Une objection : "Le concept d'un Dieu châtiant celui qui ne croit pas en Lui, divinise autre que Lui, ou n'adhère pas à la Voie qu'Il a communiquée, est-ce un concept juste ?"

Lors d'une petite discussion sereine que j'ai eue récemment avec une personne auparavant musulmane mais ayant quitté l'islam depuis peu, celle-ci m'a tenu (en substance) les propos suivants (elle m'a dit que c'est sur le Net qu'elle a découvert ces arguments l'ayant fait changer de perception) :

"J'ai abandonné l'islam parce que la rétribution par un Feu éternel, comme l'enseigne votre prophète, cela serait plus le fait d'un Dieu méchant et vengeur.
Or Dieu n'est qu'amour ; et Il est le grand Tout, l'énergie. Ce qui est essentiel c'est de se connecter à Lui, à la Source, par la méditation, et par le fait de n'être à son tour qu'amour vis-à-vis de tout.

Tu crois quoi ? que toi tu iras dans un hypothétique paradis, alors que toutes ces bonnes gens que tu vois passer iront brûler dans un invraisemblable enfer, éternellement ? Tout ça parce que toi tu crois en ton prophète Muhammad, et pas tous ces gens ? alors que certains parmi eux font davantage de bien aux autres que toi.

Faire souffrir éternellement tous ces gens dans un Feu, est-ce cela selon toi le Plan de Dieu pour l'humanité ? tout ça seulement parce que tous ces gens n'ont pas cru en Muhammad ?

Ne vois-tu pas que cela ne correspond pas aux Qualités de Dieu, et que ce n'est qu'une arnaque, montée par votre prophète pour faire peur aux hommes et les amener par cette menace de Feu éternel à le suivre, lui-même en ayant retiré comme profit qu'il a pu les utiliser pour assouvir une soif de pouvoir, de conquêtes et de femmes. 

Jésus, lui au moins, a apporté au monde l'amour christique.

Attention : Je ne suis désormais plus aucune religion, ni prétendument révélée, ni autre. Je ne suis donc pas devenu chrétien, ni hindou. Je compose moi-même ma voie.

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L'essentiel, c'est de se reconnecter à Dieu, la Source, en méditant ; et c'est de répandre le bien autour de soi, en étant soi-même tout amour vis-à-vis d'autrui.
Le mal ce n'est pas de ne pas croire en Dieu, puisque Dieu est toute chose : chacun croit en Lui, puisqu'il croit en ce qu'il voit.

De toutes façons Dieu n'est pas un Méchant se vengeant de ne pas avoir été cru : Il n'en a pas besoin.

L'homme mauvais est celui qui est mauvais en son intérieur, convoitant ce qu'autrui a, ou faisant du tort aux autres, fût-ce aux animaux.

Je me souviens que, lors d'un hajj que j'avais effectué quand j'étais encore musulman, mon oncle me dit là-bas que je ne devais pas commettre telle action, sinon je devrais m'acquitter d'un dam : le sacrifice d'un animal ! Alors c'est moi qui fais une bêtise, et, pour racheter celle-ci, je fais souffrir un animal en lui ôtant la vie ! 

L'homme bon, lui, n'ôte même pas la vie aux animaux pour les manger : il est végétarien.

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En plus il n'y a pas d'enfer, pas plus que de Paradis. Je n'y crois plus après m'être fait moi aussi arnaquer.

Mais bon, imaginons que Dieu aurait vraiment invité les gens à venir au Paradis, parce que là-bas se trouve tout le bien. C'est comme si j'invite tous les passants à venir dans un palais que j'aurais, parce que ce palais est magnifique. Celui qui vient, il en bénéficiera, et celui qui n'y vient pas, tant pis pour lui, il est perdant ; mais trouves-tu logique que je recherche ensuite tous ceux qui n'auront pas répondu présent à mon invitation pour les frapper ? 

Pourquoi Dieu châtierait-Il ceux qui ont simplement décliné Son invitation ?

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L'homme qui a fait le mal à un moment donné de sa vie souffrira de malheurs ultérieurement, dans cette même vie ; si cela ne suffit pas, il sera réincarné dans un corps pire.

Tout malheur qui touche un homme, c'est à cause d'un mal qu'il a commis auparavant, soit dans la même vie, soit dans sa vie antérieure. Car Dieu est Juste, Il n'inflige pas de difficulté à qui est bon.

Un homme qui souffrait d'un cancer à l'œil finit par rencontrer un médium, qui, le voyant, eut comme vision (par son regard spirituel) que ce cancer à l'œil était une punition pour cet homme parce que, dans sa vie antérieure, il était un guerrier et, après les batailles, il crevait les yeux des prisonniers.

L'homme ne cessera de se réincarner, sauf s'il réussit à atteindre, par la méditation et le bien à autrui, à être réintégré dans le grand Tout : Dieu, l'Amour, l'Energie Infinie. Et là il sera dans la béatitude éternelle."

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Réponse :

Tout d'abord, toute chose n'est pas Dieu, ni n'est "en Dieu".

Oui, il est des doctrines religieuses qui prétendent le contraire, et qui soutiennent que, par la méditation, on doit lever le voile sur la réalité et parvenir à la non-dualité du monde, par le retour de l'âme en Dieu.
A bien réfléchir, n'est-ce pas là, pourtant, un certain type de dualité reconnue, entre l'âme – présentée comme faisant partie de Dieu – et le corps, qui est une sorte de "barrière" entre le soi et la fusion avec Dieu – et qui ne peut donc pas être Dieu, puisque "empêchant la fusion avec Lui" – ? 
En islam, ni la matière qui nous entoure, ni nos âmes ne sont "en Dieu". Toute la création est "hors Dieu". Et ce n'est pas le corps physique qui constitue une entrave au rapprochement spirituel avec Dieu, mais le fait que l'homme néglige ce que Dieu aime de lui, ou commette ce que Dieu n'aime pas de lui. Dans le principe, ce que Dieu n'aime pas est primo le fait que l'homme divinise autre que Lui, secundo le fait que l'homme réalise quelque chose de ses multiples besoins d'une façon qui constitue un excès par rapport à la saine nature sur laquelle Dieu l'a créé. Dans le détail, il faut se référer à la Révélation de Dieu pour prendre connaissance de ce que Dieu aime de la part de l'homme et de ce qu'Il n'aime pas de sa part. 
"Rûh" et "Nafs" : l'"Ame"
Comment l'islam voit le corps et ce qui y est lié
Purifier son âme : de quoi ? comment ?
Délaisser volontairement certains plaisirs dunyawî étant institué (mashrû'), quelle est la différence entre ce délaissement (zuhd) et le monachisme (rahbâniyya) ? - هل ترك الحلال من الزهد المحمود، أو من الرهبانية المذمومة ؟ 
Dieu n'avait pas prescrit le monachisme aux adeptes du message de Jésus fils de Marie (Commentaire de Coran 57/26-27)
Le sens de la vie humaine : innocence et responsabilité, culte et gérance
L'Intelligence du Cœur (العقل بالقلب) & la Révélation qu'on Entend (سمع الوحي بالأذن) : Lumière sur Lumière (نور على نور)
Maqâssid ; Maslaha et Mafsada. Ce que la Révélation a l'objectif de faire naître et de protéger en l'homme.

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Ensuite, je n'ai aucune garantie personnelle d'être admis au Paradis.

Oui, ce dont je suis certain, c'est que les personnes qui meurent avec la foi agréée par Dieu et en ayant fait les œuvres agréées par Dieu seront admises au Paradis (éventuellement, après une punition temporaire pour les purifier de péchés qu'elles auront par ailleurs commis, sauf si Dieu décide de les leur pardonner directement) ; et que les personnes qui meurent en ayant rejeté la foi seront dans la Géhenne (si le message leur sera parvenu et qu'elles n'y auront pas adhéré).
Mais moi-même, dans quel état de croyance et d'actions je quitterai concrètement ce monde, je n'ai aucune garantie sur le sujet ; j'espère que Dieu me fera la faveur de me garder sur la voie droite jusqu'au bout, et que je quitterai ce monde avec la foi qu'Il agrée.

De l'autre côté, ces gens que nous voyons passer, nul parmi nous ne sait non plus ce à quoi ils adhéreront demain et sur quoi ils finiront leur vie.

Car il y a des hommes qui sont kâfir aujourd'hui, mais que Dieu guidera, qui apporteront foi un jour, et qui mourront avec la foi que Dieu agrée, la îmân.
Comme il est des hommes qui sont mu'min aujourd'hui mais qui, un jour, perdront la foi et qui mourront dans le kufr akbar.

Il y a même des hommes qui seront kâfir la très grande majorité du temps constituant leur vie, puis, seulement quelque temps avant de mourir, seront guidés par Dieu, apporteront foi, et mourront avec la îmân.
Comme il est des hommes qui auront la foi que Dieu agrée et feront quantité de bonnes actions la très grande majorité du temps constituant leur vie, puis, seulement quelque temps avant de mourir, seront éprouvés par Dieu, réagiront à cette épreuve en choisissant le kufr akbar, et mourront kâfir.
Le prophète Muhammad (que Dieu l'élève et le salue) a rappelé ces vérités en les termes suivants :
--- "L'homme agit pendant une longue période selon l'agir des gens du Paradis ; (mais) ensuite son agir lui est clôturé par l'agir des gens du Feu. Et l'homme agit pendant une longue période selon l'agir des gens du Feu ; (mais) ensuite son agir lui est clôturé par l'agir des gens du Paradis" : "إن الرجل ليعمل الزمن الطويل بعمل أهل الجنة، ثم يختم له عمله بعمل أهل النار. وإن الرجل ليعمل الزمن الطويل بعمل أهل النار، ثم يختم له عمله بعمل أهل الجنة" (Muslim, 2651) ;
--- "Le serviteur fait l'action des gens du Feu alors qu'il fait partie des gens du Paradis. Et le serviteur fait l'action des gens du Paradis alors qu'il fait partie des gens du Feu. Les actions (de toute la vie) ne (sont considérées) que par celles qui (les) clôturent*" : "إن العبد ليعمل عمل أهل النار وإنه من أهل الجنة، ويعمل عمل أهل الجنة وإنه من أهل النار؛ وإنما الأعمال بالخواتيم" (al-Bukhârî, 6233) ; * il s'agit ici des actions de asl ul-îmân, ou de kufr akbar qui viennent clôturer la vie (bien qu'il soit vrai que, même si on garde asl ul-îmân, il vaut mieux voir sa vie se clôturer par une action far'î de bien, que par une action far'î de mal ; d'autant plus que certains ulémas voient le hadîth : "يبعث كل عبد على ما مات عليه" : "Chaque serviteur (de Dieu) sera ressuscité dans l'état dans lequel il sera mort" – Muslim, 2878 – comme se rapportant aux actions far'î aussi) ;
--- "L'agir des gens du Paradis" ici mentionné désigne : "les actions d'obéissance : croyances, paroles et actions extérieures" (Fat'h ul-bârî 11/593).
Attention, ce n'est pas gratuitement que des hommes ayant agi toute leur vie dans la foi et le bien se perdront ainsi juste avant la fin : c'est que, malgré tout le bien qu'ils faisaient : soit en leur for intérieur ils étaient des Hypocrites (Munâfiq bi nifâq akbar) ; soit, sans être Munâfiq, ils se laissaient aller par ailleurs à d'autres actions, mauvaises, qu'ils minimisaient ; soit ils entretenaient dans leur cœur quelque chose de mauvais à leur propre sujet (une certaine fierté) ; à la fin, ayant été éprouvés par Dieu, ils échouent face à l'épreuve et abandonnent la foi : "والذي يخافه العارفون بالله من مكره أن يؤخر عنهم عذاب الأفعال، فيحصل منهم نوع اغترار فيأنسوا بالذنوب، فيجيئهم العذاب على غرة وفترة. وأمر آخر: وهو أن يغفلوا عنه وينسوا ذكره، فيتخلى عنهم إذا تخلوا عن ذكره وطاعته، فيسرع إليهم البلاء والفتنة؛ فيكون مكره بهم تخليه عنهم. وأمر آخر: أن يعلم من ذنوبهم وعيوبهم ما لا يعلمونه من نفوسهم، فيأتيهم المكر من حيث لا يشعرون. وأمر آخر: أن يمتحنهم ويبتليهم بما لا صبر لهم عليه فيفتنون به؛ وذلك مكر" (Al-Fawâ'ïd, Ibn ul-Qayyim, pp. 283-292). Pour en savoir plus sur ce point, lire la fin de mon article sur le fait que Dieu égare certains hommes.

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Dès lors, celui qui est aujourd'hui sur la vraie foi (îmân) doit remercier Dieu de l'avoir guidé et Lui être reconnaissant d'être, au moment présent (حالًا), dans un état meilleur que celui qui est dans le kufr. Cependant, il doit aussi s'efforcer de faire les actions qui mènent au Paradis, et non pas se suffire d'avoir la croyance qu'il faut. Et il doit, de surcroît, demander à Dieu de le maintenir sur la vraie foi et de le faire mourir avec la vraie foi, n'oubliant pas le risque existant qu'il perde sa foi un jour, et termine sa vie sur le kufr ; cela suite à une épreuve lui étant envoyée par Dieu pour tester sa foi et à laquelle il aura échoué. Cela alors même que, d'autre part, celui qui est actuellement dans le kufr peut éventuellement, dans le futur (مآلًا), être touché par la Grâce de Dieu, apporter foi (îmân) et se retrouver alors dans un état meilleur que le sien.

Voilà un second point, important à rectifier dans tout ce tu as dis.

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Troisième point : Contrairement à ce que tu affirmes, ce n'est pas seulement l'islam qui enseigne qu'il existe un Feu dans lequel, après une Résurrection et un Jugement, un certain nombre d'humains seront jetés et où ils subiront le châtiment :

Beaucoup de juifs aussi y croient (c'est dans leur tradition orale).

Et Jésus celui-là même dont tu dis qu'"il a apporté au monde l'amour christique" – en a (d'après les documents en notre possession) parlé explicitement :
--- "(...) Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t'en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s'éteint pas. (...) Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t'en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. (...) Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t'en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s'éteint pas. Chacun sera salé au feu." (Evangile selon Marc 9/44-49) ;
--- "Alors ils répondront, eux aussi : "Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?" Il leur répondra : "Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait." Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes à la vie éternelle" (Evangile selon Matthieu, 25/46) ;
--- "Serpents, engeance de vipères, comment pourriez-vous échapper au châtiment de la géhenne ?" (Evangile selon Matthieu, 23/33).

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Cela rappelé, je constate que tu fuis le concept d'un Dieu qui n'est pas seulement Aimant mais est aussi Punisseur... pour y revenir sans même t'en rendre compte !

En effet, d'abord tu dis que Dieu n'est qu'Amour et ne punit pas.
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Mais ensuite, dans le fil de la discussion, tu me parles de la sanction subie par un homme sous la forme d'un cancer à l'œil, suite à sa réincarnation dans un autre corps que dans sa vie antérieure, où il aurait commis tel acte de cruauté.
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Or, vu que selon toi Dieu est le Grand Tout, et que selon toi cet homme a amplement mérité cette sanction, cette sanction est l'œuvre de Dieu. Eh bien voilà : dans ta conception également, Dieu punit, et n'est pas qu'Amour.

Et, en passant, permets que je te dise que ce que tu décris là est une rétribution que je trouve fort étrange : la personne ne se souvient même pas d'une hypothétique vie antérieure, et ne se souvient donc pas y avoir commis telle faute, mais elle subit quand même – selon le médium que tu cites et crois – une sanction pour une cruauté qu'elle aurait commise dans cette vie antérieure.

En plus, tu trouves "bizarre" (c'est ta liberté sur le plan existentiel) que je suive ce que les prophètes de Dieu ont déclaré ("un Feu existe dans lequel des hommes seront châtiés après la résurrection"), par contre toi tu trouves tout à fait "bien" de croire en ce qu'"un médium" a déclaré, même si cela s'avère être une rétribution bien singulière : pas de jugement, pas de rappel de la faute, mais la sanction est quand même là...

Or, vois les différences avec la rétribution dont les prophètes de Dieu ont parlé. Cette rétribution-là ne se fera qu'après :

--- la distribution à chaque personne de son livre de compte ayant consigné ses croyances, ses paroles et ses actions : chacun recevra son livre, et il lui sera dit de le lire ("اقْرَأْ كَتَابَكَ كَفَى بِنَفْسِكَ الْيَوْمَ عَلَيْكَ حَسِيبًا" : Coran 17/14) : la personne y reverra tout ce qu'elle avait fait durant sa vie (de cœur, de raison, de langue ou d'autres membres du corps) ;
--- le jugement de chaque personne, avec questionnement par Dieu au sujet de ce qu'elle aura cru et fait sur Terre ("فَوَرَبِّكَ لَنَسْأَلَنَّهُمْ أَجْمَعِيْنَ عَمَّا كَانُوا يَعْمَلُونَ" : Coran 15/92-93) (d'après l'un des trois avis, en une fois, c'est toute l'humanité, dans la Plaine du Jugement, qui verra Dieu) (quant à "فَيَوْمَئِذٍ لَّا يُسْأَلُ عَن ذَنبِهِ إِنسٌ وَلَا جَانٌّ فَبِأَيِّ آلَاء رَبِّكُمَا تُكَذِّبَانِ يُعْرَفُ الْمُجْرِمُونَ بِسِيمَاهُمْ فَيُؤْخَذُ بِالنَّوَاصِي وَالْأَقْدَامِ فَبِأَيِّ آلَاء رَبِّكُمَا تُكَذِّبَانِ" - Coran 55/39-42 -, cela parle d'un moment ultérieur, après que le jugement aura été rendu : "ذلك يوم طويل وفيه مواطن، فيسألون في موطن ولا يسألون في آخر" : Tafsîr uz-Zamakhsharî ; "والثالث: لا يسألون عن ذنوبهم لأنهم يعرفون بسيماهم، فالكافر أسود الوجه، والمؤمن أغر الوجه محجل من أثر وضوئه، قاله الفراء" : Zâd ul-massîr) ;
--- la possibilité de se défendre et d'argumenter pour sa défense ("يَوْمَ تَأْتِي كُلُّ نَفْسٍ تُجَادِلُ عَن نَّفْسِهَا" : Coran 16/111, alors même que nul ne parlera ce jour-là qu'après en avoir obtenu l'autorisation : "يَوْمَ يَأْتِ لاَ تَكَلَّمُ نَفْسٌ إِلاَّ بِإِذْنِهِ" : Coran 11/105 : "وقال‏ قوم‏:‏ ذلك اليوم طويل، وله مواطن ومواقف، في بعضها يمنعون من الكلام، وفي بعضها يطلق لهم الكلام" : Tafsîr ul-Qurtubî) (d'après l'une des deux interprétations, c'est à chacun que Dieu parlera : "وأما قوله: {ولا يُكلِّمهمُ الله يَومَ القيامة}، يقول: ولا يكلمهم بما يحبون ويشتهون؛ فأما بما يسوءهم ويكرهون، فإنه سيكلمهم" : Tafsîr ut-Tabarî sur Coran 2/174 ; voir aussi MF 6/487) ; 
--- enfin, (en cas de défense basée sur le mensonge) la production du témoignage des membres de son propre corps ("الْيَوْمَ نَخْتِمُ عَلَى أَفْوَاهِهِمْ وَتُكَلِّمُنَا أَيْدِيهِمْ وَتَشْهَدُ أَرْجُلُهُمْ بِمَا كَانُوا يَكْسِبُونَ" : Coran 36/65 ; "حَتَّى إِذَا مَا جَاؤُوهَا شَهِدَ عَلَيْهِمْ سَمْعُهُمْ وَأَبْصَارُهُمْ وَجُلُودُهُمْ بِمَا كَانُوا يَعْمَلُونَ وَقَالُوا لِجُلُودِهِمْ لِمَ شَهِدتُّمْ عَلَيْنَا قَالُوا أَنطَقَنَا اللَّهُ الَّذِي أَنطَقَ كُلَّ شَيْءٍ وَهُوَ خَلَقَكُمْ أَوَّلَ مَرَّةٍ وَإِلَيْهِ تُرْجَعُونَ وَمَا كُنتُمْ تَسْتَتِرُونَ أَنْ يَشْهَدَ عَلَيْكُمْ سَمْعُكُمْ وَلَا أَبْصَارُكُمْ وَلَا جُلُودُكُمْ وَلَكِن ظَنَنتُمْ أَنَّ اللَّهَ لَا يَعْلَمُ كَثِيرًا مِّمَّا تَعْمَلُونَ" : Coran 41/20-22), ainsi que de la terre.

De plus, pour que la sanction due soit applicable au fautif, Dieu a instauré comme condition que l'action (de cœur, de raison, de langue ou du corps) que le fautif aurait dû faire, ou dont il aurait (au contraire) dû s'abstenir, le caractère "obligatoire" ou (au contraire) "interdit" était parvenu à cet homme, par le biais de la partie du message évoquant le statut de cet acte (cela quant au cas où le message était globalement parvenu à une personne, qui l'aura accepté, mais qui aura eu des manquements partiels parce que sur ce point elle n'aura pas pu savoir ce que le message disait, la personne sera excusée). Quant au cas d'une personne qui aura renié Dieu (n'aura pas cru en Son Existence, ou aura divinisé autre que Lui) parce qu'aucun message de Celui-ci ne lui sera parvenu, il y a divergence entre nos érudits quant à ce qui adviendra d'elle dans l'autre monde

Par ailleurs encore, le fait d'avoir renié l'Existence de Dieu, ou d'avoir divinisé un autre être que Lui, ou d'avoir renié Son message (alors même que le message était parvenu à la personne), Dieu ne pardonnera pas si la personne ne s'en sera pas repentie avant de mourir. Par contre, des fautes morales liées à Ses Droits mais moindres, et dont la personne ne se sera pas repentie, Dieu peut les lui pardonner par Faveur, ou la châtier temporairement par Justice : "إِنَّ اللّهَ لاَ يَغْفِرُ أَن يُشْرَكَ بِهِ وَيَغْفِرُ مَا دُونَ ذَلِكَ لِمَن يَشَاء" (Coran 4/116).
Quant aux fautes morales consistant en des lésions de droits d'autres créatures, ces dernières en recevront, à la faveur du Jugement Dernier, le dédommagement sur le compte du fautif.

Enfin, la sanction dans le Feu a pour finalité de purifier la personne (comme l'a souligné Ibn ul-Qayyim : "يوضحه الوجه الثامن أن النار خلقت تخويفا للمؤمنين وتطهيرا للخاطئين والمجرمين فهي طهرة من الخبث الذي اكتسبته النفس في هذا العالم. فان تطهرت هاهنا بالتوبة النصوح والحسنات الماحية والمصائب المكفرة لم يحتج إلى تطهير هناك، وقيل لها مع جملة الطيبين: "سلام عليكم طبتم فادخلوها خالدين". وإن لم تتطهر في هذه الدار ووافت الدار الأخرى بدرنها ونجاستها وخبثها، أدخلت النار طهرة لها ويكون مكثها في النار بحسب زوال ذلك الدرن والخبث والنجاسة التي لا يغسلها الماء؛ فإذا تطهرت الطهر التام أخرجت من النار. والله سبحانه خلق عباده حنفاء وهي فطرة الله التي فطر الناس عليها؛ فلو خلوا وفطرهم لما نشؤا إلا على التوحيد، ولكن عرض لأكثر الفطر ما غيّرها. ولهذا كان نصيب النار أكثر من نصيب الجنة وكان هذا التغيير مراتب لا يحصيها إلا الله. فأرسل الله رسله وانزل كتبه يذكر عباده بفطرته التي فطرهم عليها" : Hâdi-l-arwâh, p. 505. إنما يعذبه طهرة له ورحمة به، فعذابه مصلحة له وإن تألم به غاية الألم" : Hâdi-l-arwâh, p. 508. "وعلى التقادير الثلاث فالتعذيب أمر مقصود لغيره قصد الوسائل، لا قصد الغايات. والمراد أن الوسيلة إذا حصل على الوجه المطلوب زال حكمها" : Hâdi-l-arwâh, p. 509. "الثاني عشر أن العذاب مقصود لغيره لا لنفسه؛ وأما الرحمة والإحسان والنعيم فمقصود لنفسه. فالإحسان والنعيم غاية، والعذاب والألم وسيلة. فكيف يقاس أحدهما بالآخر" : Shifâ' ul-'alîl, p. 649. "السابع أن الجنة من مقتضى رحمته، والنار من مقتضى غضبه" : Shifâ' ul-'alîl, p. 647).

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Tout malheur qui touche une personne dans cette vie n'est pas toujours à cause d'un mal qu'elle a fait auparavant, ou d'une mauvaise parole qu'elle a prononcée auparavant.

La preuve : tu t'es mis à croire toi aussi que Jésus a été crucifié, n'est-ce pas... Pourtant tu reconnais toi-même qu'il était un homme bon, et tu dis qu'il "a apporté l'amour au monde". Etre crucifié entre deux brigands, est-ce d'après toi "une sanction amplement méritée", pour un "homme bon, qui a apporté au monde l'amour" (d'après ta nouvelle croyance à ce sujet)... Tu vois bien que, d'après toi aussi, en ce monde, un malheur touchant l'homme n'est pas toujours une sanction de la part de Dieu.

--- Les malheurs qui touchent les uns et les autres (certains plus que d'autres) pendant leur vie terrestre, ne sont pas toujours des punitions divines : parfois ils le sont, parfois pas.
--- Chaque Réussite en ce monde n'est pas toujours due à une Aide de la part de Dieu - Et chaque malheur en ce monde n'est pas toujours dû à un Mécontentement de la part de Dieu.

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Quand tu me dis que la finalité est de faire fusion avec Dieu, et cela sera la béatitude éternelle...

Je te réponds qu'on voit bien que même si le moyen évoqué dans ta nouvelle doctrine est différent de celui exposé dans la doctrine des prophètes, l'objectif reste le même : la béatitude éternelle, avec Dieu.

Simplement, la vérité est que la finalité est de vivre dans la proximité de Dieu (sans faire fusion avec Lui, ce qui est impossible, je t'en ai déjà parlé), et de contempler Sa face ; cela sera la béatitude éternelle.

L'historien Arnold Toynbee écrivait : "Dans cet univers mystérieux, il y a une chose dont l'Homme peut être sûr. L'Homme lui-même n'est certainement pas la plus grande présence de l'Univers. (...) Le but de l'Homme est de chercher la communion avec la présence cachée derrière les phénomènes, et de la rechercher dans le dessein de mettre son moi en harmonie avec cette réalité spirituelle absolue". Il écrit encore : "Le but véritable d'une religion supérieure, c'est de communiquer les enseignements spirituels et les vérités qui sont son essence à des âmes aussi nombreuses que possible, afin que chacune de ces âmes soit ensuite capable de remplir la vraie fin de l'Homme. La vraie fin de l'Homme est de glorifier Dieu et de jouir de Lui à jamais" (La Religion vue par un historien).

Ibn Taymiyya écrit quant à lui : "Dieu a créé la création [= les hommes et les djinns] pour qu'ils L'adorent, ce qui englobe qu'ils Le connaissent, se tournent vers Lui, L'aiment et agissent sincèrement pour Lui. Par Son évocation (dhikr) leurs cœurs s'apaisent, et par le fait de Le voir dans l'au-delà leurs yeux se rafraîchiront. Il n'y a rien qu'Il leur donnera dans l'au-delà qui leur sera plus aimé que de Le regarder, et il n'y a rien qu'Il leur donne en ce monde qui soit plus grand que d'avoir foi en Lui. (…) Sans cela ils n'auront ni bien (salâh) ni réussite, ni bonheur ni plaisir ; au contraire, celui qui s'est détourné du souvenir de son Rabb, celui-là aura une existence étroite et (Dieu) le ressuscitera le jour de la résurrection aveugle" : "الوجه الثاني: أن الله خلق الخلق لعبادته، الجامعة لمعرفته والإنابة إليه ومحبته والإخلاص له. فبذكره تطمئن قلوبهم؛ وبرؤيته في الآخرة تقر عيونهم. ولا شيء يعطيهم في الآخرة أحب إليهم من النظر إليه؛ ولا شيء يعطيهم في الدنيا أعظم من الإيمان به. وحاجتهم إليه في عبادتهم إياه وتألههم كحاجتهم وأعظم في خلقه لهم وربوبيته إياهم؛ فإن ذلك هو الغاية المقصودة لهم؛ وبذلك يصيرون عاملين متحركين. ولا صلاح لهم ولا فلاح، ولا نعيم ولا لذة، بدون ذلك بحال. بل من أعرض عن ذكر ربه فإن له معيشة ضنكا ونحشره يوم القيامة أعمى" (MF 1/23). 

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Tu prétends qu'ôter la vie d'un animal est acte de cruauté :

Pourtant, que ferais-tu si ta maison était envahie de cafards ou de fourmis rouges, et que tu avais des enfants en bas-âge à protéger ? L'existence sur cette Terre est une lutte pour la survie : c'est the struggle for life. Pour l'homme aussi, cette struggle existe, mais elle doit être menée avec miséricorde et sans excès.

Si tu dis que Dieu n'est qu'Amour et qu'Il n'aime pas qu'on fasse souffrir un être vivant, comment expliques-tu que dans l'univers – que moi je crois avoir été "créé par Lui hors de Lui", et toi tu crois être "en Lui" – les animaux s'entre-tuent les uns les autres pour leur besoin de s'alimenter ? C'est bien Dieu qui a institué la chaîne alimentaire dans la nature, n'est-ce pas ? 

Et même si tu ne mangeais que des végétaux, on sait aujourd'hui que les végétaux aussi ressentent qu'on les arrache, ou qu'on coupe une partie d'eux, et qu'ils en souffrent eux aussi. 

Par ailleurs, Dieu nous a dotés d'incisives (pour couper les végétaux dont nous nous nourrissons) et de molaires (pour broyer les grains que nous consommons), mais aussi de 4 canines : d'après toi - qui crois malgré tout en un Créateur - à quoi peuvent donc bien être destinées ces canines chez l'humain ?
Quant au fait de dire que le système digestif humain n'est pas fait pour digérer de la viande, cela est inexact, comme tu pourras le lire dans cette traduction française d'un article consacré à ce point.
Certains objectaient à cela que les grands singes tels que gorilles et chimpanzés sont eux aussi dotés de canines, bien qu'exclusivement herbivores. Or c'est là ce que l'on croyait ; mais il s'est ensuite avéré que ces grands singes ne sont, en réalité, que principalement herbivores : à l'occasion, ils ne rechignent pas à manger de petits animaux qu'ils chassent.
Alors, bien sûr, l'islam n'impose aucunement la consommation carnée à ses adeptes. Si c'est par goût personnel que quelqu'un préfère ne pas manger de viande, eh bien c'est son choix ; de même, si quelqu'un a une digestion difficile et se sent trop lourd quand il mange de la viande, eh bien qu'il n'en mange pas ; et si cela lui cause des problèmes de santé, eh bien qu'il préserve sa santé. Mais ce que je veux te montrer, c'est que je ne trouve pas avéré de dire que l'homme - que ce soit dans une perspective physique, ou émotionnelle - n'est pas fait pour manger de la viande d'animaux qu'il aura au préalable abattus.

Par contre, oui, un humain ne doit ôter la vie à des animaux qu'en cas de besoin (soit parce qu'il en a besoin pour s'alimenter, soit parce que l'animal est dangereux, ou nuisible), et non pas gratuitement : cela est dit dans des hadîths bien connus. Et quand il lui ôte la vie, il doit le faire souffrir le moins possible : cela aussi est dit dans des hadîths.

Reste le fait de sacrifier un animal à Dieu : cela a été considéré lui aussi comme un besoin, au même titre que celui d'en manger la chair : il s'agit d'un besoin cultuel, dans la perspective où cet animal précis est propriété de l'homme, qui fait ainsi une offrande à Dieu. Par ailleurs, la chair d'un dam est donnée aux pauvres.

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Quant au fait que le prophète Muhammad (sur lui soit la paix), mais aussi avant lui les prophètes Moïse, Josué, David, Salomon (sur eux soit la paix) ont fait la guerre à leurs ennemis :

... c'était pour des raisons précises, évoquées dans les articles suivants :
--- Tous les prophètes de Dieu ont invité les hommes à se relier avec Dieu l'Unique et à réformer (Islâh) leurs croyances, leurs pensées et leurs actions. Cependant, ils furent différents dans certains aspects de leur personnalité, et exercèrent leur mission dans des réels différents ;
--- La paix est ce que nous souhaitons – Les différents cas de combat (défensif /offensif) évoqués dans le Coran, et leurs causes (أسباب) ;
--- La règle première est le caractère sacré de la vie de tout humain (musulman ou pas) - Lors d'un conflit armé, il n'est pas autorisé de viser des non-combattants ; il n'est pas autorisé non plus de trahir la parole donnée ;
--- Qu'est-ce que le Coran et les hadîths enseignent-ils réellement au sujet des captifs de guerre et du butin, pour l'époque du Prophète (صلى الله عليه وسلم) et de ses Compagnons ? ;
--- Pourquoi les Musulmans avaient-ils considéré les conquêtes des Mongols (XIIIè siècle) comme une mauvaise chose, alors que eux-mêmes avaient conquis des terres ?.
Le combat n'est pas comparable au fait de prier et d'être généreux vis-à-vis d'autrui : ces deux dernières actions sont recherchées en soi (matlûb  nafsihî). Par contre, combattre leurs ennemis, cela n'a été institué (pour certains des prophètes de Dieu) que par cause extérieure (mashrû' li 'âridh) : "الوجه السادس: أنه من المعلوم أن القتال إنما شرع للضرورة" (Al-Jawâb us-sahîh, 1/72).

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Le point central qui te contrarie est la question du châtiment que Dieu infligera à celui qui n'aura pas cru en le message de l'un de Ses prophètes :

Pourquoi donc, dis-tu, Dieu châtierait-Il les humains qui n'auront pas cru en Son Unicité, ou qui auront cru en Lui mais n'auront pas cru en Son Message leur étant pourtant parvenu, alors même que par ailleurs ils auront eu une vie de bonté vis-à-vis des êtres vivants autour d'eux sur Terre ?
Pourquoi, plutôt, ne rétribue-t-Il pas ces hommes pour leurs actions de bonté faites vis-à-vis des autres créatures, sans les châtier pour n'avoir pas cru en Lui ?
Tout au plus, pourquoi donc ne les renvoie-t-Il pas au néant ?
Pourquoi châtier dans un Feu perpétuel ceux qui n'ont pas cru en Lui
 ?

Dieu nous a effectivement adressé, à nous tous, l'invitation à venir dans Son Palais et à venir Le contempler :

Dieu nous a créés pour que nous puissions vivre dans l'éternité, et que nous puissions Le contempler. Mais Il veut que nous méritions cette faveur. C'est pourquoi Il nous fait traverser l'épreuve de la vie terrestre.
"Et Dieu invite à la Demeure de la Paix" : "وَاللّهُ يَدْعُو إِلَى دَارِ السَّلاَمِ؛ وَيَهْدِي مَن يَشَاء إِلَى صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ"
(Coran 10/25).
Même à ceux qui refusaient de croire en le message que Dieu les avait chargés de le leur délivrer, des Messagers dirent : "Est-ce au sujet de Dieu qu'il y a (en vous) un doute, (Lui qui est) le Créateur des cieux et de la Terre ? Il vous appelle afin de vous pardonner vos péchés" : "وَقَالُواْ إِنَّا كَفَرْنَا بِمَا أُرْسِلْتُم بِهِ وَإِنَّا لَفِي شَكٍّ مِّمَّا تَدْعُونَنَا إِلَيْهِ مُرِيبٍ قَالَتْ رُسُلُهُمْ أَفِي اللّهِ شَكٌّ فَاطِرِ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِ يَدْعُوكُمْ لِيَغْفِرَ لَكُم مِّن ذُنُوبِكُمْ وَيُؤَخِّرَكُمْ إِلَى أَجَلٍ مُّسَمًّى" (Coran 41/9-10). 

Dans la Sunna est relatée cette parabole :

"Un Seigneur a bâti une demeure, y a organisé un banquet, puis a envoyé quelqu'un inviter (les gens). Celui qui a répondu à l'invitation est entré dans la demeure, a participé au banquet, et le Seigneur a été satisfait de lui. Et celui qui n'a pas répondu à l'invitation n'est pas entré dans la demeure, n'a pas participé au banquet, et le Seigneur a été mécontent de lui" : "مثله كمثل رجل بنى دارا، وجعل فيها مأدبة، وبعث داعيا؛ فمن أجاب الداعي دخل الدار وأكل من المأدبة؛ ومن لم يجب الداعي لم يدخل الدار ولم يأكل من المأدبة" (al-Bukhârî, 6852) ; "سيد بنى دارا، فصنع مأدبة، وأرسل داعيا. فمن أجاب الداعي، دخل الدار، وأكل من المأدبة، ورضي عنه السيد؛ ومن لم يجب الداعي، لم يدخل الدار، ولم يطعم من المأدبة، وسخط عليه السيد." قال: "فالله: السيد؛ ومحمد: الداعي؛ والدار: الإسلام؛ والمأدبة: الجنة (ad-Dârimî, 11, hadîth dha'îf).

L'épreuve de cette vie est déterminante, cette vie où nous ne Le voyons pas mais devons croire en Lui, où nous avons des besoins très terre à terre en même temps que des devoirs spirituels et moraux, où nous avons des besoins individuels mais vivons en société, où nous formons des communautés humaines vivant au milieu de, ou au voisinage d'autres communautés humaines qui sont différentes de la nôtre dans sa couleur de peau, sa langue, sa religion ou sa culture.

Seuls ceux qui réussiront cette épreuve seront admis dans la Demeure de la Paix, où ils pourront vivre dans la proximité de Dieu et Le contempler.

Or, réussir cette épreuve, c'est certes faire le bien autour de soi, comme tu l'as dit, mais c'est aussi, et avant tout, reconnaître Dieu, et Le connaître tel qu'Il est.
C'est ne pas commettre d'injustice envers ceux qui sont à nos côtés sur terre (ce qui inclut les animaux), mais c'est aussi ne pas commettre d'injustice envers Dieu.
Or, ne pas reconnaître l'Existence de Dieu, ou donner à autre que Dieu ce que Lui seul mérite (notre action d'adoration), c'est agir injustement envers Lui. Le Prophète avait dit à Mu'âdh :
"Le droit que Dieu a sur les hommes est que ceux-ci fassent Sa 'Ibâda et ne Lui fassent Shirk de rien": "حق الله على العباد أن يعبدوه ولا يشركوا به شيئا" (al-Bukhârî, Muslim). Ne pas reconnaître l'existence de Dieu, ou ne pas reconnaître Son caractère divin, ou diviniser un autre que Lui, c'est donc faire une injustice vis-à-vis de Dieu : "إِنَّ الشِّرْكَ لَظُلْمٌ عَظِيمٌ" (Coran 31/13).

Qu'est-ce que Dieu gagne-t-Il à ce que Nous reconnaissions Son Existence et Son caractère divin, et n'adorions que Lui ? 
Rien qu'Il n'ait déjà. 

Mais Il aime que Sa Grandeur et Ses autres Qualités soient connues, et Il aime être reconnu ; c'est pourquoi Il nous a créés : pour que nous puissions Le connaître ici, Le Glorifier et nous rapprocher spirituellement de Lui, et, alors dans l'autre monde Le contempler. "Et il n'y a aucun (être) qui aime plus les éloges que Dieu ; c'est pourquoi Il a fait les éloges de Lui-même" : "ولا شيء أحب إليه المدح من الله؛ ولذلك مدح نفسه" (al-Bukhârî, 4358, Muslim, 2760). "Et il n'y a aucun être qui aime plus les éloges que Dieu ; c'est à cause de cela qu'Il a promis le Paradis [à celui qui fait Ses éloges]" : "ولا أحد أحب إليه المدحة من الله؛ ومن أجل ذلك وعد الله الجنة" (al-Bukhârî, 6980), "ولا شخص أحب إليه المدحة من الله؛ من أجل ذلك وعد الله الجنة" (Muslim, 1499). 

Dieu étant Bon, c'est par Générosité qu'Il a créé les djinns et les humains pour leur offrir de mériter de pouvoir Le connaître et de Le contempler.
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Nous, humains, tous les humains, Il nous invite donc à connaître Sa Perfection en ce monde, à entrer dans l'Alliance avec Lui, et à se rapprocher de Lui, et, alors, à pouvoir dans l'autre monde Le contempler, en étant dans un lieu où, en sus, Il honorera ses hôtes par des bienfaits de type physique et mental (nourriture délicieuse, palais magnifiques, jardins sublimes, etc.).
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Il nous a fait là une Offre inestimable.
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Et pour que nous puissions faire cela, Dieu nous a créés capables de réfléchir, d'aimer, d'apprécier la beauté et la valeur des choses ; nous a créés dotés d'un sens spirituel ; et nous a ainsi créés aptes à Le connaître bien que ne Le voyant pas ; à faire des choix pendant notre vie conduite sur Terre ; et à en être responsables. 
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"Nous n'avons été créés que pour vivre dans la compagnie du Créateur, Le connaissant, conversant avec Lui, et le contemplant, et cela dans le séjour éternel. (Dieu a fait que) notre existence débute en ce bas-monde parce que celui-ci est comme une école primaire dans laquelle nous apprenons à écrire et à nous comporter convenablement, et cela afin que l'enfant soit apte aux (différents) degrés une fois parvenu à sa puberté" : "إنما خلقنا لنحيا مع الخالق في معرفته ومحادثته ورؤيته في البقاء الدائم؛ وإنما ابتدئ كوننا في الدنيا لأنها في مثال مكتب، نتعلم فيه الخط والأدب، ليصلح الصبي عند بلوغه للرتب" (Sayd ul-khâtir, Ibn ul-Jawzî).

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Celui qui rejette cette invitation de Dieu, cela Le courrouce
. Car cela consiste à refuser Son invitation à Le connaître et à Le contempler. Cela consiste à s'opposer à l'objectif pour lequel Il nous a créés. Cela consiste à faire preuve d'ingratitude envers Lui, Lui dont on n'a cessé et on ne cesse de profiter des bienfaits...

De même, l'homme qui accepte sur le fond Son invitation mais refuse toute voie qui mène à Son palais, préférant déterminer par lui-même la voie qui y mène, ou qui s'en tient à une voie antérieure et refuse la dernière voie qu'Il a fait parvenir pour arriver à Son palais, cela Le courrouce également, pour les mêmes raisons. La Voie apportée par le prophète Muhammad (sur lui soit la paix) n'est pas concernée en soi, mais en tant que Voie actuellement agréée par Dieu : avant elle, ce fut la même chose pour la Voie apportée par des messagers antérieurs.

L'homme qui accepte l'invitation de Dieu et adhère à la voie qu'Il agrée pour la période où cet homme vit, mais qui, dans les faits, commet des écarts par rapport à cette voie, ces écarts courroucent également Dieu, même si cela est moindre que le Courroux précédent, vu que la faute est moindre.

Personnellement je trouve ta comparaison inappropriée : Dieu n'est pas comme toi, ou moi, voulant faire profiter de sa maison les passants et les y invitant donc, recevant des acceptations mais aussi des déclinations d'invitation plus ou moins polies. Toi et moi n'avons pas créé ces passants, ne leur avons pas tout donné.

A la différence du cas de Dieu par rapport à ceux qu'Il invite.

Une meilleure parabole aurait été la suivante...

Dans une cité vivaient naguère 7 frères jumeaux. C'est depuis longtemps qu'ils n'avaient plus de parents (ils ne se souvenaient pas à quoi ceux-ci pouvaient bien ressembler). Mais, aussi longtemps qu'ils pouvaient se le rappeler, ils n'avaient globalement manqué de rien, ayant grandi sous l'assistance d'un tuteur qui dépensait sur eux de l'argent qui arrivait d'où ils ne savaient pas, leur achetait de quoi vivre, boire, se vêtir, s'instruire et se soigner... Ces 7 frères jumeaux avaient grandi ensemble, comblés de ces faveurs et bienfaits, ne manquant globalement de rien.
Or, le jour où ils passèrent à l'âge adulte, ces jeunes reçurent la visite d'un cavalier venu leur délivrer un message : tout ce dont ils jouissaient depuis leur naissance provenait en fait du roi du pays, lequel était bon et charitable, lequel leur avait offert à distance jusqu'à présent (et le leur offrait encore et toujours) ce dont ils avaient besoin, et lequel veillait sur eux à distance.
Ils entendirent le messager leur dire qu'ils ne pouvaient pas voir le roi actuellement, mais que celui-ci était au courant de tout ce qu'ils faisaient ; aujourd'hui il se faisait connaître à eux, et les invitait à agir pour pouvoir le rencontrer plus tard, et vivre alors dans son magnifique palais, admirant sa splendeur et sa gloire.
Agir ? il s'agissait, leur faisait dire le roi par le truchement du cavalier, qu'ils proclament autour d'eux reconnaître le roi comme ayant autorité sur eux, comme leur bienfaiteur, qu'ils lui adressent chaque jour quelques remerciements, et qu'ils ne fassent parvenir qu'à lui leurs demandes, qu'ils se relient à lui à distance, par leur cœur, tout cela en sus de se comporter avec bienveillance les uns envers les autres et en restant, pour chaque domaine de leur vie, dans le cadre de ce qu'il agrée...

– Or l'un de ces jeunes hommes s'exclama : "Moi, je ne crois que ce que je vois ; or je n'ai jamais vu ce roi dont tu parles. Il n'y a donc pas de roi ! Ce dont nous profitons depuis notre tendre enfance nous vient de notre tuteur, mais pas d'un hypothétique roi !"
– Un second fit : "Il y a probablement un roi, et c'est peut-être lui seul qui nous envoie ce dont nous jouissons. Seulement, je ne peux être sûr de rien, car je ne le vois pas. Et je n'ai pas le temps de me le demander ; j'ai d'autres occupations."
– Un troisième dit : "Il y a un roi, certes, mais il est bien lointain... Le seigneur de la cité, lui, est plus à notre portée : je vois son palais ; c'est donc au seigneur que j'envoie mes demandes par ses gardes ; il intercédera ensuite pour moi auprès du roi."
– Un quatrième fit la réflexion suivante : "Il y a un roi, oui, mais je ne pense pas qu'il ait le temps de s'intéresser à nous. Un roi s'occupe de gérer son royaume, et pas de regarder ce que nous 7 pouvons faire ou ne pas faire, croire ou ne pas croire. Qui me dit que la promesse que nous entendons par la bouche de cet homme nous parvient réellement du roi, et que cet homme n'est pas en train de nous raconter des histoires ? Je refuse cette invitation future à venir au palais du roi. Et je vais vivre comme je le juge bon."
– Un cinquième dit : "Moi, ce qui m'importe c'est de bien agir envers autrui. Cela oui. Par contre, croire en un roi que je n'ai jamais vu : très peu pour moi."
– Un sixième accepta le message, et résolut de se conformer à celui-ci à partir de ce jour-là. Par la suite, un peu faible, il allait cependant, de temps à autre, avoir quelques manquements. 
– Le septième aussi accepta le message, et, lui, resta le plus fidèle possible au message qui leur avait été envoyé par leur roi."

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Comment penses-tu que, le moment venu, le roi va agir vis-à-vis de chacun de ces 7 frères qu'il avait comblés de bienfaits et qu'il avait invités à mériter de séjourner dans son palais pour contempler sa gloire ?
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Le 7ème, il l'honorera et lui accordera ce qu'il lui avait promis par le truchement de son messager.
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Seulement tu devines bien la différence entre le traitement que le roi réservera au 6ème (qui a accepté son message du roi mais s'est laissé aller à quelques manquements de temps à autre) et celui qu'il réservera aux 5 premiers, qui, eux, pour une raison ou une autre, ont purement et simplement réfuté le message royal et refusé l'invitation de leur bienfaiteur de toujours...
Le roi aura pris ces refus comme une offense par rapport à son offre inestimable ; et comme une extrême ingratitude par rapport à tous les bienfaits dont ces frères jumeaux avaient profité et dont ils continuaient à profiter.

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Dans le passage suivant du Coran, après avoir énuméré quelques-uns de Ses Bienfaits temporels, Dieu conclut par : "Ils connaissent le Bienfait de Dieu, ensuite ils renient ce [Bienfait] et la plupart ne croient pas !" : "وَاللّهُ أَخْرَجَكُم مِّن بُطُونِ أُمَّهَاتِكُمْ لاَ تَعْلَمُونَ شَيْئًا وَجَعَلَ لَكُمُ الْسَّمْعَ وَالأَبْصَارَ وَالأَفْئِدَةَ لَعَلَّكُمْ تَشْكُرُونَ أَلَمْ يَرَوْاْ إِلَى الطَّيْرِ مُسَخَّرَاتٍ فِي جَوِّ السَّمَاء مَا يُمْسِكُهُنَّ إِلاَّ اللّهُ إِنَّ فِي ذَلِكَ لَآيَاتٍ لِّقَوْمٍ يُؤْمِنُونَ وَاللّهُ جَعَلَ لَكُم مِّن بُيُوتِكُمْ سَكَنًا وَجَعَلَ لَكُم مِّن جُلُودِ الأَنْعَامِ بُيُوتًا تَسْتَخِفُّونَهَا يَوْمَ ظَعْنِكُمْ وَيَوْمَ إِقَامَتِكُمْ وَمِنْ أَصْوَافِهَا وَأَوْبَارِهَا وَأَشْعَارِهَا أَثَاثًا وَمَتَاعًا إِلَى حِينٍ وَاللّهُ جَعَلَ لَكُم مِّمَّا خَلَقَ ظِلاَلاً وَجَعَلَ لَكُم مِّنَ الْجِبَالِ أَكْنَانًا وَجَعَلَ لَكُمْ سَرَابِيلَ تَقِيكُمُ الْحَرَّ وَسَرَابِيلَ تَقِيكُم بَأْسَكُمْ كَذَلِكَ يُتِمُّ نِعْمَتَهُ عَلَيْكُمْ لَعَلَّكُمْ تُسْلِمُونَ فَإِن تَوَلَّوْاْ فَإِنَّمَا عَلَيْكَ الْبَلاَغُ الْمُبِينُ يَعْرِفُونَ نِعْمَتَ اللّهِ ثُمَّ يُنكِرُونَهَا وَأَكْثَرُهُمُ الْكَافِرُونَ" (Coran 16/78-83).

Quant au passage suivant, après avoir énuméré des Bienfaits temporels, Dieu dit : "Croient-ils donc en le faux, et le Bienfait de Dieu ne croient-ils pas, eux ?" : cette fois, le Bienfait de Dieu en lequel certains hommes ne croient pas ne renvoie plus aux bienfaits temporels (comme dans le verset 16/83) mais au Message envoyé par Dieu, rappelant aux hommes de Le reconnaître et de ne rendre le culte qu'à Lui, et leur exposant la Voie qu'Il agrée pour qu'ils puissent se rapprocher de Lui et alors, dans l'autre monde, puissent Le contempler (cf. Tafsîr ul-Baghawî ; voir aussi Tafsîr ul-Qurtubî) : "وَاللّهُ خَلَقَكُمْ ثُمَّ يَتَوَفَّاكُمْ وَمِنكُم مَّن يُرَدُّ إِلَى أَرْذَلِ الْعُمُرِ لِكَيْ لاَ يَعْلَمَ بَعْدَ عِلْمٍ شَيْئًا إِنَّ اللّهَ عَلِيمٌ قَدِيرٌ وَاللّهُ فَضَّلَ بَعْضَكُمْ عَلَى بَعْضٍ فِي الْرِّزْقِ فَمَا الَّذِينَ فُضِّلُواْ بِرَآدِّي رِزْقِهِمْ عَلَى مَا مَلَكَتْ أَيْمَانُهُمْ فَهُمْ فِيهِ سَوَاء أَفَبِنِعْمَةِ اللّهِ يَجْحَدُونَ وَاللّهُ جَعَلَ لَكُم مِّنْ أَنفُسِكُمْ أَزْوَاجًا وَجَعَلَ لَكُم مِّنْ أَزْوَاجِكُم بَنِينَ وَحَفَدَةً وَرَزَقَكُم مِّنَ الطَّيِّبَاتِ أَفَبِالْبَاطِلِ يُؤْمِنُونَ وَبِنِعْمَتِ اللّهِ هُمْ يَكْفُرُونَ وَيَعْبُدُونَ مِن دُونِ اللّهِ مَا لاَ يَمْلِكُ لَهُمْ رِزْقًا مِّنَ السَّمَاوَاتِ وَالأَرْضِ شَيْئًا وَلاَ يَسْتَطِيعُونَ" (Coran 16/70-73). 

"Et ceux qui auront cru en le faux et auront renié Dieu, eux sont les perdants" : "وَالَّذِينَ آمَنُوا بِالْبَاطِلِ وَكَفَرُوا بِاللَّهِ أُوْلَئِكَ هُمُ الْخَاسِرُونَ" (Coran 29/52). Le faux est ici : ce qui est adoré étant autre que Dieu ("ما يعبد من دون الله" : Tafsîr ul-Jalâlayn).

Dans la Sunna on lit ceci : "Nul autre que Dieu n'est autant patient face à une offense qu'il entend : on Lui confère un associé, et on Lui confère un enfant, et malgré cela Il garde saufs les (humains qui font ainsi), et les nourrit" : "عن أبي موسى، قال: قال رسول الله صلى الله عليه وسلم: "لا أحد أصبر على أذى يسمعه من الله عز وجل؛ إنه يشرك به، ويجعل له الولد، ثم هو يعافيهم ويرزقهم" (Muslim, 2804 ; al-Bukhârî, 5748).

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Cela dit, d'après certains ulémas, celui qui sera mort kâfir mais ayant fait des actions de bien telles que agir en bien avec sa parenté, nourrir le nécessiteux, assister les hommes dans la détresse, etc., ces actions lui seront également pesées le Jour du Jugement : elles ne pourront pas peser plus lourd que sa croyance de kufr akbar, mais elles seront néanmoins la cause d'un châtiment moindre (bien que lui aussi perpétuel, à cause du kufr akbar) que celui qui touchera celui qui sera mort kâfir sans avoir fait autant d'actions de bien.
Parallèlement, celui qui sera mort kâfir en ayant, en plus, fait des actions de mal, celui-là aura un châtiment plus lourd encore que celui qui touchera celui qui sera mort kâfir sans avoir fait autant d'actions de mal. Il peut s'agir d'actions de mal concernant les droits de Dieu (comme l'adultère), ou concernant les droits d'autrui (comme des coups portés à autrui, le fait d'avoir tué autrui, etc.).
(Cf. At-Tadhkira, 2/5-8 ; Fat'h ul-bârî, 11/525 ; 13/660.)

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Cet objectif pour lequel Dieu nous a créés comporte une sagesse qui Le concerne ("Il aime telle chose"), et une autre qui nous concerne ("nous tirerons profit de Sa contemplation et des délices de Son palais, de même que, en ce monde, le fait de suivre Ses Ordres nous est à nous-mêmes profitable") : 

"وكل ما خلقه الله فله فيه حكمة كما قال: {صنع الله الذي أتقن كل شيء} وقال: {الذي أحسن كل شيء خلقه}. وهو سبحانه غني عن العالمين. فالحكمة تتضمن شيئين: أحدهما حكمة تعود إليه يحبها ويرضاها؛ والثاني إلى عباده هي نعمة عليهم يفرحون بها ويلتذون بها؛ وهذا في المأمورات، وفي المخلوقات. أما في المأمورات فإن الطاعة هو يحبها ويرضاها؛ ويفرح بتوبة التائب أعظم فرح يعرفه الناس؛ (...) والطاعة عاقبتها سعادة الدنيا والآخرة، وذلك مما يفرح به العبد المطيع؛ فكان فيما أمر به من الطاعات عاقبته حميدة تعود إليه وإلى عباده؛ ففيها حكمة له ورحمة لعباده (...). وكذلك ما خلقه خلقه لحكمة تعود إليه يحبها، وخلقه لرحمة بالعباد ينتفعون بها" (MF 8/35-37).
"وهو سبحانه أحسن كل شئ خلقه، إذ كل موجود فلا بد فيه من وجه الحكمة التي خلقه الله لها، ومن ذلك الوجه يكون حسنا محبوبا؛ وإن كان من وجه آخر يكون مستلزما شيئا يحبه الله ويرضاه أعظم مما فيه نفسه من البغض. فهذا موجود فينا؛ فقد يفعل الشخص الفعل كشرب الدواء الكرية الذي بغضه له أعظم من حبه له، وهذا لما تضمن ما هو محبته له أعظم من بغضه للدواء: أراده وشاءه وفعله؛ فأراد بالإرادة الجازمة المقارنة للقدرة فعلا فيه مما يبغضه أكثر مما يحبه لكونه مستلزما لدفع ما هو إليه أبغض، ولحصول ما محبته له أعظم من بغضه؛ لهذا فإن بغضه للمرض ومحبته للعافية أعظم من بغضه للدواء. فالأعيان التي نبغضها كالشياطين والكافرين، وكذلك الأفعال التي نبغضها من الكفر والفسوق والعصيان، خلقها وأراد وجودها لما تستلزمه من الحكمة التي يحبها، ولما في وجودها من دفع ما هو إليه أبغض؛ فهي مرادة له؛ وهي مبغضة له مسخوطة كما بينا هذا في غير هذا الموضع" (Al-Istiqâma, p. 116 / tome 1 p. 441).
"فما يقع في الوجود من المنكرات، هي مرادة لله إرادة كونية داخلة في كلماته التي لا يجاوزهن بر ولا فاجر؛ وهو سبحانه مع ذلك لم يردها إرادة دينية ولا هي موافقة لكلماته الدينية، ولا يرضى لعباده الكفر ولا يأمر بالفحشاء؛ فصارت له من وجه مكروهة" (MF 18/134).

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Oui, Dieu est Celui qui Aime (الوَدُود), le Très Miséricordieux (الرحمن), le Pardonnant (الغفور). Et Il aime pardonner (يحبّ العفو) :

Dieu a écrit ceci : "إِنَّ رَحْمَتِى غَلَبَتْ غَضَبِى" : "Ma Miséricorde dépasse Mon Courroux".
Dieu a, parmi Ses Noms Qualificatifs inconditionnels : "الرحمن" ("Le Très Miséricordieux"), mais Dieu n'a pas, parmi Ses Noms Qualificatifs inconditionnels (mutlaq) : "الغضبان" ("Le Courroucé") ou "المعذِّب" ("Le Châtieur").
Dieu veut le bien pour tous.
Et attention à bien comprendre le hadîth disant : "لو أن الله عذب أهل سماواته وأهل أرضه، لعذبهم وهو غير ظالم له" : "Si Dieu châtiait tout le monde, ce ne serait pas injustice de Sa part"

Malgré tout, ceux qui refusent Son invitation, et persistent à la refuser, Dieu est Courroucé contre eux.
Car il existe, dans certains cas, des contre-indications au fait qu'Il aime pardonner, qui font qu'Il ne pardonne pas mais au contraire châtie ; cela par Sagesse, laquelle est une autre de Ses Qualités. "كقوله للذي علمه الدعاء: "اللهم إنك عفو تحب العفو فأعف عني" (...). فهو سبحانه إذا كان يحب العفو، لم يوجب هذا ألا يكون في بعض أنواع العفو من المعارض الراجح ما يعارض [ما] فيه من محبة العفو؛ ولولا ذلك لكان ينبغي أن يعفو عن كل مجرم فلا يعاقب (...) لا في الدنيا ولا في الآخرة؛ وهذا خلاف الواقع؛ ولوجب أن يستحب لنا العفو عن كل (...) [مجرم] فلا نعاقب أحدا على شيء؛ وهذا خلاف ما أمرنا به، وخلاف ما هو صلاح لنا ونافع في الدنيا والآخرة" (Al-Istiqâma, p. 115 / tome 1 p. 438).

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Pour aller plus loin :

--- Un Dieu-personne, ou un Dieu-substance ? – Un Dieu distinct de Sa création, ou bien "en elle" ? ;
--- Dieu a dit : "Et Je n'ai créé les djinns et les humains que pour qu'ils M'adorent" (Coran 51/56) ;
--- Pourquoi Dieu a-t-Il voulu que l'homme existe, alors qu'il y avait déjà les anges, qui font sans cesse Sa louange ? ;
--- Dieu regarde-t-Il vraiment les croyances, les pensées et les actions de l'homme, alors que celui-ci n'est qu'une poussière dans l'immensité du cosmos ? ;
--- Dieu est Jaloux de Sa Grandeur, par rapport au fait qu'une créature la revendique pour elle aussi (إن الله غيور على عظمته أن ينازعه إياها أحد من خلقه). Et Il est Jaloux au sujet de Sa créature, quant au culte que celle-ci rend (والله غيور على مخلوقه أن يعبد غيره) - Qu'est-ce que la Ghayra (الغيرة) ? ;
--- Recherche le Chemin qui mène jusqu'à Dieu - Prends-le - Puis avance - Ainsi tu te rapprocheras de Dieu (الله تبارك وتعالى) ;
--- Ibn Taymiyya et Ibn ul-Qayyim ont seulement relaté que d'après leurs recherches, un second avis existerait selon lequel le Paradis n'aura pas de fin mais la Géhenne en aurait une.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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