Le Coran distingue le fait de diviniser quelque chose en l'élevant au grade d'"associé de Dieu" (شريك لله), et le fait de diviniser quelque chose en l'élevant au grade d'"enfant de Dieu" (ولد الله). Sachant que tous deux constituent du Shirk Akbar (شرك أكبر بالله), quelle est donc la différence entre eux ?

En plusieurs passages du Coran, Dieu rappelle qu'il n'y a aucun être divin à part Lui.

Or, Il cite à ce sujet deux choses :
--- Il n'a pas d'associé ;
--- Il n'a pas pris d'enfant (au sens b de la formule, tel que cela est expliqué dans notre article traitant des 2 grands sens qu'a cette formule).

--- Il dit ainsi : "تَبَارَكَ الَّذِي نَزَّلَ الْفُرْقَانَ عَلَى عَبْدِهِ لِيَكُونَ لِلْعَالَمِينَ نَذِيرًا الَّذِي لَهُ مُلْكُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ وَلَمْ يَتَّخِذْ وَلَدًا وَلَمْ يَكُن لَّهُ شَرِيكٌ فِي الْمُلْكِ وَخَلَقَ كُلَّ شَيْءٍ فَقَدَّرَهُ تَقْدِيرًا"  : "Celui à Qui appartient la Royauté des cieux et de la Terre, qui n'a pas pris d'enfant, et qui n'a pas d'associé dans la Royauté" (Coran 25/1-2).

--- Dieu dit encore : "مَا اتَّخَذَ اللَّهُ مِن وَلَدٍ وَمَا كَانَ مَعَهُ مِنْ إِلَهٍ إِذًا لَّذَهَبَ كُلُّ إِلَهٍ بِمَا خَلَقَ وَلَعَلَا بَعْضُهُمْ عَلَى بَعْضٍ سُبْحَانَ اللَّهِ عَمَّا يَصِفُونَ" : "Dieu n'a pas pris d'enfant [= enfant divinisé], et il n'y a pas (non plus) avec Lui un (autre type de) dieu [= un dieu autre qu'enfant de Dieu] ; sinon chaque dieu s'en irait avec ce qu'il a créé, et l'un dominerait l'autre" (Coran 23/91).

--- "وَجَعَلُواْ لِلّهِ شُرَكَاء الْجِنَّ وَخَلَقَهُمْ؛ وَخَرَقُواْ لَهُ بَنِينَ وَبَنَاتٍ بِغَيْرِ عِلْمٍ سُبْحَانَهُ وَتَعَالَى عَمَّا يَصِفُونَ بَدِيعُ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِ أَنَّى يَكُونُ لَهُ وَلَدٌ وَلَمْ تَكُن لَّهُ صَاحِبَةٌ وَخَلَقَ كُلَّ شَيْءٍ وهُوَ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمٌ ذَلِكُمُ اللّهُ رَبُّكُمْ لا إِلَهَ إِلاَّ هُوَ خَالِقُ كُلِّ شَيْءٍ فَاعْبُدُوهُ وَهُوَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ وَكِيلٌ لاَّ تُدْرِكُهُ الأَبْصَارُ وَهُوَ يُدْرِكُ الأَبْصَارَ وَهُوَ اللَّطِيفُ الْخَبِيرُ" : "Et ils ont attribué à Dieu comme associés (sharîk) : les djinns, alors qu'Il les a créés. Et ils Lui ont inventé des fils et des filles, sans preuve ('ilm) aucune. Pureté à Dieu, et Elevé est-Il par rapport à ce dont ils (le) qualifient !" (Coran 6/100-103).

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(Il est également arrivé que Dieu rappelle qu'Il n'a pas d'allié protecteur à cause d'une faiblesse ou incapacité : "وَقُلِ الْحَمْدُ لِلّهِ الَّذِي لَمْ يَتَّخِذْ وَلَدًا، وَلَم يَكُن لَّهُ شَرِيكٌ فِي الْمُلْكِ، وَلَمْ يَكُن لَّهُ وَلِيٌّ مِّنَ الذُّلَّ" : "Et dis : "Louange à Dieu, qui n'a pas pris d'enfant, qui n'a pas d'associé dans la Royauté, et qui n'a pas d'allié protecteur à cause d'une faiblesse(Coran 17/111) : on perçoit ici la gradation dans la négation d'une quelconque autre divinité que Dieu : pas d'enfant ; pas d'associé (qui Lui serait égal dans au moins un de Ses Attributs) ; pas de supérieur.
Il y a aussi la célèbre Sourate al-Ikhlâs : "قُلْ هُوَ اللَّهُ أَحَدٌ اللَّهُ الصَّمَدُ لَمْ يَلِدْ وَلَمْ يُولَدْ وَلَمْ يَكُن لَّهُ كُفُوًا أَحَدٌ" : "Dis : "Lui, Dieu, est Un. Dieu est l'Absolu. Il n'a pas enfanté, Il n'a pas été enfanté, et il n'y a pas un être qui soit égal à Lui" (Coran 112/1-4). Ici, Dieu rappelle qu'Il n'a pas enfanté ; qu'Il n'a pas d'égal ; et qu'Il n'a pas été enfanté).

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Pour en revenir aux 2 formes suscitées (attribuer à Dieu un enfant, et attribuer à Dieu d'avoir un associé dans la gestion de l'univers), Ibn Taymiyya les a distinguées en ces termes :
"وما ينبغي أن يعلم أن أعظم ما كان عليه المشركون قبل محمد، وفي مبعثه: هو دعوى الشريك لله والولد. والقرآن مملوء من تنزيه الله عن هذين. وتنزيهه عن المثل والولد يجمع كل التنزيه. فهذا في سورة الإخلاص؛ وفي سورة الأنعام في مثل قوله: {وجعلوا لله شركاء الجن وخلقهم وخرقوا له بنين وبنات بغير علم سبحانه وتعالى عما يصفون}، وفي سورة الإسراء: {وقل الحمد لله الذي لم يتخذ ولدا ولم يكن له شريك في الملك}؛ (...). وفي مريم: تنزيهه عن الولد في أول السورة وآخرها ظاهر؛ وعن الشريك: في مثل قصة إبراهيم، وفي تنزيل، وغير ذلك. وفي الأنبياء تنزيهه عن الشريك والولد. وكذلك في المؤمنين: {ما اتخذ الله من ولد وما كان معه من إله}، وأول الفرقان: {الذي له ملك السموات والأرض ولم يتخذ ولدا ولم يكن له شريك في الملك" :
"Et d'entre ce qu'il convient de savoir, il y a que le plus grave que les Polycultistes, avant Muhammad (que Dieu l'élève et le salue) et pendant sa mission, professaient, c'est le fait d'affirmer que Dieu a (un ou des) Associé(s) et (un ou des) Enfant(s). Le Coran est empli de l'affirmation de la Pureté de Dieu par rapport à ces deux choses.
Et le fait de Le proclamer Pur d'un Semblable et d'un Enfant, cela rassemble toute proclamation de (Sa) Pureté.
Cela est présent dans Sourate Al-Ikhlâs [112ème sourate du Coran] ; et dans la sourate Al-An'âm [7ème sourate du Coran] (...)"
(Kitâb un-Nubuwwât, p. 28).

Il écrit encore : "وأما طه والشعراء مما بسط فيه قصة موسى، فالمقصود الأعظم بقصة موسى إثبات الصانع ورسالته، إذ كان فرعون منكرا؛ ولهذا عظم ذكرها في القرآن. بخلاف قصة غيره، فإن فيها الرد على المشركين المقرين بالصانع، ومن جعل له ولدا من المشركين وأهل الكتاب. ومذهب الفلاسفة الملحدة دائر بين التعطيل وبين الشرك والولادة كما يقولونه في الإيجاب الذاتي، فإنه أحد أنواع الولادة" :
"Quant à Ta-hâ [20ème sourate du Coran] et Ash-Shu'arâ [42ème sourate du Coran], parmi (les autres sourates) dans lesquelles le récit de Moïse a été développé, le plus grand objectif (en) est d'établir l'Existence du Créateur et le fait qu'Il suscite des messagers, vu que Pharaon réfutait (l'Existence du Créateur). C'est pour cela que ce récit a été magnifié dans le Coran.
Différemment des récits d'autres (prophètes que) lui : il s'y trouve la réfutation de Ceux qui attribuent des Associés (à Dieu), croyant (malgré tout) en l'Existence du Créateur ; ainsi que (la réfutation de) Ceux qui Lui attribuent un Enfant parmi les Associateurs et parmi les Gens du Livre [= les Chrétiens Trinitariens].
La Voie des Falâssifa Athées tourne entre l'Athéisme et entre l'Associationnisme et l'Enfantement - comme ils l'affirment avec le (concept d')Implication Nécessaire, qui est une forme d'Enfantement"
(Ibid., pp. 28-29).

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Or tous deux (attribuer à Dieu un Semblable, et attribuer à Dieu un Enfant) constituent bien du Shirk Akbar billâh, comme le rappelle cet autre verset : "وَقَالَتِ الْيَهُودُ عُزَيْرٌ ابْنُ اللَّهِ وَقَالَتِ النَّصَارَى الْمَسِيحُ ابْنُ اللَّهِ ذَلِكَ قَوْلُهُمْ بِأَفْوَاهِهِمْ يُضَاهِئُونَ قَوْلَ الَّذِينَ كَفَرُوا مِنْ قَبْلُ قَاتَلَهُمُ اللَّهُ أَنَّى يُؤْفَكُونَ اتَّخَذُوا أَحْبَارَهُمْ وَرُهْبَانَهُمْ أَرْبَابًا مِنْ دُونِ اللَّهِ وَالْمَسِيحَ ابْنَ مَرْيَمَ وَمَا أُمِرُوا إِلاَّ لِيَعْبُدُوا إِلَهًا وَاحِدًا لا إِلَهَ إِلاَّ هُوَ سُبْحَانَهُ عَمَّا يُشْرِكُونَ" (Coran 9/30-31).
Ibn Taymiyya rappelle cela en ces termes :
"ولما كان الشرك أكثر في بني آدم من القول بأن له ولدا، كان تنزيهه عنه أكثر. وكلاهما يقتضي إثبات مثل وند من بعض الوجوه؛ فإن الولد من جنس الوالد، ونظير له" :
"Et étant donné que le fait d'attribuer un Associé (à Dieu) est plus répandu parmi les fils d'Adam que le fait d'attribuer à (Dieu) un enfant, l'affirmation de Sa Pureté par rapport à (avoir un Sharîk) est plus abondant (dans le Coran) (que le fait de Lui attribuer un Enfant).
Tous deux impliquent (cependant) le fait d'attribuer à Dieu un semblable d'une certaine façon, car l'enfant est du même genre que le père, et semblable à Lui"
 (Kitâb un-Nubuwwât, p. 29).
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En fait, "attribuer à Dieu un Sharîk, un Associé", "جعل شريك لله سبحانه", cela possède 2 dimensions :
--- l'une est générale (عامّ) et, alors, cette formule englobe également le fait de Lui attribuer un Enfant ;
--- l'autre est particulière (خاصّ), et cette formule désigne alors précisément le fait d'attribuer à Dieu un Associé, ce qui est distinct de (et encore plus accentué que) le fait de Lui attribuer un Enfant...

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Si tous deux constituent bien du Shirk Akbar billâh, pourquoi et dans quelle mesure le Coran a-t-il distingué :
--- le fait de diviniser autre que Dieu en l'élevant au grade de
"associé de Dieu" (et c'est pour ce cas de figure précis qu'il a employé de façon particulière le terme "sharîk"),
--- et le fait de diviniser autre que Dieu en l'élevant au degré d'
"enfant de Dieu" (au sens b de ce terme, tel qu'expliqué dans notre article traitant des 2 grands sens qu'il possède) (et pour cet autre cas de figure précis il a employé le terme "walad") ?

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I) Ici il faut d'abord relever que le Coran reproche à des Polycultistes Arabes d'avoir attribué à Dieu des Enfants. On peut également noter qu'il emploie à ce sujet 2 formules différentes l'une de l'autre : "enfanter" ("يَقُولُونَ وَلَدَ اللَّهُ") ; "prendre comme enfant"  ("قَالُواْ اتَّخَذَ اللّهُ وَلَدًا") :

Ces Polycultistes arabes affirmaient que les Anges sont les filles de Dieu :
--- "فَاسْتَفْتِهِمْ أَلِرَبِّكَ الْبَنَاتُ وَلَهُمُ الْبَنُونَ أَمْ خَلَقْنَا الْمَلَائِكَةَ إِنَاثًا وَهُمْ شَاهِدُونَ أَلَا إِنَّهُم مِّنْ إِفْكِهِمْ لَيَقُولُونَ وَلَدَ اللَّهُ وَإِنَّهُمْ لَكَاذِبُونَ أَصْطَفَى الْبَنَاتِ عَلَى الْبَنِينَ مَا لَكُمْ كَيْفَ تَحْكُمُونَ أَفَلَا تَذَكَّرُونَ أَمْ لَكُمْ سُلْطَانٌ مُّبِينٌ فَأْتُوا بِكِتَابِكُمْ إِن كُنتُمْ صَادِقِينَ وَجَعَلُوا بَيْنَهُ وَبَيْنَ الْجِنَّةِ نَسَبًا وَلَقَدْ عَلِمَتِ الْجِنَّةُ إِنَّهُمْ لَمُحْضَرُونَ سُبْحَانَ اللَّهِ عَمَّا يَصِفُونَ" (Coran 37/151-159).

Ils disaient également que "Al-Lât, al-'Uzzâ et al-Manât sont filles de Dieu" (et ils ne les croyaient pas être des anges) :
--- "أَفَرَأَيْتُمُ اللَّاتَ وَالْعُزَّى وَمَنَاةَ الثَّالِثَةَ الْأُخْرَى أَلَكُمُ الذَّكَرُ وَلَهُ الْأُنثَى تِلْكَ إِذًا قِسْمَةٌ ضِيزَى إِنْ هِيَ إِلَّا أَسْمَاء سَمَّيْتُمُوهَا أَنتُمْ وَآبَاؤُكُم مَّا أَنزَلَ اللَّهُ بِهَا مِن سُلْطَانٍ إِن يَتَّبِعُونَ إِلَّا الظَّنَّ وَمَا تَهْوَى الْأَنفُسُ وَلَقَدْ جَاءهُم مِّن رَّبِّهِمُ الْهُدَى" : "Avez-vous considéré al-Lât et al-'Uzzâ, ainsi que Manât, la troisième, l'autre ? Pour vous des fils, et pour Lui des filles* ? Ce serait une répartition injuste. Ce ne sont que des noms que vous avez prononcés, vous et vos pères ; Dieu n'a fait descendre aucun argument au sujet du [caractère divin de ces êtres que vous avez divinisés]." (Ces gens) ne suivent que (leur) conjecture et ce dont (leurs) fors intérieurs ont envie. Alors que la guidance leur est venue de la part de leur Seigneur" (Coran 53/19-23). (* Ce n'est pas que le fait d'avoir une fille serait en soi cause de déshonneur, c'est que ces Polycultistes arabes considéraient cela comme un déshonneur, au point de se renfrogner à la réception de la nouvelle qu'une fille leur était née : Dieu leur reproche donc ici de Lui avoir attribué des enfants, et, en sus, des enfants du genre autre que ceux que eux-mêmes préfèrent avoir : Coran 43/15-19 ; Coran 16/57-60. C'est bien pourquoi Dieu dit aussi : "لَوْ أَرَادَ اللَّهُ أَنْ يَتَّخِذَ وَلَدًا لَّاصْطَفَى مِمَّا يَخْلُقُ مَا يَشَاء. سُبْحَانَهُ هُوَ اللَّهُ الْوَاحِدُ الْقَهَّارُ" : "Si Dieu avait voulu prendre un enfant, alors Il aurait choisi (comme enfant) ce qu'Il veut parmi ce qu'Il crée" (Coran 39/4) : ce verset de Coran 39/4 peut signifier que si Dieu avait voulu prendre un enfant, c'est Dieu qui aurait alors choisi ce qu'Il veut, et non pas ce que les Polycultistes arabes Lui ont attribué sans preuve (eux qui Lui attribuaient comme enfants : "les anges", dont ils disaient qu'ils "sont Ses filles"). Cependant, Dieu n'a choisi aucune créature comme enfant : "لو أراد الله أن يتخذ ولدا} كما يزعم هؤلاء المشركون، {لاصطفى} كولد {مما يخلق، ما يشاء}، وليس ما يفرضه عليه هؤلاء من البنات" (c'est en substance ce que l'on comprend de Tafsîr ul-Qurtubî, Tafsîr Ibn Kathîr, Tafsîr ul-Jalâlayn).

On remarque dans le Coran 2 formules différentes à ce sujet :
--- "يَقُولُونَ وَلَدَ اللَّهُ", que Ibn Kathîr commente ainsi : "ليقولون ولد الله} أي: صدر منه الولد" (Tafsîr Ibn Kathîr) : il semble d'agir d'une émanation, d'une consubstantialité, soit le sens b.b dans mon article suscité ;
--- et "قَالُواْ اتَّخَذَ اللّهُ وَلَدًا" : cela semble avoir tantôt un sens particulier, et tantôt un sens général :
------ en son sens général (عامّ), cette formule englobe également le "يَقُولُونَ وَلَدَ اللَّهُ" ;
------ en son sens particulier (خاصّ), cette formule désigne seulement le fait d'élever une créature lambda au rang de divinité subordonnée, donc le sens b.a dans mon article suscité (et ne désigne pas que cet être soit apparu par émanation de Dieu, chose qui est alors exprimée par : "يَقُولُونَ وَلَدَ اللَّهُ"). C'est bien ainsi que l'on comprend ce commentaire de al-Alûssî : "وقل الحمد لله الذي لم يتخذ ولدا} فضلا عن أن يكون له سبحانه ولد بطريق التولد" : Rûh ul-ma'ânî).

Est-ce que ces Polycultistes arabes :
--- affirmaient des Anges qu'ils sont une émanation de Dieu, Lui étant consubstantiels (donc "وَلَدَها اللَّهُ") (sens
b.b),
--- alors que de al-Lât, al-'Uzzâ et al-Manât, ils disaient que Dieu les a seulement élevées au rang de divinités subordonnées (donc : "اتَّخَذَها اللّهُ بناتٍ" en son sens particulier) (autrement dit : le sens
b.a) ?

On lit encore dans le Coran, au sujet de ceux qui ont attribué à Dieu des enfants :
--- "وَجَعَلُواْ لِلّهِ شُرَكَاء الْجِنَّ وَخَلَقَهُمْ؛ وَخَرَقُواْ لَهُ بَنِينَ وَبَنَاتٍ بِغَيْرِ عِلْمٍ سُبْحَانَهُ وَتَعَالَى عَمَّا يَصِفُونَ بَدِيعُ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِ أَنَّى يَكُونُ لَهُ وَلَدٌ وَلَمْ تَكُن لَّهُ صَاحِبَةٌ وَخَلَقَ كُلَّ شَيْءٍ وهُوَ بِكُلِّ شَيْءٍ عَلِيمٌ ذَلِكُمُ اللّهُ رَبُّكُمْ لا إِلَهَ إِلاَّ هُوَ خَالِقُ كُلِّ شَيْءٍ فَاعْبُدُوهُ وَهُوَ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ وَكِيلٌ لاَّ تُدْرِكُهُ الأَبْصَارُ وَهُوَ يُدْرِكُ الأَبْصَارَ وَهُوَ اللَّطِيفُ الْخَبِيرُ" (Coran 6/100-103) ;
--- "وَجَعَلُوا لَهُ مِنْ عِبَادِهِ جُزْءًا إِنَّ الْإِنسَانَ لَكَفُورٌ مُّبِينٌ أَمِ اتَّخَذَ مِمَّا يَخْلُقُ بَنَاتٍ وَأَصْفَاكُم بِالْبَنِينَ وَإِذَا بُشِّرَ أَحَدُهُم بِمَا ضَرَبَ لِلرَّحْمَنِ مَثَلًا ظَلَّ وَجْهُهُ مُسْوَدًّا وَهُوَ كَظِيمٌ أَوَمَن يُنَشَّأُ فِي الْحِلْيَةِ وَهُوَ فِي الْخِصَامِ غَيْرُ مُبِينٍ وَجَعَلُوا الْمَلَائِكَةَ الَّذِينَ هُمْ عِبَادُ الرَّحْمَنِ إِنَاثًا أَشَهِدُوا خَلْقَهُمْ سَتُكْتَبُ شَهَادَتُهُمْ وَيُسْأَلُونَ" (Coran 43/15-19) ;
--- "قَالُواْ اتَّخَذَ اللّهُ وَلَدًا سُبْحَانَهُ هُوَ الْغَنِيُّ لَهُ مَا فِي السَّمَاوَات وَمَا فِي الأَرْضِ إِنْ عِندَكُم مِّن سُلْطَانٍ بِهَذَا أَتقُولُونَ عَلَى اللّهِ مَا لاَ تَعْلَمُونَ قُلْ إِنَّ الَّذِينَ يَفْتَرُونَ عَلَى اللّهِ الْكَذِبَ لاَ يُفْلِحُونَ" (Coran 10/68-69).

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II) Ensuite il s'agit de se pencher sur la question suscitée : Que signifie le fait de diviniser autre que Dieu en le qualifiant d'"Enfant de Dieu" (sens b), lorsque le Coran distingue cela du fait de diviniser autre que Dieu en l'élevant au grade de "Associé de Dieu" ?

Cette question se pose avec d'autant plus d'acuité que les Polycultistes arabes auxquels le Prophète Muhammad (que Dieu l'élève et le salue) s'est adressé adhéraient à un polycultisme d'un type particulier : l'hénothéisme. Celui-ci consiste à croire en le caractère divin de Dieu (en langue arabe : "Allah"), Créateur de tous les éléments et des êtres, et séparé de Sa création ; ainsi qu'en le caractère divin d'autres êtres (des anges, des djinns, des pieux hommes défunts) qui ne sont pas égaux mais subordonnés à Dieu, et que Dieu a, à partir d'un moment donné dans le temps, gratifiés du caractère divin.
Un peu comme un système ayant un empereur à sa tête, des rois étant affiliés à celui-ci, qui lui demeurent inféodés et dépendent de lui, mais en même temps disposent d'une autonomie de gestion dans certains domaines secondaires.
Lorsque tel est le cas, quel peut bien être le degré d'une divinité qualifiée de "associé de Dieu", ce degré étant plus élevé que celui d'une divinité qualifiée d'"enfant de Dieu", mais malgré tout inférieur à celui de Dieu ?

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Possibilité A :

Est-ce que l'associationnisme (shirk akbar) de ces Polycultistes par la croyance en "اتّخَاذ اللّه وَلَدًا" ("le fait que Dieu ait pris enfant") signifierait leur croyance en des "divinités" n'ayant aucune part de Rûbûbiyya, et dont l'adorateur n'espère que l'intercession auprès de Dieu ?
Tandis que leur associationnisme par la croyance en : "وجود شركاء للّه فِي الْمُلْكِ" ("l'existence d'associés à Dieu dans la Royauté") signifierait leur croyance en des divinités ayant une part de Rubûbiyya (eussent-elles été élevées au rang de divinités par Dieu Lui-même, et demeurant d'un niveau inférieur à celui de Dieu) ?

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Possibilité B :

Ou bien est-ce que leur associationnisme (shirk akbar) par la croyance en "اتّخَاذ اللّه وَلَدًا" ("le fait que Dieu ait pris enfant") signifierait leur croyance en des "divinités" ayant été élevées au rang de divinités par pure Faveur de Dieu Lui-même ?
Tandis que leur associationnisme par la croyance en : "وجود شركاء للّه فِي الْمُلْكِ" ("l'existence d'associés à Dieu dans la Royauté") signifierait leur croyance en des divinités ayant acquis leur rang de divinités à leur volonté et par leurs efforts, Dieu ayant été ensuite "tenu" d'entériner cela en leur accordant le caractère divin, bien qu'elles demeurent par ailleurs inféodées à Lui ?

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Possibilité C :

Ou bien est-ce que leur associationnisme (shirk akbar billâh) par la croyance en "اتّخَاذ اللّه وَلَدًا" signifierait leur croyance en des "divinités" demeurant inférieures à Dieu en toute chose (bien que disposant d'un attribut leur conférant le caractère divin, mais demeurant quand même d'un niveau inférieur à celui du même Attribut, chez Dieu) ?
Tandis que leur associationnisme par la croyance en : "وجود شركاء للّه فِي الْمُلْكِ" signifierait leur croyance en des divinités étant égales à Dieu dans l'un de Ses Attributs ?

Les premières seraient par exemple des êtres dont ces polycultistes croyaient qu'ils savent directement tout ce qui se passe sur toute la Terre (croyance qui revient déjà à les diviniser), mais pas ce qui se passe dans les cieux.
Alors que les secondes seraient des êtres dont ils croyaient qu'ils savent tout ce qui se passe partout, sur Terre, dans les cieux ou ailleurs (cela comme l'Attribut d'Omniscience de Dieu), mais restent inférieurs à Dieu dans la mesure où ils ne possèdent pas les autres Attributs de Dieu (par exemple pas la Puissance de Dieu)...

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Possibilité D :

Ou bien est-ce que leur associationnisme (shirk akbar) par la croyance en "اتّخَاذ اللّه وَلَدًا" signifierait leur croyance en des divinités étant inférieures à Dieu mais Lui demeurant toujours fidèles et soumises ?
Tandis que leur associationnisme par la croyance en : "وجود شركاء مساوين أو شبهِ مساوين للّه فِي الْمُلْكِ" signifierait leur croyance en des divinités qui, bien qu'inférieures à Dieu, possèdent une réelle autonomie dans la Gestion (Tadbîr) de quelque chose de l'univers, et Dieu les redoute quelque peu et doit les ménager, pour éviter une Fronde de leur part ?

----- Un verset existe qui parle de l'impossibilité pour Dieu de devoir accepter à contrecœur certains dires et faits de la part d'associés qu'Il aurait pris parmi Ses créatures, en faisant le parallèle avec les humains, qui ne prendraient jamais des associés parmi leurs esclaves : "ضَرَبَ لَكُم مَّثَلًا مِّنْ أَنفُسِكُمْ هَل لَّكُم مِّن مَّا مَلَكَتْ أَيْمَانُكُم مِّن شُرَكَاءَ فِي مَا رَزَقْنَاكُمْ فَأَنتُمْ فِيهِ سَوَاءٌ تَخَافُونَهُمْ كَخِيفَتِكُمْ أَنفُسَكُمْ كَذَٰلِكَ نُفَصِّلُ الْآيَاتِ لِقَوْمٍ يَعْقِلُونَ  بَلِ اتَّبَعَ الَّذِينَ ظَلَمُوا أَهْوَاءَهُم بِغَيْرِ عِلْمٍ" : "Dieu a cité un exemple issu de vous-mêmes : Parmi vos esclaves, avez-vous des associés en ce que dont Nous vous avons gratifiés, de sorte qu'à ce sujet vous soyez semblables, redoutant ces (associés-esclaves) comme vous vous redoutez vous-mêmes [= comme vous redoutez les autres hommes libres, lesquels vous sont pour leur part égaux] ?" (Coran 30/28-29). Ce verset part du postulat (partagé par ces polycultistes hénothéistes) que nul n'est complètement et en tous points égal à Dieu ; ces hénothéistes croyaient en des associés qui sont inférieurs à Dieu et sont Ses créatures. Dieu les interpelle donc en leur demandant si eux-mêmes associeraient leurs esclaves dans leur propriété, et si, ensuite, ils les redouteraient comme ils redoutent ceux qui ne sont pas leurs esclaves (au point d'être obligé d'accepter l'intercession qu'ils pourraient faire en leur faveur)... "والشفعاء الذين يشفعون عنده لا يشفعون إلا بإذنه كما قال: {من ذا الذي يشفع عنده إلا بإذنه} وقال تعالى: {ولا يشفعون إلا لمن ارتضى} وقال تعالى: {قل ادعوا الذين زعمتم من دون الله لا يملكون مثقال ذرة في السماوات ولا في الأرض وما لهم فيهما من شرك وما له منهم من ظهير} {ولا تنفع الشفاعة عنده إلا لمن أذن له}. فبين أن كل من دعي من دونه ليس له ملك ولا شرك في الملك ولا هو ظهير وأن شفاعتهم لا تنفع إلا لمن أذن له. وهذا بخلاف الملوك، فإن الشافع عندهم قد يكون له ملك، وقد يكون شريكا لهم في الملك، وقد يكون مظاهرا لهم معاونا لهم على ملكهم؛ وهؤلاء يشفعون عند الملوك بغير إذن الملوك هم وغيرهم؛ والملك يقبل شفاعتهم تارة بحاجته إليهم وتارة لخوفه منهم وتارة لجزاء إحسانهم إليه ومكافأتهم ولإنعامهم عليه؛ حتى إنه يقبل شفاعة ولده وزوجته لذلك فإنه محتاج إلى الزوجة وإلى الولد، حتى لو أعرض عنه ولده وزوجته لتضرر بذلك؛ ويقبل شفاعة مملوكه، فإذا لم يقبل شفاعته يخاف أن لا يطيعه أو أن يسعى في ضرره. وشفاعة العباد بعضهم عند بعض كلها من هذا الجنس، فلا يقبل أحد شفاعة أحد إلا لرغبة أو رهبة. والله تعالى لا يرجو أحدا ولا يخافه ولا يحتاج إلى أحد بل هو الغني؛ قال تعالى: {ألا إن لله من في السماوات ومن في الأرض وما يتبع الذين يدعون من دون الله شركاء إن يتبعون إلا الظن وإن هم إلا يخرصون} إلى قوله: {قالوا اتخذ الله ولدا سبحانه هو الغني له ما في السماوات وما في الأرض}. والمشركون يتخذون شفعاء من جنس ما يعهدونه من الشفاعة" (MF 1/128-129).

----- Le verset suivant (d'après l'un des commentaires) dit (peut-être) lui aussi que si d'autres êtres divins que Dieu existaient, ils chercheraient dispute à Celui-ci, bien que Lui étant inférieurs : "قُل لَّوْ كَانَ مَعَهُ آلِهَةٌ كَمَا يَقُولُونَ إِذًا لاَّبْتَغَوْاْ إِلَى ذِي الْعَرْشِ سَبِيلاً" : "Dis : "S'il y avait avec Lui des divinités comme ils (le) disent, alors elles chercheraient un chemin vers le Détenteur du Trône" (Coran 17/42) ["afin de se disputer avec Lui et de contester certaines décisions qu'Il prend ou qu'Il a prises" : c'est l'un des 2 commentaires existant]. "قوله تعالى: {إذا لابتغوا إلى ذي العرش سبيلا}؛ فيه قولان. أحدهما: لابتغوا سبيلا إلى ممانعته وإزالة ملكه، قاله الحسن، وسعيد بن جبير. والثاني: لابتغوا سبيلا إلى رضاه، لأنهم دونه، قاله قتادة" (Zâd ul-massîr). D'après ce commentaire, il est question de tiraillements que ces dieux inférieurs feraient à Dieu le Créateur Lui-même...
Voici des commentaires du passage coranique 30/28-29 :
"ومعنى الآية: بين لكم أيها المشركون شبها، وذلك الشبه {من أنفسكم}، ثم بينه فقال: {هل لكم من ما ملكت أيمانكم} أي: من عبيدكم {من شركاء في ما رزقناكم} من المال والأهل والعبيد، أي: هل يشارككم عبيدكم في أموالكم {فأنتم فيه سواء} أي: أنتم وشركاؤكم من عبيدكم سواء {تخافونهم كخيفتكم أنفسكم} أي: كما تخافون أمثالكم من الأحرار وأقرباءكم كالآباء والأبناء؛ قال ابن عباس: تخافونهم أن يرثوكم كما يرث بعضكم بعض؛ وقال غيره: تخافونهم أن يقاسموكم أموالكم كما يفعل الشركاء. والمعنى: هل يرضى أحدكم أن يكون عبده شريكه في ماله وأهله حتى يساويه في التصرف في ذلك، فهو يخاف أن ينفرد في ماله بأمر يتصرف فيه كما يخاف غيره من الشركاء الأحرار؟ فاذا لم ترضوا ذلك لأنفسكم، فلم عدلتم بي من خلقي من هو مملوك لي؟! {كذلك} أي: كما بينا هذا المثل {نفصل الآيات لقوم يعقلون} عن الله تعالى. ثم بين أنهم إنما اتبعوا الهوى في إشراكهم، فقال: {بل اتبع الذين ظلموا} أي: أشركوا بالله أهواءهم بغير علم}" (Zâd ul-massîr).
"وقال قتادة: هذا مثل ضربه الله للمشركين، والمعنى: هل يرضى أحدكم أن يكون مملوكُه في ماله ونفسه مثلَه، فإذا لم ترضوا بهذا لأنفسكم فكيف جعلتم لله شركاء. الثانية: قال بعض العلماء: هذه الآية أصل في الشركة بين المخلوقين لافتقار بعضهم إلى بعض، ونفيها عن الله سبحانه، وذلك أنه لما قال عز وجل: "ضرب لكم مثلا من أنفسكم هل لكم من ما ملكت أيمانكم" الآية، فيجب أن يقولوا: ليس عبيدنا شركاءنا فيما رزقتنا! فيقال لهم: فكيف يتصور أن تنزهوا نفوسكم عن مشاركة عبيدكم وتجعلوا عبيدي شركائي في خلقي، فهذا حكم فاسد وقلة نظر وعمى قلب! فإذا بطلت الشركة بين العبيد وساداتهم فيما يملكه السادة، والخلق كلهم عبيد لله تعالى، فيبطل أن يكون شي من العالم شريكا لله تعالى في شي من أفعاله، فلم يبق إلا أنه واحد يستحيل أن يكون له شريك، إذ الشركة تقتضي المعاونة، ونحن مفتقرون إلى معاونة بعضنا بعضا بالمال والعمل، والقديم الأزلي منزه عن ذلك عز وجل. وهذه المسألة أفضل للطالب من حفظ ديوان كامل في الفقه، لأن جميع العبادات البدنية لا تصح إلا بتصحيح هذه المسألة في القلب، فافهم ذلك" (Tafsîr ul-Qurtubî).

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Possibilité E :

Ou bien est-ce que leur associationnisme (shirk akbar) par la croyance en "اتّخَاذ اللّه وَلَدًا" signifierait leur croyance en des "divinités" n'ayant la capacité que de Créer certains événements (a'râdh, pluriel de 'aradh) ?
Tandis que leur associationnisme par la croyance en : "وجود شركاء للّه فِي الْمُلْكِ" signifierait leur croyance en des "divinités" ayant la capacité de Créer des créatures concrètes (a'yân, pluriel de 'ayn), distinctes des créatures d'autres "divinités" ?

----- Le verset suivant pourrait aller en ce sens : "مَا اتَّخَذَ اللَّهُ مِن وَلَدٍ وَمَا كَانَ مَعَهُ مِنْ إِلَهٍ إِذًا لَّذَهَبَ كُلُّ إِلَهٍ بِمَا خَلَقَ وَلَعَلَا بَعْضُهُمْ عَلَى بَعْضٍ سُبْحَانَ اللَّهِ عَمَّا يَصِفُونَ" : "Dieu n'a pas pris d'enfant [= enfant divinisé], et il n'y a pas (non plus) avec Lui un (autre type de) dieu [= un dieu n'étant pas Son enfant] ; sinon chaque dieu [n'étant pas enfant de Dieu] se séparerait [de l'autre] emmenant ce qu'il a créé, et certains d'entre eux domineraient l'autre" (Coran 23/91). On voit ici que dans la croyance de ces Polycultistes, ces "dieux inférieurs" créent des créatures. Dieu argumente en disant que si cela était vérifié, alors chacun d'eux s'en irait avec ce qu'il a créé, et certains d'eux en domineraient d'autres. Ici il est question de désaccords, tiraillements et disputes qui surviendraient entre ces dieux inférieurs eux-mêmes (ce verset ne parle cependant pas d'éventuels tiraillements que ces dieux inférieurs feraient à Dieu le Créateur de l'Univers).
Voici quelques commentaires de ce verset : "إِذًا لَذَهَبَ} يقول: إذن لاعتزل {كل إله} منهم {بِمَا خَلَقَ} من شيء، فانفرد به، {و}لتغالبوا، فـ{لعلا بعضهم على بعض}، وغلب القويّ منهم الضعيف؛ لأن القويّ لا يرضى أن يعلوه ضعيف، والضعيف لا يصلح أن يكون إلها. فسبحان الله، ما أبلغها من حجة وأوجزها لمن عقل وتدبر" (Tafsîr ut-Tabarî). "ما اتخذ الله من ولد وما كان معه من إله، إذا لذهب كل إله بما خلق، ولعلا بعضهم على بعض} لأنه يجب أن يتخالفا بالذات، وإلا لما تصور العدد؛ والمتخالفان بالذات يجب أن يتخالفا في الأفعال، فيذهب كل بما خلقه، ويستبد به، ويظهر بينهم التحارب والتغالب، فيفسد نظام الكون، كما تقدم بيانه في آية {لو كان فيهما آلهة إلا الله لفسدتا" (Mahâssin ut-ta'wîl)."ولما كان الشرك في الربوبية معلوم الامتناع عند الناس كلهم باعتبار إثبات خالقين متماثلين في الصفات والأفعال... إنما ذهب بعض المشركين إلى أنَّ ثَمَّ خالِقا خَلَقَ بعضَ العالَم؛ كما يقوله الثنوية في الظلمة؛ وكما يقوله القدرية في أفعال الحيوان؛ وكما يقوله الفلاسفه الدهرية في حركة الأفلاك أو حركات النفوس أو الأجسام الطبيعية؛ فإن هؤلاء يثبتون أمورا محدثة بدون إحداث الله إياها، فهم مشركون في بعض الربوبية؛ وكثير من مشركي العرب وغيرهم قد يظن في آلهته شيئا من نفع أو ضر بدون أن يخلق الله ذلك؛ فلما كان هذا الشرك في الربوبية موجودا في الناس، بيَّن القرآنُ بطلانَه" (Shar'h ul-'aqida at-tahâwiyya, Ibn Abi-l-'Izz, 1/38-39).

----- D'après l'un des commentaires, les versets 21/21-22 iraient dans le même sens : "أَمِ اتَّخَذُوا آلِهَةً مِّنَ الْأَرْضِ هُمْ يُنشِرُونَ لَوْ كَانَ فِيهِمَا آلِهَةٌ إِلَّا اللَّهُ لَفَسَدَتَا" : "Ou bien ont-ils pris des divinités de la Terre, qui ressuscitent ? Si dans les (cieux et la Terre) il y avait des divinités autres que Dieu, les (cieux et Terre) deviendraient gâchées", (Coran 21/21-22). Al-Qurtubî écrit : "والمعنى: لو كان فيهما آلهة سوى الله لفسد أهلها. وقال غيره: أي لو كان فيهما إلهان لفسد التدبير، لأن أحدهما إن أراد شيئا والآخر ضده كان أحدهما عاجزا: وقيل: معنى" لفسدتا" أي خربتا وهلك من فيهما بوقوع التنازع بالاختلاف الواقع بين الشركاء" (Tafsîr ul-Qurtubî). Et Ibn ul-Jawzî : "لو كان فيهما} يعني: السماء والأرض {آلهة} يعني: معبودين {إلا الله} قال الفراء: سوى الله، وقال الزجاج: غير الله. قوله تعالى: {لفسدتا} أي: لخربتا وبطلتا وهلك من فيهما، لوجود التمانع بين الآلهة، فلا يجري أمر العالم على النظام، لأن كل أمر صدر عن اثنين فصاعدا لم يسلم من الخلاف" (Zâd ul-massîr).

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- Est-ce telle de ces possibilités ? Si oui, laquelle donc ?
- Ou bien est-ce plusieurs de ces possibilités à la fois (par exemple B, C et D) ?
Je ne sais pas (لا أدري).

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Pour aller plus loin

--- Le "توحيد الله بالعبادة" / "توحيد الله في الألوهية" englobe et dépasse "توحيد الله في الربوبية" ;
--- Non, la totalité des Polycultistes (Mushrikûn) n'adhèrent pas à toute la "Aslu Tahwîd-illâh fi-r-Rubûbiyya" ;
--- Quand des hommes invoquent un être autre que Dieu, c'est un esprit (en arabe : "djinn") qui "reçoit" ces invocations et qui, parfois, les exauce.

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Pour rappel

--- Les Chrétiens Trinitariens sont distincts des Polycultistes (Mushrikûn), et sont bien des Gens du Livre ;
--- Les Chrétiens qui invoquent ceux et celles qu'ils considèrent saint(e)s n'adhèrent pas à toute la "Aslu Tawhîd illâh fi-r-Rubûbiyya", mais n'en sont pas qualifiés pour autant de Polycultistes (Mushrikûn).

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Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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