Le Prophète (sur lui soit la paix) a-t-il dit qu'il lui a été demandé de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils se convertissent à l'islam ?

Objection :

Tu as écrit que les califes n'ont pas conquis la Syrie, l'Irak, l'Egypte, etc. pour convertir leurs habitants à l'islam.
Crains Allah ! Tu dis n'importe quoi !
Le Prophète (sallallahu alaihi wa sallam) a dit : "Il m'a été ordonné de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils disent : "Il n'y a pas de dieu en dehors d'Allah". Celui qui dit ""Il n'y a pas de dieu en dehors d'Allah", celui là a protégé de moi son bien et sa vie, sauf pour son droit. Et son compte sera à Allah" (rapporté par Bokhari et Moslim). C'est bien pour qu'ils acceptent l'islam qu'ils ont été combattus.

Quant au verset "Pas de contrainte en religion", il est abrogé par ce hadîth.

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Réponse :

Non, l'interdiction de contraindre les gens à se convertir à l'islam n'est nullement abrogée :
--- verset mecquois : "أَفَأَنتَ تُكْرِهُ النَّاسَ حَتَّى يَكُونُواْ مُؤْمِنِينَ" : "Est-ce que tu serais à contraindre les hommes jusqu'à ce qu'ils soient croyants ?" (Coran 10/99) ;
--- verset médinois : "لاَ إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ" : "Pas de contrainte (pour faire entrer quelqu'un) dans la religion" (Coran 2/256).

Comme Ibn Taymiyya l'a écrit, un hadîth à lui seul ne peut pas abroger un verset du Coran ; c'est seulement un verset coranique qui peut abroger un autre verset coranique (MF 20/397-399).

Ce verset n'a même pas été abrogé par un autre verset : Ibn Jarîr at-Tabarî a écrit cela dans son Tafsîr. At-Tabarî a rapporté de Ibn Abbâs un propos qui montre que le verset médinois 2/256 (rappelant l'interdiction de contraindre déjà formulée au verset mecquois 10/99), a été révélé en l'an 8 ou 9 de l'hégire [donc après la révélation de la plupart ou de la totalité des versets mentionnant le combat] : "عن ابن عباس: {لا إكراه في الدين قد تبين الرشد من الغي}: قال: وذلك لمّا دخل الناس في الإسلام وأعطى أهل الكتاب الجزية" (Tafsîr ut-Tabarî, commentaire de ce verset, relation n° 5810).

Par contre, c'est vrai : le Prophète (sur lui soit la paix) a effectivement dit ce que vous avez relaté de lui : "أُمِرْتُ أن أقاتل الناس حتى يشهدوا أن لا إله إلا الله ويؤمنوا بى وبما جئت به. فإذا فعلوا ذلك عصموا منى دماءهم وأموالهم إلا بحقها وحسابهم على الله" : "Il m'a été ordonné de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'est de divinité que Dieu et qu'ils croient en moi [en tant que prophète de Dieu] et en ce que j'ai apporté" (Muslim, n° 21). Un autre propos voisin existe qui est relaté de Abdullâh ibn Omar et est rapporté par al-Bukhârî (25) et Muslim (22). Un autre propos voisin est relaté de 'Alî, à qui le Prophète a dit cela suite à sa question, lors d'une des batailles de la campagne de Khaybar (Muslim, 2405).
Témoigner qu'il n'y a de divinité que Dieu et croire en Muhammad comme vrai prophète de Dieu et en son message comme étant vrai (sâdiq) et juste ('adl), c'est se convertir à l'islam.

Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit cette parole, cela est établi.

Et une lecture littérale de ce hadîth montrerait qu'il s'agit de combattre les gens pour les contraindre à accepter l'islam, puisque c'est ce que dit la proposition qui vient juste après la préposition "hattâ" ("jusqu'à ce que") : "jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'est de divinité que Dieu et qu'ils croient en moi [en tant que prophète de Dieu] et en ce que j'ai apporté". Il s'agirait donc de ne pas cesser de combattre les hommes tant qu'ils n'acceptent pas l'islam : leur conversion à l'islam serait le moment à partir duquel (ghâya) ils ne seraient plus combattus, et ce serait l'objectif pour lequel (ghâya) les califes ont conquis les pays que vous avez cités. C'est ce que vous en avez déduit.

Or cela ne peut pas être le sens correct de ce hadîth, vu que le verset est clair et n'est pas abrogé : "Pas de contrainte en religion" (Coran 2/256) ! Par ailleurs, le Prophète (sur lui soit la paix) lui-même a dit, seulement quelques jours avant de mourir : "أَخْرِجُوا المشركين من جزيرة العرب" : "Faites quitter les Polycultistes la Péninsule arabique" : si son objectif avait été de combattre les gens pour qu'ils se convertissent à l'islam, il n'aurait pas dit de les faire sortir de l'Arabie !

C'est pourquoi les ulémas ont exposé que le hadîth que vous avez évoqué est de portée plus restreinte que ce que sa lettre laisse croire de généralité. Cela est exposé dans par exemple Fat'h ul-bârî, 1/105, en commentaire de ce genre de hadîth.

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En fait le propos que vous avez évoqué du Prophète (sur lui soit la paix) est de 2 types :
--- l'un est particulier et a été dit à Alî ibn Abî Tâlib, lors d'une des batailles de la campagne de Khaybar ;
--- l'autre est général et a été relaté par Abdullâh ibn Omar et par Abû Hurayra.

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I) Pour ce qui est du propos particulier, que le Prophète (sur lui soit la paix) a tenu à Alî (que Dieu l'agrée) lors de la bataille de Khaybar :

"عن أبي هريرة أن رسول الله صلى الله عليه وسلم، قال يوم خيبر: "لأعطين هذه الراية رجلا يحب الله ورسوله، يفتح الله على يديه" قال عمر بن الخطاب: "ما أحببت الإمارة إلا يومئذ، قال فتساورت لها رجاء أن أدعى لها." قال: "فدعا رسول الله صلى الله عليه وسلم علي بن أبي طالب، فأعطاه إياها، وقال: "امش، ولا تلتفت، حتى يفتح الله عليك۔" قال: "فسار علي شيئا ثم وقف ولم يلتفت، فصرخ: "يا رسول الله على ماذا أقاتل الناس؟" قال: "قاتلهم حتى يشهدوا أن لا إله إلا الله وأن محمدا رسول الله، فإذا فعلوا ذلك فقد منعوا منك دماءهم وأموالهم إلا بحقها، وحسابهم على الله" :
A Khaybar, alors que le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) venait de lui confier l'étendard pour qu'il mène la bataille contre un fort réputé imprenable, Alî se mit en route puis, s'arrêtant, demanda au Prophète : "Messager de Dieu, pour quel objectif vais-je combattre (ces) hommes ?" Le Prophète lui répondit : "Combats-les jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'y a de divinité que Dieu et que Muhammad est le messager de Dieu. Lorsqu'ils auront fait cela, ils auront protégé de toi leur vie et leurs biens, sauf cas de droit ; et leur compte incombera à Dieu" (Muslim, 2405).

Mais en fait ce que le Prophète a ici voulu mettre en exergue c'est que Alî ne devait pas les combattre pour acquérir du butin, ni même par haine pour leurs personnes. Alî devait au contraire commencer (bien qu'ils étaient déjà en état de belligérance, car ayant attaqué Médine il y avait de cela un peu plus d'un an) par leur adresser une nouvelle invitation à l'islam, car s'ils acceptaient l'islam, ils devenaient frères.

La relation suivante du même événement, rapportée par Muslim juste après, le prouve : "عن أبي حازم، أخبرني سهل بن سعد أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال يوم خيبر: "لأعطين هذه الراية رجلا يفتح الله على يديه، يحب الله ورسوله ويحبه الله ورسوله." قال: فبات الناس يدوكون ليلتهم أيهم يعطاها، قال فلما أصبح الناس غدوا على رسول الله صلى الله عليه وسلم، كلهم يرجون أن يعطاها، فقال: "أين علي بن أبي طالب؟" فقالوا: "هو يا رسول الله يشتكي عينيه." قال: فأرسلوا إليه، فأتي به، فبصق رسول الله صلى الله عليه وسلم في عينيه، ودعا له فبرأ، حتى كأن لم يكن به وجع. فأعطاه الراية، فقال علي: "يا رسول الله أقاتلهم حتى يكونوا مثلنا؟" فقال: "انفذ على رسلك، حتى تنزل بساحتهم، ثم ادعهم إلى الإسلام وأخبرهم بما يجب عليهم من حق الله فيه؛ فوالله لأن يهدي الله بك رجلا واحدا خير لك من أن يكون لك حمر النعم" :
Ici il est relaté que, après avoir reçu l'étendard des mains du Prophète, 'Alî lui demanda : "Messager de Dieu, les combattrais-je jusqu'à ce qu'ils deviennent comme nous ?", et que le Prophète lui répondit ceci : "Avance lentement, jusqu'à arriver à leur place. Alors, invite-les à l'islam et informe-les des droits de Dieu qui leur incomberont en islam. Car par Dieu, le fait que Dieu guide par ton moyen un seul homme, cela est meilleur pour toi que d'avoir un chameau roux" (Muslim, 2406) (également rapporté en les mêmes termes par al-Bukhârî : 2783, 2847, 3498, 3973).

Cette autre relation du même événement et du même dialogue éclaire la première relation : à la question de 'Alî ("les combattrais-je jusqu'à ce qu'ils deviennent comme nous ?"), le Prophète lui dit que, une fois arrivé devant leur fort, Alî devait leur adresser une invitation à l'islam : car qu'un seul homme soit guidé était mieux pour lui que d'obtenir du butin très prisé : un chameau roux. Et s'ils acceptaient, tout le passé leur serait excusé : ils deviendraient frères en islam.

S'ils ne voulaient pas se convertir à l'islam et ne voulaient pas non plus se rendre, eh bien, suite à la bataille, même vaincus ils seraient maintenus sur leur religion, le judaïsme. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé pour la majorité des Khaybariens : si un petit nombre d'entre eux choisirent l'islam, la majorité demeurèrent juifs. En tous cas, nul ne fut contraint à se convertir à l'islam, et ils furent maintenus en tant que protégés (dhimmis) (sans devoir payer de jizya, vu que celle-ci n'était à ce moment-là pas encore instituée).

Ceci est à comprendre comme signifiant que, lorsque sont présentes l'une des causes (asbâb) rendant le combat institué, ainsi que les conditions (shurût) de son applicabilité, lors des derniers pourparlers, il s'agit d'adresser à l'ennemi une dernière fois la possibilité de se convertir à l'islam ; s'il accepte, alors il devient frère. Si par contre il refuse de se convertir à l'islam, alors il peut ne pas livrer bataille et accepter la souveraineté de la Dâr ul-islâm sur sa terre. C'est s'il refuse cela aussi qu'il y aura bataille, mais, même vaincu, l'ennemi pourra conserver sa religion.

La parole du Prophète citée dans la relation de Muslim n° 2405 est donc à comprendre ainsi :
"بما أن أهل خيبر قد صاروا محاربين لنا، جئنا لقتالهم؛ ولكن مع ذلك ادعهم إلى الإسلام؛ فإن قبلوا صاروا إخواننا في الدين؛ وإن أبوا فادعهم إلى الإذعان لنا؛ فإن قبلوا فلا قتال؛ وإن أبوا فقاتلهم حتى إما أن يشهدوا أن لا إله إلا الله وأن محمدا رسول الله، وإما أن يذعنوا لنا" : "Etant donné que les gens de Khaybar s'étaient mis en état de belligérance avec nous, nous sommes venus pour le combat. Mais malgré cela, invite-les à l'islam. S'ils acceptent, ils deviendront nos frères en religion. Et s'ils refusent, propose-leur d'accepter de passer sous notre protection (dhimma). S'ils acceptent, il n'y a pas de combat. Et s'ils refusent, combats-les, jusqu'à ce que, de nouveau, soit ils acceptent l'islam, soit ils acceptent de se mettre sous notre protection. Lorsqu'ils auront fait cela, ils auront protégé de toi leur vie et leurs biens, sauf cas de droit."

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II) Pour ce qui est du propos général :

"أُمِرْتُ أن أقاتل الناس حتى يشهدوا أن لا إله إلا الله ويؤمنوا بى وبما جئت به. فإذا فعلوا ذلك عصموا منى دماءهم وأموالهم إلا بحقها وحسابهم على الله" : "Il m'a été ordonné de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'est de divinité que Dieu et qu'ils croient en moi [en tant que prophète de Dieu] et en ce que j'ai apporté" (Muslim, n° 21). Un autre propos voisin existe qui est relaté de Abdullâh ibn Omar et est rapporté par al-Bukhârî (25) et Muslim (22).

Bien que dans sa lettre (ظاهر), ce hadîth rapporte l'impératif "combattre" à un objet général (عامّ) : "les hommes", et avec la seule fin (غاية) : "jusqu'à ce qu'ils se convertissent à l'islam", ce hadîth doit être être compris comme ne se rapportant, avec cette fin, qu'à un objet plus restreint (أخصّ) : "certains hommes", cette fin (غاية) étant par ailleurs couplée à autre chose (nous le verrons plus bas)...

A) D'une part, "النَّاس" ("les hommes") y désigne seulement : "المُشرِكِيْن" ("les Polycultistes"), comme spécifié dans le hadîth rapporté par an-Nassâ'ï (n° 3966). Al-Khattâbî a explicitement écrit cela (cf. Shar'h Muslim, 1/206).

B) Ensuite, il s'agit seulement des Polycultistes d'Arabie (ou du Hedjaz) : à l'expiration des 4 mois commençant le 10 dhu-l-hijja de l'an 9, c'est-à-dire à partir du 10 rabi' ul-âkhir de l'an 10, les Polycultistes ne furent plus acceptés sur la terre d'Arabie (ou sur la terre du Hedjaz). Par contre, ailleurs qu'en Arabie (ou qu'au Hedjaz), les Polycultistes – comme d'ailleurs les Gens du Livre : les juifs et les chrétiens – avaient toujours le droit de résider dans la Dâr ul-islâm en ayant choisi de garder leur religion (étant alors dhimmis, s'acquittant de l'impôt jizya).

En effet, ce sont seulement les Polycultistes d'Arabie qui n'ont pas le droit d'être résidents permanents de la Dâr ul-islâm. Abû Hanîfa dit ainsi que si les polycultistes peuvent être résidents permanents de la Dâr ul-islâm, le cas des polycultistes Arabes fait exception : eux ne peuvent pas l'être. Son avis est donc que les non-musulmans qui sont non-arabes peuvent vivre en terre musulmane, qu'ils soient juifs, chrétiens, sabéens ou polycultistes ; cependant, parmi les non-musulmans qui sont arabes, seuls peuvent vivre en terre d'Islam sont ceux qui sont juifs, chrétiens ou sabéens (Al-Hidâya 1/547, 575). Cet avis hanafite ne concerne que les Arabes qui vivent dans la Péninsule arabique, et pas les Arabes qui vivent dans une partie de la Dâr ul-islam hors la péninsule arabique (la preuve figure dans la question de la levée de l'impôt kharâj : cela est impossible dans la péninsule d'Arabie, exactement comme est impossible le fait de maintenir les habitants de cette péninsule sur leur Kufr : Al-Hidâya 1/570).

Le pivot (manât) de la règle (hukm) énoncée dans le hadîth est donc : "être un polycultiste de la péninsule arabique".

Et, avec ce pivot (manât) de cette règle (hukm), la nuance supplémentaire qui va suivre se marie parfaitement...

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C) Enfin, il est un autre hadîth qui dit : "أَخْرِجُوا المشركين من جزيرة العرب" : "Faites quitter les Polycultistes la Péninsule arabique". Ceci a été prononcé par le Prophète quelques jours avant son décès, donc en rabî' al-awwal de l'an 11, et est à ajouter avec ce que le hadîth que vous avez cité mentionne. Cette nuance montre que, même en ce qui concerne les Polycultistes de l'Arabie, il n'y a pas eu contrainte pour les convertir à l'islam.

En réalité, à partir du 10 rabi' ul-âkhir de l'an 10, les Polycultistes n'eurent plus, comme choix, que :
--- celui de rester dans la Péninsule arabique mais, alors, se convertir à l'islam,
--- ou celui de demeurer polycultistes mais, alors, devoir partir de la Péninsule (ou du Hedjaz) pour s'installer ailleurs (fût-ce ailleurs en Dâr ul-islâm).
Il y eut alors ordre de les combattre pour qu'ils se plient à l'un de ces deux choix.
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En un mot : ils ne purent plus, alors, habiter la Péninsule (ou le Hedjaz).

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Ci-après les preuves de ce que je viens de vous dire

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La preuve des points A et B, à savoir que, à partir du 10 rabi' ul-âkhir de l'an 10 de l'hégire, les Polycultistes n'ont plus eu le droit de résider en Arabie (ou au Hedjaz) s'ils gardaient leur religion :

En fait, avant la révélation des premiers versets de sourate at-Tawba (versets qui furent révélés en shawwâl de l'an 9 ; qui furent annoncés le 10 dhu-l-hijja de l'an 9 ; et qui entrèrent en vigueur 4 mois plus tard, le 10 rabi' ul-âkhir de l'an 10), avant la révélation de ces versets, donc, le Prophète (sur lui soit la paix) avait accepté que les Polycultistes soient résidents de la Péninsule arabique (et avait conclu avec eux un 'aqd udh-dhimma).

Burayda relate ainsi que le Prophète, que Dieu le bénisse et le salue, a dit :
"وإذا لقيت عدوك من المشركين فادعهم إلى ثلاث خصال - أو خلال - فأيتهن ما أجابوك فاقبل منهم وكف عنهم. ثم ادعهم إلى الإسلام فإن أجابوك فاقبل منهم وكف عنهم؛ ثم ادعهم إلى التحول من دارهم إلى دار المهاجرين وأخبرهم أنهم إن فعلوا ذلك فلهم ما للمهاجرين وعليهم ما على المهاجرين؛ فإن أبوا أن يتحولوا منها فأخبرهم أنهم يكونون كأعراب المسلمين يجرى عليهم حكم الله الذى يجرى على المؤمنين ولا يكون لهم فى الغنيمة والفىء شىء إلا أن يجاهدوا مع المسلمين. فإن هم أبوا فسلهم الجزية فإن هم أجابوك فاقبل منهم وكف عنهم. فإن هم أبوا فاستعن بالله وقاتلهم"
:
"(…) Et lorsque tu rencontreras ton ennemi parmi les Polycultistes, invite-les à 3 choses : quelle que soit celle [des 2 premières] à laquelle ils te répondent favorablement, accepte-la d'eux et retiens-toi d'eux :
[1] Invite-les à accepter l'islam. S'ils te répondent favorablement, accepte (cela) d'eux et retiens-toi d'eux ; ensuite :
----- invite-les à quitter leur cité pour la cité des Emigrants (Dâr ul-muhâjirîn), et informe-les que s'ils font cela, ils auront les mêmes droits que les Emigrants et les mêmes devoirs que les Emigrants ;
----- s'ils refusent de quitter leur cité, informe-les qu'ils seront alors comme les bédouins musulmans : la règle de Dieu qui s'applique aux musulmans s'appliquera à eux, (mais) ils n'auront aucune part dans les biens du butin et du fa'y ; (car n'en bénéficient) que ceux qui (participent aux) batailles ;

[2] S'ils refusent (l'islam), demande-leur la jizya. S'ils te répondent favorablement, accepte (cela) d'eux et retiens-toi d'eux ;
[3] Et s'ils refusent (de payer la jizya), demande l'aide de Dieu et combats-les. (…)"
(rapporté par Muslim, n° 1731, at-Tirmidhî, n° 1617).

(Pourquoi y eut-il ce combat ? Nous avons exposé cela dans un autre et un autre articles.
Y a-t-il des règles encadrant le déroulement du combat ? Et, à la faveur du combat, en cas de victoire des musulmans, qu'advient-il de l'ennemi vaincu ?
Nous avons exposé la réponse à ces deux questions dans un autre article.)

Ce qu'expose ce hadîth relaté par Burayda se passait à l'intérieur de l'Arabie, pas hors de la péninsule arabique.

Par ailleurs, ceci se passait avant ramadan de l'an 8
. Le fait est qu'on lit dans ce hadîth de Burayda la demande d'émigrer à Médine. Or le jour de la Conquête de la Mecque, en ramadan de l'an 8, le Prophète a mis fin au caractère obligatoire ou recommandé d'émigrer à Médine : "لا هجرة بعد الفتح"(al-Bukhârî, Muslim).

Par ailleurs, on trouve, dans ce hadîth de Burayda, la demande qu'ils s'acquittent de la jizya. Ceci montre que avant ramadan de l'an 8, la jizya avait déjà été instituée.

(Des ulémas disent qu'avant l'institution du principe de la jizya, les contrats de type dhimma pouvaient être conclus, mais il n'y avait de pas de jizya : c'est ce qui s'était passé avec les habitants de Khaybar, en l'an 7 (Zâd ul-ma'âd, 3/151-152 ; 348). Ceci montre que la jizya a été instituée entre le début de l'an 7, et ramadan de l'an 8.

Or des ulémas disent que la jizya a été instituée soit en l'an 8, soit en l'an 9 de l'hégire (Fat'h ul-bârî 6/311).
Dès lors, je ne sais pas (لا أدري) :
--- soit c'est le verset 9/29 qui est venu instituer le principe de la jizya ; auquel cas ce verset 9/29 a forcément été révélé bien avant ramadan de l'an 8 ;
--- soit c'est la Sunna qui avait institué ce principe de la jizya entre le début de l'an 7, et ramadan de l'an 8, et ce verset 9/29 est quant à lui seulement venu, en l'an 9, entériner ce principe, l'intégrant dans le propos qu'il est venu alors dire.
Si on retient le propos de Mujâhid au sujet du verset 9/29 : "وأخرج ابن أبي شيبة وابن جرير وابن المنذر وابن أبي حاتم وأبو الشيخ والبيهقي في سننه عن مجاهد رضي الله عنه في قوله {قاتلوا الذين لا يؤمنون بالله} الآية قال: نزلت هذه حين أمر محمد صلى الله عليه وسلم وأصحابه بغزوة تبوك" (Ad-Durr ul-manthûr), alors c'est la seconde hypothèse qui est la bonne : c'est la Sunna qui avait institué le principe de la jizya bien avant ramadan de l'an 8 ; quant au verset 9/29, il est seulement venu l'entériner en l'an 9, en l'intégrant dans le propos qu'il est venu alors dire. Dans ce cas, ces ulémas ont seulement voulu dire que le verset 9/29 a été révélé en l'an 9 ; et non pas que la jizya même aurait été instituée cette année-là, vu qu'elle était déjà instituée avant ramadan de l'an 8.

Par contre, après la révélation des versets figurant au tout début de la sourate at-Tawba, tous les accords auparavant conclus accordant le droit aux Polycultistes d'être résidents d'une cité musulmane de l'Arabie ('aqd udh-dhimma), de même que tous les traités de paix auparavant conclus avec des cités polycultistes de l'Arabie (mu'âhada / 'ahd) furent résiliés (exception faite des traités conclus à une cité pour une durée déterminée : eux devaient être respectés jusqu'à leur terme – sourate at-Tawba, verset 4 – puis ne plus être renouvelés).
A compter de la date de l'information (le 10 dhu-l-hijja de l'an 9), ces Polycultistes eurent 4 mois pour choisir entre :
--- se convertir à l'islam,
--- quitter la Péninsule arabique,
--- ou s'exposer au combat (avec possibilité de sauf-conduits accordés à des individus précis : sourate at-Tawba, verset 6).
Nous avons expliqué cela dans notre article commentant le début de la Sourate 9 (at-Tawba).

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La preuve du point B, à savoir que, après le 10 rabi' u-âkhir de l'an 10 de l'hégire, les Polycultistes aussi pouvaient devenir résidents (dhimmis) de la Dâr ul-islâm (et cela bien entendu sans se convertir à l'islam), mais ailleurs qu'en Arabie :

Al-Mughîra ibn Chu'ba, arrivé près de Nahavend (Fat'h ul-bârî 6/318), avant la bataille que les Musulmans allaient livrer aux Perses, dit aux Zoroastriens de Perse : "فأمرنا نبينا رسول ربنا صلى الله عليه وسلم أن نقاتلكم حتى تعبدوا الله وحده أو تؤدوا الجزية" : "Notre Prophète, Messager de notre Pourvoyeur, nous a ordonné de vous combattre jusqu'à ce que vous adoriez Dieu Seul, ou bien que vous acquittiez de la jizya" (al-Bukhârî, n° 2989).

"ولم يكن عمر أخذ الجزية من المجوس حتى شهد عبد الرحمن بن عوف أن رسول الله صلى الله عليه وسلم أخذها من مجوس هجر" : Sous son califat, Omar ibn ul-Khattâb (que Dieu l'agrée) a accepté que les Zoroastriens (al-majûs) [de la Perse] soient dhimmis (al-Bukhârî, n° 2987).

Ces deux événements se passèrent après le décès du Prophète (décès qui s'est produit en rabî' ul-awwal de l'an 11 de l'hégire).

Pourquoi les musulmans furent-ils engagés dans ce combat et cette conquête ? Nous avons exposé cela dans un autre et un autre articles.

Mais par rapport à ce qui nous intéresse ici, voyez : ces Zoroastriens avaient bien la possibilité de devenir dhimmis et donc de garder leur religion (qui comportait l'adoration du feu) et ne pas se convertir à l'islam…

Or les Zoroastriens ne sont pas des Gens du Livre, ce sont des Polycultistes.

Voici quelques arguments étayant cela :
--- Un hadîth dit : "Agissez avec eux comme on agit avec les Gens du Livre" ("Sunnû bi-him sunnat ahl il-kitâb") : Si ce hadîth est authentique (voir Nasb ur-râya), il semble indiquer que les Zoroastriens ne sont pas des Gens du Livre, puisqu'il est demandé d'agir avec eux… comme on agit avec les Gens du Livre. S'ils étaient des gens du Livre, le Prophète aurait dit : "Ce sont des gens du Livre", et non pas "Agissez avec eux comme on agit avec les Gens du Livre" ; les Gens du Livre sont donc autres qu'eux (MF 32/189) ;
--- Ibn Abbâs relate que, lors de la victoire des Perses (zoroastriens) de Khosrô II Parwîz sur les Byzantins (chrétiens) de Héraclius et suite à la révélation des versets coraniques évoquant cela (voir l'article parlant de ce point), Abû Bakr tint pari avec les Polycultistes mecquois que les Byzantins l'emporteraient bientôt sur les Perses, conformément à la prophétie du Coran. Voici la relation de Ibn Abbas sur le sujet : "عن ابن عباس فى قول الله تعالى {الم غلبت الروم فى أدنى الأرض}: قال: غلبت وغلبت. كان المشركون يحبون أن يظهر أهل فارس على الروم لأنهم وإياهم أهل أوثان؛ وكان المسلمون يحبون أن يظهر الروم على فارس لأنهم أهل كتاب. فذكروه لأبى بكر فذكره أبو بكر لرسول الله -صلى الله عليه وسلم- قال: أما إنهم سيغلبون. فذكره أبو بكر لهم فقالوا: اجعل بيننا وبينك أجلا فإن ظهرنا كان لنا كذا وكذا وإن ظهرتم كان لكم كذا وكذا. فجعل أجل خمس سنين. فلم يظهروا فذكروا ذلك للنبى صلى الله عليه وسلم فقال: ألا جعلته إلى دون - قال أراه العشر" : "(...) Les Polycultistes (de la Mecque) souhaitaient que les gens de la Perse l'emportent sur les Romains [d'Orient], car eux comme eux étaient Polycultistes. Les Musulmans souhaitaient que les Romains l'emportent sur les Perses, car ils [= les Romains] étaient gens du Livre. (...)" (at-Tirmidhî, n° 3193, voir aussi n° 3194). C'est donc là l'avis de Ibn Abbâs également ;
--- Un hadîth dit de garder la barbe, contrairement à ce que faisaient les Zoroastriens : "جزوا الشوارب، وأرخوا اللحى؛ خالفوا المجوس" (Muslim, 260). Or, ce sont les Zoroastriens qui ont été désignés par le terme : "les Polycultistes" dans cet autre hadîth : "خالفوا المشركين: وفروا اللحى، وأحفوا الشوارب" (al-Bukhârî, 5553, Muslim, 259). Car les Polycultistes Arabes, eux, gardaient la barbe : on le voit bien avec Abû Jahl à Badr. Les Zoroastriens étaient connus pour se raser la barbe et se laisser la moustache. Les deux émissaires envoyés du Yémen à Médine, sur ordre de l'empereur Perse, étaient ainsi. Le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) les a alors interpelés sur le sujet : "عن عبد الله بن شداد قال: كتب كسرى إلى باذام: أني نبئت أن رجلا يقول شيئا لا أدري ما هو، فأرسِلْ إليه فليقعد في بيته ولا يكن من الناس في شيء وإلا فليواعدني موعدا ألقاه به. قال: فأرسل باذام إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم رجلين حالقي لحاهما مرسلي شواربهما. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "ما يحملكما على هذا؟" قال: فقالا له: "يأمرنا به الذي يزعمون أنه ربهم." قال: فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لكنا نخالف سنتكم: نجز هذا ونرسل هذا." قال: فمر به رجل من قريش طويل الشارب، فأمره رسول الله صلى الله عليه وسلم أن يجزهما. قال: فتركهما بضعا وعشرين يوما. ثم قال: "اذهبا إلى الذي يزعمون أنه ربكما، فأخبراه أن ربي قتل الذي يزعم أنه ربه." قالا: متى؟ قال: اليوم! قال: فذهبا إلى باذام فأخبراه الخبر. قال: فكتب إلى كسرى، فوجدوا اليوم هو الذي قتل فيه كسرى" (Ibn Abî Shayba : sahîh ul-isnâd mursalan 'an Abdillâh ibn Shaddâd, wa huwa min kibâr it-tâbi'în).
--- L'avis de Ibn ul-Qayyim est semblable : "Quelle différence y a-t-il entre ceux qui rendent un culte à des idoles et ceux qui rendent un culte au feu ?" (Zâd ul-ma'âd, 5/91 ; voir aussi 3/153) ;
--- Ibn ul-'Uthaymîn a lui aussi retenu cet avis (Al-Qawl ul-mufîd, p. 1078). Il écrit ensuite que "le combat n'est pas pour contraindre les hommes à entrer en islam. Si les choses avaient été ainsi, la jizya n'aurait pas été instituée" : "الإشارة إلى أن القتال ليس لإكراه الناس على أن يدخلوا في الإسلام، ولو كان كذلك ما شرعت الجزية" (Ibid., p. 1079).

Ceci concerne donc les Polycultistes qui habitent ailleurs qu'en Arabie (ou ailleurs qu'au Hedjaz)

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La preuve du point C, à savoir que même après le 10 rabi' ul-âkhir de l'an 10, les Polycultistes de l'Arabie ne furent pas systématiquement combattus s'ils ne se convertissaient pas à l'islam : en fait ils purent également quitter l'Arabie tout en demeurant Polycultistes :

Ibn Abbâs (que Dieu l'agrée) relate que le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : "أَخْرِجُوا المشركين من جزيرة العرب" : "Faites quitter les Polycultistes la Péninsule arabique" ; Ibn Abbâs, qui rapporte ce hadîth, a précisé que le Prophète a prononcé cette phrase le dernier jeudi de sa vie terrestre, donc en rabi' ul-awwal de l'an 11 (al-Bukhârî, n° 2888, Muslim, n° 1637). Personne ne peut donc dire que ce hadîth date d'une période antérieure à celui qui a été cité dans l'objection, et a été abrogé par lui !

Si quelqu'un pense qu'il y a le devoir de combattre les Polycultistes jusqu'à ce qu'ils se convertissent à l'islam, comment explique-t-il ce hadîth, où le Prophète n'a pas seulement laissé des Polycultistes quitter la Péninsule arabique sans les combattre pour les convertir à l'islam, il y a clairement dit, quelques jours avant de quitter ce monde, de les faire quitter la Péninsule arabique en les laissant demeurer Polycultistes ?

L'objectif était donc qu'il n'y ait plus de Polycultiste habitant la terre d'Arabie (ou la terre du Hedjaz).
Et non pas que les Polycultistes se trouvant quelque part sur Terre, ou se trouvant en terre musulmane (Dâr ul-islâm), ou même se trouvant sur la terre d'Arabie ou du Hedjaz, soient tués !

Par ailleurs, souligne Faysal al-Mawlawî, une lecture attentive du verset de sourate ut-Tawba montre que ce verset ne disait lui non plus pas qu'il faut absolument tuer les Polycultistes [de la Péninsule], puisqu'il évoque la possibilité qu'ils soient faits prisonniers : "Après que les mois d'interdiction seront expirés, tuez les Polycultistes où que vous les trouviez, capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade" (Coran 9/5). Voyez, dit al-Mawlawî : il est bien dit qu'ils peuvent être faits prisonniers. Or, des prisonniers peuvent être relâchés [comme le dit le verset 47/4] (Al-Ussus ush-shar'iyya li-l-'alâqât bayn al-muslimîn wa ghayr il-muslimîn, pp. 48-50). Cependant, ces prisonniers polycultistes seront alors conduits hors de la Péninsule pour y être relâchés.

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Une question supplémentaire :

Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit aussi : "لأُخْرِجَنَّ اليهود والنصارى من جزيرة العرب حتى لا أدع إلا مُسلِمًا" : "Je ferai quitter les juifs et les chrétiens la Péninsule arabique, au point que je n'y laisserai que (des) musulman(s)" (Muslim, n° 1767, et d'autres) (dans une autre version : "Faites quitter les juifs du Hedjaz et les chrétiens de Nadjran la Péninsule arabique" : Ahmad, n° 1599, etc.).
Quelle différence y avait-il donc entre les Gens du Livre et les Polycultistes, par rapport à l'interdiction de résider en Arabie ?

La réponse est que l'interdiction a été formulée d'abord par le Coran pour les Polycultistes, et ensuite par la Sunna pour les Gens du Livre.
Faysal al-Mawlawî souligne quant à lui une autre différence :
--- pour les juifs et les chrétiens le Prophète a dit qu'ils devaient être déplacés de la Péninsule arabique, mais pas combattus ;
--- alors que pour les Polycultistes, ils devaient s'en aller d'eux-mêmes, sinon ils s'exposaient au combat (voir Al-Ussus ush-shar'iyya li-l-'alâqât bayn al-muslimîn wa ghayr il-muslimîn, p. 45, note de bas de page, 1ère différence).

(Aujourd'hui, il faut que le contexte soit de nouveau le même que celui dans lequel se trouvait la terre musulmane à l'époque de Omar pour appliquer cette règle : cliquez ici et ici pour en savoir plus. De plus, même alors, c'est, parallèlement à l'exemple de Omar, aux autorités publiques de prendre la décision, et non aux simples individus de les faire fuir.)

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Résumé :

Ces hadîths (celui que vous avez cité, et ceux que j'ai exposés) montrent que ce que le Prophète a voulu dire ne s'applique pas de façon générale et inconditionnelle, de telle sorte que tous les hommes doivent être combattus jusqu'à accepter l'islam.
Ce que le Prophète a voulu dire se rapporte à un cas précis, qu'il avait devant lui : les Polycultistes ne seraient pas gardés comme résidents de la Dâr ul-islâm dans la Péninsule arabique : ils devaient soit quitter l'Arabie et s'installer ailleurs, soit accepter l'islam, soit s'exposer au combat.

Pourquoi le Prophète (sur lui soit la paix) a-t-il alors dit de façon inconditionnelle le premier hadîth : "Il m'a été ordonné de combattre les hommes jusqu'à ce qu'ils disent : "Il n'y a pas de dieu en dehors de Dieu"" ?

En fait il a employé des termes inconditionnels et généraux pour évoquer une circonstance déterminée, précise, à propos de personnes précises : ce sont les circonstances qu'il avait alors face à lui.

Ibn Taymiyya écrit ainsi : "وكثير من أجوبة الإمام أحمد وغيره من الأئمة خرج على سؤال سائل قد علم المسئول حاله أو خرج خطابا لمعين قد علم حاله. فيكون بمنزلة قضايا الأعيان الصادرة عن الرسول صلى الله عليه وسلم: إنما يثبت حكمها في نظيرها" : "Et de nombreuses réponses de l'imam Ahmad – et d'autres imams que lui – sont telles que (la réponse) a été émise suite à la question posée par une personne dont [l'imam Ahmad] questionné connaissait la situation (précise), ou a été émise comme propos tenu à une personne déterminée dont la situation (précise) était connue. Cela est alors comme les jugements émis par le Prophète (que Dieu prie sur lui et le salue) à propos de personnes déterminées (a'yân) : la règle n'est établie que pour (les affaires) qui leur sont semblables [et n'ont pas de caractère général et inconditionnel]" (MF 28/213).

Nous avons exposé d'autres exemples relevant de ce cas de figure dans notre article : Lorsqu'une règle dont la lettre est générale et inconditionnelle est en fait d'applicabilité restreinte.

A lire en complément de cet article : Pourquoi Abû Bakr a-t-il combattu ceux qui refusèrent de payer la zakât ?

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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