Dans la Sunna, on trouve parfois la négation de l'applicabilité d'un terme par rapport à quelque chose qui constitue pourtant bel et bien un des individus auxquels ce terme s'applique ; il s'agit en fait seulement de la négation qu'en cette chose se trouvent tous les constituants du Degré de Perfection de ce qui est appelé ainsi - نفي إطلاق الاسم على الشيء بمعنى نفي وجود كمال المسمّى في ذلك الشيء

La règle première est que la négation de l'applicabilité d'un nom à quelque chose, cela induit la négation totale, par rapport à cette chose, de toute réalité de ce qui est nommé ainsi.

L'exemple le plus évident en est la formule : "لا إله إلا الله" : "Pas de divinité sauf Dieu" : il y a ici une négation, suivie d'une exception.
Or c'est véritablement qu'il n'existe aucune chose autre que Dieu qui ait quoi que ce soit de divin.

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Cependant, parfois les choses ne sont pas ainsi.

Al-Bukhârî écrit ainsi que - parfois - on dit : "Ce n'est rien", alors qu'on ne veut pas nier que ce soit quelque chose ; on veut seulement nier que ce soit quelque chose de vrai : on veut donc seulement dire : "Ce n'est rien de vrai" [ou : "Ce n'est rien d'important"].

En fait, parfois un même terme possède deux intensités différentes : et, en niant ce terme, on ne nie en fait que l'une de ses intensités - la plus grande -, et pas l'autre.
On le voit très bien dans cette version du célèbre hadîth relaté par Ibn Abbâs, dans lequel le Prophète (sur lui soit la paix) a dit, parlant des habitants de deux tombes : "Ils sont en train d'être châtiés ; et ils ne sont pas châtiés pour quelque chose de grand ; (mais) cela est grand" : "عن ابن عباس، قال: خرج النبي صلى الله عليه وسلم من بعض حيطان المدينة، فسمع صوت إنسانين يعذبان في قبورهما، فقال: "يعذبان، وما يعذبان في كبير، وإنه لكبير. كان أحدهما لا يستتر من البول، وكان الآخر يمشي بالنميمة". ثم دعا بجريدة فكسرها بكسرتين أو ثنتين، فجعل كسرة في قبر هذا، وكسرة في قبر هذا، فقال: "لعله يخفف عنهما ما لم ييبسا" (al-Bukhârî, 5708).
Ici, il a dans la même phrase tour à tour nié, puis affirmé, que ce pour quoi ils subissent le châtiment soit grand. En fait :
--- quand il a dit qu'ils sont châtiés pour quelque chose qui n'est pas grand, il a voulu dire : "pour quelque chose dont il n'est pas difficile de se préserver" (وما يعذبان في كبير عليهما تركه) / "pour quelque chose qui n'est pas grave aux yeux de certaines personnes" (وما يعذبان في كبير عند بعض الناس) ;
--- et quand il a dit que ce pour quoi ils sont châtiés est grand, il a voulu dire : "Cela est considéré auprès de Dieu comme grand péché, kabîra" (وإنه لكبير عند الله).

De la même veine relèvent les hadîths suivants :
--- "Pas de roi sauf Dieu" (alors que des humains ont bel et bien été nommés "rois" dans le Coran et la Sunna) ;
--- "L'homme fort n'est pas celui qui terrasse beaucoup (ses adversaires), mais l'homme fort est celui qui maîtrise sa personne au moment de la colère" (alors que celui qui terrasse tous ses adversaires est bel et bien un homme fort, et qu'un autre hadîth a dit que le croyant fort est meilleur et plus aimé de Dieu que le croyant faible [cela valant pour deux croyants ayant le même degré de foi et de piété]) ;
--- "L'homme en faillite n'est que celui qui sera mis en faillite le Jour de la Résurrection" (alors que la Sunna a elle-même employé le terme "mis en faillite" pour celui qui l'est par rapport aux biens matériels de ce monde).
Dans ces 3 hadîths, la négation du qualificatif par rapport à tout autre individu que celui pour lequel cela y est affirmé, cela n'y est pas absolu, mais seulement relatif.

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Voici l'écrit de al-Bukhârî où il a affirmé une partie du propos relaté de lui ci-dessus : "باب قول الرجل للشيء: "ليس بشيء"، وهو ينوي أنه ليس بحق. وقال ابن عباس: قال النبي صلى الله عليه وسلم للقبرين: "يعذبان بلا كبير، وإنه لكبير" (Al-Jâmi' us-sahîh, Kitâb ul-Adab, bâb n° 117).

Et voici l'autre écrit où il a affirmé l'autre partie de ce propos : "باب قول النبي صلى الله عليه وسلم: "إنما الكرم قلب المؤمن". وقد قال: "إنما المفلس الذي يفلس يوم القيامة". كقوله: "إنما الصرعة الذي يملك نفسه عند الغضب". كقوله: "لا ملك إلا لله": فوصفه بانتهاء الملك، ثم ذكر الملوك أيضا فقال: {إن الملوك إذا دخلوا قرية أفسدوها" (Al-Jâmi' us-sahîh, Kitâb ul-Adab, bâb n° 102).

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A) Négation, dans un hadîth, de l'existence d'une chose (لا), alors même que son existence a été reconnue dans un autre hadîth :

"لا عدوى" ("Il n'y a pas de contagion…"). L'ayant entendu dire ceci, un bédouin lui demanda alors : "Comment se fait-il donc qu'il arrive que mes chameaux soient dans le désert aussi (alertes et agiles) que des gazelles, puis que vienne à eux un chameau galeux, et qu'alors mes chameaux attrapent la gale ?" Le Prophète lui fit cette réponse : "Qui donc a transmis la maladie au premier (chameau) ?" : "عن أبي هريرة رضي الله عنه قال: إن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "لا عدوى". فقام أعرابي فقال: "أرأيت الإبل، تكون في الرمال أمثال الظباء، فيأتيها البعير الأجرب فتجرب؟" قال النبي صلى الله عليه وسلم: "فمن أعدى الأول" (al-Bukhârî, 5439, Muslim, 2220). Ici le Prophète a voulu dire qu'il faut bien, quand on remonte dans le passé, qu'un premier animal ait attrapé cette maladie sans avoir été contaminé par un autre animal, donc sans contagion.
Or le Prophète (sur lui soit la paix) a dit aussi :
--- "Le propriétaire des chameaux qui sont malades ne doit pas les mener chez le propriétaire des chameaux qui sont en bonne santé" : "وعن أبي سلمة، سمع أبا هريرة، بعد يقول: قال النبي صلى الله عليه وسلم: "لا يوردن ممرض على مصح"؛ وأنكر أبو هريرة حديث الأول، قلنا: "ألم تحدث أنه: "لا عدوى"؟" فرطن بالحبشية. قال أبو سلمة: فما رأيته نسي حديثا غيره" (al-Bukhârî, 5437, Muslim, 2221) ;
--- "Il n'y a pas de contagion. (...) Et éloigne-toi du lépreux comme tu t'éloignerais du lion" : "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا عدوى، ولا طيرة، ولا هامة، ولا صفر. وفر من المجذوم كما تفر من الأسد" (al-Bukhârî, 5380).
Lire : La Sunna enseigne-t-elle que la contagion n'existe pas ?.

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A') Négation du nom par rapport à la chose qui est pourtant (elle aussi) porteuse de la réalité que ce nom a été institué pour désigner (ليس) :

– Questionné au sujet des devins, le Prophète (sur lui soit la paix) répondit : "Ils ne sont rien" : "عن عروة، قال: قالت عائشة: "سأل أناس رسول الله صلى الله عليه وسلم عن الكهان، فقال لهم رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ليسوا بشيء". قالوا: يا رسول الله، فإنهم يحدثون أحيانا بالشيء يكون حقا؟ فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "تلك الكلمة من الحق، يخطفها الجني، فيقرها في أذن وليه قر الدجاجة، فيخلطون فيها أكثر من مائة كذبة" (al-Bukhârî, 5859, Muslim, 2228). Or les devins sont bien "quelque chose" : "shay'" veut dire : "mawjûd". Mais en fait, comme al-Bukhârî l'a dit, le Prophète (sur lui soit la paix) a voulu dire ici : "Les devins ne sont rien de vrai".

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Le qualificatif "mu'min"
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"عن ابن عباس رضي الله عنهما قال: سمعت النبي صلى الله عليه وسلم يقول: "ليس المؤمن الذي يشبع وجاره جائع" : "Le mu'min n'est pas celui qui se repaît alors que son voisin est affamé" (Al-Adab ul-muf'rad li-l-Bukhârî, 112 : Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, 149).

"عن الأعمش، عن إبراهيم، عن علقمة، عن عبد الله قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ليس المؤمن بالطعان ولا اللعان ولا الفاحش ولا البذيء" : "Le mu'min n'est pas le grand critiqueur, ni le grand prononciateur de malédiction, ni le grossier, ni le vulgaire" (at-Tirmidhî, 1977).

"عن أبي شريح، أن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "والله لا يؤمن، والله لا يؤمن، والله لا يؤمن!" قيل: ومن يا رسول الله؟ قال: "الذي لا يأمن جاره بوايقه" : "Par Dieu, il n'a pas la foi !" (Le Prophète l'a dit trois fois.) "Qui donc, ô Messager de Dieu ?" ont demandé les Compagnons. "Celui dont le voisin n'est pas à l'abri de ses torts" (al-Bukhârî, 5670).

"عن أنس عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "لا يؤمن أحدكم حتى يحب لأخيه ما يحب لنفسه" : "Aucun d'entre vous n'aura la foi jusqu'à ce qu'il aime pour son frère ce qu'il aime pour lui-même" (al-Bukhârî, 13, Muslim, 45).

"عن أنس بن مالك قال: ما خطبنا نبي الله صلى الله عليه وسلم إلا قال: "لا إيمان لمن لا أمانة له، ولا دين لمن لا عهد له" : "Pas de foi pour celui qui n'a pas d'honnêteté. Et pas de dîn pour celui qui n'a pas de fidélité à l'engagement (qu'il a pris)" (Ahmad, 12383).

Or le Coran a quand même employé le terme "mu'min" au sujet de la détermination de l'esclave à affranchir pour expier telle faute morale : "وَمَن قَتَلَ مُؤْمِنًا خَطَئًا فَتَحْرِيرُ رَقَبَةٍ مُّؤْمِنَةٍ وَدِيَةٌ مُّسَلَّمَةٌ إِلَى أَهْلِهِ إِلاَّ أَن يَصَّدَّقُواْ" (Coran 4/92). Il suffit que l'esclave ait Asl ul-îmân pour qu'on puisse le libérer dans le cadre de cette expiation, même si cet esclave est vulgaire, critiqueur, etc. !

Plus encore : un autre verset a dit aux musulmans, après le pacte de al-Hudaybiya, de tester la sincérité des dames qui émigraient de La Mecque, ajoutant : "Dieu est plus sachant de leur îmân", et affirmant ensuite : "Alors, si vous les connaissez être mu'minât, ne les renvoyez pas auprès de (ces) kâfir" : "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا جَاءكُمُ الْمُؤْمِنَاتُ مُهَاجِرَاتٍ فَامْتَحِنُوهُنَّ اللَّهُ أَعْلَمُ بِإِيمَانِهِنَّ فَإِنْ عَلِمْتُمُوهُنَّ مُؤْمِنَاتٍ فَلَا تَرْجِعُوهُنَّ إِلَى الْكُفَّارِ لَا هُنَّ حِلٌّ لَّهُمْ وَلَا هُمْ يَحِلُّونَ لَهُنّ" (Coran 60/10).

De même, après avoir posé seulement deux questions à une esclave, le Prophète lui a appliqué ce qualificatif "mu'min" : "عن معاوية بن الحكم السلمي، قال: (...). وكانت لي جارية ترعى غنما لي قبل أحد والجوانية، فاطلعت ذات يوم فإذا الذئب قد ذهب بشاة من غنمها، وأنا رجل من بني آدم، آسف كما يأسفون، لكني صككتها صكة. فأتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم، فعظّم ذلك علي. قلت: "يا رسول الله أفلا أعتقها؟"، قال: "ائتني بها". فأتيته بها، فقال لها: "أين الله؟"، قالت: "في السماء"، قال: "من أنا؟"، قالت: "أنت رسول الله". قال: "أعتقها، فإنها مؤمنة" (Muslim, 537 ; voir aussi Muwattâ Mâlik, 1543). "عن الشريد بن سويد الثقفي، قال: أتيت رسول الله صلى الله عليه وسلم فقلت: "إن أمي أوصت أن تعتق عنها رقبة، وإن عندي جارية نوبية أفيجزئ عني أن أعتقها عنها؟" قال: "ائتني بها". فأتيته بها، فقال لها النبي صلى الله عليه وسلم: "من ربك؟" قالت: "الله"، قال: "من أنا؟" قالت: أنت رسول الله، قال: "فأعتقها فإنها مؤمنة" (an-Nassâ'ï). "عن عبيد الله بن عبد الله بن عتبة بن مسعود، أن رجلا من الأنصار جاء إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم بجارية له سوداء. فقال: "يا رسول الله إن علي رقبة مؤمنة؛ فإن كنت تراها مؤمنة أعتقتها". فقال لها رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أتشهدين أن لا إله إلا الله؟" فقالت: نعم. قال: "أفتشهدين أن محمدا رسول الله؟" قالت: نعم. قال: "أتوقنين بالبعث بعد الموت؟" قالت: نعم. قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أعتقها" (Muwattâ Mâlik, 1544, Abd ur-Razzâq, 16814, Ahmad, 15743 : mursal d'après az-Zurqânî).
Lire :
Celui qui croit mais commet des actes interdits (irtikâb ul-kabâ'ïr) en perd-il la foi ? quitte-t-il l'islam ? 

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B) Restriction de l'application du nom à seulement un, ou seulement quelques-uns, parmi la totalité des individus porteurs de la réalité que ce nom désigne ; et ce par le moyen d'une négation suivie d'une particule d'exception (لا ... إلا / ليس ... إلا) :

"عن معمر عن همام بن منبه، قال: "هذا ما حدثنا أبو هريرة، عن رسول الله صلى الله عليه وسلم"؛ فذكر أحاديث، منها: "وقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أغيظ رجل على الله يوم القيامة وأخبثه وأغيظه عليه: رجل كان يسمى ملك الأملاك. لا ملك إلا الله" : "Pas de roi sauf Dieu" (Muslim 2143). Pourtant le Coran lui-même a employé le mot "roi" à propos d'humains : "وَقَالَ الْمَلِكُ إِنِّي أَرَى سَبْعَ بَقَرَاتٍ سِمَانٍ يَأْكُلُهُنَّ سَبْعٌ عِجَافٌ وَسَبْعَ سُنبُلاَتٍ خُضْرٍ وَأُخَرَ يَابِسَاتٍ" (Coran 12/43). Et le Prophète (sur lui soit la paix) l'a lui aussi utilisé à propos d'un homme : "عن صهيب، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "كان ملك فيمن كان قبلكم، وكان له ساحر. فلما كبر، قال للملك: "إني قد كبرت، فابعث إلي غلاما أعلمه السحر" (Muslim, 3005).

"اللهم، لا عيش إلا عيش الآخرة" : "Ô Dieu, pas de vie si ce n'est la vie de l'autre monde" (al-Bukhârî, Muslim). Or la vie de ce monde existe bel et bien, et elle importante au point qu'on n'a pas le droit de se suicider, ni d'ôter la vie d'autrui (sauf cas exceptionnels tels qu'un cas de légitime défense). Mais en fait ce hadîth veut seulement dire que cette vie temporaire et brève n'est que peu de choses en comparaison à la vie éternelle de l'autre monde.

"عن عمران بن حصين، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "لا رقية إلا من عين أو حمة" : "Pas de ruqya sauf par rapport au mauvais oeil ou à une piqûre" (at-Tirmidhî, 2057, Abû Dâoûd, 3884). Or pratiquer la ruqya est autorisé pour d'autres cas encore.
Lire : La ruqya autorisée.

– "عن أبي هريرة: أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "لا حسد إلا في اثنتين: رجل علمه الله القرآن، فهو يتلوه آناء الليل وآناء النهار، فسمعه جار له فقال: ليتني أوتيت مثل ما أوتي فلان، فعملت مثل ما يعمل؛ ورجل آتاه الله مالا فهو يهلكه في الحق، فقال رجل: ليتني أوتيت مثل ما أوتي فلان، فعملت مثل ما يعمل" (al-Bukhârî, 4738) ; "عن عبد الله بن عمر رضي الله عنهما قال: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول: "لا حسد إلا على اثنتين: رجل آتاه الله الكتاب، وقام به آناء الليل؛ ورجل أعطاه الله مالا، فهو يتصدق به آناء الليل والنهار" (al-Bukhârî, 4737, Muslim, 815). C'est la Ghibta qui est signifiée dans ces célèbres hadîths (lesquels emploient pourtant le terme Hassad) : "Pas d'envie, sauf en deux qualités : le fait qu'un homme soit tel que Dieu lui a enseigné le Coran, et il le récite alors aux moments de la nuit et aux moments de la journée ; un voisin l'entend alors et dit : "Si j'avais reçu ce que Untel a reçu, et que je pouvais faire ce qu'il fait !". Et le fait qu'un homme soit tel que Dieu lui a donné des biens matériels, et il le dépense alors dans le vrai ; un (autre) homme dit alors : "Si j'avais reçu ce que Untel a reçu, et que je pouvais faire ce qu'il fait !"" (al-Bukhârî, Muslim).
Pourtant ces hadîths ne veulent pas dire que la Ghibta ne serait autorisée que dans ces deux cas. Ils veulent dire que ce sont ces deux cas qui méritent vraiment d'être les objets de Ghibta : le fait est que la Ghibta au sujet de telles bonnes actions n'est pas seulement purement autorisée (mubâh), mais est chose recommandée (ShM 6/97).
Lire : La différence entre le fait d'envier quelqu'un par rapport au bienfait dont il jouit (Ghibta), et le fait de souhaiter que ce quelqu'un perde le bienfait dont il jouit (Hassad) - الفرق بين الغبطة والحسد.

– "لا سبق إلا فى نصل أو خف أو حافر" : "Pas de prix, sauf dans un [tir de] flèches ou une [course de] méhari ou de cheval" (at-Tirmidhî, 1700, Abû Dâoûd, 2574, an-Nassâ'ï, 3586).
Lire : Est-il autorisé de toucher un prix lors d'une compétition ?

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A', suivi de B) Négation de l'application du nom à un individu (alors que celui-ci est bel et bien porteur de la réalité que ce désigne), suivie d'une Restriction de l'application du nom à un autre individu :

– "لَّيْسَ الْبِرَّ أَن تُوَلُّواْ وُجُوهَكُمْ قِبَلَ الْمَشْرِقِ وَالْمَغْرِبِ وَلَكِنَّ الْبِرَّ مَنْ آمَنَ بِاللّهِ وَالْيَوْمِ الآخِرِ وَالْمَلآئِكَةِ وَالْكِتَابِ وَالنَّبِيِّينَ وَآتَى الْمَالَ عَلَى حُبِّهِ ذَوِي الْقُرْبَى وَالْيَتَامَى وَالْمَسَاكِينَ وَابْنَ السَّبِيلِ وَالسَّآئِلِينَ وَفِي الرِّقَابِ وَأَقَامَ الصَّلاةَ وَآتَى الزَّكَاةَ وَالْمُوفُونَ بِعَهْدِهِمْ إِذَا عَاهَدُواْ وَالصَّابِرِينَ فِي الْبَأْسَاء والضَّرَّاء وَحِينَ الْبَأْسِ أُولَئِكَ الَّذِينَ صَدَقُوا وَأُولَئِكَ هُمُ الْمُتَّقُونَ" : "La piété ne consiste pas en le fait de tourner vos visages vers l'Orient ou l'Occident. Mais la piété est (l'état de) celui qui croit en Dieu, en le Jour Dernier (...)" (Coran 2/177).
Il existe différents commentaires de ce verset 2/177 ; celui auquel va ma préférence est celui selon lequel ce verset s'adresse aux musulmans, et leur rappelle que se tourner vers la Kaaba est nécessaire (en vertu de Coran 2/144), mais n'est néanmoins pas toute la piété, et n'est même, par rapport à la grande action de piété qu'est la prière rituelle, qu'une condition de validité (ليس كل البر، وإن كان من البر) : il faut encore bien d'autres actions, de croyances, de coeur et de membres externes. "أي: ليس هذا هو البر المقصود من العباد؛ فيكون كثرة البحث فيه والجدال من العناء الذي ليس تحته إلا الشقاق والخلاف. وهذا نظير قوله صلى الله عليه وسلم: "ليس الشديد بالصرعة؛ إنما الشديد الذي يملك نفسه عند الغضب" ونحو ذلك" (Tafsîr us-Sa'dî). "وقال بعضهم: بل المراد مخاطبة المؤمنين، لمّا ظنوا أنهم قد نالوا البغية بالتوجه إلى الكعبة من حيث كانوا يحبّون ذلك؛ فخوطبوا بهذا الكلام" (Tafsîr ur-Râzî). "ولما كان استقبال القبلة شرطا إنما أريد به تكميل الصلاة - وليس شرطا لا يتأتى أصل فائدة الصلاة إلا به -، تلا رسولُ الله (صلى الله عليه وسلم) فيمن تحرى في ليلة مظلمة وصلى لغير القبلة قولَه تعالى: {فأينما تولوا فثم وجه الله}" (Hujjat ullâh il-bâligha, 1/552).

"عن أبي هريرة رضي الله عنه، أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "ليس الشديد بالصرعة. إنما الشديد الذي يملك نفسه عند الغضب" : "L'homme fort n'est pas celui qui terrasse beaucoup (ses adversaires). L'homme fort n'est que celui qui maîtrise sa personne au moment de la colère" (al-Bukhârî 5763, Muslim 2609). Or un autre hadîth dit : "عن أبي هريرة، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "المؤمن القوي خير وأحب إلى الله من المؤمن الضعيف، وفي كل خير" : "Le croyant qui est fort est meilleur et plus aimé de Dieu que le croyant qui est faible ; et en chacun (d'eux) il y a du bien" (Muslim, 2664) [ce caractère "meilleur et plus aimé de Dieu" vaut pour cet aspect : seulement par rapport à deux croyants ayant le même degré de foi, de piété]. Al-Qurtubî dit : "أي: القوي البدن والنفس، الماضي العزيمة، الذي يصلح للقيام بوظائف العبادات من الصوم والحج والجهاد والأمر بالمعروف والنهي عن المنكر والصبر على ما يصيبه في ذلك وغير ذلك مما يقوم به الدين وتنهض به كلمة المسلمين؛ فهذا هو الأفضل والأكمل. وأما من لم يكن كذلك من المؤمنين، ففيه خير من حيث كان مؤمنا، قائما بالصلوات، مكثرا لسواد المسلمين، ولذلك قال صلى الله عليه وسلم: "وفي كل خير"، لكنه قد فاته الحظ الأكبر، والمقام الأفخر" (Al-Muf'him). Voir aussi Ikmâl ul-mu'lim. Ibn ul-Qayyim a lui aussi considéré que ce hadîth parle de force physique et de courage (Al-Furûssiyya, p. 490).
En fait dans le premier hadîth le Prophète n'a pas voulu dire que l'homme qui terrasse son adversaire n'est pas un "homme fort" ; il a seulement voulu rappeler que la vraie force est d'être capable de se maîtriser soi-même au moment où tant d'hommes ne parviennent pas à le faire.

"عن عبد الله بن مسعود، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ما تعدون الرقوب فيكم؟" قال قلنا: "الذي لا يولد له"، قال: "ليس ذاك بالرقوب. ولكنه الرجل الذي لم يقدم من ولده شيئا". قال: "فما تعدون الصرعة فيكم؟" قال قلنا: الذي لا يصرعه الرجال، قال: "ليس بذلك، ولكنه الذي يملك نفسه عند الغضب" : "Que comptez-vous parmi vous comme "raqûb" ("celui qui n'a aucun enfant") ? - C'est celui à qui il ne naît aucun enfant. - Ce n'est pas là "celui qui n'a pas d'enfant" ! Mais c'est l'homme dont aucun enfant n'est (mort en bas-âge de sorte qu'il) l'ait envoyé en avant (et le retrouve dans l'autre monde, bénéficiant alors de son intercession pour être admis au Paradis). - Que comptez-vous parmi vous comme "l'homme fort" ? - C'est celui qui terrasse beaucoup (ses adversaires). - Ce n'est pas celui-là. Mais c'est celui qui maîtrise sa personne au moment de la colère" (Muslim, 2608). Dans la version de Ahmad : "الذي لا ولد له" : "C'est celui qui n'a pas d'enfant" (Ahmad 3626). An-Nawawî a traduit "raqûb" par : "celui dont aucun enfant ne survit" : "أصل الرقوب في كلام العرب الذي لا يعيش له ولد" (Shar'h Muslim).

"عت أبا هريرة رضي الله عنه، عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "ليس المسكين الذي يطوف على الناس ترده اللقمة واللقمتان، والتمرة والتمرتان، ولكن المسكين الذي لا يجد غنى يغنيه، ولا يفطن به فيتصدق عليه، ولا يقوم فيسأل الناس" : "Le pauvre n'est pas celui qui fait le tour des gens, qu'une bouchée ou deux, une datte ou deux, le fait s'en retourner. Mais le pauvre est celui qui ne dispose pas de biens matériels lui étant suffisants (pour ses besoins), dont on ne devine pas qu'il est (ainsi) de sorte qu'on lui fasse l'aumône, et qui ne se lève pas et demande aux gens" (al-Bukhârî, 1409, Muslim, 1039).

"عن عبد الله بن عمرو عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "ليس الواصل بالمكافئ. ولكن الواصل الذي إذا قطعت رحمه وصلها" : "L'homme reliant les relations familiales n'est pas celui qui agit (ainsi) par réciproque. Mais l'homme reliant les relations familiales est celui qui, lorsque (quelqu'un de son) lie de parenté coupe la relation avec lui, lui la renoue" (al-Bukhârî, 5645).

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C) Restriction (par le moyen de l'article défini : الألف واللّام) de l'application du nom à un individu parmi la totalité de ceux qui sont porteurs de la réalité que ce nom désigne :

"الدعاء هو العبادة" : "Le Du'â seulement c'est l'Adoration (de Dieu)" / "Le Du'â est la totalité de l'Adoration (de Dieu)" (at-Tirmidhî, 2969, Abû Dâoûd, 1479) (فيه قصر العبادة على الدعاء، بتعريف الخبر بلام الجنس؛ فالمقصور عليه هو الدعاء). Or l'Adoration consiste en bel et bien d'autres actions que l'Invocation (Du'â) : il y a encore la Prosternation, le Jeûne, et bien d'autres actions encore. Mais en fait cela a été dit par hyperbole (mubâlagha), parce que le Du'â occupe une place centrale, essentielle, au sein de toute l'Adoration de Dieu : en fait elle est constitutive de toutes les formes d'Adoration. ("وأغرب ابن حجر حيث قال: "وقال شارح: "العبادة ليست غير الدعاء" مقلوب، وصوابه: "إن الدعاء ليس غير العبادة"" اهـ. وهو خطأ منه، والصواب الأول؛ لأنه الدال على المبالغة بطريق الحصر المطلوبة المستفادة من ضمير الفصل، وإتيان الخبر المعرف باللام، كما هو مقرر في علم المعاني والبيان" : Mirqât ul-mafâtîh) ("وقال ميرك: أتى بضمير الفصل والخبر المعرف باللام ليدل على الحصر في أن العبادة ليست غير الدعاء مبالغة؛ ومعناه أن الدعاء معظم العبادة؛ كما قال صلى الله عليه وسلم: "الحج عرفة"، أي: معظم أركان الحج الوقوف بعرفة" : Mirqât ul-mafâtîh) ("يعني: أن الدعاء هو خالص العبادة كما في حديث أنس عند الترمذي أن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "الدعاء مخ العبادة" . والمعنى أن العبادة لا تقوم إلا بالدعاء، كما أن الإنسان لا يقوم إلا بالمخ" : Tat'rîzu riyâdh is-sâlihîn.)
Lire : Pourquoi peut-on demander son aide à un ami mais pas à un pieux défunt ? - La différence entre le Simple Mas'ala et le Du'â ul-Mas'ala - الفرق بين مجرَّد المسألة ودعاء المسألة.

– On dit un jour au Prophète (sur lui la paix) : "Tu es notre maître". Le Prophète répondit : "Le Maître c'est Dieu seulement" : "عن مطرف، قال: قال أبي: انطلقت في وفد بني عامر إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم. فقلنا: "أنت سيدنا"، فقال: "السيد الله تبارك وتعالى"، قلنا: "وأفضلنا فضلا وأعظمنا طولا"، فقال: "قولوا بقولكم"، أو "بعض قولكم، ولا يستجرينكم الشيطان" (Abû Dâoûd, 4806) (فيه قصر صفة السؤدد على الله، بتعريف الخبر بلام الجنس ثم تقديمه).
Or il existe d'autres Hadîths où on lit que le Prophète a lui-même employé ce mot "sayyid" à propos d'humains. Ainsi, à la tribu des Khazraj, le Prophète dit un jour à propos de leur chef Sa'd ibn Ubâda : "Ecoutez ce que dit votre sayyid" (Muslim, 1498, Abû Dâoûd, 4532). A des gens de la tribu Aws il demanda, alors que leur chef Sa'd ibn Mu'âdh arrivait, blessé, de se lever (deux interprétations existent : soit c'était pour l'aider à descendre de la monture, soit c'était pour honorer sa venue) : "Levez-vous vers votre sayyid" (al-Bukhârî, 2878, Muslim, 1768). Le Prophète a aussi dit que son petit-fils al-Hassan était un "sayyid" (al-Bukhârî, 2557, at-Tirmidhî, 3773). D'autres exemples existent encore (al-Bukhârî, 2414, Muslim, 2249).
Dans le premier Hadîth, le Prophète n'a pas voulu communiquer une interdiction (hurma) quand il répondit "Le Maître c'est Dieu seulement" ("As-sayyidu huwa-llâh"). Le Prophète a seulement voulu rappeler que le fait d'être maître dans le sens parfait et absolu du terme, cela appartient uniquement à Dieu – parce Son pouvoir est absolu. Il a, de plus et par humilité, voulu détourner l'attention de sa personne – l'homme lui avait dit "Tu es notre maître" – et rappeler sa simple humanité devant la grandeur de Dieu. Mais, et le prouve l'emploi que le Prophète a fait du même terme en d'autres occasions, du moment qu'on n'oublie pas que le véritable maître et le maître absolu est Dieu et que devant Lui tous les humains sont égaux dans leur humanité, on peut dire d'un humain qu'il est "sayyid".
Lire : Le terme "sayyid" est-il réservé à Dieu, ou bien peut-on l'employer à propos de créatures, par exemple le Prophète (sur lui la paix) ?

– Abû Rimtha raconte s'être rendu en compagnie de son père, qui était médecin, auprès du Prophète. Ayant cru que le sceau du prophétat que celui-ci portait entre ses omoplates était une blessure, le père de Abû Rimtha lui dit : "Montre-moi ce que tu as là dans le dos. Je suis médecin." Le Prophète lui dit : "Dieu est Le médecin. Tu es quelqu'un qui s'occupe (d'autrui). Son Médecin est celui qui l'a créé" : "عن أبي رمثة، في هذا الخبر، قال: فقال له أبي: "أرني هذا الذي بظهرك، فإني رجل طبيب"، قال: "الله الطبيب، بل أنت رجل رفيق، طبيبها الذي خلقها" (Abu Dâoûd, 4207, Ahmad) (فيه قصر صفة الطب في الله، بتعريف الخبر بلام الكمال). "ورأيت على كتفه مثل التفاحة. قال أبي: "إني طبيب، ألا أبطها لك؟" قال: "طبيبها الذي خلقها" (Ahmad, 17493). De nouveau, ici, le Prophète a simplement voulu rappeler que le médecin dans le sens absolu du terme – celui qui connaît parfaitement tous les remèdes et qui guérit –, c'est Dieu ; il n'a pas voulu dire qu'il était interdit de dire d'un humain qu'il est médecin.

"عن عبد الله بن عمرو رضي الله عنهما، عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "المسلم من سلم المسلمون من لسانه ويده. والمهاجر من هجر ما نهى الله عنه" : "Le muslim, c'est celui par rapport à la langue et la main de qui les musulmans sont saufs. Et le muhâjir, c'est celui qui a abandonné ce que Dieu a interdit" (al-Bukhârî, 10 ; Muslim, 40 ; voir aussi 41 ; et 42) ; "عن فضالة بن عبيد، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم في حجة الوداع: "ألا أخبركم بالمؤمن؟ من أمنه الناس على أموالهم وأنفسهم. والمسلم من سلم الناس من لسانه ويده. والمجاهد من جاهد نفسه في طاعة الله. والمهاجر من هجر الخطايا والذنوب" : "Ne vous indiquerais-je pas le mu'min ? C'est celui par rapport à qui les hommes sont à l'abri en leurs biens et leurs personnes. Le muslim, c'est celui par rapport à la langue et la main de qui les musulmans sont saufs. (...)" (Ahmad, 23958) (فيها قصر الصفة على الموصوف، بإدخال لام الكمال على المبتدأ).
Le libellé apparent pourrait faire croire que celui qui ne fait pas cette chose n'est pas du tout croyant, ou pas du tout musulman.
Mais en réalité, les choses sont comme on l'a vu ci-dessus : cela désigne en fait : "le croyant à la foi complète", et "le musulman à l'islam complet".
Ibn Hajar écrit : "قيل: الألف واللام فيه للكمال، نحو "زيد الرجل": أي الكامل في الرجولية" (FB 1/75) : ce "اللام للكمال" relève-t-il du type "الاستغراقية", ou bien du type "العهدية" ? Je ne sais pas (لا أدري). 661
Ibn Rajab écrit : "وأما رواية "المسلم" فيقتضي حصر المسلم فيمن سلم المسلمون من لسانه ويده، والمراد بذلك: المسلم الكامل الإسلام؛ فمن لم يسلم المسلمون من لسانه ويده فإنه ينتفي عنه كمال الإسلام الواجب؛ فإن سلامة المسلمين من لسان العبد ويده واجبة، فإن أذى المسلم حرام باللسان وباليد. فأذى اليد: الفعل، وأذى اللسان: القول" (Fat'h ul-bârî de Ibn Rajab, 1/37-38). An-Nawawî écrit : "وقوله صلى الله عليه وسلم "من سلم المسلمون من لسانه ويده": قالوا: معناه "المسلم الكامل"، وليس المراد نفي أصل الإسلام عن من لم يكن بهذه الصفة بل هذا كما يقال "العلم ما نفع" أو "العالم زيد": أي الكامل أو المحبوب؛ وكما يقال "الناس العرب" و"المال الإبل": فكله على التفضيل لا للحصر. ويدل على ما ذكرناه من معنى الحديث قوله "أي المسلمين خير؟" قال: "من سلم المسلمون من لسانه ويده". ثم إن كمال الإسلام والمسلم متعلق بخصال أخر كثيرة، وإنما خص ما ذكر لما ذكرناه من الحاجة الخاصة. والله أعلم" (Shar'h Muslim 2/10).

"عن أبي هريرة، عن النبي صلى الله عليه وسلم قال: "ليس الغنى عن كثرة العرض، ولكن الغنى غنى النفس" : "La richesse n'est pas causée par de la quantité de biens. La richesse est celle de l'âme" (al-Bukhârî, n° 6081, Muslim, n° 1051, et autres) : il s'agit ici de "richesse" et de "pauvreté" du cœur, c'est-à-dire du fait de se sentir, en son for intérieur, nanti et le fait de se sentir démuni (Fat'h ul-bârî 11/328-329).
Lire : L'islam recommande-t-il de chercher à être pauvre, de chercher à être riche, ou de se contenter de ce qui couvre ses besoins ? - الفقر والكفاف والغنى.

"Savez-vous ce qu'est celui qui est en faillite ?Chez nous, l'homme en faillite est celui qui ne possède plus ni argent ni marchandise, répondirent les Compagnons. – L'homme en faillite, reprit le Prophète, est celui qui viendra le jour de la résurrection avec prières, jeûnes et aumônes, mais viendra alors qu'il aura insulté celui-ci, calomnié celui-là, usurpé le bien de cet autre, tué celui-ci et frappé celui-là. On donnera alors à à celui-ci et à celui-là de ses bonnes actions [en dédommagement] ; si ses bonnes actions seront épuisées avant qu'on ait épuisé son passif, on lui donnera les péchés de ses victimes, puis il sera pris et jeté dans le feu" : "أتدرون ما المفلس؟" قالوا: المفلس فينا من لا درهم له ولا متاع. فقال: "إن المفلس من أمتي يأتي يوم القيامة بصلاة، وصيام، وزكاة، ويأتي قد شتم هذا، وقذف هذا، وأكل مال هذا، وسفك دم هذا، وضرب هذا، فيعطى هذا من حسناته، وهذا من حسناته، فإن فنيت حسناته قبل أن يقضى ما عليه أخذ من خطاياهم فطرحت عليه، ثم طرح في النار" (Muslim 2581). Le Prophète n'a pas voulu dire que l'homme ayant fait faillite dans ses affaires commerciales ne devait pas être nommé "homme en faillite" ; au contraire, il a lui-même employé ce terme en parlant d'une règle à observer en un tel cas : "عن أبي هريرة رضي الله عنه، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم - أو قال: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلميقول: "من أدرك ماله بعينه عند رجل - أو إنسان - قد أفلس فهو أحق به من غيره" (al-Bukhârî 2272, Muslim 1559, Ahmad 7325) ; il a simplement voulu montrer que la vraie faillite sera celle de l'autre monde.

– Ibn Mas'ûd a dit de ne pas s'appliquer à soi-même le qualificatif "mu'min", et ce car ce terme n'est appliqué qu'au "croyant complet : celui qui est également pratiquant au niveau intérieur et extérieur" : "قال أبو عبيد حدثنا عبد الرحمن بن مهدي عن سفيان بن سعيد عن الأعمش عن أبي وائل قال: جاء رجل إلى عبد الله فقال: "بينا نحن نسير إذ لقينا ركبا، فقلنا "من أنتم؟" فقالوا "نحن المؤمنون"". فقال: "أَوَ لا قالوا: "إنا من أهل الجنة"؟" (Kitâb fi-l-îmân wa ma'âlimi-hî..., n° 43). "قال أبو عبيد حدثنا يحيي بن سعيد ومحمد بن جعفر كلاهما عن شعبة عن سلمة بن كهيل عن إبراهيم عن علقمة قال: قال رجل عند عبد الله: "أنا مؤمن"، فقال عبد الله: "فقل: "إني في الجنة"! ولكن: "آمنا بالله وملائكته وكتبه ورسله" (Kitâb fi-l-îmân wa ma'âlimi-hî..., Abû 'Ubayd, n° 44). "قال أبو عبيد حدثنا يحيي بن سعيد عن أبي الأشهب عن الحسن قال: قال رجل عند ابن مسعود: "أنا مؤمن"، فقال ابن مسعود: "أفأنت من أهل الجنة؟" فقال: "أرجو"، فقال ابن مسعود: "أفلا وكلت الأولى كما وكلت الأخرى؟" (n° 42). Cela est également relaté de 'Alqama (n° 48) et de Ibrâhîm an-Nakha'î (n° 45).
Lire : Quelle différence entre "islâm" et "îmân", "muslim" et "mu'min" ?.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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