut la cause de la sortie de Mu'âwiya (que Dieu les agrée tous deux) : "وقد كان معاوية يعرف من نفسه أنه لم يكن منه البغي في حرب صفين، لأنه لم يردها، ولم يبتدئها، ولم يأت لها إلا بعد أن خرج علي من الكوفة وضرب معسكره في النخيلة ليسير إلى الشام - كما تقدم في صـ 162-163 -؛ ولذلك لما قتل عمار قال معاوية: "إنما قتله من أخرجه" (Note de Muhibb ud-dîn al-Khatîb sur Al-'Awâssim min al-Qawâssim, p. 173).
Néanmoins, elle fut Khata' Qat'î, car la causalité est trop faible par rapport à la mort de 'Ammâr (que Dieu l'agrée) : entre les deux (le fait que 'Alî ait pris l'initiative de marcher contre Mu'âwiya, et le fait que 'Ammâr soit mort dans la bataille qui a suivi), il y a eu l'action directe de deux personnes faisant partie du groupe de Mu'âwiya : ce sont elles qui ont - ou l'une d'elles qui a - tué 'Ammâr ; par ailleurs, certes, l'avis correct était que 'Alî ne marche pas contre Mu'âwiya, cependant, celui-ci a fait la première erreur (khata' ijtihâdî), en étant Bâghî 'an il-amîr.
"ويروى أن معاوية تأول أن الذي قتله هو الذي جاء به دون مقاتليه؛ وأن عليا رد هذا التأويل بقوله: "فنحن إذا قتلنا حمزة". ولا ريب أن ما قاله علي هو الصواب؛ لكن من نظر في كلام المتناظرين من العلماء الذين ليس بينهم قتال ولا ملك [يرى] أن لهم في النصوص من التأويلات ما هو أضعف من معاوية بكثير" (MF 35/76-77) ; "قوله لعمار "تقتلك الفئة الباغية" فقالوا: "نحن لم نقتله إنما قتله من جاء به حتى أوقعه بين رماحنا"، فهذا هو التأويل الباطل المخالف لحقيقة اللفظ وظاهره؛ فإن الذي قتله هو الذي باشر قتله، لا من استنصر به. ولهذا رد عليهم من هو أولى بالحق والحقيقة منهم فقالوا: "فيكون رسول الله صلى الله عليه وسلم وأصحابه هم الذين قتلوا حمزة والشهداء معه لأنهم أتوا بهم حتى أوقعوهم تحت سيوف المشركين" (Mukhtassar as-Sawâ'ïq al-mursala, pp. 41/42) ; "فقول معاوية "إنما قتله من قدمه إلى سيوفنا" تأويل بعيد جداً" (Al-Bidâya wa-n-Nihâya, 6/246).
La raison en est que la Tassabbub est très faible entre le fait que 'Alî ait "invité" 'Ammar à le suivre (ce qui relevait du niveau le plus faible pour ce qui est de le "faire sortir") dans une entreprise où, ensuite, 'Ammâr a été tué : ce fut quelqu'un d'autre qui le tua ; il n'était nullement certain ni même fortement probable qu'il allait y être tué ; et 'Alî n'abandonna personne.
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).