Le Dîn (الدين) / la Foi (الإيمان) est comparable à un arbre : ses racines sont ancrées dans le sol ; son tronc et ses branches s'élèvent en hauteur, alimentées de l'intérieur par la sève ; le tout produit ombrage et fruits

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Avant-propos :

Le terme "Asl" (الأصل من الشيء) (dont le pluriel est : "Ussûl") désigne :

--- tantôt la racine, la base, la fondation, de quelque chose : "أساس الشيء". Le terme "Asl" est alors opposé à "Far'" (la ramure), "Binâ'" (le bâti) ;

--- tantôt le minimum de quelque chose : "أقلّ الشيء", en deçà duquel la chose est inexistante en tant que telle (même si certains de ses composants - أجزاء - sont pour leur part présents). Le terme "Asl" est alors opposé à "Kamâl" (la complétude, la perfection).

Les deux ne relèvent pas de la même perspective.

Le Asl comme la Far' sont constitués d'éléments (Ajzâ') : il y a les Azjâ' ul-Asl, et puis les Ajzâ' ul-Far'. Ces éléments sont quantitatifs (kammî) et qualitatifs (kayfî).

Et le Asl comme le Kamâl sont eux aussi constitués d'éléments (Ajzâ') : il y a les Azjâ' ul-Asl, et puis les Ajzâ' ul-Kamâl. Ces éléments sont quantitatifs (kammî) et qualitatifs (kayfî).

Si la chose n'atteint pas le degré du Asl (au sens de minimum), il se peut qu'elle en recèle malgré tout certains Ajzâ' (ceux-ci étant cependant en nombre insuffisant pour constituer le minimum de cette chose, et étant mêlés aux Ajzâ' d'une chose différente).

La chose possède parfois plusieurs individus (Juz'iyyât, Af'râd) dans le réel. Si c'est le cas, alors cette chose est une Kullî. Ensuite : si le nom la désignant s'applique à tous ses individus de la même façon, alors ce Kullî est dit : "Mutawâti'" ; si par contre le nom la désignant s'applique à certains de ses individus de façon plus vérifiée encore qu'à d'autres (et ce parce que par exemple ces autres ne comportent que le Minimum, Asl), alors cette chose est dite : "Kullî Mushakkik".

Lire notre article consacré à ce point.

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Introduction :

Le Dîn (ou la foi, Îmân) d'une personne est comparable à un arbre :
il y a les racines (Ussûl) ;
et il y a le tronc et les branches (Furû').

– Les racines (al-Ussûl) de l'arbre comportent :
--- une partie essentielle,
--- une partie nécessaire,
--- enfin des petites racines, facultatives.

– Pour sa part, le reste de l'arbre (al-Furû') est constitué :
--- de la base du tronc,
--- du reste du tronc,
--- des branches nécessaires,
--- puis des branches complémentaires, situées tout en haut de l'arbre,
--- sans oublier les feuilles et les fruits.

Dans le Coran, Dieu dit : "أَلَمْ تَرَ كَيْفَ ضَرَبَ اللّهُ مَثَلاً كَلِمَةً طَيِّبَةً كَشَجَرةٍ طَيِّبَةٍ أَصْلُهَا ثَابِتٌ وَفَرْعُهَا فِي السَّمَاء تُؤْتِي أُكُلَهَا كُلَّ حِينٍ بِإِذْنِ رَبِّهَا وَيَضْرِبُ اللّهُ الأَمْثَالَ لِلنَّاسِ لَعَلَّهُمْ يَتَذَكَّرُونَ" : "N'as-tu pas vu comment Dieu a cité en parabole une parole bonne, pareille à un arbre bon, dont la racine est ferme et la ramure (s'élève) dans le ciel, et qui, avec la permission de son Seigneur, donne à tout instant ses fruits ? Et Dieu cite (ainsi) des paraboles pour les hommes, afin qu'ils se rappellent" (Coran 14/24-25).

Qu'est cette "parole pure" ?
L'un des commentaires est qu'il s'agit de la foi ("والكلمة الطيبة هي: لا له إلا الله قاله ان عباس، أو الإيمان قاله مجاهد وابن جريج" : Al-Bahr ul-muhît, d'autres commentaires existent).
– La racine de l'arbre de la foi et du dîn est constituée des croyances (Ussûl).
– La ramure représente les actions de la foi et du dîn (Furû'), qui s'élèvent.
– Quant aux fruits (Ukul), ils sont l'Agrément, ainsi que les récompenses et les bénédictions, que Dieu accorde à la personne par rapport à cette racine et à ces branches (Tafsîr ul-Jalâlayn, Bayân ul-qur'ân).

Ce verset parle-t-il d'un arbre bon précis, auquel il compare la foi ?
La plupart des commentateurs pensent qu'il s'agit en effet du dattier. Un autre commentaire est qu'il s'agit du cocotier. Un autre commentaire (relaté de Ibn Abbâs) encore est qu'il s'agit d'un arbre paradisiaque.
Az-Zamakhsharî pense que la comparaison porte sur un arbre fruitier, quel qu'il soit : cela englobe le dattier, le figuier, la vigne, le grenadier ou autre (وأما الشجرة فكل شجرة مثمرة طيبة الثمار، كالنخلة وشجرة التين والعنب والرمان وغير ذلك).

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Dans la Sunna on lit que le Prophète (que Dieu le bénisse et le salue) a dit : "La foi est constituée de plus de 70 branches - ou plus de 60 branches. La plus haute d'entre elles est de dire : "Il n'y a de divinité que Dieu". Et la plus basse est d'enlever du chemin ce qui gêne (le passage). Et la pudeur est (aussi) une branche de la foi" : "عن أبي هريرة قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "الإيمان بضع وسبعون - أو بضع وستون - شعبة. فأفضلها قول لا إله إلا الله، وأدناها إماطة الأذى عن الطريق. والحياء شعبة من الإيمان" (Muslim, 35), "عن أبي هريرة عن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "الإيمان بضع وستون شعبة - أو بضع وسبعون - شعبة. فأرفعها لا إله إلا الله، وأدناها إماطة الأذى عن الطريق، والحياء شعبة من الإيمان" (Ibn Hibbân, 166).
Nous citons ce hadîth ici d'après l'interprétation selon laquelle le terme "shu'ab" (littéralement : "branches", mais signifiant ici : "parties") y désigne toute action qui est liée à "la foi", que cette action soit visible ou dans le cœur, et qu'elle soit action de spiritualité ou croyance pure (voir Fat'h ul-bârî 1/73) : cela englobe alors les racines également. D'après cette interprétation : "La plus haute d'entre elles est de dire : "Il n'y a de divinité que Dieu"", cela désigne le fait de prononcer cette parole pour entrer en islam.

Shâh Waliyyullâh écrit : "وثانيهما الإيمان الذي يدور عليه أحكام الآخرة من النجاة والفوز بالدرجات، وهو متناول لكل اعتقاد حق وعمل مرضي وملكة فاضلة؛ وهو يزيد وينقص. وسنة الشارع أن يسمى كل شيء منها إيمانا ليكون تنبيها بليغا على جزئيته، وهو قوله صلى الله عليه وسلم: "لا إيمان لمن لا أمانة له ولا دين لمن لا عهد له"، وقوله صلى الله عليه وسلم: "المسلم من سلم المسلمون من لسانه ويده" الحديث. وله شعب كثيرة.

ومثله كمثل الشجرة يقال للدوحة والأغصان والأوراق والثمار والأزهار جميعا: إنها شجرة؛ فإذا قطع أغصانها، وخبط أوراقها، وخرف ثمارها قيل: شجرة ناقصة؛ فإذا قلعت الدوحة بطل الأصل (...).

ولما لم يكن جميع تلك الأشياء على حد واحد جعلها النبي صلى الله عليه وسلم على مرتبتين: منها الأركان التي هي عمدة أجزائها؛ وهو قوله صلى الله عليه وسلم: "بني الإسلام على خمس شهادة أن لا إله إلا الله وأن محمدا عبده ورسوله وإقام الصلاة وإيتاء الزكاة والحج وصوم رمضان"؛ ومنها سائر الشعب (...).
 ويسمى مقابل الإيمان الأول بالكفر؛ وأما مقابل الإيمان الثاني فإن كان تفويتا للتصديق (...) - فهو النفاق الأصلي (والمنافق بهذا المعنى لا فرق بينه وبين الكافر في الآخرة بل المنافقون في الدرك الأسفل من النار)؛ وإن كان مصدقا مفوتا لوظيفة الجوارح، سمي فاسقا؛ أو مفوتا لوظيفة الجنان، فهو المنافق بنفاق آخر، وقد سماه بعض السلف نفاق العمل (وذلك أن يغلب عليه حجاب الطبع أو الرسم أو سوء المعرفة، فيكون ممعنا في محبة الدنيا والعشائر والأولاد، فيدب في قلبه استبعاد المجازاة والاجتراء على المعاصي من حيث لا يدري وإن كان معترفا بالنظر البرهاني بما ينبغي الاعتراف به (...)" (Hujjat ullâh il-bâligha, 1/465-466).

(Que Dieu le Très-Haut récompense celui qui a pris de son temps pour mettre au format informatique les planches qui vont suivre, que pour ma part j'ai réalisées à la main.)

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Planche 1 (les rudiments) :

Planche 1
La partie souterraine de l'arbre représente les Ussûl : il s'agit des croyances que le musulman doit avoir : aussi bien les croyances pures (A) que les croyances liées aux actions (B). Alors, bien sûr, quand on parle des croyances, il faut rappeler qu'il s'y trouve aussi le minimum d'amour (asl ul-hubb) et de crainte qu'il faut avoir pour Dieu et ce qu'Il a dit, et sans lequel la base même de la foi n'est pas acquise.

La partie aérienne de l'arbre représente quant à elle les Furû' : il s'agit de la pratique concrète du musulman, de son agir (C) : c'est-à-dire de pratiquer ce que l'on sait (par croyance B) être "obligatoire" ou "recommandé", et de s'abstenir de commettre ce que l'on sait (par croyance B) être "interdit" ou "déconseillé". Ces Furû' consistent en :
----- les actions du cœur telles que sincérité dans ce qu'on fait, amour complet pour Dieu (kamâl ul-hubb), dhikr ullâh, etc.
----- les actions extérieures : les actions extérieures relatives au culte ('ibâdât), celles relatives à la vie quotidienne ('adât), celles relatives aux droits des autres créatures, et celles relatives à l'engagement en faveur de l'islam (ta'yîd ud-dîn) :
------- Certaines actions sont de type "'ibâdât", d'autres de type "'âdât" : qu'est-ce que cette distinction signifie, et qu'est-ce qu'elle implique ? (ما معنى التمييز بين أعمال العبادات وأعمال العادات ؟) ;
------- Les règles (أحكام) qui orientent la vie du croyant sont de plusieurs niveaux ;
------- Pratiquer le Dîn et agir pour le Dîn ;
------- C'est le fait d'accomplir les actions demandées (ma'mûr bihâ) qui constitue la finalité. Quant au fait de se préserver des actions mauvaises (man'hî 'anhâ), cela est bien sûr nécessaire, mais l'objectif en est de ne pas nuire à la réalisation de la finalité.

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En fait, la classification A, B et C suscitée, nous l'avions exposée dans un article précédent comme suit...

Il y a 3 choses :
- A) avoir les bonnes croyances pures : Dieu est Unique ; Muhammad (sur lui soit la paix) est Son dernier Messager ; les Anges et les démons existent ; il y a une vie après la mort ; il y aura une résurrection des corps puis un jugement ; etc. ;
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B) avoir les bonnes croyances liées aux actions : Telle action est obligatoire ; telle autre est recommandée ; telle autre est purement autorisée ; telle action est déconseillée ; et telle autre est interdite - Tel élément est licite, et tel autre est illicite - Telle façon de réaliser telle action est déterminée (mu'ayyan), par contre, telle autre n'est pas déterminée et tout autre moyen permettant de la réaliser est légal -
- C) agir concrètement selon ces bonnes croyances B : donc, concrètement, accomplir les bonnes actions et se préserver des mauvaises
...

On retrouve d'ailleurs ces 3 choses dans la question : "هل الكافرون مخاطبون بالفروع ؟".

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Planche 2 :

La planche 2 change de perspective par rapport à la planche 1, employant le terme "Dîn", et va plus loin dans l'exposé.

2On voit ici :
– le Asl ud-Dîn, "le Minimum du Dîn", représenté par le "cœur" de l'arbre, sans lequel l'arbre meurt ;
– et puis il y a le Kamâl ud-Dîn, "la Complétude du Dîn", représenté par tout le reste. Il y a ainsi :
----- le Kamâl ud-Dîn dans les Ussûl (des croyances : A & B plus haut évoqués) ;
----- le Kamâl ud-Dîn dans les Furû' (des actions concrètes : C).

Ainsi :
D'une part, sans son cœur (Asl ud-Dîn), l'arbre ne peut pas du tout exister (dîn ma'dûm) : cela est composé de la partie essentielle des racines ainsi que de la base du tronc.
La partie essentielle des racines est constituée des croyances fondamentales (dharûriyyât ud-dîn) (lire notre article au sujet de la limite entre "foi" et "incroyance" : cet article là montre qu'il est des actions extérieures qui sont la preuve qu'on n'a pas ces croyances fondamentales, et ces actions sont donc "des actes de kufr akbar" ; parfois, chez certains de ceux qui adhèrent au message, il se peut cependant que le grave manquement par rapport à ce qui relève des dharûriyyat ud-dîn, cela soit dû à une ignorance ou à une mauvaise compréhension : tant que l'explication n'a pas été suffisamment donnée à un musulman de ce genre, on ne le considère pas kâfir : lire notre article consacré à iqâmat ul-hujja.) Alors, bien sûr, quand on parle des croyances, il faut rappeler qu'il ne s'agit pas seulement de croire en quelque chose, mais de croire en ces choses, avec, également, le minimum d'amour (Asl ul-hubb) et de crainte (Asl ul-khash'ya) qu'il faut avoir pour Dieu et ce qu'Il a dit, et sans lequel la base même de la foi n'est pas acquise.
Quant à la base du tronc, elle fait également partie du cœur de l'arbre : cette base consiste à prononcer au moins une fois par sa langue les deux témoignages de foi, et (d'après l'avis que je suis) à ensuite ne pas négliger la totalité des prières obligatoires (car sinon la base de la foi s'annihile). Le fait est que d'après cet avis, la prononciation des deux témoignages suffit pour entrer en islam ; cependant, si ensuite, volontairement et sans raison valable,  l'accomplissement de la prière rituelle obligatoire est négligé, alors la foi diminue jusqu'à disparaître : le Asl ul-îmân lui-même disparaît alors (et ce car l'action est constitutive de la foi d'après la définition des Aïmmat ul-Hadîth).

D'autre part, si l'arbre reste limité à la partie essentielle des racines et à la base du tronc, et n'a pas la partie nécessaire de ramure (soit il n'a pas l'autre partie du tronc, soit il a un tronc mais n'a aucune branche, soit il a certaines branches importantes mais pas d'autres branches également importantes), il est gravement incomplet (dîn nâqis). Ainsi en est-il de négliger la pratique des actions qui sont obligatoires (autres que la prière rituelle), ou de commettre des actions qui sont interdites (cliquez ici et ici). Un tel manquement constitue du "fisq asghar", également appelé : "kufr asghar".

Enfin, il existe l'arbre qui possède la partie essentielle de la racine, mais pas également la partie nécessaire des racines. Ceci revient au fait d'avoir Asl ud-Dîn mais d'avoir aussi certaines croyances qui sont déviantes (dhalâl ghayr kufr) par rapport à ce que Dieu agrée : il y a alors des manquements dans Kamâlu ussûl id-dîn : ce dîn est lui aussi gravement incomplet : dîn nâqis.

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Planche 3 :


Cette Planche 3 expose que :

Le Kamâl ud-Dîn dans les Ussûl, cela se subdivise en fait en :
----- Wâjib (obligatoire) ;
----- Nâfil (facultatif) : ainsi en est-il de la question de savoir laquelle de ces femmes est meilleure : Khadija bint Khuwaylid, Marie la mère de Jésus, Fâtima vint Muhammad ou Aïcha bint Abî Bakr (que Dieu les bénisse toutes) ? Adopter comme croyance une réponse à cette question, cela est purement facultatif...

De même, le Kamâl ud-Dîn dans les Furû', cela se subdivise en 2 :
----- Wâjib (obligatoire) : cela recouvre le fait de faire les actions "obligatoires" et les actions "fortement recommandées" (mandûb mu'akkad) ; et également le fait de se préserver de commettre les actions qui sont "interdites" et celles qui sont "fortement déconseillées" (mak'rûh tahrîmî) ;
----- Mustahabb (recommandé) : cela recouvre le fait de faire les actions "recommandées" (mustahabb / mandûb), ainsi que le fait de se préserver de faire les actions "légèrement déconseillées" (mak'rûh tanzîhî).

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Planche 4 :

Cette planche 4 expose maintenant ce qui suit...

Le Asl ud-Dîn (lequel constitue le cœur de l'arbre) comporte en fait :
--- l'adhésion (iltizâm) en les Dharûriyyat ud-Dîn, celles-ci étant constituées :
----- de l'adhésion à la croyance en l'Unicité de Dieu et en le caractère de messager de Dieu de Muhammad (sur lui soit la paix) (c'est là le cœur du cœur de l'arbre *),
----- ainsi que des autres Dharûriyyat ud-dîn (c'est là le reste du cœur de l'arbre, dans sa partie souterraine) ;
--- la prononciation (au moins une fois dans sa vie) des 2 témoignages de foi ;
--- le non-délaissement total de la prière rituelle obligatoire.
Ces 2 derniers éléments ont été représentés par la base du tronc (il s'agit cette fois du reste du cœur de l'arbre, mais dans sa partie aérienne).
(* Au point que l'ignorance ou la mauvaise compréhension ne constitue pas une excuse au sujet de ce cœur du cœur, et que celui qui se déclare musulman mais en renie le contenu sera qualifié immédiatement de kâfir bi-l-'ayn, sans besoin de qiyâm ul-hujja.)

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Le Kamâl ud-Dîn al-Wâjib dans les Ussûl, cela englobe les croyances autres que les Dharûriyyât ud-dîn mais qu'il est également nécessaire d'avoir. Il y a ainsi :
--- des points où ce que certains musulmans croient être la croyance correcte est en fait du dhalâl : l'avis correct au sujet de ce point de croyance est autre ;
--- des points où ce que certains musulmans croient être la croyance correcte est en fait une khata' ijtihâdî qat'î : l'avis correct au sujet de ce point de croyance est autre ;
--- enfin des points où la croyance est en soi nécessaire, et, des différents avis existant, un seul avis est correct, cependant, déterminer que tel avis est correct et tel autre erroné, cela n'est possible qu'à un niveau zannî.

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Le Kamâl ud-Dîn al-Wâjib dans les Furû', cela englobe :
--- le reste des 4 piliers de l'islam (la totalité des 5 prières rituelles quotidiennes, plus la zakât, le jeûne du ramadan et le pèlerinage à La Mecque) : vu leur place prééminente parmi toutes les actions obligatoires ("وحكم الإسلام في الظاهر ثبت بالشهادتين؛ وإنما أضاف إليهما الصلاة والزكاة والحج والصوم لكونها أظهر شعائر الإسلام وأعظمها" : Shar'h Muslim, 1/148), ces 4 actions là ont été figurées par le reste du tronc, celui-ci ayant une place prééminente parmi toute la ramure ;
--- le fait de pratiquer les autres actions "obligatoires", et que délaisser constitue une kabîra ; le fait de se préserver des actions "interdites", et que commettre constitue une kabîra ;
--- le fait de pratiquer les actions "fortement recommandées", et que délaisser constitue une saghîra ; le fait de se préserver des actions "fortement déconseillées", et que commettre constitue une saghîra.

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Enfin, on voit dans cette planche que la sève circule entre la racine et la ramure ; c'est cette sève qui alimente de l'intérieur et rend vivants : le tronc et les branches.
Cela représente le Dhikr ullâh ainsi que toutes les autres actions du cœur telles que Sincérité (Ikhlâs), Amour complémentaire pour Dieu (Kamâl ul-hubb lillâh), etc.

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Voici maintenant des arbres présentant des manquements ou des atrophies :

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L'arbre dont le cœur est miné par un ver blanc (kufr akbar) :
9
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L'arbre dont la racine présente de graves manquements :
8
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L'arbre dont la racine est parfaite, mais qui présente des manquements dans un ou plusieurs piliers de la pratique (prière, jeûne, aumône et pèlerinage) ainsi que dans d'autres branches de la ramure obligatoire :

7

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L'arbre dont la racine est parfaite, mais qui présente des manquements dans la ramure obligatoire :
6
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L'arbre dont la racine est parfaite et dont la ramure obligatoire est également présente, et qui ne présente de manquement que dans la partie facultative de la ramure :
5
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L'arbre qui comporte une atrophie (Bid'a) dans les croyances :
111
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L'arbre qui comporte une atrophie (Bid'a) dans les actions :
12

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Pour plus de détails, lire nos 6 articles suivants :

La Foi : Racine et Branches ;

Que signifie "avoir le Dîn Kâmil" ("le Dîn complet") ? ;

Que faut-il pour avoir le Minimum de Foi ? ;

Que désigne le terme "Bid'a" (l'innovation cultuelle) ? ;

Le musulman qui tient un propos de kufr akbar, sera-t-il systématiquement considéré "kâfir" et qualifié de tel ? – La Iqâmat ul-hujja : dans quels cas ? combien de temps doit durer l'explication ? ;

Différentes "étendues" de ce que désigne le terme "Foi" (الإيمان) ;

Quand Jundub relate avoir "appris la foi avant d'apprendre le Coran", que désigne-t-il par le terme "foi" ?.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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