Les versets du Coran dont le Hukm a été complètement abrogé (الآيات القرآنية التي نُسِخ حكمها - دون تلاوتها - نسخًا حقيقيًا وكلّيًّا)

Deux articles à lire au préalable :

--- Cinq acceptions du terme "Naskh" (et donc de : "Mansûkh") (خمسة معان للفظ النسخ), seules 2 (sur les 5) constituant de l'abrogation véritable et définitive ;
--- Le concept de l'abrogation d'une Norme (نسخ الحكم) ; seules deux (sur les 3) constituent de l'abrogation définitive.

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Au sujet du nombre exact de versets du Coran ayant connu une abrogation véritable, définitive et complète :

--- Ibn ul-'Arabî en a dénombré 21 ;
--- as-Suyutî : 20 (Al-Itqân, p. 712) ;
--- Shâh Waliyyullâh : 5 au sujet desquels on est certain (Al-Fawz ul-kabîr fi ussûl it-tafsîr, p. 60).

J'ai repris les travaux de Shâh Waliyyullâh, mais propose humblement qu'il est peut-être possible de proposer un nombre légèrement plus élevé : 7 versets ; peut-être même 8, ou 9...

Ces versets sont exposés ci-après au point I.I (les 7 dont je suis convaincu au point I.I.I ; et les deux autres au point I.I.II) (au point I.I.III, j'ai cité un de ces cas où c'est la non-abrogation qui m'a parue plus pertinente).

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– I) Cas où il y a eu abrogation (cela étant soit un cas dont je suis convaincu, soit un cas d'après une interprétation qui m'a paru être de poids) :

–--- I.I) Et c'est ce qui avait été institué par un verset du Coran qui a été abrogé par un verset du Coran révélé postérieurement (نسْخ القرآن الحكمَ الثابت بالقرآن) :

–----- I.I.I) Cas certains d'abrogation :

- 1) L'obligation de faire un testament en faveur de ses deux parents :

Un verset coranique dit qu'il est obligatoire de faire un testament en faveur de ses parents :
--- "كُتِبَ عَلَيْكُمْ إِذَا حَضَرَ أَحَدَكُمُ الْمَوْتُ إِن تَرَكَ خَيْرًا الْوَصِيَّةُ لِلْوَالِدَيْنِ وَالأقْرَبِينَ بِالْمَعْرُوفِ حَقًّا عَلَى الْمُتَّقِينَ" (Coran 2/180).

Or cette obligation a été abrogée : faire un testament en faveur d'un ayant-droit parmi ceux qui héritent de nous a été ensuite interdit.

C'est cet autre verset qui a abrogé cela :
--- "يُوصِيكُمُ اللّهُ فِي أَوْلاَدِكُمْ لِلذَّكَرِ مِثْلُ حَظِّ الأُنثَيَيْنِ فَإِن كُنَّ نِسَاء فَوْقَ اثْنَتَيْنِ فَلَهُنَّ ثُلُثَا مَا تَرَكَ وَإِن كَانَتْ وَاحِدَةً فَلَهَا النِّصْفُ وَلأَبَوَيْهِ لِكُلِّ وَاحِدٍ مِّنْهُمَا السُّدُسُ مِمَّا تَرَكَ إِن كَانَ لَهُ وَلَدٌ فَإِن لَّمْ يَكُن لَّهُ وَلَدٌ وَوَرِثَهُ أَبَوَاهُ فَلأُمِّهِ الثُّلُثُ فَإِن كَانَ لَهُ إِخْوَةٌ فَلأُمِّهِ السُّدُسُ مِن بَعْدِ وَصِيَّةٍ يُوصِي بِهَا أَوْ دَيْنٍ آبَآؤُكُمْ وَأَبناؤُكُمْ لاَ تَدْرُونَ أَيُّهُمْ أَقْرَبُ لَكُمْ نَفْعاً فَرِيضَةً مِّنَ اللّهِ إِنَّ اللّهَ كَانَ عَلِيما حَكِيمًا" (Coran 4/11).
Quant au hadîth suivant, il n'a fait que mettre cela en lumière : "عن أبي أمامة الباهلي قال: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول في خطبته عام حجة الوداع: "إن الله تبارك وتعالى قد أعطى لكل ذي حق حقه، فلا وصية لوارث" (at-Tirmidhî, 2120 ; Abû Dâoûd, 3565 ; la narration comporte encore d'autres phrases, non relatées ici) ; "عن عمرو بن خارجة، أن النبي صلى الله عليه وسلم خطب على ناقته وأنا تحت جرانها وهي تقصع بجرتها وإن لعابها يسيل بين كتفي، فسمعته يقول: "إن الله أعطى كل ذي حق حقه، ولا وصية لوارث" (at-Tirmidhî, 2121 : il y a une suite non relatée ici).

En tous cas, il y a eu ici un Naskh de type C.B.

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- 2) La consommation d'alcool :

D'abord la consommation d'alcool était demeurée "sous silence" (maskût 'anh) malgré son caractère répandu, ce qui lui faisait bénéficier (comme toute action relevant du domaine des affaires temporelles, al-'âdât), de la règle originelle de l'autorisation (al-jawâz ul-aslî).
--- "وَمِن ثَمَرَاتِ النَّخِيلِ وَالأَعْنَابِ تَتَّخِذُونَ مِنْهُ سَكَرًا وَرِزْقًا حَسَنًا" (Coran 16/67) ;
--- "يَسْأَلُونَكَ عَنِ الْخَمْرِ وَالْمَيْسِرِ قُلْ فِيهِمَا إِثْمٌ كَبِيرٌ وَمَنَافِعُ لِلنَّاسِ وَإِثْمُهُمَآ أَكْبَرُ مِن نَّفْعِهِمَا" (Coran 2/219).

C'est seulement à l'étape suivante que, pour la première fois, une interdiction a été formulée au sujet de l'alcool :
--- "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ لاَ تَقْرَبُواْ الصَّلاَةَ وَأَنتُمْ سُكَارَى حَتَّىَ تَعْلَمُواْ مَا تَقُولُونَ" (Coran 4/43).
Elle n'a alors cependant touché que la consommation d'alcool "à proximité des horaires des prières rituelles", sans dire non plus que sa consommation lors d'autres horaires serait alors "autorisée" : cela est seulement resté "sous silence". L'autorisation (due au silence de la révélation) d'être ivre à n'importe quel moment (autorisation encore présente après la révélation de 2/219) a été abrogée par ce verset 4/43 : il s'agit d'un Naskh de type B. Cette fois il y eut restriction partielle : interdiction de l'ivresse seulement, et uniquement à certains moments de la journée.

--- Enfin, une nouvelle révélation est venue en interdire toute consommation, et à tout moment : "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ إِنَّمَا الْخَمْرُ وَالْمَيْسِرُ وَالأَنصَابُ وَالأَزْلاَمُ رِجْسٌ مِّنْ عَمَلِ الشَّيْطَانِ فَاجْتَنِبُوهُ لَعَلَّكُمْ تُفْلِحُونَ إِنَّمَا يُرِيدُ الشَّيْطَانُ أَن يُوقِعَ بَيْنَكُمُ الْعَدَاوَةَ وَالْبَغْضَاء فِي الْخَمْرِ وَالْمَيْسِرِ وَيَصُدَّكُمْ عَن ذِكْرِ اللّهِ وَعَنِ الصَّلاَةِ فَهَلْ أَنتُم مُّنتَهُونَ" (Coran 5/90-91).
Vu que la restriction partielle induite par 4/43 (interdiction de l'ivresse seulement, et uniquement à certains moments de la journée) impliquait elle aussi l'autorisation - à cause du silence de la révélation - de tout le reste (c'est-à-dire d'être ivre à d'autres moments de la journée, ainsi que de consommer une quantité d'alcool insuffisante pour enivrer), cette autorisation de ces actions fut donc elle aussi abrogée par 5/90-91 : il s'agit donc, ici encore, d'un Naskh de type B.

Ibn Abbâs : "عن ابن عباس: قال: "{يا أيها الذين آمنوا لا تقربوا الصلاة وأنتم سكارى} و{يسألونك عن الخمر والميسر قل فيهما إثم كبير ومنافع للناس}: نسختهما التي في المائدة {إنما الخمر والميسر والأنصاب} الآية" : "Le verset qui se trouve dans (sourate) al-Mâ'ïda (...) [Coran 5/90] a fait Naskh des deux [versets coraniques 2/219 et 4/43]" (Abû Dâoûd, 3672).

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- 3) La disproportion à partir de laquelle abandonner devient autorisé :

La règle de l'interdiction de fuir une fois sur le champ de bataille (cela concernant bien sûr le cas où il y a une bataille légale) est dite ici : "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ إِذَا لَقِيتُمُ الَّذِينَ كَفَرُواْ زَحْفاً فَلاَ تُوَلُّوهُمُ الأَدْبَارَ. وَمَن يُوَلِّهِمْ يَوْمَئِذٍ دُبُرَهُ - إِلاَّ مُتَحَرِّفاً لِّقِتَالٍ أَوْ مُتَحَيِّزاً إِلَى فِئَةٍ - فَقَدْ بَاء بِغَضَبٍ مِّنَ اللّهِ وَمَأْوَاهُ جَهَنَّمُ وَبِئْسَ الْمَصِيرُ" (Coran 8/15-16). Or, il y a comme exception à cela le cas où il s'agit juste d'un repli tactique ; ou d'un repli avec intention de rejoindre les renforts, et, alors, de revenir : cela aussi est mentionné dans ce verset : "إِلاَّ مُتَحَرِّفاً لِّقِتَالٍ أَوْ مُتَحَيِّزاً إِلَى فِئَةٍ" (Coran 8/16). Un vrai abandon n'est possible que lorsqu'il s'agit d'un cas autre que l'invasion de la cité (il s'agit plutôt d'un cas de rencontre des deux armées en terrain "neutre") et qu'il y a une disproportion trop importante entre le nombre des combattants ennemis et celui de l'armée musulmane (il s'agit bien d'une armée, et non pas d'un individu musulman isolé à qui deux ressortissants ennemis s'en prennent : FB 8/397).

Or, d'abord Dieu avait fixé cette disproportion à : plus de 10 fois plus élevé :
--- "إِن يَكُن مِّنكُمْ عِشْرُونَ صَابِرُونَ يَغْلِبُواْ مِئَتَيْنِ وَإِن يَكُن مِّنكُم مِّئَةٌ يَغْلِبُواْ أَلْفًا مِّنَ الَّذِينَ كَفَرُواْ بِأَنَّهُمْ قَوْمٌ لاَّ يَفْقَهُونَ" (Coran 8/65). C'était donc seulement si l'ennemi est : plus de 10 plus nombreux qu'eux, que les Compagnons pouvaient abandonner le combat.

Ensuite, suite à la requête de ces derniers, Il a ramené cela à : plus de 2 fois plus élevé :
--- "الآنَ خَفَّفَ اللّهُ عَنكُمْ وَعَلِمَ أَنَّ فِيكُمْ ضَعْفًا فَإِن يَكُن مِّنكُم مِّئَةٌ صَابِرَةٌ يَغْلِبُواْ مِئَتَيْنِ وَإِن يَكُن مِّنكُمْ أَلْفٌ يَغْلِبُواْ أَلْفَيْنِ بِإِذْنِ اللّهِ وَاللّهُ مَعَ الصَّابِرِينَ" (Coran 8/66).

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- 4) Le fait que les Mawla-l-Muwâlât héritent eux aussi :

--- "إِنَّ الَّذِينَ آمَنُواْ وَهَاجَرُواْ وَجَاهَدُواْ بِأَمْوَالِهِمْ وَأَنفُسِهِمْ فِي سَبِيلِ اللّهِ وَالَّذِينَ آوَواْ وَّنَصَرُواْ أُوْلَئِكَ بَعْضُهُمْ أَوْلِيَاء بَعْضٍ. وَالَّذِينَ آمَنُواْ وَلَمْ يُهَاجِرُواْ مَا لَكُم مِّن وَلاَيَتِهِم مِّن شَيْءٍ حَتَّى يُهَاجِرُواْ وَإِنِ اسْتَنصَرُوكُمْ فِي الدِّينِ فَعَلَيْكُمُ النَّصْرُ إِلاَّ عَلَى قَوْمٍ بَيْنَكُمْ وَبَيْنَهُم مِّيثَاقٌ. وَاللّهُ بِمَا تَعْمَلُونَ بَصِيرٌ" : "Ceux qui ont apporté foi, ont émigré et lutté par leurs biens et leurs personnes dans le Chemin de Dieu, ainsi qui ceux qui ont donné refuge et apporté aide, ceux-là sont Awliyâ' les uns des autres. Et (quant à) ceux qui ont apporté foi et n'ont pas émigré, vous n'avez rien de leur Wilâya jusqu'à ce qu'ils émigrent ; (...)" (Coran 8/72). Ici Wilâya a le sens d'héritage (Ibn Abbâs : cf. Bayân ul-Qur'ân). "وَأُوْلُواْ الأَرْحَامِ بَعْضُهُمْ أَوْلَى بِبَعْضٍ فِي كِتَابِ اللّهِ إِنَّ اللّهَ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمٌ" : "Et les gens de parenté, les uns sont plus méritants des autres, dans ce que Dieu a prescrit. Dieu est de toute chose Sachant" (Coran 8/75).

Depuis l'Emigration à Médine et jusqu'à la Conquête de La Mecque :
--- Si l'Emigrant défunt laissait des personnes de consanguinité qui étaient musulmanes mais n'avaient pas elles aussi émigré, ces personnes n'héritaient pas de lui : dans ce cas, c'était celui dont il avait été nommé "le frère" parmi les Auxiliaires (Ansâr) qui héritait de lui ;
--- Par contre, si l'Emigrant (muhâjirî) défunt laissait derrière lui des personnes de consanguinité étant musulmanes et ayant elles aussi émigré, elles héritaient de lui (en vertu de 8/75) ; quant à celui qui (et celui qui avait été désigné "frère" parmi les Auxiliaires n'héritait pas tout le legs de lui.

--- "وَلِكُلٍّ جَعَلْنَا مَوَالِيَ مِمَّا تَرَكَ الْوَالِدَانِ وَالأَقْرَبُونَ. وَالَّذِينَ عَقَدَتْ أَيْمَانُكُمْ فَآتُوهُمْ نَصِيبَهُمْ. إِنَّ اللّهَ كَانَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ شَهِيدًا" : "Et pour tout (bien matériel) de ce que les deux parents et les proches laissent, Nous avons assigné des Mawlâ. Et ceux avec qui vous avez noué vos serments, donnez-leur leur part" (Coran 4/33 ; traduction d'après l'un des commentaires existant). "Mawlâ" signifie : "héritiers" (Ibn Abbas : al-Bukhârî, kitâb ut-tafsîr). "Ceux avec qui vous avez noué vos serments" sont les Mawâli-l-Muwâlât (sing. : Mawla-l-Muwâlât). Auparavant, au cas où le défunt laissait aussi des proches parents ayant émigré, le Mawla-l-muwâlât touchait seulement 1/6ème du legs, et le reste allait à ces proches (et c'est en fait ce que le verset 4/33 dit : "وَالَّذِينَ عَقَدَتْ أَيْمَانُكُمْ فَآتُوهُمْ نَصِيبَهُمْ") ; c'est ainsi que Qatâda a commenté cette phrase (rapporté par at-Tabarî : Fat'h ul-bârî 8/314).

Puis même cette part de 1/6ème fut abrogée par le verset 33/6 :
--- "وَأُوْلُو الْأَرْحَامِ بَعْضُهُمْ أَوْلَى بِبَعْضٍ فِي كِتَابِ اللَّهِ مِنَ الْمُؤْمِنِينَ وَالْمُهَاجِرِينَ؛ إِلَّا أَن تَفْعَلُوا إِلَى أَوْلِيَائِكُم مَّعْرُوفًا كَانَ ذَلِكَ فِي الْكِتَابِ مَسْطُورًا" : "Et les détenteurs de lien de consanguinité ont, d'après le Décret de Dieu, priorité entre eux [dans le droit de succession] sur les (autres) croyants et émigrants. Sauf si vous faites quelque chose de bien en faveur de vos Awliyâ'..." (Coran 33/6) : ce "quelque chose de bien" est un testament en faveur des Mawla-l-Muwâlât (lequel testament ne peut cependant pas dépasser le tiers du legs).

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- 5) L'obligation de donner une aumône aux pauvres avant d'avoir une discussion privée avec le Prophète (sur lui soit la paix) :

"يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِذَا نَاجَيْتُمُ الرَّسُولَ فَقَدِّمُوا بَيْنَ يَدَيْ نَجْوَاكُمْ صَدَقَةً ذَلِكَ خَيْرٌ لَّكُمْ وَأَطْهَرُ فَإِن لَّمْ تَجِدُوا فَإِنَّ اللَّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ" (Coran 58/12).

Cette obligation fut abrogée par : "أَأَشْفَقْتُمْ أَن تُقَدِّمُوا بَيْنَ يَدَيْ نَجْوَاكُمْ صَدَقَاتٍ فَإِذْ لَمْ تَفْعَلُوا وَتَابَ اللَّهُ عَلَيْكُمْ فَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ وَأَطِيعُوا اللَّهَ وَرَسُولَهُ وَاللَّهُ خَبِيرٌ بِمَا تَعْمَلُونَ" (Coran 58/13).

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–----- I.I.II) Cas d'abrogation plus convaincante (bien qu'il existe une divergence à son sujet) :

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6) L'obligation d'accomplir la prière rituelle de nuit (salât ut-tahajjud) :

Au tout début, accomplir la prière de nuit était soit obligatoire (fardh) (Zâd ul-massîr), soit fortement recommandé (mandûb mu'akkad) (Al-Fawz ul-kabîr, p. 60), pour le Prophète (sur lui soit la paix) et pour les croyants.
De plus, cette prière de nuit devait durer au moins le tiers de la nuit ; il était encore mieux qu'elle dure la moitié de la nuit, et, mieux encore, les deux tiers de la nuit ("la nuit" débutant ici après le moment de l'accomplissement de la salât ul-'ishâ', et perdurant jusqu'à l'aube). Et il était demandé de réciter lentement le Coran pendant cette longue prière :
--- "يَا أَيُّهَا الْمُزَّمِّلُ قُمِ اللَّيْلَ إِلَّا قَلِيلًا نِصْفَهُ أَوِ انقُصْ مِنْهُ قَلِيلًا أَوْ زِدْ عَلَيْهِ وَرَتِّلِ الْقُرْآنَ تَرْتِيلًا إِنَّا سَنُلْقِي عَلَيْكَ قَوْلًا ثَقِيلًا إِنَّ نَاشِئَةَ اللَّيْلِ هِيَ أَشَدُّ وَطْءًا وَأَقْوَمُ قِيلًا إِنَّ لَكَ فِي اَلنَّهَارِ سَبْحًا طَوِيلًا" (Coran 73/1-7) : "نصفه} هذا بدل من "الليل" (Zâd ul-massîr) ; "أو انقص منه قليلا} أي: من النصف، {أو زد عليه} أي: على النصف. قال المفسرون: "انقص من النصف إلى الثلث، أو زد عليه إلى الثلثين" (Ibid.). "وقال الزجاج: (...) والضمير في {منه} و{عليه} للنصف. المعنى: "قم نصف الليل، أو انقص من النصف قليلا إلى الثلث، أو زد عليه قليلا إلى الثلثين"؛ فكأنه قال: "قم ثلثي الليل أو نصفه أو ثلثه" (Tafsîr ul-Qurtubî).

Ensuite, suite à l'institution des 5 salâts, le caractère obligatoire ou fortement recommandé de la salât ut-tahajjud fut abrogé par l'institution des 5 prières rituelles obligatoires bien connues, pour être ramené à une simple recommandation (nadb), et ce pour les Compagnons comme pour le Prophète lui-même (c'est l'un des commentaires : cf. les kutub ut-tafsîr, par exemple : Zâd ul-massîr). Or c'est juste après le moment du voyage nocturne (lors duquel le Prophète a reçu l'ordre que lui et sa Umma ont 5 prières rituelles obligatoires chaque jour), que le Coran est venu étayer leur caractère obligatoire, et ce par le verset 17/78-79  :
--- "أَقِمِ الصَّلاَةَ لِدُلُوكِ الشَّمْسِ إِلَى غَسَقِ اللَّيْلِ وَقُرْآنَ الْفَجْرِ إِنَّ قُرْآنَ الْفَجْرِ كَانَ مَشْهُودًا وَمِنَ اللَّيْلِ فَتَهَجَّدْ بِهِ نَافِلَةً لَّكَ عَسَى أَن يَبْعَثَكَ رَبُّكَ مَقَامًا مَّحْمُودًا" (Coran 17/78-79). "كان شرع الصلوات الخمس للأمة ليلة الإسراء، كما ثبت في الحديث الصحيح. ولكنه كان غير مثبت في التشريع المتواتر، إنما أبلغه النبيء أصحابه؛ فيوشك أن لا يعلمه غيرهم ممن يأتي من المسلمين. وأيضا فقد عينت الآية أوقاتا للصلوات بعد تقرر فرضها. فلذلك جاءت هذه الآية في هذه السورة التي نزلت عقب حادث الإسراء، جمعا للتشريع الذي شرع للأمة أيامئذ، المبتدأ بقوله تعالى {وقضى ربك أن لا تعبدوا إلا إياه} الآيات. فالجملة استئناف ابتدائي" (At-Tahrîr wa-t-tanwîr).
Ces versets ont donc abrogé le caractère auparavant obligatoire de la prière de nuit (salât ut-tahajjud).

Ce fut plus tard que fut révélé le verset ayant été inséré à la fin de sourate Al-Muzzammil, dans lequel Dieu vint leur dire : "Récitez donc [dans la salât ut-tahajjud], du Coran, ce qui (vous) est facile" (فَتَابَ عَلَيْكُمْ فَاقْرَؤُوا مَا تَيَسَّرَ مِنَ الْقُرْآنِ) ; finie, donc, la durée minimale d'un tiers de la nuit pour salât ut-tahajjud.
--- "إِنَّ رَبَّكَ يَعْلَمُ أَنَّكَ تَقُومُ أَدْنَى مِن ثُلُثَيِ اللَّيْلِ وَنِصْفِهُ* وَثُلُثِهُ* وَطَائِفَةٌ مِّنَ الَّذِينَ مَعَكَ وَاللَّهُ يُقَدِّرُ اللَّيْلَ وَالنَّهَارَ عَلِمَ أَن لَّن تُحْصُوهُ فَتَابَ عَلَيْكُمْ فَاقْرَؤُوا مَا تَيَسَّرَ مِنَ الْقُرْآنِ عَلِمَ أَن سَيَكُونُ مِنكُم مَّرْضَى وَآخَرُونَ يَضْرِبُونَ فِي الْأَرْضِ يَبْتَغُونَ مِن فَضْلِ اللَّهِ وَآخَرُونَ يُقَاتِلُونَ فِي سَبِيلِ اللَّهِ فَاقْرَؤُوا مَا تَيَسَّرَ مِنْهُ وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ وَأَقْرِضُوا اللَّهَ قَرْضًا حَسَنًا وَمَا تُقَدِّمُوا لِأَنفُسِكُم مِّنْ خَيْرٍ تَجِدُوهُ عِندَ اللَّهِ هُوَ خَيْرًا وَأَعْظَمَ أَجْرًا وَاسْتَغْفِرُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ" (Coran 73/20) (* selon la qirâ'ah de Nâfi', Ibn 'Âmir, Abû 'Amr et Ya'qûb).

Or ce verset 73/20 fut révélé à Médine ; témoin la mention du fait que certains Compagnons devaient aller combattre : cela ne fut institué qu'à Médine ("وقال ابن يسار ومقاتل: فيها آية مدنية، وهي قوله عز وجل: {إن ربك يعلم أنك تقوم" : Zâd ul-massîr).
Et entre la révélation du début de cette sourate, et ce dernier verset, ce furent 10 ans qui s'écoulèrent (c'est ce que Sa'îd ibn Jubayr affirme pour sa part : "عن سعيد، قال: "لما أنزل الله على نبيه: {يَا أَيُّهَا الْمُزَّمِّلُ} قال: مكث النبيّ ﷺ على هذا الحال عشر سنين يقوم الليل كما أمره الله، وكانت طائفة من أصحابه يقومون معه. فأنزل الله عليه بعد عشر سنين: {إِنَّ رَبَّكَ يَعْلَمُ أَنَّكَ تَقُومُ أَدْنَى مِنْ ثُلُثَيِ اللَّيْلِ وَنِصْفَهُ وَطَائِفَةٌ مِنَ الَّذِينَ مَعَكَ} إلى قوله: {وَأَقِيمُوا الصَّلاةَ}. فخفَّف الله عنهم بعد عشر سنين" : Tafsîr ut-Tabarî, 35032).

Comment cela s'articule-t-il donc avec l'abrogation du caractère obligatoire de salât ut-tahajjud depuis l'institution des 5 prières obligatoires, laquelle eut lieu à La Mecque, par Coran 17/78-79 ?

Je ne suis certain de rien.

Serait-il possible que l'explication soit la suivante :
"أُثبِتت بمكة فرضية صلاة التهجد مع تقديرها بثلث الليل على الأقل.
ثم نُسِخ حكمها من الفرضية إلى الندب: بمكة؛ وذلك حين فُرِضت الصلوات الخمس.
ثم - وقد كان رسول الله (صلى الله عليه وسلم) وطائفة من أصحابه يقومون بها أقلّ من ثلث الليل بسبب عدم الإطاقة - بُيِّنَ لهم - وهم بالمدينة - أنّ تقدير صلاة التهجد بثلث الليل: تاب الله عنهم فيه.

Avec l'institution du caractère obligatoire des 5 salâts quotidiennes, la salât ut-tahajjud fut ramenée au niveau "simplement recommandé" ; cependant, même recommandée, elle devait, en théorie, toujours durer pendant au moins le tiers de la nuit : rien n'avait été spécifié sur le sujet. Cela est quelque peu comparable au fait qu'avec l'institution du caractère obligatoire du jeûne de ramadan, le siyâmu 'âshûrâ' fut ramené du niveau "obligatoire" au niveau "recommandé" ; cependant, même alors, ce jeûne doit bien, pour être considéré "accompli", durer le même laps de temps que le jeûne obligatoire (certes, le cas du jeûne est différent de celui de la prière rituelle, dans la mesure où le jeûne occupe tout son horaire, alors que la prière est accomplie pendant un moment de son horaire).
Or, désormais, le Prophète et les Compagnons ne pouvaient parfois accomplir la salât ut-tahajjud que pendant un court moment de la nuit, moins que le tiers requis de façon minimale ; ils furent alors inquiets (شَقَّ عليهم).
Ce verset vint alors entériner ce qu'ils faisaient déjà depuis un moment, bien malgré eux (pour cause de fatigue) concernant cette action de caractère "recommandé" ; il vint leur dire : le qiyâm ul-layl se fait à la longueur que l'on peut, et même : que l'on veut.

Serait-il possible que ce soit là le sens de ce verset 73/20 ?
Je ne suis certain de rien (لا أدري).

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- 7) La sanction exposée en Coran 4/15 :

--- "حَتَّىَ (...) يَجْعَلَ اللّهُ لَهُنَّ سَبِيلاً" (Coran 4/15).

--- C'est la Sunna qui est venue exposer la nouvelle règle, abrogeant l'antérieure (le hadîth en question a été rapporté par Muslim).
L'abrogation, par la Sunna, d'une règle induite par un verset du Coran, n'a été possible que parce qu'il s'agit d'une abrogation de type "C.A" : "بيان انتهاء المدة التي كان أعلن بها القرآن".

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–----- I.I.III) Cas d'abrogation d'après l'une des interprétations (celle-ci m'ayant personnellement paru être de poids) :

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8) Coran 2/183-184 et Coran 2/185 :

--- "يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ كُتِبَ عَلَيْكُمُ الصِّيَامُ كَمَا كُتِبَ عَلَى الَّذِينَ مِن قَبْلِكُمْ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ أَيَّامًا مَّعْدُودَاتٍ فَمَن كَانَ مِنكُم مَّرِيضًا أَوْ عَلَى سَفَرٍ فَعِدَّةٌ مِّنْ أَيَّامٍ أُخَرَ وَعَلَى الَّذِينَ يُطِيقُونَهُ فِدْيَةٌ طَعَامُ مِسْكِينٍ فَمَن تَطَوَّعَ خَيْرًا فَهُوَ خَيْرٌ لَّهُ وَأَن تَصُومُواْ خَيْرٌ لَّكُمْ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ" (Coran 2/183-184).

Selon l'un des deux avis relatés de Ibn Abbâs, la phrase "وَعَلَى الَّذِينَ يُطِيقُونَهُ فِدْيَةٌ طَعَامُ مِسْكِينٍ" signifie : "Et ceux qui n'ont pas la capacité de (jeûner) doivent une compensation : nourrir un pauvre" (Coran 2/184). Cela n'a alors pas été abrogé.

– Par contre, pour Salama ibn ul-Akwa', Ibn Omar, Ibn Mas'ûd, Mu'âdh ibn Jabal, 'Alqama, az-Zuhrî, d'autres encore, ainsi que l'un des deux avis relatés de Ibn Abbâs, ces 2 versets signifiaient que lorsque le ramadan fut rendu obligatoire, les Arabes n'étant pas habitués à jeûner (Tafsîr ut-Tabarî, 2725), au début il fut donné aux musulmans l'autorisation de remplacer chaque jour de jeûne par une compensation donnée à un pauvre : ceux qui pouvaient payer cela pouvaient, s'ils le voulaient, y avoir recours ; la suite du verset précisait malgré tout : "Et que vous jeûniez est mieux, si vous saviez" (cf. Zâd ul-massîr).
Mais ensuite cette autorisation fut abrogée par l'obligation absolue de jeûner (seuls les malades et les voyageurs - ainsi que ceux se trouvant en cas comparable, à l'instar des femmes enceintes ou allaitant - pouvant depuis lors reporter l'accomplissement du jeûne à d'autres jours) :
--- "شَهْرُ رَمَضَانَ الَّذِيَ أُنزِلَ فِيهِ الْقُرْآنُ هُدًى لِّلنَّاسِ وَبَيِّنَاتٍ مِّنَ الْهُدَى وَالْفُرْقَانِ فَمَن شَهِدَ مِنكُمُ الشَّهْرَ فَلْيَصُمْهُ وَمَن كَانَ مَرِيضًا أَوْ عَلَى سَفَرٍ فَعِدَّةٌ مِّنْ أَيَّامٍ أُخَرَ يُرِيدُ اللّهُ بِكُمُ الْيُسْرَ وَلاَ يُرِيدُ بِكُمُ الْعُسْرَ وَلِتُكْمِلُواْ الْعِدَّةَ وَلِتُكَبِّرُواْ اللّهَ عَلَى مَا هَدَاكُمْ وَلَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ" (Coran 2/185). "عن سلمة، قال: "لما نزلت: {وعلى الذين يطيقونه فدية طعام مسكين}، كان من أراد أن يفطر ويفتدي. حتى نزلت الآية التي بعدها فنسختها" (al-Bukhârî, 4237, Muslim, 1145).

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- 9) Coran 2/240 et Coran 2/234 :

--- "وَالَّذِينَ يُتَوَفَّوْنَ مِنكُمْ وَيَذَرُونَ أَزْوَاجًا وَصِيَّةً لِّأَزْوَاجِهِم مَّتَاعًا إِلَى الْحَوْلِ غَيْرَ إِخْرَاجٍ فَإِنْ خَرَجْنَ فَلاَ جُنَاحَ عَلَيْكُمْ فِي مَا فَعَلْنَ فِيَ أَنفُسِهِنَّ مِن مَّعْرُوفٍ وَاللّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ" (Coran 2/240).

--- "وَالَّذِينَ يُتَوَفَّوْنَ مِنكُمْ وَيَذَرُونَ أَزْوَاجًا يَتَرَبَّصْنَ بِأَنفُسِهِنَّ أَرْبَعَةَ أَشْهُرٍ وَعَشْرًا فَإِذَا بَلَغْنَ أَجَلَهُنَّ فَلاَ جُنَاحَ عَلَيْكُمْ فِيمَا فَعَلْنَ فِي أَنفُسِهِنَّ بِالْمَعْرُوفِ وَاللّهُ بِمَا تَعْمَلُونَ خَبِيرٌ" (Coran 2/234).

D'après la majorité des mujtahidûn, la règle induite par Coran 2/240 était l'obligation, pour la femme devenue veuve, d'observer 1 an de viduité. En fait, il n'y avait alors pas de part d'héritage pour la veuve, et il fallait que, de son vivant, le mari fasse un testament, en vertu duquel la veuve allait pouvoir bénéficier du logis pendant un an - si elle le désirait -, ainsi que de de l'entretien (elle serait nourrie et vêtue) pendant un an, à partir de ce que le mari allait laisser de legs.
Des versets postérieurs ayant attribué à chaque proche sa part d'héritage ayant été révélés, cette règle de l'obligation de tester en faveur de son épouse fut abrogée (Zâd ul-massîr, tome 1 pp. 251-252).
Quant au délai de viduité de 1 an, il fut abrogé par la règle induite par Coran 2/234, ayant été ramenée alors à 4 mois et 10 nuits (ce verset 2/234 étant antérieur au verset 2/240 dans l'ordonnancement du texte coranique, mais postérieur à lui dans l'ordre de révélation au Prophète).

Pour Mujâhid ibn Jab'r, cependant, les choses ne sont pas ainsi : le verset 2/234 induit l'obligation d'observer un délai de viduité de 4 mois et 10 nuits. Quant au verset 2/240, il n'est pas abrogé, car il expose la possibilité (mashrû'iyya), pour le mari qui va mourir, de faire comme testament que son épouse demeurera dans la maison qu'il va laisser pendant encore 7 mois et 20 nuits après son décès : elle a alors la possibilité de rester ce laps de temps supplémentaire dans la maison conjugale, ou ne pas profiter de ce testament, et partir au bout des 4 mois de 10 nuits. D'après Mujâhid, pareil testament demeure toujours possible. "عن ابن أبي نجيح، عن مجاهد، {والذين يتوفون منكم ويذرون أزواجا} قال: "كانت هذه العدة تعتد عند أهل زوجها واجبا، فأنزل الله: {والذين يتوفون منكم ويذرون أزواجا وصية لأزواجهم متاعا إلى الحول غير إخراج فإن خرجن فلا جناح عليكم فيما فعلن في أنفسهن من معروف}". قال: "جعل الله لها تمام السنة سبعة أشهر وعشرين ليلة وصية، إن شاءت سكنت في وصيتها، وإن شاءت خرجت. وهو قول الله تعالى: {غير إخراج فإن خرجن فلا جناح عليكم}. فالعدة كما هي واجب عليها". زعم ذلك عن مجاهد" (al-Bukhârî, 5029 ; 4257).

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–----- I.I.IV) Un de ces cas que certains ulémas ont considéré comme constituant une abrogation, d'autres pas (et c'est la non-abrogation qui m'a parue être plus pertinente) :

- Coran 33/50 et Coran 33/52 :

--- "يَا أَيُّهَا النَّبِيُّ إِنَّا أَحْلَلْنَا لَكَ أَزْوَاجَكَ اللَّاتِي آتَيْتَ أُجُورَهُنَّ وَمَا مَلَكَتْ يَمِينُكَ مِمَّا أَفَاء اللَّهُ عَلَيْكَ وَبَنَاتِ عَمِّكَ وَبَنَاتِ عَمَّاتِكَ وَبَنَاتِ خَالِكَ وَبَنَاتِ خَالَاتِكَ اللَّاتِي هَاجَرْنَ مَعَكَ وَامْرَأَةً مُّؤْمِنَةً إِن وَهَبَتْ نَفْسَهَا لِلنَّبِيِّ إِنْ أَرَادَ النَّبِيُّ أَن يَسْتَنكِحَهَا خَالِصَةً لَّكَ مِن دُونِ الْمُؤْمِنِينَ - قَدْ عَلِمْنَا مَا فَرَضْنَا عَلَيْهِمْ فِي أَزْوَاجِهِمْ وَمَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُمْ - لِكَيْلَا يَكُونَ عَلَيْكَ حَرَجٌ وَكَانَ اللَّهُ غَفُورًا رَّحِيمًا
تُرْجِي مَن تَشَاء مِنْهُنَّ وَتُؤْوِي إِلَيْكَ مَن تَشَاء وَمَنِ ابْتَغَيْتَ مِمَّنْ عَزَلْتَ فَلَا جُنَاحَ عَلَيْكَ ذَلِكَ أَدْنَى أَن تَقَرَّ أَعْيُنُهُنَّ وَلَا يَحْزَنَّ وَيَرْضَيْنَ بِمَا آتَيْتَهُنَّ كُلُّهُنَّ وَاللَّهُ يَعْلَمُ مَا فِي قُلُوبِكُمْ وَكَانَ اللَّهُ عَلِيمًا حَلِيمًا
لَا يَحِلُّ لَكَ النِّسَاء مِن بَعْدُ وَلَا أَن تَبَدَّلَ بِهِنَّ مِنْ أَزْوَاجٍ وَلَوْ أَعْجَبَكَ حُسْنُهُنَّ إِلَّا مَا مَلَكَتْ يَمِينُكَ وَكَانَ اللَّهُ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ رَّقِيبًا" (Coran 33/50-52).

Au verset 33/50, Dieu confirme avoir rendu licites pour le Prophète les femmes qui étaient alors déjà ses épouses, ainsi que les femmes-esclaves qu'il possédait ; Il lui dit aussi que sont licites pour lui ses cousines ayant émigré à Médine [avant la conquête de La Mecque] (cela s'il désire en épouser une) ; ainsi que toute femme qui se proposerait à lui comme épouse, sans douaire. Et, au verset 33/51, Dieu dit au Prophète qu'il est libre d'accorder son tour à celle qu'il le veut parmi toutes ses épouses, et de ne pas accorder son tour à une autre de ses épouses ; il a le choix sur le sujet, contrairement aux autres croyants.

Or, au verset 33/52, Dieu dit ceci : "Après cela, les femmes ne sont pas licites pour toi, ni (n'est licite pour toi) que tu remplaces les (épouses actuelles) par d'autres épouses, même si leur beauté te plaît ; (tu) ne pourrais que (prendre une femme esclave) dont ta main deviendrait propriétaire" (Coran 33/52).

Certes, certains commentateurs sont d'avis que le verset 33/52, postérieur dans le texte, a été en fait révélé avant, et le verset 33/50 après : ce verset 33/50 a donc abrogé l'interdiction de prendre d'autres épouses (induite par le verset 33/52).

Cependant, l'avis qui semble pertinent est que ce passage a été révélé dans le même ordre que celui dans lequel on le lit : 33/50, puis 33/51, enfin 33/52. Le verset 33/52 vint donc seulement compléter le 33/50 :
----- d'après al-Hassan al-Basrî et d'autres, le verset 33/52 veut dire : "Les femmes autres que celles qui sont les tiennes actuellement ne sont pas licites pour toi, et tu ne peux pas répudier une de tes épouses actuelles pour en prendre une autre à la place ; seule t'est licite une nouvelle femme-esclave dont tu deviendrais propriétaire" (Zâd ul-massîr) ;
----- d'après Ubayy ibn Ka'b et d'autres, le verset 33/52 signifie : "Ne t'est pas licite une femme ne remplissant pas les conditions énumérées au verset 33/50. Quant à celles qui sont déjà tes épouses, tu ne peux pas répudier l'une d'elles pour en prendre une autre à la place" (Fat'h ul-bârî 8/668). Par contre, pouvait-il répudier une de celles qui étaient ses épouses à ce moment-là, sans que ce soit pour en prendre une autre à la place ? D'après Cheikh Thânwî : Oui (Bayân ul-qur'ân).
Il faut ici préciser que, dans le réel, il y a bien eu des femmes qui se sont proposées en mariage au Prophète sans douaire, mais il a décliné toutes ces propositions, et ne s'est marié à aucune d'elles : c'est ce que Ibn Hajar a retenu (FB 8/667) ; "عن عروة قال: كانت خولة بنت حكيم من اللائي وهبن أنفسهن للنبي صلى الله عليه وسلم. فقالت عائشة: "أما تستحي المرأة أن تهب نفسها للرجل؟". فلما نزلت: {ترجئ من تشاء منهن}، قلت: "يا رسول الله، ما أرى ربك إلا يسارع في هواك" (al-Bukhârî, 4823). Par ailleurs, après la révélation de ce passage (laquelle a eu lieu après le takhyîr, d'après ce que al-Wâhidî relate : FB 8/667, lequel takhyîr a eu lieu en l'an 9 de l'hégire), dans le réel le Prophète (sur lui soit la paix) ne s'est marié avec aucune nouvelle femme (FB 8/668) (même si cela lui était autorisé d'après le commentaire de Ubayy ibn Ka'b).
Par ailleurs encore, Sawda bint Zam'a a bien offert le tour lui revenant à Aïcha (que Dieu les agrée), mais ce qui est établi c'est que c'est parce qu'elle voulait contenter davantage le Prophète (sur lui soit la paix) : "عن عائشة رضي الله عنها، قالت: "كان رسول الله صلى الله عليه وسلم إذا أراد سفرا أقرع بين نسائه، فأيتهن خرج سهمها خرج بها معه. وكان يقسم لكل امرأة منهن يومها وليلتها، غير أن سودة بنت زمعة وهبت يومها وليلتها لعائشة زوج النبي صلى الله عليه وسلم، تبتغي بذلك رضا رسول الله صلى الله عليه وسلم" (al-Bukhârî, 2453) ; cela parce qu'elle se savait être devenue âgée, et et qu'elle savait que le Prophète aimait particulièrement Aïcha. Par contre il n'est pas établi de façon authentique que le Prophète avait dans un premier temps répudié Sawda, et c'est alors qu'elle l'a prié de la reprendre, fût-ce sans lui accorder son tour, qu'elle offrait à Aïcha (islamqa.info).

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–--- I.II) Et c'est ce qui avait été institué par la Sunna pendant un laps de temps qui a été abrogé par un verset du Coran (نسْخ القرآن الحكمَ الثابت بالسُنّة) :

- Le changement de Qibla, passée de Bayt ul-Maqdis à la Kaaba :

Qatâda a dit : "وقال قتادة: كان الناس يتوجهون إلى أي جهة شاؤوا، بقوله: {ولله المشرق والمغرب}. ثم أمرهم باستقبال بيت المقدس" (Zâd ul-massîr). Ce propos de Qatâda, on peut le développer comme suit...

--- Au début de l'islam, il n'y avait pas obligation de se tourner vers une Qibla : chacun prenait la direction qu'il voulait pour se prosterner devant Dieu (sauf qu'il ne fallait bien sûr pas se prosterner devant une statue ou chose semblable). [Bien sûr, quand ils se trouvaient devant la Kaaba, les musulmans se tournaient naturellement vers elle, mais cela n'était pas obligatoire. D'ailleurs, se trouvant ailleurs que devant la Kaaba, le Prophète - sur lui soit la paix - se tournait parfois vers Bayt ul-Maqdis : nous y reviendrons plus bas. Et, d'autres fois, il prenait la direction qu'il voulait pour accomplir la prière rituelle.]

--- Puis, lorsque le Prophète - sur lui soit la paix - émigra à Yathrib (Médine) :
----- soit ordre lui fut donné de la part de Dieu, mais pas dans le Coran (wah'y ghayr matlû), de prendre Bayt ul-Maqdis comme Qibla ;
----- soit ijtihâd lui-même il fit, et il pensa qu'il y avait maintenant plus de Maslaha à se tourner vers Bayt ul-Maqdis ; il ordonna donc à tous ses Compagnons de suivre ce qu'il avait pensé suite à son ijtihâd (Shâh Waliyyullâh est d'avis que ce fut un ijtihâd de sa part : Hujjat ullâh il-bâligha, 1/356-357 ; 1/550-551).

--- Enfin, 17 mois plus tard, et alors que le Prophète lui-même le désirait, ordre lui fut donné, par quelque chose du Coran (wah'y matlû), de prendre la Kaaba comme Qibla : "قَدْ نَرَى تَقَلُّبَ وَجْهِكَ فِي السَّمَاء فَلَنُوَلِّيَنَّكَ قِبْلَةً تَرْضَاهَا فَوَلِّ وَجْهَكَ شَطْرَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ وَحَيْثُ مَا كُنتُمْ فَوَلُّواْ وُجُوِهَكُمْ شَطْرَهُ" (Coran 2/144).

Et quand Allah Ta'âlâ dit : "وَمَا جَعَلْنَا الْقِبْلَةَ الَّتِي كُنتَ عَلَيْهَا إِلاَّ لِنَعْلَمَ مَن يَتَّبِعُ الرَّسُولَ مِمَّن يَنقَلِبُ عَلَى عَقِبَيْهِ وَإِن كَانَتْ لَكَبِيرَةً إِلاَّ عَلَى الَّذِينَ هَدَى اللّهُ وَمَا كَانَ اللّهُ لِيُضِيعَ إِيمَانَكُمْ إِنَّ اللّهَ بِالنَّاسِ لَرَؤُوفٌ رَّحِيمٌ" (Coran 2/143), ici, "cela a été difficile sauf pour ceux que Dieu a guidés" désigne :
----- soit le fait d'avoir dû, jusqu'à peu, prendre Bayt ul-Maqdis comme Qibla après l'émigration à Médine ;
----- soit le fait de devoir à présent changer de Qibla, passant de Bayt ul-Maqdis à la Kaaba.
(Ces deux interprétations sont relatées in Zâd ul-massîr. At-Tabarî a retenu la seconde interprétation, et Jalâl ud-dîn a un commentaire qui la rejoint.)

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- Le changement de l'horaire du début du jeûne :

Au début, lors des nuits du jeûne, une fois qu'on s'était endormi, il devenait interdit de manger, boire et avoir des relations intimes : c'était à cette heure que le jeûne débutait [par contre, si on ne dormait pas du tout, alors le jeûne débutait depuis l'aube].
--- Cette interdiction était établie par la Sunna (conformément à l'un des deux avis existant : "قوله تعالى: {أحل لكم ليلة الصيام الرفث إلى نسائكم} إلى قوله تعالى: {كذلك يبين الله آياته للناس لعلهم يتقون}. اتفقوا على أن هذه الآية ناسخة، واختلفوا في المنسوخ هل كان ثابتًا بالسنة، أو القرآن؟ فذهب بعضهم إلى أنهم كانوا في أول الإسلام إذا نام أحدهم ليلة الصيام، لم يحل له الأكل ولا الجماع بعد ذلك، فنسخ ذلك هذه الآية" : Ahkâm ul-qur'ân, Ibn ul-Faras) (ces deux avis ont aussi été cités dans Al-Itqân, as-Suyûtî, p. 708). 

--- Cette interdiction fut ensuite abrogée par ce verset du Coran : "أُحِلَّ لَكُمْ لَيْلَةَ الصِّيَامِ الرَّفَثُ إِلَى نِسَآئِكُمْ هُنَّ لِبَاسٌ لَّكُمْ وَأَنتُمْ لِبَاسٌ لَّهُنَّ عَلِمَ اللّهُ أَنَّكُمْ كُنتُمْ تَخْتانُونَ أَنفُسَكُمْ فَتَابَ عَلَيْكُمْ وَعَفَا عَنكُمْ فَالآنَ بَاشِرُوهُنَّ وَابْتَغُواْ مَا كَتَبَ اللّهُ لَكُمْ وَكُلُواْ وَاشْرَبُواْ حَتَّى يَتَبَيَّنَ لَكُمُ الْخَيْطُ الأَبْيَضُ مِنَ الْخَيْطِ الأَسْوَدِ مِنَ الْفَجْرِ ثُمَّ أَتِمُّواْ الصِّيَامَ إِلَى الَّليْلِ" (Coran 2/187).

"عن أبي إسحاق، عن البراء رضي الله عنه، قال: "كان أصحاب محمد صلى الله عليه وسلم إذا كان الرجل صائما، فحضر الإفطار، فنام قبل أن يفطر، لم يأكل ليلته ولا يومه حتى يمسي. وإن قيس بن صرمة الأنصاري كان صائما. فلما حضر الإفطار أتى امرأته، فقال لها: "أعندك طعام؟" قالت: "لا، ولكن أنطلق فأطلب لك"؛ وكان يومه يعمل، فغلبته عيناه. فجاءته امرأته، فلما رأته قالت: "خيبة لك". فلما انتصف النهار، غشي عليه. فذكر ذلك للنبي صلى الله عليه وسلم، فنزلت هذه الآية: {أحل لكم ليلة الصيام الرفث إلى نسائكم}، ففرحوا بها فرحا شديدا؛ ونزلت: {وكلوا واشربوا حتى يتبين لكم الخيط الأبيض من الخيط الأسود" (al-Bukhârî, 1816).
"عن كعب بن مالك، قال: كان الناس في رمضان، إذا صام الرجل فأمسى فنام، حرم عليه الطعام والشراب والنساء حتى يفطر من الغد. فرجع عمر بن الخطاب من عند النبي صلى الله عليه وسلم ذات ليلة، وقد سهر عنده، فوجد امرأته قد نامت، فأرادها، فقالت: "إني قد نمت"، قال: "ما نمت"، ثم وقع بها. وصنع كعب بن مالك مثل ذلك. فغدا عمر إلى النبي صلى الله عليه وسلم فأخبره. فأنزل الله تعالى: {علم الله أنكم كنتم تختانون أنفسكم فتاب عليكم وعفا عنكم" (Ahmad, 15795).
"عن أبي إسحاق، قال: سمعت البراء رضي الله عنه: "لما نزل صوم رمضان، كانوا لا يقربون النساء رمضان كله؛ وكان رجال يخونون أنفسهم. فأنزل الله {علم الله أنكم كنتم تختانون أنفسكم فتاب عليكم وعفا عنكم" (al-Bukhârî, 4238).

Ce que Ibn Abbâs relate sur le sujet est légèrement différent : lui expose que c'est après avoir accompli la salât ul-'ishâ' qu'ils ne devaient alors plus manger ni boire (Abû Dâoûd, 2313).

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II) Cas où il n'y a pas eu abrogation : La Sunna a seulement rajouté des interdits aux interdits énoncés par le Coran (زيادة السنة على ما جاء في القرآن) :

- Le fait que seuls 4 aliments étaient interdits au moment de la révélation du verset coranique 6/145 :

"قُل لاَّ أَجِدُ فِي مَا أُوْحِيَ إِلَيَّ مُحَرَّمًا عَلَى طَاعِمٍ يَطْعَمُهُ إِلاَّ أَن يَكُونَ مَيْتَةً أَوْ دَمًا مَّسْفُوحًا أَوْ لَحْمَ خِنزِيرٍ فَإِنَّهُ رِجْسٌ أَوْ فِسْقًا أُهِلَّ لِغَيْرِ اللّهِ بِهِ فَمَنِ اضْطُرَّ غَيْرَ بَاغٍ وَلاَ عَادٍ فَإِنَّ رَبَّكَ غَفُورٌ رَّحِيمٌ" : "Dis : "Je ne trouve, dans ce qui m'a été révélé, aucune chose interdite pour un mangeur (voulant) la manger, excepté que ce soit une bête morte, du sang répandu, de la chair de porc – car c'est une souillure –, ou ce par quoi, par mal, autre que Dieu a été invoqué." (...)" (Coran 6/145).

Ce verset 6/145 exprime explicitement une restriction des interdits alimentaires aux 4 choses qu'il mentionne.
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Or la Sunna a interdit bien d'autres nourritures au musulman : entre autres la chair de l'âne domestique, des animaux carnassiers (loup, lion, chien, chat, etc.), des oiseaux de proie, etc. (lire : Quels aliments ne sont pas autorisés pour le musulman, et pourquoi ?).

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Mais en fait
le verset 6/145 avait été révélé quand le Prophète vivait encore à La Mecque : et il signifie seulement ceci : "Dans ce qui m'a été révélé [jusqu'à présent], je ne trouve pas de (chose) interdite pour un mangeur (voulant) la manger, excepté...".
Ce qui n'empêche pas que, après cela, une fois à Médine, le Prophète a reçu par révélation non-coranique (wah'y ghayr matlû), la communication d'autres interdits alimentaires encore.
"وقيل: أي لا أجد فيما أوحي إلي أي في هذه الحال حال الوحي ووقت نزوله؛ ثم لا يمتنع حدوث وحي بعد ذلك بتحريم أشياء أخر" (Tafsîr ul-Qurtubî) ; "والآية مكية. ولم يكن في الشريعة في ذلك الوقت محرم غير هذه الأشياء. ثم نزلت سورة المائدة بالمدينة، وزيد في المحرمات كالمنخنقة والموقوذة والمتردية والنطيحة والخمر وغير ذلك؛ وحرم رسول الله صلى الله عليه وسلم بالمدينة أكل كل ذي ناب من السباع وكل ذي مخلب من الطير" (Ibid.).

Cela est voisin (quoique différent) du cas "C.A" : ici, le Coran disait seulement, à ce moment-là, que, pour le moment, il n'y a pas d'interdit alimentaire autre que les 4 cités ; cependant (et c'est ce qui fait la différence avec le cas "C.A"), il ne disait pas si plus tard d'autres interdits allaient être rajoutés, ou pas. Et, de fait, plus tard, la Sunna a procédé à des Ziyâda 'alâ kitâb illâh ("f"), ce qui ne constitue pas du Naskh.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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