Quelques propos, formulations et façons de faire que l'on trouve dans la Sunna et qui sont dus aux us et coutumes ('Urf) en vigueur au Hedjaz à l'époque du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et de ses Compagnons (رضي الله عنهم أجمعين)

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Dans toutes les façons de faire quelque chose ou d'exprimer quelque chose, que l'on trouve chez le Messager de Dieu (que Dieu le bénisse et le salue) donc dans sa Sunna  : 

--- il y a une très grande quantité de choses qui sont valables de façon universelle (ce qui n'empêche pas que, parmi ces choses, il faille distinguer quelle parole du Prophète concerne quel type de musulman étant en charge de l'appliquer ; il y a aussi le fait de devoir restreindre l'applicabilité de certaines de ces choses, par ta'lîl, au cas où la 'illa, ou ratio legis, est présente ; il y a enfin la possibilité d'avoir recours à un autre moyen que celui mentionné dans la Sunna) ;

--- mais il y a aussi certaines choses qui sont dues à la culture dans laquelle le Prophète (sur lui soit la paix) évoluait : la culture arabe du Hedjaz au VIIème siècle grégorien.
Dès lors, parmi les choses de cette seconde catégorie :
----- certaines sont telles que, faire différemment d'elles et suivre plutôt leur équivalent dans la culture dans laquelle on évolue, cela est purement autorisé (mubâh) (tout comme reproduire la même chose qu'elles est également purement autorisé, mubâh) ;
----- tandis que d'autres, faire différemment d'elles et suivre plutôt leur équivalent dans la culture dans laquelle on évolue, cela est nécessaire.

Ce sont les choses de ce dernier type que nous allons voir ci-après, en I.

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Ensuite, plus bas, en II
, seront évoquées des actions que, en soi l'islam a autorisé (mashrû') d'entreprendre dans telle situation, mais par rapport auxquelles, vu qu'elles ne constituent que l'une des multiples options qu'il est en soi autorisé (mashrû') d'entreprendre en cette situation-là, il est nécessaire de tenir compte du Nouveau Contexte, et de ne pas entreprendre lesdites actions lorsqu'elles ne correspondent plus au Nouveau Contexte. Par contre, on ne saurait jauger le Contexte d'Hier à la lumière du Contexte d'Aujourd'hui, cela par le fait de prendre le Contexte d'Aujourd'hui comme étant le référentiel absolu, et donc critiquer l'action entreprise par le Prophète (sur lui soit la paix) dans ce Contexte Ancien.

Enfin, en III seront abordés des points qui, eux, ont été autorisés par l'islam et demeurent autorisés. Or, parfois cela se heurte à une façon de voir qui est autre, laquelle considère ces points "mauvais". Le musulman doit bien sûr adopter la nécessaire intelligence (abordée elle aussi en ce point III) dans l'application du caractère "autorisé" de ces points-ci ; cependant, il ne saurait se mettre lui aussi à considérer ces points "mauvais", délaissant alors la perception que le Coran et la Sunna lui en ont communiquée pour l'universalité.

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I) Des propos ou des comportements qui sont entièrement liés au 'Urf de ce lieu et de cette époque, et qui peuvent, dans un autre 'Urf, paraître gênants ou déplacés :

Voici des cas de propos dont le caractère "acceptable" ou "gênant" dépend de l'usage, 'Urf...

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Tutoyer son maître
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Imaginez que vous êtes étudiant en sciences islamiques dans un institut (Dâr ul-'ulûm) en Inde. Vous adressant à l'un de vos professeurs, vous le tutoyez : "حضرت الاستاد، تو نے کل مجھے کہا تھا کہ میں یہ لاؤں" : "Maître, hier tu m'avais dit d'apporter ceci". Vous allez voir comment le professeur va être mal à l'aise, et s'exclamera : "ارے بے شرم! تمہارے اندر کچھ ادب بھی ہے، کہ نہیں؟ استاد كو تم "تُو" كہتے هو؟" : "Y a-t-il quelque respect et savoir-vivre en toi, ou pas ? Tu tutoies ton professeur ?".

Pourtant, c'est ainsi que les Compagnons faisaient tous avec leur Professeur et Maître (que Dieu le bénisse et le salue) : ils le tutoyaient. "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "قاربوا وسددوا، واعلموا أنه لن ينجو أحد منكم بعمله." قالوا: "يا رسول الله ولا أنت؟" قال: "ولا أنا، إلا أن يتغمدني الله برحمة منه وفضل" : Le Prophète (sur lui soit la paix) dit un jour à ses Compagnons présents : "Rapprochez-vous, et restez sur la droiture. Et sachez qu'aucun parmi nous ne sera sauvé par son action (bonne)." Ces Compagnons lui dirent : "Messager de Dieu, pas même toi ?" Il répondit : "Pas même moi. Ce ne sera que si Dieu me couvre d'une Miséricorde et d'une Faveur de Sa part" (Muslim, 2816).

Etait-ce un manque de respect de leur part ?
Non.

En Inde, faudrait-il donc, au nom de pratiquer telle quelle chaque Sunna de Rassûlullâh (sallâllâhu 'alayhi wa sallama), que les étudiants et élèves se mettent à tutoyer les professeurs ?
Non plus.

Mais... Comment cela est-il possible ?
C'est simple : cela relève d'une différence de 'Urf, d'Usage : au Hedjaz au VIIè siècle chrétien, tutoyer son supérieur n'était pas du tout une marque d'irrespect. Contrairement à ce qu'il en est en Inde.

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Parler (certes allusivement) de certaines choses intimes :

Aïcha raconte - elle était alors présente - :
"Un homme vint questionner le Messager de Dieu - que Dieu le bénisse et le salue - au sujet de l'homme qui a des relations sexuelles avec son épouse, puis arrête avant d'émettre la semence (maniy) : "La grande ablution incombe-t-elle aux deux ?".
Le Messager de Dieu - que Dieu le bénisse et le salue - lui répondit : "Je fais (parfois) cela, moi et celle-ci, ensuite nous prenons la grande ablution (ghusl)""
:
"عن أبي الزبير، عن جابر بن عبد الله، عن أم كلثوم، عن عائشة زوج النبي صلى الله عليه وسلم، قالت: "إن رجلا سأل رسول الله صلى الله عليه وسلم عن الرجل يجامع أهله ثم يكسل: "هل عليهما الغسل؟"، وعائشة جالسة. فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إني لأفعل ذلك، أنا وهذه، ثم نغتسل" (Muslim, 350/89).

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(Ce hadîth et les autres du même genre, on trouve 4 types de comportements à leur égard...

--- A) Il y a ceux qui, déjà, n'aimaient pas l'islam : eux tiennent ces hadîths pour vrais, et, les trouvant "choquants", ils les traduisent alors en français, et les mettent en exergue, s'exclamant : "Vous voyez ces manières ? Comment, avec des formulations et gestes de ce genre, un homme peut-il prétendre encore qu'il est un Modèle pour l'humanité ?".

--- B) Et puis il y a ceux des musulmans qui sont eux aussi choqués par ces hadîths, vu que - comme ceux du A - eux aussi les appréhendent à la lumière de la culture d'ici et maintenant, considérant celle-ci comme constituant le critère universel. Or, vu que - cette fois à la différence de ceux du A - eux sont musulmans, ils font valoir que, dès lors que le Coran dit du Prophète qu'il était "de manières très grandes", "وَإِنَّكَ لَعَلى خُلُقٍ عَظِيمٍ" (Coran 68/4), les manières que l'on voit dans ces hadîths ne peuvent pas être celles du Prophète (sur lui soit la paix). "Ces narrations sont donc fausses", disent-ils. "A rejeter au nom du contenu - matn -, tous ces propos !" s'exclament-ils. "Al-Bukhârî, Muslim, et les autres Muhaddithûn ne sont pas infaillibles dans leur authentification de hadîths !".

--- C) D'autres musulmans tiennent ces hadîths pour vrais, et disent : "Dès lors que c'est la Sunna de Rassûlullâh - qu'Allah le bénisse et le salue -, cela n'est nullement choquant. Et il s'agit d'employer - dans sa vie quotidienne, pour la même situation - les mêmes termes et les mêmes gestes, car tout ce qui est présent dans la Sunna est à faire (sauf si cela a été abrogé). Il n'y a donc pas à considérer une différence de 'Urf ! Sinon tout on va relativiser de la sorte".

--- D) D'autres musulmans tiennent eux aussi ces hadîths pour vrais, mais font valoir que, dans tout ce que Rassûlullâh - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit et fait, si la grande majorité des choses sont universelles, il est un certain nombre de choses qui, elles, sont liées au 'Urf de son époque. Dès lors, ce que le Messager de Dieu a dit ou fait qui est lié au 'Urf, cela n'est nullement choquant par rapport au 'Urf : cela était dans la norme ("normal") là-bas. Mais dès lors que le 'Urf change, on adopte la façon de dire et de faire qui est liée à cet autre 'Urf (et on utilise donc d'autres mots et d'autres gestes).

C'est cette posture D que Cheikh Dhu-l-Faqâr (rahimahullâh) - l'un de mes professeurs de Tafsîr et de Hadîths, en Inde - nous a enseignée ; je l'ai entendu plusieurs fois expliquer cela de façon générale au sujet des Hadîths de ce genre ; et, en cours de Sahîh Muslim (1ère moitié), il nous le dit également au sujet du hadîth sus-cité (Muslim, 350) : "La société arabe de cette époque, au Hedjaz, était une société simple ("انكا معاشره ساده تها"), avec des manières simples. C'est ce qui explique le Hadîth que nous venons de voir". Et il nous expliquait que, si ces façons de dire et de faire nous paraissent singulières, c'est parce que la culture musulmane de l'Inde est différente de celle du Hedjaz de l'époque.
Lire ici mes deux articles : Quelques différences culturelles, existant en Arabie même, à l'époque du Prophète (صلى الله عليه وسلم), entre les musulmans de La Mecque et les musulmans de Médine ou d'ailleurs ; et : Universalité de l'islam et pluralité des cultures musulmanes.)

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Embrasser son petit-fils sur les lèvres :

Mu'âwiya (que Dieu l'agrée) relate avoir vu le Prophète (sur lui soit la paix) embrasser son petit-fils al-Hassan ibn 'Alî sur les lèvres : "عن معاوية، قال: "رأيت رسول الله صلى الله عليه وسلم يمص لسانه"، أو قال: "شفته" - يعني الحسن بن علي صلوات الله عليه -. "وإنه لن يعذب لسان - أو شفتان - مصهما رسول الله صلى الله عليه وسلم" (Ahmad, 16848). Sachant que al-Hassan est né en ramadan de l'an 3, et que Mu'âwiya s'est converti à l'islam en ramadan de l'an 8, al-Hassan devait alors avoir au minimum 5 ans.

Le Prophète n'a pas fait ainsi avec des enfants, mais seulement avec son petit-fils. Et il s'agissait bien évidemment d'un baiser d'affection.

D'anciens ulémas ont en effet distingué 5 types de baisers :
– d'affection - vis-à-vis de son enfant - ;
de bonté - vis-à-vis de ses parents - ;
de compassion - vis-à-vis de son frère - ;
de désir - vis-à-vis de son conjoint - ;
et de salutation et de respect.
"قُبلة المودّة لولده؛ قُبلة الرحمة لوالديه؛ قُبلة الشفقة لأخيه؛ قُبلة الشهوة لامرأته أو أمته؛ قُبلة التحية".

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Le baiser de désir n'est autorisé qu'entre les deux personnes de sexe opposée qui sont licites l'une pour l'autre (ce sont les époux, puisque les surriyya n'existent plus aujourd'hui). Et, entre ces époux, c'est à l'unanimité des ulémas que le baiser sur la bouche est autorisé : "أما تقبيل الزوج فم زوجته والعكس، فجائز بالاتفاق" (Al-Mawsû'a al-fiqhiyya al-kuwaytiyya, 32/211).

Par ailleurs, pour ce qui est du baiser autre que de désir, d'après l'Encyclopédie du Fiqh compilée au Koweit, les hanbalites ont interdit de façon systématique le baiser, sur la bouche, fait par un homme, vis-à-vis d'une femme qui est sa proche parente (mahram) [par exemple sa mère, ou sa soeur] : "ومنع الحنابلة أن يقبّل الرجل محارمه على الفم مطلقا" (Al-Mawsû'a al-fiqhiyya al-kuwaytiyya, 32/210).

Mais ce n'est ni du premier (le cas du baiser de désir entre les époux) ni du second cas (celui du baiser d'affection sur la bouche entre un homme et une proche parente à lui) que nous parlerons ici...
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Le baiser de simple affection sur les lèvres de son enfant (fût-il en bas âge), ou le baiser de respect sur les lèvres d'une personne du même sexe que soi, sa permissibilité ou son caractère interdit, cela est lié aux Usages ('Urf) en vigueur dans la société :
ici et aujourd'hui, cela est choquant, et on ne le fera donc absolument pas ;
pour autant, et juste pour information, dans tous les 'Urf il n'en a pas été ainsi... 

Ainsi, dans les ouvrages hanafites anciens il est écrit d'une part que le baiser de désir est interdit vis-à-vis de toute personne, sur n'importe quelle partie de son corps, et qu'il s'agisse de quelqu'un du même sexe que soi, ou de l'autre sexe, qu'il soit un mahram, ou pas [la seule exception étant les époux, comme cela a été déjà dit plus haut] ; mais d'autre part que si le baiser n'a pas de connotation sexuelle, et qu'il n'y a le risque d'avoir du désir en le pratiquant, il est autorisé à un homme d'embrasser un autre homme, que ce soit sur le front, sur la joue, ou sur la bouche ; pareil pour la femme vis-à-vis de la femme : "وكره) تحريما قهستاني (تقبيل الرجل) فم الرجل أو يده أو شيئا منه - وكذا تقبيل المرأة المرأة - عند لقاء أو وداع: قنية؛ وهذا لو عن شهوة. وأما على وجه البر فجائز عند الكل: خانية؛ وفي الاختيار عن بعضهم: لا بأس به إذا قصد البر وأمن الشهوة، كتقبيل وجهِ فقيهٍ ونحوِه" (Ad-Durr ul-mukhtâr, 9/546) ; "قال الإمام العيني بعد كلام: فعُلِم إباحة تقبيل اليد والرجل والرأس والكشح، كما عُلِم من الأحاديث المتقدمة إباحتُها على الجبهة وبين العينين وعلى الشفتين على وجه المبرة والإكرام" (Radd ul-muhtâr, 9/546).

Pour sa part, Ibn Muf'lih, de l'école hanbalite, écrit que le baiser d'affection sur la bouche, par un homme vis-à-vis d'un autre homme, cela est déconseillé : "ويكره تقبيل الفم؛ لأنه قل أن يقع كرامة" (Al-Âdâb ush-shar'iyya). Al-Baghawî, de l'école shafi'ite, écrit lui aussi de ne pas embrasser sur la bouche, mais sur la main, la tête ou le front : "ومن قبّل فلا يقبّل الفم، ولكن اليد والرأس والجبهة" (Shar'h us-Sunna).

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Entreprendre certaines choses :
Dire à son proche ami, immigré et se retrouvant démuni : "J'ai deux épouses. Regarde laquelle des deux te plaît le plus ; dis-moi c'est laquelle ; je divorcerai alors d'elle ; et, lorsque sa 'idda sera terminée, épouse-la" ; faire cela par compassion et générosité :

C'est l'exact propos que Sa'd ibn ur-Rabî' - un médinois - a tenu à Abdur-Rahmân ibn 'Awf - un mecquois fraîchement émigré à Médine, et avec lequel il y avait eu mu'âqada - : "عن إبراهيم بن سعد، عن أبيه، عن جده، قال: قال عبد الرحمن بن عوف رضي الله عنه: لما قدمنا المدينة آخى رسول الله صلى الله عليه وسلم بيني وبين سعد بن الربيع، فقال سعد بن الربيع: "إني أكثر الأنصار مالا، فأقسم لك نصف مالي، وانظر أي زوجتي هويت، نزلت لك عنها، فإذا حلت، تزوجتها". قال: فقال له عبد الرحمن: "لا حاجة لي في ذلك. هل من سوق فيه تجارة؟" قال: "سوق قينقاع"، قال: فغدا إليه عبد الرحمن" (al-Bukhârî, 1943) ; "عن إبراهيم بن سعد، عن أبيه، عن جده، قال: لما قدموا المدينة آخى رسول الله صلى الله عليه وسلم بين عبد الرحمن بن عوف وسعد بن الربيع، قال لعبد الرحمن: "إني أكثر الأنصار مالا، فأقسم مالي نصفين، ولي امرأتان، فانظر أعجبهما إليك، فسمها لي أطلقها، فإذا انقضت عدتها فتزوجها"، قال: "بارك الله لك في أهلك ومالك. أين سوقكم؟" فدلوه على سوق بني قينقاع" (al-Bukhârî, 3569).

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Se marier avec une demoiselle en âge de décider avec qui elle se marie, mais qui présente un grand décalage d'âge par rapport au sien :

En l'an 17 de l'hégire, Omar ibn ul-Khattâb (que Dieu l'agrée) demanda en mariage la fille de 'Alî et de Fâtima (fille du Prophète) : Ummu Kulthûm bint 'Alî (que Dieu les agrée). Or Ummu Kulthûm avait alors 11 ans - étant née en l'an 6 -, et Omar en avait 57.

Lorsque Omar lui en parla, 'Alî souligna le jeune âge de sa fille ; mais Omar ayant insisté, 'Alî accepta qu'il y ait entrevue, et rappela que ce serait à sa fille de voir si elle est d'accord, ou pas, lui pour sa part ne faisant pas d'objection à ce mariage : "فقال الحافظ في "التلخيص" (صـ291-292): فائدة: روى عبد الرزاق وسعيد بن منصور في "سننه" (520 -521) وابن أبي عمر وسفيان عن عمرو بن دينار عن محمد بن على (...) أن عمر خطب إلى علي ابنته أم كلثوم. فذكر له صغرها. فقيل له: "إن ردك، فعاوده". فقال له علي: "أبعث بها إليك، فإن رضيت فهي امرأتك". فأرسل بها إليه. فكشف عن ساقيها، فقالت: "لولا أنك أمير المؤمنين لصككت عينك". وهذا يشكل على من قال إنه لا ينظر غير الوجه والكفين" (Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, 1/205-206). Certaines narrations disent que, alors que 'Alî évoqua la différence d'âge, ainsi que le fait qu'il projetait de la marier à Abdullâh ibn Ja'far ibn Abî Tâlib, et/ou après avoir annoncé à d'autres personnes que 'Alî avait consenti à le marier à sa fille, Omar dit que son objectif était seulement de bénéficier de ce qu'il avait entendu le Prophète (sur lui soit la paix) formuler ainsi : "Chaque lien de mariage et de parenté disparaîtra le Jour de la Résurrection, sauf le lien de mariage avec (les gens de) ma (parenté), et le lien de parenté avec moi" : "كل سبب ونسب منقطع يوم القيامة، إلا سببي ونسبي" (ce hadîth a pour sa part été authentifié à cause de la multitude de ses chaînes dans Silsilat ul-ahâdîth is-sahîha, n° 2036 : 5/58-64 ; mais est dha'îf d'après d'autres spécialistes) ("سببي" veut ici dire : "صهري") (lire l'explication de ce dernier hadîth dans mon article sur la Tabarruk).

Omar ibn ul-Khattâb et Ummu Kulthûm bint Alî eurent un fils, Zayd ibn Omar, et une fille, Ruqayya bint Omar.

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Pour un homme, caresser la barbe de l'homme avec qui il parle :

"فقام عروة بن مسعود فقال: أي قوم، ألستم بالوالد؟ قالوا: بلى، قال: أولست بالولد؟ قالوا: بلى، قال: فهل تتهموني؟ قالوا: لا، قال: ألستم تعلمون أني استنفرت أهل عكاظ، فلما بلحوا علي جئتكم بأهلي وولدي ومن أطاعني؟ قالوا: بلى، قال: فإن هذا قد عرض لكم خطة رشد، اقبلوها ودعوني آتيه، قالوا: ائته، فأتاه، فجعل يكلم النبي صلى الله عليه وسلم، فقال النبي صلى الله عليه وسلم نحوا من قوله لبديل، فقال عروة عند ذلك: أي محمد أرأيت إن استأصلت أمر قومك، هل سمعت بأحد من العرب اجتاح أهله قبلك، وإن تكن الأخرى، فإني والله لأرى وجوها، وإني لأرى أوشابا من الناس خليقا أن يفروا ويدعوك، فقال له أبو بكر الصديق: امصص ببظر اللات، أنحن نفر عنه وندعه؟ فقال: من ذا؟ قالوا: أبو بكر، قال: أما والذي نفسي بيده، لولا يد كانت لك عندي لم أجزك بها لأجبتك. قال: وجعل يُكلّمُ النبيَ صلى الله عليه وسلم، فكلما تكلم أخذ بلحيته؛ والمغيرة بن شعبة قائم على رأس النبي صلى الله عليه وسلم، ومعه السيف وعليه المغفر؛ فكلما أهوى عروة بيده إلى لحية النبي صلى الله عليه وسلم، ضرب يده بنعل السيف، وقال له: "أخر يدك عن لحية رسول الله صلى الله عليه وسلم". فرفع عروة رأسه، فقال: "من هذا؟" قالوا: "المغيرة بن شعبة"، فقال: "أي غدر، ألست أسعى في غدرتك؟" وكان المغيرة صحب قوما في الجاهلية فقتلهم وأخذ أموالهم، ثم جاء فأسلم، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "أما الإسلام فأقبل، وأما المال فلست منه في شيء" (al-Bukhârî, 2581).

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Lorsqu'on exprime des choses nécessaires, le faire en utilisant certains termes assez directs (alors qu'on pourrait exprimer la même chose par le biais d'autres termes) :

'Uwaymir al-Ajalânî (que Dieu l'agrée), après avoir eu recours au Li'ân parce qu'il prétendait avoir vu sa femme avec un autre homme, réclama qu'elle lui rende le douaire qu'il lui avait donné. Le Prophète lui répondit alors : "(Ce) bien matériel ne te sera pas (rendu). Si tu as dit vrai au sujet de (ton ex-épouse), alors (ce bien) est (compté comme étant) en échange du fait que tu as rendu licite (de tirer profit) de son sexe ; et si tu a menti à son sujet, alors cela est encore plus éloigné de toi" : "عت سعيد بن جبير، قال: سألت ابن عمر عن حديث المتلاعنين، فقال: قال النبي صلى الله عليه وسلم للمتلاعنين: "حسابكما على الله، أحدكما كاذب، لا سبيل لك عليها". قال: "مالي؟" قال: "لا مال لك، إن كنت صدقت عليها فهو بما استحللت من فرجها؛ وإن كنت كذبت عليها فذاك أبعد لك" (al-Bukhârî, 5006, Muslim, 1493).

Le Prophète a dit : "Celle des conditions qui mérite le plus d'être observée est celle [qui a été stipulée lors du contrat] par lequel vous avez rendu licite (de tirer profit de) les sexes" : "عن عقبة بن عامر رضي الله عنه، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "أحق الشروط أن توفوا به ما استحللتم به الفروج" (al-Bukhârî, 2572, Muslim, 1418, at-Tirmidhî, 1127, an-Nassâ'ï, 3281, 3282, Abû Dâoûd, 2139). Il voulait dire : "stipulée lors du contrat de mariage".

La femme ayant reçu un 3ème talâq de la part de celui qui était alors son mari, ne peut plus être reprise par celui-ci (raj'a), ni ne peut plus se remarier (nikâh) avec lui. La seule exception à cela est qu'elle se soit ensuite mariée à quelqu'un d'autre, puis que celui-ci ait à son tour divorcé d'elle ; alors seulement elle peut se remarier avec l'ancien mari, par le biais de la conclusion d'un nouveau mariage. Si le Coran exprime cela dans deux versets (Coran 2/229-230) ("حَتَّىَ تَنكِحَ زَوْجًا غَيْرَهُ"), la Sunna a précisé que le seul fait d'avoir contracté le mariage avec un autre homme ne suffit pas : il faut aussi que ce second mariage ait été dûment consommé [et il ne s'agit pas, ici, de seule khalwa sahîha, comme c'est le cas pour la nécessité d'observer la 'idda] ; c'est seulement à ce moment-là que le second mariage a un effet, de sorte que si lui aussi prend fin par un talâq, la dame redevient licite pour le premier mari. Or quand Tamîma bint Wahb vint se plaindre au Prophète de son nouveau mari, Abdur-Rahmân ibn uz-Zabîr, affirmant qu'il était impuissant - elle désirait se séparer de lui pour se remarier à son ex-mari (Rifâ'ah, lequel l'avait auparavant répudiée par trois fois) -, le Prophète lui répondit : "Peut-être veux-tu retourner auprès de Rifâ'a ? Cela ne sera (de toutes façons) pas possible si (Abdur-Rahmân ibn uz-Zabîr) n'a pas goûté ton petit miel et que tu n'as pas goûté son petit miel" : "فقال لها رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لعلك تريدين أن ترجعي إلى رفاعة؟ لا، حتى يذوق عسيلتك وتذوقي عسيلته". فصار سنة بعد" (al-Bukhârî, 5456, Muslim, 1433). "فقال: "كذبت والله يا رسول الله، إني لأنفضها نفض الأديم، ولكنها ناشز، تريد رفاعة"، فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "فإن كان ذلك، لم تحلي له"، أو: "لم تصلحي له حتى يذوق من عسيلتك". قال: وأبصر معه ابنين له، فقال: "بنوك هؤلاء؟" قال: "نعم"، قال: "هذا الذي تزعمين ما تزعمين، فوالله، لهم أشبه به من الغراب بالغراب" (al-Bukhârî, 5487).

"العسيلة هنا استعارة عن اللذّة الحاصلة من إيلاج الذكر في الفرج؛ وأضيف إلى كل من الزوجين لأن كلا منهما يمتّع الآخر ببدنه"

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Lorsqu'on parle de certaines choses nécessaires, mimer par geste quelque chose de la scène :

Le Prophète (sur lui soit la paix) raconta l'histoire d'une mère chez les fils d'Israël qui allait son nourrisson ; or, tout en en allaitant son fils, elle vit passer un homme doté de prestance, chevauchant une monture ; elle dit alors à Dieu : "Dieu, rends mon fils comme lui" ; mais "le nourrisson délaissa alors le sein (maternel), se tourna vers le cavalier, et dit : "Dieu, ne me rends pas comme lui", puis se tourna vers le sein (maternel), (se remettant à) téter celui-ci" - Abû Hurayra dit : "C'est comme si je vois encore le Prophète - que Dieu le bénisse et le salue - sucer son doigt" : "عن محمد بن سيرين، عن أبي هريرة، عن النبي صلى الله عليه وسلم، قال: لم يتكلم في المهد إلا ثلاثة: عيسى، وكان في بني إسرائيل رجل يقال له جريج، كان يصلي، جاءته أمه فدعته، فقال: أجيبها أو أصلي، فقالت: اللهم لا تمته حتى تريه وجوه المومسات، وكان جريج في صومعته، فتعرضت له امرأة وكلمته فأبى، فأتت راعيا فأمكنته من نفسها، فولدت غلاما، فقالت: من جريج فأتوه فكسروا صومعته وأنزلوه وسبوه، فتوضأ وصلى ثم أتى الغلام، فقال: من أبوك يا غلام؟ قال: الراعي، قالوا: نبني صومعتك من ذهب؟ قال: لا، إلا من طين. وكانت امرأة ترضع ابنا لها من بني إسرائيل، فمر بها رجل راكب ذو شارة فقالت: اللهم اجعل ابني مثله، فترك ثديها وأقبل على الراكب، فقال: "اللهم لا تجعلني مثله"، ثم أقبل على ثديها يمصه، - قال: أبو هريرة: "كأني أنظر إلى النبي صلى الله عليه وسلم يمص إصبعه" -؛ ثم مر بأمة، فقالت: اللهم لا تجعل ابني مثل هذه، فترك ثديها، فقال: اللهم اجعلني مثلها، فقالت: لم ذاك؟ فقال: الراكب جبار من الجبابرة، وهذه الأمة يقولون: سرقت، زنيت، ولم تفعل" (al-Bukhârî, 3253, Muslim, 2550).

Jabir relate que, lors du pèlerinage d'Adieu, alors qu'ils avaient fait l'intention de faire le grand pèlerinage seulement, le Prophète leur dit d'en faire un petit pèlerinage, de revenir à l'état de non-sacralisation, d'aller auprès de leur femme s'ils le veulent (et ensuite de se remettre en état de sacralisation le 8 dhu-l-hijja, avant de partir pour Minâ). Mais ce groupe de Compagnons dirent : "Lorsqu'il ne reste plus que 5 nuits avant 'Arafa, (le Prophète) nous ordonne de sortir de l'état de sacralisation (et donc de pouvoir aller) auprès de nos femmes ? Nous viendrions donc à 'Arafa, les organes génitaux dégouttant encore de madhiy ?" - 'Atâ' dit : "Et Jâbir fit ainsi de sa main, la secouant" : "قال عطاء: سمعت جابر بن عبد الله في أناس معه قال: أهللنا أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم في الحج خالصا ليس معه عمرة. قال عطاء: قال جابر: فقدم النبي صلى الله عليه وسلم صبح رابعة مضت من ذي الحجة. فلما قدمنا أمرنا النبي صلى الله عليه وسلم أن نحل، وقال: "أحلوا وأصيبوا من النساء"، قال عطاء: قال جابر: ولم يعزم عليهم، ولكن أحلهن لهم. فبلغه أنا نقول: "لما لم يكن بيننا وبين عرفة إلا خمس، أمرنا أن نحل إلى نسائنا، فنأتي عرفة تقطر مذاكيرنا المذي". قال: ويقول جابر بيده هكذا وحركها. فقام رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال: "قد علمتم أني أتقاكم لله وأصدقكم وأبركم، ولولا هديي لحللت كما تحلون، فحلوا، فلو استقبلت من أمري ما استدبرت ما أهديت". فحللنا وسمعنا وأطعنا" (al-Bukhârî, 6933, Muslim, 1213).

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L'emploi de certaines formulations typiquement arabes de l'époque, dont le sens obvie (ma'nâ-hâ az-zâhir) n'était pas voulu (ghayr murâd) :

--- "عقرى حلقى" : "Coupée ! rasée !" : dit à Safiyya bint Huyayy qui venait de se retrouver indisposée, alors même qu’elle n’avait pas encore accompli le tawâf ul-wadâ' : "عن عائشة رضي الله عنها، قالت: أراد النبي صلى الله عليه وسلم أن ينفر، فرأى صفية على باب خبائها كئيبة حزينة، لأنها حاضت، فقال: "عقرى حلقى - لغة لقريش - إنك لحابستنا؟" ثم قال: "أكنت أفضت يوم النحر" - يعني الطواف - قالت: نعم، قال: "فانفري إذا" (al-Bukhârî 5205 ; Muslim 1211). Cela n'était qu’au sens figuré : ce fut l'expression d'un désappointement ;

--- "Quand la fin du monde aura-t-elle lieu ? - Malheur à toi, et qu'as-tu préparé pour elle ?" : "عن أنس: أن رجلا من أهل البادية أتى النبي صلى الله عليه وسلم فقال: يا رسول الله، متى الساعة قائمة؟ قال: "ويلك، وما أعددت لها؟" قال: ما أعددت لها إلا أني أحب الله ورسوله، قال: "إنك مع من أحببت" فقلنا: ونحن كذلك؟ قال: "نعم"؛ ففرحنا يومئذ فرحا شديدا. فمر غلام للمغيرة وكان من أقراني، فقال: "إن أخر هذا، فلن يدركه الهرم حتى تقوم الساعة" (al-Bukhârî, 5815) ;

--- "ثكلتك أمّك" : "Que ta mère te perde" : cela fut employé au sens figuré au sujet de Ziyâd ibn Labîd suite à sa question : "يا رسول الله وكيف يذهب العلم، ونحن نقرأ القرآن ونقرئه أبناءنا، ويقرئه أبناؤنا أبناءهم إلى يوم القيامة؟" (Ibn Mâja, 4048, at-Tirmidhî, 2653) ; et au sujet de Mu'âdh suite à sa question : "يا نبي الله، وإنا لمؤاخذون بما نتكلم به؟" (at-Tirmidhî, 2616, Ibn Mâja, 3973) ;

--- "ثكلتك أمك أبا ذر، لأمك الويل" : "Que ta mère te perde, Abû Dharr ! A ta mère le malheur !" : par simple étonnement, parce que Abû Dharr, parti à ar-Rabadha parce qu'il tombait malade à Médine, en revint au bout de quelque temps, doutant du fait que le tayammum qu'il faisait à cause de l'absence d'eau, était valable pour se purifier de l'état de grande impureté : "عن أبي ذر قال: اجتمعت غنيمة عند رسول الله صلى الله عليه وسلم فقال: "يا أبا ذر ابد فيها". فبدوت إلى الربذة فكانت تصيبني الجنابة فأمكث الخمس والست، فأتيت النبي صلى الله عليه وسلم فقال: "أبو ذر". فسكت. فقال: "ثكلتك أمك أبا ذر، لأمك الويل". فدعا لي بجارية سوداء فجاءت بعس فيه ماء فسترتني بثوب واستترت بالراحلة، واغتسلت؛ فكأني ألقيت عني جبلا. فقال: "الصعيد الطيب وضوء المسلم ولو إلى عشر سنين؛ فإذا وجدت الماء فأمسه جلدك فإن ذلك خير" (Abû Dâoûd, 332) ;

--- "ترب جبينه" : "Que son front soit dans la terre" : Anas ibn Mâlik raconte que lorsque le Prophète faisait un reproche au sujet de l'un d'eux, c’est cette formule qu’il prononçait : "Qu'a-t-il ? Que son front soit dans la terre !" : "عن أنس بن مالك رضي الله عنه قال: لم يكن النبي صلى الله عليه وسلم سبابا، ولا فحاشا، ولا لعانا. كان يقول لأحدنا عند المعتبة: "ما له ترب جبينه" (al-Bukhârî, 5684, 5699) ;

--- "تربت يداه / يداك" : "Que ta main droite soit dans la terre" : dit à Aïcha ou à Ummu Salama : "فغطت أم سلمة، تعني وجهها، وقالت: يا رسول الله أو تحتلم المرأة؟ قال: "نعم، تربت يمينك! فبم يشبهها ولدها" (al-Bukhârî 130, Muslim 313) ; "فقالت عائشة: يا أم سليم، فضحت النساء، تربت يمينك. فقال لعائشة: "بل أنت، فتربت يمينك! نعم، فلتغتسل يا أم سليم، إذا رأت ذاك" (Muslim 310)...

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Faire certaines choses devant autrui (qui est mahram) :

Devant deux mahrams lui ayant demandé comment le Prophète faisait-il la grande ablution, Aïcha (que Dieu soit Satisfait d'elle) s'est dissimulée derrière un rideau, et leur montré comment on verse l'eau : ils ne voyaient que sa tête (avec la chevelure) : "عن أبي سلمة، قال: "دخلت أنا وأخو عائشة على عائشة، فسألها أخوها عن غسل النبي صلى الله عليه وسلم. فدعت بإناء نحوا من صاع. فاغتسلت، وأفاضت على رأسها، وبيننا وبينها حجاب". قال أبو عبد الله: قال يزيد بن هارون، وبهز، والجدي، عن شعبة: "قدر صاع" (al-Bukhârî, 248), "عن أبي سلمة بن عبد الرحمن، قال: "دخلت على عائشة أنا وأخوها من الرضاعة، فسألها عن غسل النبي صلى الله عليه وسلم من الجنابة. فدعت بإناء قدر الصاع فاغتسلت وبيننا وبينها ستر وأفرغت على رأسها ثلاثا". قال: "وكان أزواج النبي صلى الله عليه وسلم يأخذن من رءوسهن حتى تكون كالوفرة" (Muslim, 320). Ces deux mahrams sont : Abû Salama ibn 'Abd ir-Rahmân, et un autre frère de lait (FB 1/474).

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Par contre, voici des propos qui, pour leur part, doivent être perçus comme impudiques de façon universelle :

Raconter à autrui les ébats intimes qu'on a eus avec son épouse : cela est interdit :

--- "عن أبي سعيد الخدري، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "إن من أشر الناس عند الله منزلة يوم القيامة: الرجل يفضي إلى امرأته وتفضي إليه، ثم ينشر سرها" (Muslim, 1437) ;
--- "ثم قال "أما بعد". ثم اتفقوا: ثم أقبل على الرجال فقال: "هل منكم الرجل إذا أتى أهله فأغلق عليه بابه وألقى عليه ستره واستتر بستر الله"، قالوا: نعم، قال: "ثم يجلس بعد ذلك فيقول: "فعلت كذا، فعلت كذا"؟" قال: فسكتوا. قال فأقبل على النساء، فقال: "هل منكن من تحدث؟" فسكتن. فجثت فتاة - قال مؤمل، في حديثه فتاة كعاب - على إحدى ركبتيها وتطاولت لرسول الله صلى الله عليه وسلم ليراها ويسمع كلامها فقالت: "يا رسول الله، إنهم ليتحدثون، وإنهن ليتحدثنه". فقال: "هل تدرون ما مثل ذلك؟" فقال: "إنما مثل ذلك مثل شيطانة لقيت شيطانا في السكة فقضى منها حاجته والناس ينظرون إليه" (Abû Dâoûd, 2174, dha'îf d'après al-Albânî) ;
--- "عن شهر قال: حدثتني أسماء بنت يزيد أنها كانت عند رسول الله صلى الله عليه وسلم، والرجال والنساء قعود عنده، فقال: "لعل رجلا يقول ما يفعل بأهله؟ ولعل امرأة تخبر بما فعلت مع زوجها؟". فأرم القوم. فقلت: "إي والله يا رسول الله، إنهن ليقلن، وإنهم ليفعلون". قال: "فلا تفعلوا! فإنما مثل ذلك مثل الشيطان لقي شيطانة في طريق فغشيها والناس ينظرون" (Ahmad, 27583, dha'îf à cause de Shah'r).

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Lors des réponses faites à des questions, ou lors de propos nécessaires tenus devant le muftî ou le juge, donner des détails anatomiques intimes à l'interlocuteur, qui est de l'autre sexe : cela doit être évité :

– Une femme vint demander au Prophète comment elle devait prendre les grandes ablutions après la période d'indisposition. Le Prophète (sur lui soit la paix) le lui expliqua. Il ajouta : "Ensuite prends une pièce d'étoffe enduite de musc, et purifie-toi avec." Mais la dame ne comprit pas et dit : "Comment me purifierai-je avec ? - Purifie-toi avec. - Comment (me purifierai-je avec) ? - Purifie-toi avec, Sub'hân'Allah !" dit le Prophète en détournant le visage par pudeur. Aïcha attira alors la dame à elle et lui dit (en aparté) : "Passe-le sur le restant de traces de sang (menstruel se trouvant sur les parties intimes)" : "عن عائشة، أن امرأة سألت النبي صلى الله عليه وسلم عن غسلها من المحيض، فأمرها كيف تغتسل، قال: "خذي فرصة من مسك، فتطهري بها." قالت: "كيف أتطهر؟" قال: "تطهري بها." قالت: "كيف؟"، قال: "سبحان الله، تطهري!" فاجتبذتها إلي، فقلت: "تتبعي بها أثر الدم" (al-Bukhârî, 308) ; "عن عائشة، أن امرأة من الأنصار قالت للنبي صلى الله عليه وسلم: "كيف أغتسل من المحيض؟"، قال: "خذي فرصة ممسكة، فتوضئي ثلاثا." ثم إن النبي صلى الله عليه وسلم استحيا، فأعرض بوجهه، أو قال: "توضئي بها!" فأخذتها فجذبتها، فأخبرتها بما يريد النبي صلى الله عليه وسلم" (al-Bukhârî, 309) ; "عن عائشة قالت: سألت امرأة النبي صلى الله عليه وسلم كيف تغتسل من حيضتها؟ قال: فذكرت أنه علمها كيف تغتسل، "ثم تأخذ فرصة من مسك فتطهر بها". قالت: "كيف أتطهر بها؟" قال: "تطهري بها، سبحان الله"، واستتر - وأشار لنا سفيان بن عيينة بيده على وجهه. قال: قالت عائشة: واجتذبتها إلي وعرفت ما أراد النبي صلى الله عليه وسلم، فقلت: "تتبعي بها أثر الدم"؛ وقال ابن أبي عمر في روايته: "فقلت: "تتبعي بها آثار الدم" (Muslim, 332/60).

Dans le récit avec Tamîma bint Wahb (déjà évoqué plus haut), Tamîma étant venue se plaindre au Prophète de son mari d'alors, Abd ur-Rahmân ibn uz-Zabîr, affirmant qu'il était impuissant. Pour exprimer cela, Tamîma prit un vêtement avec des franges, et dit au Prophète, au sujet de son mari : "Ce qu'il y a avec lui ne me sert pas plus que ceci" / "Il n'y a avec lui que chose semblable à cette frange". Le Prophète se contenta de sourire. Khâlid ibn Sa'îd ibn il-'Âs, qui entendait mais était encore près de la porte de la pièce, interpela Abû Bakr (qui, pour sa part, se trouvait après du Prophète) : "N'empêches-tu pas cette (dame) de dire ainsi ouvertement ce qu'elle exprime devant le Messager de Dieu ?" : "عن الزهري، أخبرني عروة بن الزبير، أن عائشة رضي الله عنها زوج النبي صلى الله عليه وسلم قالت: جاءت امرأة رفاعة القرظي رسول الله صلى الله عليه وسلم وأنا جالسة، وعنده أبو بكر، فقالت: "يا رسول الله، إني كنت تحت رفاعة، فطلقني فبتّ طلاقي. فتزوجت بعده عبد الرحمن بن الزبير، وإنه والله ما معه يا رسول الله إلا مثل هذه الهدبة"، وأخذت هدبة من جلبابها. فسمع خالد بن سعيد قولها، وهو بالباب لم يؤذن له، قالت: فقال خالد: "يا أبا بكر، ألا تنهى هذه عما تجهر به عند رسول الله صلى الله عليه وسلم؟" فلا والله ما يزيد رسول الله صلى الله عليه وسلم على التبسم. فقال لها رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لعلك تريدين أن ترجعي إلى رفاعة، لا، حتى يذوق عسيلتك وتذوقي عسيلته". فصار سنة بعد" (al-Bukhârî, 5456, Muslim, 1433). "قالت: "والله ما لي إليه من ذنب، إلا أن ما معه ليس بأغنى عني من هذه"، وأخذت هدبة من ثوبها. فقال: "كذبت والله يا رسول الله، إني لأنفضها نفض الأديم، ولكنها ناشز، تريد رفاعة" (al-Bukhârî, 5487).
Ce sourire du Prophète fut un sourire d'étonnement (quelque peu gêné) face à ce qu'une dame a osé exprimer aussi clairement, devant plusieurs hommes, concernant ses besoins intimes. تبسمه صلى الله عليه وسلم كان تعجبا منها، إما لتصريحها بما يستحي النساء من التصريح به غالبا، وإما لضعف عقل النساء لكون الحامل لها على ذلك شدة بغضها في الزوج الثاني ومحبتها في الرجوع إلى الزوج الأول" (Fat'h ul-bârî, tome 9). "وتبسم رسول الله صلى الله عليه وسلم إما من تغطية مرادها في الرجوع إلى زوجها الأول، أو تعجبا من تصريحها بشكواها بما عادة النساء الاستحياء منه. وفيه دليل على أن مثل هذا إذا صدر من مدعيته لا ينكر عليها، ولا توبخ بسببه، فإنه في معرض المطالبة بالحقوق. ويدل على صحته أن أبا بكر ـ رضي الله عنه ـ لم ينكره، وإن كان خالد قد حركه للإنكار وحضه عليه" (Al-Muf'him).

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Et voici un autre propos encore, ayant pu gêner certaines personnes, à l'époque aussi, mais qui n'était pour sa part pas impudique à cause d'une part de sa formulation (faite avec élégance), et d'autre part à cause de la nécessité de poser la question le concernant :

Ummu Sulaym vint trouver le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue), et lui dit : "Messager de Dieu, Dieu n'a pas honte par rapport à ce qui est vrai. La femme doit-elle faire les grandes ablutions si elle voit un rêve érotique ?" : "عن زينب بنت أبي سلمة، عن أم سلمة قالت: جاءت أم سليم إلى النبي صلى الله عليه وسلم فقالت: "يا رسول الله، إن الله لا يستحيي من الحق، فهل على المرأة من غسل إذا احتلمت؟"
Aïcha*
dit alors : "Ummu Sulaym, tu as déshonoré les femmes** ! Que tes mains soient dans la terre !" : "فقالت عائشة: "يا أم سليم، فضحت النساء، تربت يمينك" (Muslim, 310/29).
Le Prophète
dit à Aïcha : "Laisse-la. Plutôt, toi, que tes mains soient dans la terre !" : "فقال لعائشة: "بل أنت، فتربت يمينك" (Muslim, 310/29) / "دعيها" (Muslim, 314). Puis il dit à Ummu Sulaym : "فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "نعم، إذا رأت الماء" : "Si (à son réveil) cette femme trouve du liquide, alors : oui."
Ummu Salama*** dit alors : "Messager de Dieu, cela se produirait-il ? La femme aussi émettrait-elle du liquide ?" : "وهل يكون هذا؟" (Muslim, 311) / "يا رسول الله، وتحتلم المرأة؟" (Muslim, 313).
Le Prophète
lui répondit :
"Oui. Sinon d'où proviendrait la ressemblance (de l'enfant avec sa mère) ?
Le liquide masculin est épais et blanchâtre, et celui de la femme est fluet et jaunâtre.
Si le liquide de la femme domine celui de l'homme, l'enfant ressemble à ses oncles maternels. Et si le liquide de l'homme domine son liquide, l'enfant ressemble à ses oncles paternels"
: "نعم، فمن أين يكون الشبه؟ إن ماء الرجل غليظ أبيض، وماء المرأة رقيق أصفر؛ فمن أيهما علا أو سبق، يكون منه الشبه" (Muslim n° 311) / "وهل يكون الشبه إلا من قبل ذلك؟ إذا علا ماؤها ماء الرجل، أشبه الولد أخواله؛ وإذا علا ماء الرجل ماءها، أشبه أعمامه" (Muslim, 314).
(Muslim, numéros 310 à 314. Ce hadîth a également été rapporté par al-Bukhârî, 130 etc. ; at-Tirmidhî, 122, Abû Dâoûd, 237, etc.).
(* D'après certains autres narrateurs, ce serait Ummu Salama qui a adressé ce reproche à Ummu Sulaym : at-Tirmidhî, 122. En fait il semble que Aïcha et Ummu Salama aient toutes deux fait ce reproche à Ummu Sulaym, lors de cette même assise, cependant à deux intervalles différents.)
(** "tu as déshonoré les femmes" : par le fait d'avoir dit devant le Prophète - sur lui soit la paix - que les femmes font des rêves érotiques.)
(*** Pour ce qui est de l'étonnement quant au fait que la femme puisse émettre du liquide, al-Qâdhî 'Iyâdh a donné préférence aux versions disant que cela a bien été le fait de Ummu Salama, sur la version de Muslim 314 disant qu'il s'est agi de Aïcha : FB 1/504. Quant au fait qu'il soit dit, dans la version de Muslim 311, que Ummu Sulaym s'est étonnée de cela, cela n'a pas été retenu par les spécialistes : ShM 3/222.)

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II) Une action qui a été instituée en islam en telle circonstance, mais seulement en tant qu'une des multiples options possibles pour cette circonstance ; or des Mujtahidûn ont dit qu'il était nécessaire de choisir, en pareille circonstance, parmi les options instituées, celle qui renferme, par rapport à la situation dans laquelle on se trouve, le plus de Maslaha :

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– Que faire des captifs de guerre ?

Extrait de : Qu'est-ce que le Coran et les hadîths enseignent-ils réellement au sujet des captifs de guerre et du butin, pour l'époque du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et de ses Compagnons ?

Les textes de l'islam offrent une pluralité d'options quant à ce qu'il s'agit de faire avec les ennemis capturés, et le responsable a l'obligation de choisir l'option qui représente la plus grande Maslaha avec la moindre Mafsada.

Théoriquement il y avait 4 options. En effet, les captifs et captives d'une guerre, le chef de guerre :
- soit les laissait tels quels (mann),
- soit échangeait leur liberté contre une rançon ou contre la liberté de musulmans captifs de l'ennemi (fidâ'),
- soit en faisait des esclaves (istirqâq),
- soit les faisait exécuter (mais cela est inapplicable aux ennemis non-combattants, et donc aux femmes par principe).

Les 4 options figurent dans la Sunna de façon explicite (Zâd ul-Ma'âd 5/65-66 ; 3/109-114).
Dans le Coran, on trouve de façon explicite les 2 premières options (Coran 47/4), et de façon allusive les 2 dernières (la 3ème : Coran 4/24 et 33/50) (et la 4ème : Coran 47/4 et 8/67).

Or le chef ne pouvait pas choisir, parmi ces 4 options, celle qu'il avait envie de faire (تخيير اشتهاء). Il devait choisir ce que la situation demandait que l'on fasse, comme l'a dit Ahmad ibn Hanbal : "Le responsable a le devoir de choisir l'option qui renferme le plus de Maslaha (الأصلح)". "مسألة: ويخيّر الأمير في الأسرى بين القتل والاسترقاق والمن والفداء بمسلم أو بمال - وعنه لا يجوز بمال إلا غير الكتابي ففي استرقاقه روايتان -؛ ولا يجوز أن يختار إلا الأصلح للمسلمين" (Al-Muqni'). "إذا ثبت هذا، فإن هذا تخيير مصلحة واجتهاد، لا تخيير شهوة؛ فمتى رأى المصلحة في خصلة من هذه الخصال، تعينت عليه، ولم يجز العدول عنها" (Al-Mughnî, tome 9) ; "وقولهم: "إن {أو} للتخيير": قلنا: وقد يكون للاجتهاد، كقول الله تعالى {فإما منا بعد وإما فداء}، و "إما" كـ"أو" في وضعها؛ وليس للإمام في الأسرى إلا فعل ما يؤديه إليه اجتهاده أنه الأصلح" (Ibid., tome 1).

Or aujourd'hui il ne relève absolument pas de la Maslaha que de réduire des captifs d'une guerre (il faut déjà que celle-ci soit légitime) à l'état d'esclaves.
C'est pour cette raison que l'Arabie Saoudite a, il y a de cela quelques décennies,
en 1382/ 1962, sous le roi Faysal, fait disparaître l'esclavage qui existait jusqu'alors sur son sol.

En fait les textes du Coran et de la Sunna ont exposé ici cette option en tant que ce que l'on peut faire. Et pas en tant que ce que l'on doit faire.

Lire : Différentes catégories par rapport à la plus ou moins grande subtilité dans la prise en considération de la Maslaha / Mafsada que le Réel présente face à la mise en pratique de l'Action requise - "التعارض بين العملين، والموازنة بينهما، والترجيح ؛ الاستصلاح" (il s'agit du cas B.A) 

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– Entreprendre une guerre offensive :

Cela constitue le cas B.5 dans notre article traitant des cas de paix et de guerre.

Bien sûr, aujourd'hui, vu que tous les Etats musulmans ont signé un traité de non-agrandissement de leur territoire, il serait injuste de mener pareille guerre.

Cependant, en l'absence de traité, entreprendre pareille guerre était en soi possible, mais dans le concret dépendait de la présence de Maslaha (vu qu'en en cas de plus grande Mafsada, cela n'est alors pas autorisé, vu que la règle première est le caractère sacré de la vie).

Lire aussi : Pourquoi les Musulmans avaient-ils considéré les conquêtes des Mongols (XIIIè siècle) comme une mauvaise chose, alors que eux-mêmes avaient conquis des terres ?.

"Comme beaucoup de souverains de l'époque, Louis XIV voit dans la guerre l'activité ordinaire d'un grand roi. Il cherche à agrandir le royaume sans jamais être prisonnier d'une quelconque théorie des frontières naturelles. Il pense principalement tirer profit de l'affaiblissement des Habsbourg. (…) Colbert, impressionné par la puissance marchande des Hollandais, pousse le roi à rompre l'alliance avec les Provinces-Unies [= Hollande] et à tenter un moment d'annexer ce pays. De 1661 à 1684, le roi engage deux guerres, multiplie les actes de grandeur et d'intimidation et exerce sur l'Europe une prépondérance qui se heurte cependant à de vives résistances. Ce sont les belles années de gloire militaire et diplomatique de Louis le Grand (titre décerné au roi en 1679). (…) Les Français s'emparent de la Franche-Comté (printemps 1674). (…) On négocie au traité de Nimègue (août 1678-février 1679). Les Provinces-Unies sauvegardent intégralement leur territoire. C'est le pays le plus faible, l'Espagne, qui fait les frais de la guerre. La France reçoit la Franche-Comté et une série de villes du Nord : Valenciennes, Maubeuge, Saint-Omer, Cassel. Dans les années qui suivent, Louis XIV exploite l'imprécision des traités pour annexer les domaines environnant les nouvelles possessions. Ainsi, Strasbourg est occupé en septembre 1681. Ces "réunions" à la couronne de France inquiètent les Etats européens. L'Espagne entre en guerre en 1683 et en 1684. La riposte française est brutale : prise de Luxembourg, bombardement de Gênes, alliée de l'Espagne. Pour empêcher une nouvelle guerre européenne, les princes allemands offrent leur médiation. La trêve de Ratisbonne (15 août 1684) laisse à la France ses dernières annexions. Louis XIV atteint alors le sommet de sa puissance" (Histoire de la France, Daniel Rivière, Hachette, 1995, pp. 174-176).

Ibn Kathîr écrit : "وإن جنحوا} أي: مالوا {للسلم} أي: المسالمة والمصالحة والمهادنة، {فاجنح لها} أي: فمل إليها، واقبل منهم ذلك. ولهذا لما طلب المشركون عام الحديبية الصلح ووضع الحرب بينهم وبين رسول الله صلى الله عليه وسلم تسع سنين، أجابهم إلى ذلك مع ما اشترطوا من الشروط الأخر (...). وقال مجاهد: "نزلت في بني قريظة"؛ وهذا فيه نظر، لأن السياق كله في وقعة بدر، وذكرها مكتنف لهذا كله. وقول ابن عباس ومجاهد وزيد بن أسلم وعطاء الخراساني وعكرمة والحسن وقتادة: "إن هذه الآية منسوخة بآية السيف في براءة: {قاتلوا الذين لا يؤمنون بالله ولا باليوم الآخر}": فيه نظر أيضا؛ لأن آية براءة فيها الأمر بقتالهم إذا أمكن ذلك؛ فأما إذا كان العدوَ كثيفا*، فإنه تجوز مهادنتهم، كما دلت عليه هذه الآية الكريمة، وكما فعل النبي صلى الله عليه وسلم يوم الحديبية. فلا منافاة ولا نسخ ولا تخصيص، والله أعلم" (Tafsîr Ibn Kathîr) (* أو كان في المسالمة مصلحة أخرى؛ فإن الصلح الذي عاقده النبي صلى الله عليه وسلم يوم الحديبية لم يكن بسبب كثافة العدوّ المكّيّ، فإنه هو الذي عرض على قريش الصلح، قائلًا لهم: "إنا لم نجئ لقتال أحد، ولكنا جئنا معتمرين. وإن قريشا قد نهكتهم الحرب، وأضرت بهم؛ فإن شاءوا ماددتهم مدة ويخلوا بيني وبين الناس؛ فإن أظهر: فإن شاءوا أن يدخلوا فيما دخل فيه الناس فعلوا، وإلا فقد جموا. وإن هم أبوا، فوالذي نفسي بيده لأقاتلنهم على أمري هذا حتى تنفرد سالفتي؛ ولينفذن الله أمره": رواه البخاري).

Ibn ul-'Arabî écrit pour sa part : إن كان للمسلمين مصلحة في الصلح لانتفاع يجلب به، أو ضر يندفع بسببه، فلا بأس أن يبتدئ المسلمون به إذا احتاجوا إليه، وأن يجيبوا إذا دُعوا إليه. وقد صالح النبي - صلى الله عليه وسلم - أهل خيبر على شروط - نقضوها، فنقض صلحهم -؛ وقد وادع الضمري؛ وقد صالح أكيدر دومة وأهل نجران؛ وقد هادن قريشا لعشرة أعوام - حتى نقضوا عهده -. وما زالت الخلفاء والصحابة على هذه السبيل التي شرعناها سالكة، وبالوجوه التي شرحناها عاملة" (Ahkâm ul-qur'ân, 2/427-428).

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III) Des propos ou des comportements qui sont explicitement autorisés par l'islam, mais que la morale en vigueur chez certaines autres religions ou philosophies a déclarés : "à éviter" ("mak'rûh"), voire : "mauvais" ("mak'rûh tahrîman"), surtout "de la part d'un homme religieux" :

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Tuer des animaux et se nourrir de leur chair :

Le Prophète (sur lui soit la paix) l'a fait. Et il aimait particulièrement le morceau de l'épaule.

Or, dans l'hindouisme, cela est très mal vu, surtout en ce qui concerne les bovins.

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– Chercher à se marier plusieurs fois, et être sensible à la beauté physique :

Après la bataille de Banu-l-Mustaliq (en cha'bân de l'an 5 de l'hégire), alors que Juwayriya bint ul-Hârith avait échu à Thâbit ibn Qays et qu'elle avait conclu avec lui un contrat de kitâba (pour s'affranchir en lui remettant une somme d'argent), elle vint voir le Prophète dans sa tente pour demander son aide à payer cette somme. Aïcha était présente lors de cette campagne (c'est même au retour que l'incident du collier aura lieu, qui entraînera la calomnie contre elle). Aïcha dit : "C'était une femme qui avait du charme, l'oeil l'accrochait". "Lorsqu'elle se tint debout à la porte et que je la vis, je n'aimai pas qu'elle soit là ; j'ai su que le Messager de Dieu verrait d'elle ce que j'ai vu." Elle demanda alors au Prophète de l'aider à payer sa kitâba. Le Prophète lui répondit ceci : "Accepterais-tu ce qui est mieux que cela ? - Qu'est-ce donc ? - J'acquitte ta kitâba, et je t'épouse. - J'accepte". Aïcha raconte que, ayant appris cela, les Compagnons affranchirent sur-le-champ tous les captifs qu'ils avaient faits des Banu-l-Mustaliq, disant : "Ce sont les gens de la belle-famille du Messager de Dieu" : "عن عروة بن الزبير، عن عائشة رضي الله عنها، قالت: "وقعت جويرية بنت الحارث بن المصطلق في سهم ثابت بن قيس بن شماس، أو ابن عم له، فكاتبت على نفسها. وكانت امرأة ملاحة تأخذها العين". قالت عائشة رضي الله عنها: "فجاءت تسأل رسول الله صلى الله عليه وسلم في كتابتها. فلما قامت على الباب فرأيتها، كرهت مكانها، وعرفت أن رسول الله صلى الله عليه وسلم سيرى منها مثل الذي رأيت". فقالت يا رسول الله: "أنا جويرية بنت الحارث. وإنما كان من أمري ما لا يخفى عليك. وإني وقعت في سهم ثابت بن قيس بن شماس. وإني كاتبت على نفسي. فجئتك أسألك في كتابتي". فقال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "فهل لك إلى ما هو خير منه؟"، قالت: "وما هو يا رسول الله؟"، قال: "أؤدي عنك كتابتك وأتزوجك"، قالت: "قد فعلت". قالت: فتسامع - تعني الناس - أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قد تزوج جويرية، فأرسلوا ما في أيديهم من السبي، فأعتقوهم، وقالوا: "أصهار رسول الله صلى الله عليه وسلم". فما رأينا امرأة كانت أعظم بركة على قومها منها: أعتق في سببها مائة أهل بيت من بني المصطلق" (Abû Dâoûd, 3931). Comme cela a déjà été dit plus haut : en cas de conflit armé, suite auquel des captifs ou captives sont faits, il ne faut aujourd'hui pas en faire des esclaves.

Après la bataille de Khaybar (en muharram de l'an 7 de l'hégire), alors que c'était Dih'ya qui avait pris Safiyya bint Huyayy (peut-être que le prénom originel de celle-ci était : Zaynab), quelqu'un vint dire au Prophète : "Tu as donné à Dih'ya : Safiyya bint Huyayy, la dame des Qurayza et des Nadhîr ! Ce n'est qu'à toi qu'elle convient". On lui parla aussi de sa beauté. Le Prophète dit alors : "Appelez Dih'ya avec elle." Celui-ci l'emmena alors. Lorsque le Prophète la regarda, il dit (à Dih'ya) : "Prends autre qu'elle parmi les captifs". "عن أنس بن مالك رضي الله عنه، قال: قدم النبي صلى الله عليه وسلم خيبر. فلما فتح الله عليه الحصن، ذكر له جمال صفية بنت حيي بن أخطب، وقد قتل زوجها، وكانت عروسا. فاصطفاها رسول الله صلى الله عليه وسلم لنفسه" (al-Bukhârî, 2120). "فجمع السبي، فجاء دحية الكلبي رضي الله عنه، فقال: "يا نبي الله، أعطني جارية من السبي، قال: "اذهب فخذ جارية"، فأخذ صفية بنت حيي. فجاء رجل إلى النبي صلى الله عليه وسلم فقال: "يا نبي الله، أعطيت دحية صفية بنت حيي، سيدة قريظة والنضير! لا تصلح إلا لك"، قال: "ادعوه بها". فجاء بها. فلما نظر إليها النبي صلى الله عليه وسلم، قال: "خذ جارية من السبي غيرها". قال: فأعتقها النبي صلى الله عليه وسلم وتزوجها" (al-Bukhârî, 364, Muslim, 1365/84).

Une femme vint se proposer en mariage au Prophète (sur lui soit la paix) sans douaire (mahr). Le Prophète la regarda alors attentivement, mais elle ne lui plut pas (فخفض فيها النظر ورفعه، فلم يُرِدها). Le Prophète n'accepta alors pas sa demande. Il ne lui dit cependant pas : "لا أريدكِ لأنكِ لا تُعجِبينَني" : "Je n'accepte pas ta (gentille) proposition, car tu ne me plais pas physiquement" (ce qui était l'entière vérité : Fat'h ul-bârî, 9/249) ; il lui dit seulement : "ما لي اليوم في النساء من حاجة" : "Je n'ai pas, aujourd'hui, de besoin de (me marier avec des) femmes" : "حدثنا أحمد بن المقدام، حدثنا فضيل بن سليمان، حدثنا أبو حازم، حدثنا سهل بن سعد، كنا عند النبي صلى الله عليه وسلم جلوسا، فجاءته امرأة تعرض نفسها عليه. فخفض فيها النظر ورفعه، فلم يُرِدْها. فقال رجل من أصحابه: "زوّجنيها يا رسول الله" (al-Bukhârî, 4839) ; "حدثنا قتيبة بن سعيد، حدثنا يعقوب بن عبد الرحمن، عن أبي حازم، عن سهل بن سعد، أن امرأة جاءت رسول الله صلى الله عليه وسلم، فقالت: "يا رسول الله جئت لأهب لك نفسي". فنظر إليها رسول الله صلى الله عليه وسلم، فصعّد النظر إليها وصوّبه. ثم طأطأ رأسه. فلما رأت المرأة أنه لم يقض فيها شيئا جلست. فقام رجل من أصحابه، فقال: "يا رسول الله إن لم يكن لك بها حاجة فزوجنيها" (al-Bukhârî, 4742) ; "حدثنا أبو النعمان، حدثنا حماد بن زيد، عن أبي حازم، عن سهل بن سعد رضي الله عنه أن امرأة أتت النبي صلى الله عليه وسلم، فعرضت عليه نفسها، فقال: "ما لي اليوم في النساء من حاجة". فقال رجل: "يا رسول الله زوجنيها"، قال" (al-Bukhârî, 4847).

– Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "M'ont été rendues aimés du Dunyâ : les femmes et le parfum. Et la fraîcheur de mes yeux a été placée dans la prière" : "عن أنس قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "حبب إلي من الدنيا النساء والطيب؛ وجعل قرة عيني في الصلاة" (an-Nassâ'ï, 3939). Ibn ul-Qayyim dit : "ومن رواه "حبب إلي من دنياكم ثلاث"، فقد وهم، ولم يقل صلى الله عليه وسلم: "ثلاث"؛ والصلاة ليست من أمور الدنيا التي تضاف إليها" : "Celui qui a relaté ce hadîth (ainsi : ) "M'ont été rendues aimées du Dunyâ trois choses…" celui-là s'est trompé : le Prophète n'a pas dit : "trois choses". La prière ne fait pas partie des choses du Dunyâ, qui sont rattachées au (Dunyâ)" (Zâd ul-ma'âd 1/151).
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Bien sûr, nous respectons la loi française en tant que citoyens français ; or celle-ci interdit la polygynie ; nous respectons donc cela.
Par ailleurs, de façon générale, l'avis qui semble pertinent est que tant qu'il n'y a pas besoin de niveau hâjî, il est mieux (awlâ) de demeurer monogame.
Mais je parlais seulement, ci-dessus, de la perception de la polygynie en soi :
--- halâl tayyib en islam ;
--- khabîth wa zulm dans certaines autres morales.

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– Ne pas pardonner l'offense que quelqu'un nous a faite, et lui en vouloir pour cela :

Oui, le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) a [la plupart du temps] pardonné ce qui relevait de ses droits à lui, qui avaient été lésés : "عن عائشة رضي الله عنها، أنها قالت: "(...) وما انتقم رسول الله صلى الله عليه وسلم لنفسه، إلا أن تنتهك حرمة الله فينتقم لله بها" (al-Bukhârî, 3367, Muslim, 2327). Il a donc pratiqué la plupart du temps ce qui est recommandé en la matière.

Mais il n'a nullement interdit que l'on demande au juge réparation : "عن أنس أن الربيع وهي ابنة النضر كسرت ثنية جارية، فطلبوا الأرش، وطلبوا العفو، فأبوا، فأتوا النبي صلى الله عليه وسلم، فأمرهم بالقصاص، فقال أنس بن النضر: "أتكسر ثنية الربيع يا رسول الله؟ لا، والذي بعثك بالحق، لا تكسر ثنيتها". فقال: "يا أنس كتاب الله القصاص". فرضي القوم وعفوا، فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "إن من عباد الله من لو أقسم على الله لأبره" (al-Bukhârî, 2556, Muslim, 1675). Ni que l'on rende la pareille (quand il s'agit d'une simple parole) : "عن عروة بن الزبير، قال: قالت عائشة: ما علمت حتى دخلت علي زينب بغير إذن وهي غضبى، ثم قالت: يا رسول الله، أحسبك إذا قلبت بنية أبي بكر ذريعتيها، ثم أقبلت علي، فأعرضت عنها، حتى قال النبي صلى الله عليه وسلم: "دونك، فانتصري"، فأقبلت عليها، حتى رأيتها وقد يبس ريقها في فيها، ما ترد علي شيئا؛ فرأيت النبي صلى الله عليه وسلم يتهلل وجهه" (Ibn Mâja, 1981) (voir aussi, pour le même événement : al-Bukhârî, 2442, Muslim, 2442).
Comment le Messager de Dieu aurait-il pu déclarer "interdit" ou "mal" ce que Dieu a explicitement déclaré autorisé...

Plus encore : le Messager de Dieu lui-même, parfois, a réagi, alors qu'il aurait pu pardonner.

Ici, lors de sa dernière maladie (en l'an 11 de l'hégire) on le voit faire appliquer la pareille à des personnes à qui il avait dit de ne pas lui administrer le ladûd (voie d'administration de certains médicaments) : "قالت عائشة: لددناه في مرضه فجعل يشير إلينا أن "لا تلدوني"، فقلنا: "كراهية المريض للدواء". فلما أفاق قال: "ألم أنهكم أن تلدوني"، قلنا: "كراهية المريض للدواء"، فقال: "لا يبقى أحد في البيت إلا لد وأنا أنظر، إلا العباس فإنه لم يشهدكم" (al-Bukhârî, 4189, Muslim, 2213). Al-Bukhârî a compris cela comme un qissâs (talion), et Ibn Hajar comme une ta'dîb (sanction à visée éducatrice) : "والذي يظهر أنه أراد بذلك تأديبهم لئلا يعودوا فكان ذلك تأديبا لا قصاصا ولا انتقاما" (Fat'h ul-bârî). Al-'Abbâs n'était pas présent au moment où on a administré cela au Prophète : "غير عمه العباس": قيل: لأنه كان صائما، أو لتكريمه. قلت: علة عدم لدود العباس مصرحة في حديث عائشة بقوله "فإنه لم يشهدكم"، فهي المعتمد عليها" (Tuhfat ul-ahwâdhî sur 2053).

Au récit suivant on voit Abdullâh ibn Sa'd ibn Abî Sar'h, qui avait apostasié et avait fait sabb et iftirâ', puis s'était reconverti à l'islam (As-Sârim, pp. 109-126, p. 409, p. 448), venir faire allégeance au Prophète (sur lui soit la paix) en l'an 8 de l'hégire ; après avoir refusé par 3 fois de lui faire allégeance, le Prophète finit par accepter cela, et donc de lui pardonner, suite à l'intercession de Uthmân ibn 'Affân. Quand il fut reparti, le Prophète exprima qu'il aurait pu lui appliquer la sanction [et ce parce qu'il était mu'âhid avant de faire ce sabb] ; et il exprima qu'il aurait même souhaité que l'un de ses Compagnons présents comprenne cela et applique la sanction. En tout état de cause, il avait fini par accorder son pardon à Ibn Abî Sar'h : "عن مصعب بن سعد، عن سعد، قال: "لما كان يوم فتح مكة، أمَّنَ رسول الله صلى الله عليه وسلم الناس إلا أربعة نفر وامرأتين - وسماهم - وابن أبي سرح" - فذكر الحديث - قال: "وأما ابن أبي سرح، فإنه اختبأ عند عثمان بن عفان. فلما دعا رسول الله صلى الله عليه وسلم الناس إلى البيعة، جاء به حتى أوقفه على رسول الله صلى الله عليه وسلم، فقال: "يا نبي الله بايع عبد الله"، فرفع رأسه، فنظر إليه ثلاثا؛ كل ذلك يأبى. فبايعه بعد ثلاث؛ ثم أقبل على أصحابه فقال: "أما كان فيكم رجل رشيد يقوم إلى هذا حيث رآني كففت يدي عن بيعته فيقتله؟" فقالوا: "ما ندري يا رسول الله ما في نفسك. ألا أومأت إلينا بعينك". قال: "إنه لا ينبغي لنبي أن تكون له خائنة الأعين". قال أبو داود: "كان عبد الله أخا عثمان من الرضاعة، وكان الوليد بن عقبة أخا عثمان لأمه، وضربه عثمان الحد إذ شرب الخمر" (Abû Dâoûd, 2683).

Lire ici : Face à un cas de dénigrement (Sabb) de Dieu, ou de l'un de Ses prophètes, cela nous fait de la peine au cœur, mais il faut savoir raison garder. Ainsi, en pays non-musulman, aucune sanction n'est applicable à qui a fait ainsi.

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Pendant que le Prophète vivait encore à La Mecque, un jour qu'il était prosterné devant la Kaaba, et que des notables parmi les polycultistes mecquois étaient eux aussi présents, l'un de ces notables jeta un placenta de chamelle sur son dos. Tous furent alors pris d'un fou rire au point de se renverser l'un sur l'autre. Le Prophète, lui, demeura immobilisé dans sa prosternation, ce fardeau sur le dos. Ce fut Fâtima sa fille qui vint enlever cette saleté de sur le dos de son père. Alors ce dernier releva alors la tête de la prosternation, et dit : "O Dieu, occupe-Toi de ces notables de Quraysh : Abû Jahl ibn Hishâm, 'Utba ibn Rabî'a, Shayba ibn Rabî'a, al-Walîd ibn 'Utba, Umayya ibn Khalaf et 'Uqba ibn Abî Mu'ayt". Ibn Mas'ûd, qui fut témoin de cette scène à La Mecque, racontera plus tard : "Par Celui dans la Main de Qui se trouve mon âme, ces personnes que le Prophète avait nommées, je les ai vues [plus tard] allongées mortes dans le puits, le puits de Badr" : "عمرو بن ميمون، أن عبد الله بن مسعود حدثه أن النبي صلى الله عليه وسلم كان يصلي عند البيت، وأبو جهل وأصحاب له جلوس، إذ قال بعضهم لبعض: أيكم يجيء بسلى جزور بني فلان، فيضعه على ظهر محمد إذا سجد؟ فانبعث أشقى القوم فجاء به، فنظر حتى سجد النبي صلى الله عليه وسلم، وضعه على ظهره بين كتفيه، وأنا أنظر لا أغني شيئا، لو كان لي منعة، قال: فجعلوا يضحكون ويحيل بعضهم على بعض، ورسول الله صلى الله عليه وسلم ساجد لا يرفع رأسه، حتى جاءته فاطمة، فطرحت عن ظهره، فرفع رسول الله صلى الله عليه وسلم رأسه ثم قال: "اللهم عليك بقريش" ثلاث مرات، فشق عليهم إذ دعا عليهم، قال: وكانوا يرون أن الدعوة في ذلك البلد مستجابة، ثم سمى: "اللهم عليك بأبي جهل، وعليك بعتبة بن ربيعة، وشيبة بن ربيعة، والوليد بن عتبة، وأمية بن خلف، وعقبة بن أبي معيط" - وعد السابع فلم يحفظ -، قال: فوالذي نفسي بيده، لقد رأيت الذين عد رسول الله صلى الله عليه وسلم صرعى، في القليب قليب بدر" (al-Bukhârî, 237, Muslim, 1794) ; "فقال النبي صلى الله عليه وسلم: "اللهم عليك الملأ من قريش: أبا جهل بن هشام، وعتبة بن ربيعة، وشيبة بن ربيعة، وأمية بن خلف أو أبي بن خلف - شعبة الشاك" (al-Bukhârî, 3641).
En fait ce sont 5 de ces 7 personnes qui ont été tuées lors de la bataille de Badr.
Le 6ème homme, 'Uqba ibn Abî Mu'ayth, fut, lui, fait prisonnier à Badr ; le Prophète le fit exécuter un peu plus tard : "عن إبراهيم، قال: أراد الضحاك بن قيس أن يستعمل مسروقا. فقال له عمارة بن عقبة: "أتستعمل رجلا من بقايا قتلة عثمان؟" فقال له مسروق: "حدثنا عبد الله بن مسعود - وكان في أنفسنا موثوق الحديث - أن النبي صلى الله عليه وسلم لما أراد قتل أبيك، قال: "من للصبية؟"، قال: "النار"؛ فقد رضيت لك ما رضي لك رسول الله صلى الله عليه وسلم" (Abû Dâoûd, 2686). "عن إبراهيم) النخعي (قال: أراد الضحاك بن قيس) بن خالد، وكان على شرطة معاوية ثم صار عاملًا له على الكوفة (أن يستعمل مسروقًا) ابن الأجدع (فقال له عمارة بن عقبة) بن أبي معيط أبان بن عمرو أخو الوليد بن عقبة (أتستعمل رجلًا من بقايا قتلة عثمان) بن عفان رضي الله عنه؟ وكان مسروق يخلف عن علي رضي الله عنه في حروبه. (فقال له) أي: لعمارة بن عقبة (مسروق: حدثنا عبد الله بن مسعود، وكان) مأمونًا أي: ابن مسعود (في أنفسنا، موثوق الحديث) أي: مأمونًا في نقل الحديث (أن النبي لما أراد قتل أبيك) يعني عقبة بن أبي معيط (قال) يا محمد (من للصبية) جمع صبي أي: أولادي الصغار بعدي. (قال) لهم (النار) تحرقهم. (فقد رضيت لك ما رضي لك رسول الله -صلى الله عليه وسلم-) من النار. وكان عقبة من أسارى المشركين يوم بدر، أسره عبد الله بن سلمة، فلما أمر النبي صلى الله عليه وسلم بقتله صبرًا، قال: "من للصبية يا محمد؟" قال: "النار"، فقتله عاصم بن ثابت بضرب عنقه، لا بحرق ولا مثلة، وقيل: علي بن أبي طالب. ولعل قول النبي صلى الله عليه وسلم "لهم النار" تنكيلًا وزيادة في عقوبته، لا أنه حكم علي بنيه بالنار؛ فإن الوليد وعمارة أسلما يوم الفتح، والصحابة كلهم مرضيون" (Shar'h Sunan Abî Dâoûd, Ibn Raslân).
Le 7ème homme fut 'Umâra ibn ul-Walîd ibn ul-Mughîra : lui fut frappé de folie alors qu'il s'était rendu en Abyssinie ; il y mourut.

Sa'd ibn Abî Waqqâs a, contre l'homme qui a menti à son sujet (disant qu'il avait été injuste quand il était gouverneur de la ville de al-Kûfa), fait l'invocation suivante : "O Dieu, si ton serviteur que voici est menteur, s'étant levé pour se faire voir et se faire connaître, alors allonge sa vie, allonge sa pauvreté, et expose-le aux troubles" : "عن جابر بن سمرة، قال: شكا أهل الكوفة سعدا إلى عمر رضي الله عنه، فعزله، واستعمل عليهم عمارا، فشكوا حتى ذكروا أنه لا يحسن يصلي، فأرسل إليه، فقال: يا أبا إسحاق إن هؤلاء يزعمون أنك لا تحسن تصلي، قال أبو إسحاق: أما أنا والله فإني كنت أصلي بهم صلاة رسول الله صلى الله عليه وسلم ما أخرم عنها، أصلي صلاة العشاء، فأركد في الأوليين وأخف في الأخريين. قال: ذاك الظن بك يا أبا إسحاق. فأرسل معه رجلا أو رجالا إلى الكوفة، فسأل عنه أهل الكوفة ولم يدع مسجدا إلا سأل عنه، ويثنون معروفا. حتى دخل مسجدا لبني عبس، فقام رجل منهم يقال له أسامة بن قتادة يكنى أبا سعدة قال: "أما إذ نشدتنا فإن سعدا كان لا يسير بالسرية، ولا يقسم بالسوية، ولا يعدل في القضية." قال سعد: "أما والله لأدعون بثلاث: اللهم إن كان عبدك هذا كاذبا، قام رياء وسمعة، فأطل عمره وأطل فقره وعرضه بالفتن." وكان بعد إذا سئل يقول: "شيخ كبير مفتون، أصابتني دعوة سعد." قال عبد الملك: فأنا رأيته بعد، قد سقط حاجباه على عينيه من الكبر، وإنه ليتعرض للجواري في الطرق يغمزهن" (al-Bukhârî, 722). Ibn Hajar : "وفيه جواز الدعاء على الظالم المعين بما يستلزم النقص في دينه، وليس هو من طلب وقوع المعصية، ولكن من حيث إنه يؤدي إلى نكاية الظالم وعقوبته" (FB).

Sa'îd ibn Zayd a, lui aussi, contre une femme qui l'a injustement accusé d'avoir usurpé un morceau de son terrain à elle, et qui a porté cette affaire devant l'autorité, fait l'invocation suivante : "O Dieu, si cette (dame) est menteuse, alors rends-la aveugle et fais-la mourir dans son terrain" : "عن عروة، أن أروى بنت أويس ادعت على سعيد بن زيد أنه أخذ شيئا من أرضها، فخاصمته إلى مروان بن الحكم، فقال سعيد: "أنا كنت آخذ من أرضها شيئا بعد الذي سمعت من رسول الله صلى الله عليه وسلم؟" قال: وما سمعت من رسول الله صلى الله عليه وسلم؟ قال: سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم يقول: "من أخذ شبرا من الأرض ظلما، طوقه إلى سبع أرضين." فقال له مروان: لا أسألك بينة بعد هذا. فقال: "اللهم، إن كانت كاذبة، فعم بصرها واقتلها في أرضها." قال: فما ماتت حتى ذهب بصرها، ثم بينا هي تمشي في أرضها، إذ وقعت في حفرة فماتت" (Muslim, 1610/139). "عن عمر بن محمد، أن أباه حدثه عن سعيد بن زيد بن عمرو بن نفيل أن أروى خاصمته في بعض داره، فقال: "دعوها وإياها، فإني سمعت رسول الله صلى الله عليه وسلم، يقول: "من أخذ شبرا من الأرض بغير حقه، طوقه في سبع أرضين يوم القيامة." اللهم، إن كانت كاذبة، فأعم بصرها واجعل قبرها في دارها." قال: فرأيتها عمياء تلتمس الجدر تقول: أصابتني دعوة سعيد بن زيد، فبينما هي تمشي في الدار مرت على بئر في الدار، فوقعت فيها، فكانت قبرها" (Muslim, 1610/138).

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Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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